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vendredi 7 mars 2014

Tribunal de Valence : contre les lanceurs d' alerte...



Jugement attendu ce vendredi 7 mars contre l’Action citoyenne de Greenpeace au Tricastin
Des personnes venues soutenir des militants de Greenpeace jugés le 14 janvier à Valence pour s'être introduits dans la centrale du Tricastin. (Photo Philippe Desmazes.)
Une trentaine de militants s'étaient introduits en juillet 2013 sur la centrale nucléaire pour y déployer des banderoles et dénoncer le manque flagrant de sécurité.
Le jugement de 29 militants de Greenpeace, qui s’étaient introduits en juillet 2013 sur le site du Tricastin (Drôme), est attendu à Valence au lendemain de l’interpellation de 18 autres activistes de l’ONG pour une action similaire, dans la centrale nucléaire de Gravelines (Nord).
Des peines de six mois à un an de prison avec sursis ont été requises à l’encontre des 29 prévenus – de nationalités française, russe, espagnole, roumaine, belge, suisse, allemande, entre autres –, qui sont poursuivis pour «violation de domicile» et «dégradations en réunion». Des délits passibles de cinq ans de prison et 75 000 euros d’amende. Seuls neuf d’entre eux étaient présents à l’audience, le 14 janvier, devant le tribunal correctionnel de Valence. Le procès avait été renvoyé le 12 septembre à la demande de Greenpeace et d’EDF, qui avait porté plainte. Le jugement, mis en délibéré, est attendu jeudi après-midi.
A l’aube du 15 juillet, les militants avaient pénétré dans l’enceinte nucléaire en escaladant des clôtures et en cisaillant des grillages, cadenassant des portails pour retarder l’intervention des forces de l’ordre. Une vingtaine d’entre eux s’étaient introduits en «zone de protection renforcée» et un plus petit groupe «en zone protégée» au niveau de la station de pompage. Certains avaient même réussi à se jucher sur des structures métalliques proches des réacteurs, à l’aide de matériel d’escalade, pour y déployer des banderoles. «Tricastin : accident nucléaire» et «François Hollande : président de la catastrophe ?», pouvait-on y lire.

Greenpeace avait dit vouloir «pointer du doigt toutes les failles de la sécurité dans la production d’énergie nucléaire». Contre un d’entre eux, accusé d’avoir bousculé un gendarme lors de l’opération, le procureur Gilbert Emery avait réclamé «un an d’emprisonnement avec sursis».
«Quand on fait le choix du tout nucléaire, il est difficile de trouver un espace pour la contestation. Est-ce qu’il est possible de discuter du nucléaire ailleurs qu’en s’enchaînant à une centrale ?», avait plaidé le conseil des prévenus, Me Alexandre Faro, demandant notamment au tribunal de requalifier les faits en «dégradation légère». Cette opération coup de poing avait suscité de nombreuses réactions : «une opération de communication qui ne prouve strictement rien», avait dénoncé EDF. «Une action médiatique qui ne représente pas de danger pour la sécurité des installations», avait assuré le ministère de l’Intérieur. Une action «citoyenne» alertant les Français sur un «risque terroriste», saluait au contraire le sénateur EE-LV Jean-Vincent Placé.
Blocage symbolique
Mercredi vers 6 heures, huit mois après l’intrusion au Tricastin, 18 autres militants de Greenpeace ont été interpellés après avoir franchi le premier grillage de la centrale nucléaire de Gravelines, dans le cadre d’une journée d’action en Europe pour dénoncer les risques liés au vieillissement des réacteurs nucléaires. Les activistes – 14 hommes et quatre femmes de nationalités française, allemande, danoise, canadienne et britannique – avaient l’intention de s’introduire dans la centrale pour déployer des banderoles sur le réacteur, selon le ministère de l’Intérieur.
Ils ont été placés en garde à vue, à priori pour 48 heures, à la fois pour violation de domicile ou local industriel ou commercial et pour pénétration dans un bâtiment intéressant la sécurité nationale, a indiqué le parquet de Dunkerque. Ailleurs, une dizaine de militants ont bloqué symboliquement l’entrée principale de la centrale nucléaire du Bugey (Ain) pour réclamer l’arrêt de ses réacteurs d’ici à 2018, une action qui n’a pas entraîné de perturbation dans le fonctionnement du site.
En Suisse, une centaine de militants de l’organisation ont pénétré dans la centrale nucléaire de Beznau pour exiger la mise à l’arrêt immédiate de ce site jugé trop vétuste. Au total, six pays européens (France, Suède, Belgique, Espagne, Pays-Bas et Suisse) ont fait l’objet d’actions simultanées de quelque 240 militants de Greenpeace.
En mars 2013, un militant avait été condamné à six mois de prison avec sursis pour avoir survolé en paramoteur la centrale nucléaire du Bugey. En novembre 2012, la cour d’appel de Nîmes avait infligé quatre mois de prison avec sursis à deux militants de Greenpeace qui s’étaient introduits dans la centrale de Cruas (Ardèche).
MCD

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