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lundi 13 janvier 2014

Même les torchons "Télé" touchent des subventions à la Presse...



Tribune publiée sur Mediapart le 11 janvier 2014 
Alors que j'étais plongée dans la lecture d'un article du Monde Diplomatique sur le Japon, que vois-je là, dans l'edito... Mince, sérieux ? Télé 7 Jours favoriserait 38 fois plus la « libre communication des pensées et des opinions » que Le Monde Diplo ? Intriguée, je remonte à la source et de fait. La lecture des chiffres 2012 des aides à la presse est très instructive. On y apprend ainsi que pour dévoiler les amours secrètes du Président de la République, Closer reçoit 558 000 euros de la part de l’État. On ne sourit pas.
Plus sérieusement, juste pour savoir : qu'est-ce qui justifie l'attribution de ces fonds publics à Auto-Moto ou à Mieux vivre votre argent ? Je ne suis pas une experte du monde professionnel des médias, mais je suis élue de la République. Et à la Région, je peux vous dire qu'avec ma camarade du PG, Elisa Martin, on épluche tous les dossiers de subvention en se posant à chaque fois la même question : où doivent aller les fonds publics, l'impôt de nos concitoyen-ne-s ? Dans certains cas, c'est facile. Pour STMicroelectronics, entreprise de droit hollandais dont le siège est en Suisse, qui dégage 830 millions de résultat net et licencie un peu partout dans le monde, la subvention de 25 millions, pour nous c'est non. D'autres fois c'est plus délicat, il faut peser l'intérêt général, l'utilité d'attribuer une aide, estimer à quoi ça sert, si c'est utile, ce qui se passerait si on ne la versait pas, tout en essayant de ne pas faire de la Région un palliatif aux déficiences de l’État. C'est le cas pour les hôpitaux de proximité, avec des maternités menacées par la tarification à l'acte (T2A) et la loi HPST dite Bachelot, que le gouvernement avait promis d'abroger et qui continue d'étrangler les petits établissements de santé comme chez moi, dans le Diois. Évidemment c'est du ressort de l’État, garant des solidarités et de la santé publique, mais on ne peut pas les laisser crever comme ça. Alors on vote pour, tout en rappelant le gouvernement à ses responsabilités.
Bref, pour en revenir aux aides à la presse : en quoi Télé 7 Jours (7 millions d'euros d'aides publiques), Télé Star (5 millions), Télé Loisirs (4,5 millions), Télé Z (3,7 millions), Télé Câble (3,3 millions), Télé Poche (1,7 million), Télé 2 semaines (1,2 million), TV Grandes chaînes (1 million) et Télé Magazine (0,2 million) contribuent-ils à l’intérêt général ? Pour près de 28 millions d'euros tout de même... 28 millions d'euros, tiens, c'est aussi le montant de l'amende imposée par l'Union européenne pour entrave à la concurrence au « cartel de la crevette ». Sûr que là, la pluralité du programme télé est assurée.
28 millions d'euros... Quand on passe notre temps à entendre le discours euro-libéral débordant d'austérité du président Hollande et les appels à se serrer la ceinture ? Alors qu'on nous annonce une hausse de la TVA pour réduire les déficits publics et répondre à l'injonction de la « règle d'or » de la Commission européenne ? Sérieux, 28 millions d'aides publiques pour connaître les programmes télé, à l'ère de l'Internet ?
Internet parlons-en d'ailleurs, car il ne se trouve curieusement que très peu de sites d'information en ligne dans ce tableau des aides à la presse : epresse.fr, 20minutes.fr et slate.fr. Quant à Mediapart, Terra Eco ou Arrêt sur Images (qui explique pourquoi il dit non aux aides), le gouvernement s'en occupe d'une autre manière, en leur envoyant des contrôles fiscaux. La raison ? Tous ont pris la décision, au sein du Syndicat de la presse indépendante d’information en ligne (SPIIL) d'appliquer le taux réduit de TVA de 2,1 %, le même que celui de la presse imprimée. L’administration fiscale, elle, veut leur imposer un taux de 19,6 %, comme d'autres services en ligne. Donc, si on récapitule : Télé 7 Jours c'est de l'information à subventionner avec un taux de TVA réduit, Mediapart c'est du service en ligne. Ah.
Avec une recherche rapide sur Internet, on se rend compte que 28 millions d'euros, c'est aussi ce qu'a perçu David Beckham pour faire de la publicité, via ses sponsors, entre juin 2011 et 2012, selon le magazine américain Forbes. Ou encore, c'est le montant qu'un Canadien a gagné à la loterie avant de décider de tout reverser à des œuvres caritatives.
Voilà comment d'un article sur la bataille du Pacifique, percutée par une actualité de brève de comptoir, on s'en retrouve au cocktail télé, charité, publicité, loto et foot-business. Panem et circenses. On n'en sort donc jamais ?
Corinne Morel-Darleux
Nota 1 : Montants des aides publiques à la presse
Le journal Le Monde a publié tous les montants des aides publiques à la presse. Tous, sauf le montant des subventions au Monde, évidemment.
En 2012, les journaux dont la pub ne dépasse pas 25% des recettes totales ont reçu 9 millions d’euros d’aides publiques. Ces journaux ont généralement une orientation politique ou religieuse marquée.
Ainsi, l’Humanité a reçu 3 millions d’euros d’aides publiques à la presse en 2012, La Croix, 2,949 millions et Libération 2,875 millions. Le quotidien d’extrême-droite Présent a quant lui touché 227 000 euros d’aides publiques à la presse en 2012.
Le Monde, qui a publié ces chiffres, s’est bien gardé de préciser le montant de l’aide publique qui lui était accordée. Et l’on comprend mieux pourquoi: en 2010, le Monde, 2ème journal le plus subventionné par l’Etat derrière Le Parisien, avait bénéficié de 17 millions d’euros d’aides publiques.
Le Monde a récemment reçu 480 000 euros de subventions dans le cadre de l’opération « Mon journal offert », qui offre des abonnements aux jeunes lecteurs. Le Monde a également réclamé 1,5 million d’aides publiques supplémentaires pour baisser son prix de vente à l’étranger… De quoi faire jalouser ses concurrents.
Le montant total des aides publiques à la presse s’élève à 516 millions d’euros en 2013.
source: arretsurimages.net
- Nota 2  : Classement des aides à la presse
La ministre de la Culture Aurélie Filippetti envisage de réformer le système d’attribution des aides à la presse pour mettre en place une aide sélective. Aurélie Filippetti souhaiterait ainsi privilégier les subventions aux journaux d’information « citoyenne » au détriment des aides à la presse loisir. Actuellement, de nombreux journaux et magazines loisirs bénéficient d’importantes subventions à […]
La ministre de la Culture Aurélie Filippetti envisage de réformer le système d’attribution des aides à la presse pour mettre en place une aide sélective.
Aurélie Filippetti souhaiterait ainsi privilégier les subventions aux journaux d’information « citoyenne » au détriment des aides à la presse loisir.
Actuellement, de nombreux journaux et magazines loisirs bénéficient d’importantes subventions à la presse, alors que d’autres journaux d’information sont moins généreusement subventionnés. En effet, 5 hebdomadaires télé (sans intérêt) figurent parmi les 30 journaux les plus subventionnés en 2011. Avec une subvention de 7,288 millions d’euros, Télé 7 jours  est la 9ème parution la plus subventionnée en France.

