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samedi 22 février 2014

Révolution en Ukraine...



Ukraine : Timochenko libérée
Kiev. Le parlement ukrainien a libéré samedi l'opposante emprisonnée Ioulia Timochenko et décidé d'une élection présidentielle anticipée en mai, destituant de facto Viktor Ianoukovitch, qui, de son côté, refuse de démissionner et dénonce un «coup d'Etat».
L’opposante doit se rendre sur la place de l’Indépendance dans la soirée…
Son portrait est dressé depuis le début de la contestation sur la place de l’Indépendance. A Kiev, celle qui est surnommée «l’opposante à la tresse d’or» est devenue le symbole de la répression de la présidence Ianoukovitch.
A l’annonce de sa libération, les feux d’artifice ont résonné dans le centre de la capitale, épicentre de la contestation ukrainienne. Elle a pris une voiture depuis l’hôpital carcéral où elle était détenue à Kharkiv dans l’Est du pays. Elle doit prendre un avion pour se rendre à Kiev et rejoindre le Maïdan, où les manifestants l’attendent avec impatience.
Condamnée pour abus de pouvoir
«Elle a été emprisonnée par Ianoukovitch à cause de ses idées. J’espère qu’elle se présentera aux élections» du 25 mai prochain annoncées par le Parlement dans l’après-midi, avance Hanna, une activiste de 33 ans, infirmière.
Ioulia Timochenko, égérie de la Révolution orange lors de l’élection de 2004, a été condamnée pour abus de pouvoir en 2011 après avoir refusé de quitter son poste de Premier ministre après les élections de 2010, remportées par Victor Ianoukovitch.
«Prisonnière politique»
«Sa condamnation n’était pas légitime. Elle n’a pas eu de procès. On lui a fabriqué des preuves», poursuit Hanna, qui la considère comme une «prisonnière politique».
 L’opposante, particulièrement populaire à l’Ouest du pays, a été libérée après un vote du Parlement qui était revenu sur la constitution de 2004. «Les députés étaient obligés de la libérer. Il n’y a plus de policiers à Kiev. La foule se trouvait devant les grilles. Ça aurait été un carnage», ajoute un manifestant qui concède ne pas la porter particulièrement dans son cœur, en raison des «soupçons de détournement d'argent» qui pèsent sur elle. «Pourvu qu’elle ne soit pas réélue à nouveau», glisse-t-il.
«Ioulia libérée !», scandaient des centaines de personnes à Kharkiv (est), où Ioulia Timochenko était hospitalisée près du centre pénitentiaire. L'ancienne égérie de la «Révolution orange» de 2004, arborant sa tresse emblématique, les a saluées de la main. Son entourage a annoncé qu'elle se rendait à Kiev, sur le Maïdan, la place de l'Indépendance où campent des milliers d'opposants.
«La dictature est tombée non pas grâce aux hommes politiques et aux diplomates, mais grâce aux gens qui sont sortis dans la rue, qui ont réussi à protéger leurs familles et leur pays», a-t-elle déclaré, rendant hommage aux centaines de milliers de personnes qui ont manifesté pendant trois mois leur opposition au régime.
Le président de la Commission européenne, José Manuel Barroso, s'est félicité de ce dénouement.
Le Parlement ukrainien avait voté plus tôt dans la journée la «libération immédiate» de l'ancienne Première ministre.
Les députés ont ensuite constaté ce qu'ils ont considéré comme une vacance du pouvoir et destitué de facto le chef d'Etat.
«Le président Ianoukovitch s'est écarté du pouvoir et ne remplit plus ses fonctions», indique la résolution adoptée par les députés, qui ont fixé au 25 mai l'élection présidentielle anticipée.
L'armée reste neutre
Mais, de Kharkiv (est), Viktor Ianoukovitch, dont le mandat court jusqu'en mars 2015, a assuré qu'il n'avait nullement l'intention de démissionner.
«Le pays assiste à un coup d'Etat (...). Je suis un président élu de manière légitime», a-t-il souligné dans une allocution télévisée.
Il a aussitôt reçu le soutien de la Russie, qui estime que «l'opposition n'a pas rempli une seule de ses obligations» figurant dans l'accord signé vendredi avec le président et dénonce «les extrémistes armés et les pillards dont les actes constituent une menace directe (pesant) sur la souveraineté de l'Ukraine».
