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mercredi 20 novembre 2013

Faire son jardin est devenu révolutionaire...



Meriem Fradj, des jardins dans la cité
Du vert au pied des HLM. Au cœur de Fontbarlettes, un quartier réputé difficile de Valence (Drôme), trente jardins partagés ont fleuri grâce à l’initiative de Meriem Fradj, 47 ans. Une amoureuse de son quartier qui se bat pour le revaloriser.
Dans la cité de Fontbarlettes, à Valence (Drôme), roses trémières, bambous, plantes aromatiques, tomates ou encore courgettes poussent au pied… des HLM. Cultivés par des habitants du quartier dans la trentaine de jardins partagés qui ont vu le jour, il y a sept ans, entre les barres d’immeubles de ce quartier dit difficile. Fontbarlettes : une zone urbaine sensible (ZUS), surnommée le « petit Chicago de Valence ». Et qui abrite aujourd’hui l’Oasis Rigaud. Un coin de verdure de 3 000 m2. A l’origine de cette initiative, une habitante du quartier, Meriem Fradj, 47 ans, à la longue chevelure brune et au rire communicatif. Depuis plus de vingt ans, elle ne cesse de travailler à la revalorisation de Fontbarlettes, via l’association Le Mat Drôme, qu’elle a co-fondé en 1987. Son idée : « remettre les habitants au centre de leur lieu de vie ».
‘Faire avec’ les habitants des cités
 Dans l’Oasis Rigaud, chacun partage son petit lopin de terre avec sa famille, ses proches, ses amis… « Au final, un espace jardin concerne entre 70 et 100 personnes. Certains travaillent plus le paysage, d’autres se lancent dans un potager. Et ils en font bénéficier leurs voisins ». Chaque jardinier cultive sa parcelle à sa guise. A son image. Seule condition : recourir à des méthodes naturelles. Des formations initient adultes et enfants à la culture sans désherbants, engrais et autres substances chimiques. Parmi les jardins, l’un est réservé aux élèves du quartier, un autre aux habitants de la maison de retraite. « Nous voulions recréer du lien, remobiliser chacun par rapport à son cadre de vie. Dans les quartiers, on oublie souvent que la ressource principale, c’est l’humain. » Responsabiliser les habitants, c’est l’objectif de Meriem. « Mais il ne faut pas que cela sonne creux. Cela fait des années que la politique de la ville organise des pseudo concertations. Nous, nous ne parlons pas de participation mais d’un réel ‘faire avec’. Ce ne sont pas des plans banlieues qu’il faut, mais se saisir d’opportunités dans la réalité ».
L’Oasis Rigaud : un coin de paix
C’est au milieu des années 1970, à New York d’abord, que des jardins partagés commencent à fleurir dans les endroits laissés vacants, abandonnés, de la ville, à l’initiative du mouvement Green Guerilla. Créé en 1997, le réseau du Jardin dans tous ses états vise à favoriser la mise en œuvre, par les habitants, de jardins partagés.
Et les opportunités, Meriem se charge de les provoquer. Nous sommes en 1998. L’association, créée dix ans plus tôt, sort d’un grand chantier de réfection des pieds d’immeubles et des cages d’escaliers du quartier. Meriem réalise alors que ce qui manque maintenant aux habitants, c’est « un espace de vie juste devant la maison ». Un espace vert, à eux. Elle tient son prochain projet : construire des jardins, au pied des immeubles. Avec les membres de l’association, elle découvre le réseau Le Jardin dans tous ses états, et s’envole pour New York, à la rencontre du mouvement des Green guerilla. En 2003, naît l’Oasis Rigaud, baptisée ainsi, deux ans plus tard, par son équipe de jardiniers. Un coin de paix qui a déjà commencé à porter ses fruits. Pour les jardiniers comme pour le reste du quartier, c’est « un espace de respiration ». Dont les alentours se sont « pacifiés », raconte Meriem. « Dans les quartiers, les immenses parkings, les terrains vagues, les dalles de béton, empêchent les habitants de s’approprier l’espace. Ces endroits sans fonction, ce sont eux qui finissent par être squattés par des bandes de jeunes. A partir du moment où il y a une activité, il y a un tissu social qui se crée, qui structure. »

Margaux Rambert
Mémo
En plein cœur de la cité, 22 parcelles ont été crées en 2003 sur une surface de 3600m². Depuis juillet 2011, 27 parcelles supplémentaires sont jardinées. L’oasis Rigaud représente désormais 8000m² de jardins.
Dans leurs formes, ces jardins s’apparentent à des jardins familiaux mais c’est bien de jardin partagé dont il s’agit ! Il suffit de venir y passer un moment pour entrevoir la richesse des échanges, entre chantiers collectifs ornementaux autour de la mare, discussion de jardiniers avec les résidents de la maison de retraite et enfants portant seaux et binettes direction la parcelle pédagogique. Des temps festifs rythment les saisons avec les couleurs que la diversité des jardiniers apporte.
De plus, l’oasis est un écosystème en soi. Au milieu du béton, la multitude des fleurs, légumes extraordinaires, le tout clôturé de haies vives accueillent une biodiversité insoupçonnée. Bienvenue !
1 parcelle collective pour les jeunes du centre ville
1 parcelle « insertion » avec assistante sociale
Compost où tous les habitants du quartier déposent leurs déchets
Nombre de participants : 120 ; 48 parcelles et 8000 m3 cultivé.
Association gestionnaire
Structure gestionnaire  : Association Le Mat
Adresse  : Quartier de Fontbarlettes - Les Hauts de Valence
4, allée Séverine 26000 VALENCE
Personne Référente  : Meriem FRADJ : Présidente / Xavier HUBERT : Vice-président
Téléphone  : 04 75 56 11 34
Courriel  : mat.valence@gmail.com
Site Internet  : mat.valence.over-blog.org
Le jardin
Adresse du jardin
rue Reynaldo Hahn, derrière la bibliothèque de Fontbarlettes
26000 Valence
Contact au jardin
Meriem FRADJ : Présidente / Xavier HUBERT : Vice-président
04 75 56 11 34
mat.valence@gmail.com

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