Voici le classement de toutes les aides à la presse en 2011
- Le Monde : 16 932 067 euros de subvention
- Le Figaro : 15 990 740 euros de subvention
- Ouest France : 14 108 028 euros de subvention
- La Croix : 10 437 334 euros de subventions
- Télérama : 9 533 479 euros de subvention
- Libération : 8 971 182 euros de subvention
- Le Nouvel Observateur : 7 917 224 euros de subvention
- L’Express : 7 621 766 euros de subvention
- Télé 7 jours : 7 288 021 euros de subvention
- Aujourd’hui en France : 6 777 475 euros de subvention
- Sud Ouest : 6 707 844 euros de subvention
- L’Humanité : 6 259 222 euros de subvention
- Paris Match : 5 359 329 euros de subvention
- La Nouvelle République du centre ouest : 5 171 578 euros de subvention
- A2 presse : 4 868 424 euros de subvention
- Télé Star : 4 790 124 euros de subvention
- La Voix du Nord : 4 546 741 euros de subvention
- Le Point : 4 543 178 euros de subvention
- Télé Loisirs : 4 411 904 euros de subvention
- La Dépêche du Midi : 4 038 548 euros de subvention
- Le Dauphiné libéré : 3 927 893 euros de subvention
- Newsprint SAS : 3 900 000 euros de subvention
-  Syndicat de la presse quotidienne nationale (SPQN) : 3 771 080 euros de subvention
- Les Échos : 3 753 737 euros de subvention
- La Montagne : 3 747 371 euros de subvention
- Télé Z : 3 745 212 euros de subvention
- Télégramme : 3 739 454 euros de subvention
- Télécâble Sat hebdo : 3 324 771 euros de subvention
- Le Petit Quotidien : 3 298 437 euros de subvention
 Source: lepoint.fr


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