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mardi 28 janvier 2014

La croisière s' amuse...

La croisière s’amuse à Davos

Depuis hier, les super-riches se retrouvent pour leur raout annuel à Davos. Environ 2500 participants, dont 1500 «leaders» économiques et 300 personnalités publiques sont gardés par 3000 soldats, histoire d’éviter qu’un malotru ne raie la carrosserie de leur BMW.
Cette année, nos «global leaders» ont découvert la crise climatique. Et la pauvreté. Ou plutôt le danger de la montée des inégalités. Il est vrai que cela finissait par se voir. La fortune des 1% les plus riches de l’humanité s’élève à 110 000 milliards de dollars1. Et 1% des Etasuniens les plus fortunés ont capté 95% des richesses produites après la crise financière2. Et les autres? Ils sont devenus plus pauvres.
Quoi, les patrons auraient été touchés par la grâce et le dogme de la conversion des puissants pourrait enfin déployer sa pleine mesure? Qu’on se rassure: le drapeau rouge (ou pirate) ne flotte pas encore sur la station huppée. Il y a encore trop de règlements, les Etats traînent une dette trop lourde et si la NSA a espionné à peu près l’entier de la planète, depuis la ménagère de moins de 50 ans jusqu’au portable d’Angela Merkel, ce n’est pas une raison pour exprimer une telle méfiance face aux nouvelles technologies qui ne veulent que votre bien.
La secte séculière qui révère les marchés n’est pas une solution mais bien le problème. Le capitalisme est empêtré dans une crise structurelle. Et la crise climatique pose tout simplement la question de la survie de pans entiers de l’humanité.
Les réponses ne peuvent être qu’à la hauteur des défis. Là où la fine équipe de Davos scrute l’horizon enneigé à la recherche d’une croissance essoufflée, il faut opposer un autre monde possible. Oui, les richesses doivent être partagées et la question de la propriété et du contrôle des moyens de production posée. Oui, on peut consommer moins, mais mieux. Oui, il est des besoins prioritaires comme la santé, l’éducation, l’accès à la culture; et des choses plus futiles.
La question est bien d’arrêter des priorités de manière démocratique et de les implémenter. Lorsque dans cinquante ans un historien analysera la crise financière de ce début de siècle, il se posera benoîtement la question de savoir pourquoi l’Europe n’a pas su à cette occasion faire preuve de solidarité interne et venir au secours des pays en difficulté plutôt que de leur imposer une purge en les insultant et en les traitant de feignants. On tentera d’expliquer, mais on aura de la peine à comprendre.
Philippe Bach 
1 Selon une étude d’Oxfam. Voir Le Courrier de mardi.
2 Le Monde du 22 janvier.

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