La déclaration de Viktor Ianoukovitch a été enregistrée à une date inconnue.
Le nouveau président du Parlement, Olexandre Tourtchinov, a affirmé que le chef d'Etat se cachait dans la région de Donetsk (est), dont il est originaire.
«Il a essayé de prendre un avion à destination de la Russie, mais il en a été empêché par des gardes-frontières», a-t-il assuré.
Alors que l'accord qu'il a conclu vendredi prévoit qu'il entérine rapidement des mesures adoptées par le parlement en vue de la formation d'un gouvernement d'union nationale, Viktor Ianoukovitch a souligné qu'il n'allait «rien signer avec les bandits qui terrorisent le pays».
«Il n'y a pas de coup d'Etat à Kiev. Les bâtiments officiels ont été abandonnés. Le président du Parlement a été légitimement élu», a aussitôt répondu le ministre polonais des Affaires étrangères Radoslaw Sikorski, qui a participé aux négociations entre opposition et pouvoir.
La police a évacué le quartier gouvernemental dans la capitale, le laissant sous le contrôle du service d'ordre des opposants.
L'armée a, de son côté, fait savoir dans un communiqué qu'elle n'allait «pas s'impliquer dans le conflit politique».
Les défections se sont multipliées samedi dans le camp du chef de l'Etat, au fur et à mesure que l'opposition s'emparait des leviers du pouvoir.
«Ianoukovitch a été mis KO», s'est réjoui l'un des responsables de l'opposition, le champion du monde de boxe poids-lourds, Vitali Klitschko, sur le site internet de son parti Oudar (coup).
Menace sur l'intégrité territoriale
Deux proches de Ioulia Timochenko ont été désignés à la tête du Parlement et du ministère de l'Intérieur, avec pour objectif de rétablir le fonctionnement des institutions.
La police avait auparavant affirmé être «aux côtés du peuple», dans un communiqué sur le site internet du ministère de l'Intérieur.
A Kharkiv, des responsables des régions pro-russes de l'est ont remis en cause la «légitimité» du Parlement ukrainien, considérant qu'il travaille actuellement «sous la menace des armes».
«L'intégrité territoriale et la sécurité de l'Ukraine se trouvent menacées», ont-ils estimé.
L'Ukraine, 46 millions d'habitants, est divisée entre l'est russophone et russophile, majoritaire, et l'ouest nationaliste et ukrainophone.
Dans la banlieue de Kiev, un embouteillage monstre a été provoqué par l'afflux de milliers d'Ukrainiens allés jeter un oeil sur la luxueuse résidence présidentielle, abandonnée par la sécurité. Les lieux sont gardés par le service d'ordre des opposants, qui laissait les curieux contempler de l'extérieur les pièces décorées de marbre et de dorures, la salle de réception en forme de galion et une collection de faisans...
Situation économique épouvantable
Sur le Maïdan, transformée en quasi-zone de guerre, au coeur de Kiev, des milliers de personnes sont venues avec une bougie et des fleurs. Des photos de manifestants tués sont affichées sur le podium érigé au centre de la place et une inscription proclame «gloire aux héros».
«Nous devons rendre hommage à ceux qui sont morts pour nous, nous devons être fiers d'eux et continuer notre combat jusqu'au bout», a expliqué Natalia.
Des affrontements ont fait près de 80 morts depuis mardi à Kiev, un niveau de violence inédit pour l'Ukraine, pays issu de l'ex-URSS.
«Soyons prudents», a jugé le chef de la diplomatie française Laurent Fabius, «car la situation économique reste épouvantable».
L'Ukraine se trouve au bord de la faillite, et la Russie a promis l'octroi d'un crédit de 15 milliards de dollars et un important rabais du prix du gaz. Elle a versé trois milliards de dollars fin décembre, mais le versement du reste est désormais très incertain.
Les Européens ont promis une assistance financière beaucoup plus modeste, d'environ 610 millions d'euros.
Le ministre britannique des Affaires étrangères William Hague a indiqué s'être entendu avec son homologue allemand pour faire pression pour le déblocage d'une «aide financière vitale du Fonds monétaire international».
MCD

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