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dimanche 23 juin 2013

Ce n' est pas la fin des paysans...



Reprise d' un article du lundi 30 janvier 2012 sur le site du CLD du Pays Diois

Ce n' est pas la fin des paysans...



« Défendre et soutenir les paysans toujours et partout ».
Depuis plus de 6 ans et demi et ces 4 dernières années comme président du Conseil Local de Développement du Pays Diois qui représente la société civile dans les procédures conventionnées avec La Région Rhône-Alpes ( Psader, PPT, Leader, CDPRA-CDDRA, Biovallée, CTEF, etc…), j’ ai tout fait pour que les agriculteurs, les éleveurs, soient soutenu dans leurs projets agricoles présentés dans le cadre de ces procédures. Un travail de grande qualité a été réalisé par le Comité de Pilotage ( de plus ou moins 30 personnes , 50% élus, 50% société Civile) de ces procédures d’aides financières en faveurs des porteurs de projets agricoles ou non.
Les agricultures paysannes ne font pas que conserver la biodiversité agricole, elles la renouvellent et l’augmentent sans cesse. Les savoirs collectifs qu’elles mettent en oeuvrent ne sont pas que traditionnels, avec l’agroécologie moderne et la Agriculture Biologie, elles innovent sans cesse, garantissent une insertion durable dans les écosystèmes naturels et protègent la souveraineté alimentaire.
Elles contribuent à la lutte contre le réchauffement climatique en fixant la matière organique dans les sols.
L’agriculture intensive et industrielle aggrave le changement climatique en détruisant les sols et les ressources en eau, et en consommant de grandes quantités d’énergie fossile avec l’engrais chimique, les pesticides, la mécanisation et les transports internationaux. Depuis que l’industrie impose ses semences et ses lignées animales améliorées, aujourd’hui génétiquement modifiées ou clonées, la biodiversité agricole ne cesse de diminuer : pour amortir ses brevets, elle doit en effet commercialiser le moins de variétés et d’espèces possibles.
Les recherches pour des semences stériles menacent directement la biodiversité et les paysans et doivent être interdites.
Pour s’adapter au changement climatique, aux nouveaux besoins alimentaires, les agriculteurs doivent retrouver l’accès à leurs semences traditionnelles enfermées dans les banques de gènes et à leurs droits collectifs de conserver, d’utiliser, d’échanger et de vendre leurs semences de ferme et leurs animaux reproducteurs.
La diversité des races locales et des élevages familiaux peut répondre à la fois à la menace de grippes animales ou d’autres maladies et aux besoins en protéine des populations pauvres. L’élevage industriel de quelques lignées brevetées à croissance trop rapide est au contraire le principal responsable de l’émergence des nouveaux virus et de la faim des populations non solvables.
Les variétés et les races sélectionnées localement et l’agriculture pour la commercialisation locale peuvent s’opposer aux espèces exotiques invasives.
Les droits collectifs des paysans d’accéder à la terre pour la nourriture doivent être défendus contre son appropriation pour les profits financiers.
Les expériences de pépinières et d’achat de terres par les Collectivités pour lancer de jeunes paysans doivent multipliées et encouragées. Avec les cultures transgéniques industrielles d’aliments pour les animaux des pays riches ou les agrocarburants pour leurs voitures, les plantations d’arbres industrielles constituent la principale menace contre la biodiversité forestière et la survie des petites fermes vivrières de l’ hémisphère sud.
Les pays riches doivent renoncer au remboursement illégitime de la dette des pays pauvres qui les contraint à détruire la forêt et les cultures vivrières, ou louer voire vendre les terres arables au plus offrant au profit des cultures industrielles d’exportation.
Les paysans et les éleveurs qui pratiquent l’agroécologie sont essentiels pour défendre la biodiversité agricole, les écosystèmes, un monde rural vivant et une démocratie locale organisée dans chaque village.
En reconnaissons définitivement leur rôle central de la petite agriculture de montagne et de l’élevage, nous avons sans relâche et sans état d’âme toujours défendu, ces 6 années, au Comité de Pilotage (COPIL) des Contrats Territoriaux, les paysans et tous leurs projets collectifs : parcs, clôtures fixes, abreuvoirs, cabane de bergers, caisses frigorifiques, plate forme de nettoyage de phyto, débroussaillages, abattoir, etc.…. Nous n’avons pas le droit d’être complice du départ d’un voisin paysan.
Avec l’engagement citoyen sans faille du Conseil Local de Développement du Pays Diois (et de son Président), nous avons contribué je crois à maintenir un tissu rural et social que d’autres nous envient. Alors que sa fin a été souvent annoncée (la fin des paysans de Mendras) nous avons dans la Diois, tous ensemble su maintenir un avenir à la paysannerie.
Nous sommes un territoire de résilience…J’espère que le nouveau Conseil Local de Développement Durable du Pays Diois continuera ces choix politiques partagés et courageux.
Claude Veyret
Ancien Président du Conseil Local de Développement du Pays Diois.

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