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mardi 30 avril 2013

Die 26150 : animations autour de la Paix...



Au LOCAUX LOCO
Samedi 4 mai de 10h00 à 12h00
DES LOCOS MOTIVENT LA PAIX
Les violences faites aux humains. Atelier d'échange, de discussion et d'information. Animation par Pierre et Perrine. Entrée libre.
Aux « Locaux loco », Rue de l’Armellerie 26150 Die
locauxloco@gmail.com

Dimanche 5 mai à partir de 18h00
Assiette Israëlo-Palestinienne au PESTEL
à l'occasion de la présentation des films "5 caméras brisées" de Emad Burnat et Guy Davidi et "My Land" de Nabil Ayouch
Renseignements au 04 75 22 11 24 ou 06 85 27 20 67.
Kate Savalle  
Cinéma Le Pestel
Avenue Division du Texas,
26150 Die
04 75 22 03 19 ()

Marignac et Die : Plan Pluriannuel d' Entretien des rivières...



Madame, Monsieur,
Le SMRD réalise chaque année l’entretien des cours d’eau du Diois, depuis 2008, dans le cadre de son plan de gestion. La programmation annuelle Automne2012 / Hiver 2013 concernant la Comane et le Marignac arrive à son terme. Les travaux sont réalisés par des entreprises locales dans le cadre d’un marché public. L’année 2013 achève le PPE (Plan Pluriannuel d’Entretien) des berges de la Drôme et de ses affluents.
C’est pourquoi, Bernard BUIS, Président du SMRD, vous invite à la réception des travaux sur les communes de Marignac-en-Diois et de Die :
RV, le Vendredi 03 mai 2013 à partir de 14H00,  au Lieu-dit de Ponnavette sur les bords du ruisseau de Marignac.
Dans l’attente de votre confirmation, je vous prie d’agréer, Madame, Monsieur, mes salutations distinguées.
Fabrice GONNET
Chargé de mission Patrimoine Naturel
Place Maurice Faure
26340 SAILLANS
Tél: 04 75 21 85 84
Site Internet : www.riviere-drome.fr

Une autre histoire...



Une nouvelle histoire populaire de l’humanité
Nous pré­sen­tons ici l’introduction de l’œuvre de Chris Harman, Une His­toire po­pu­laire de l’humanité. De l’âge de pierre au nou­veau mil­lé­naire, paru en fran­çais aux édi­tions La Dé­cou­verte en oc­tobre 2011.
Les ques­tions po­sées dans le poème de Brecht placé en exergue exigent im­pé­ra­ti­ve­ment des ré­ponses. Et c’est à l’histoirequi ne sau­rait consti­tuer la chasse gardée d’un petit groupe de spé­cia­listes, ou le luxe de ceux qui peuvent se l’offrirqu’il re­vient de les fournir. L’histoire n’est pas « une sot­tise » (« bunk »), comme le pré­ten­dait Henry Ford, pion­nier de la pro­duc­tion de masse d’automobiles, en­nemi mortel du syn­di­ca­lisme et grand ad­mi­ra­teur d’Adolf Hitler.
L’histoire se penche sur la suc­ces­sion d’événements qui ont abouti à la vie telle que nous la connais­sons aujourd’hui. Elle ra­conte com­ment nous sommes de­venus ce que nous sommes. Com­prendre cela, c’est la clé qui permet de sa­voir si nous pou­vons, et com­ment nous pou­vons, changer le monde dans le­quel nous vi­vons. « Celui qui a le contrôle du passé a le contrôle du futur » ; ce slogan de l’État to­ta­li­taire mis en scène par George Or­well dans son roman 1984 est tou­jours pris au sé­rieux par ceuxévo­qués dans les « Ques­tions » de Brechtqui vivent dans des pa­lais et se paient des banquets.
Il y a plus de 2 000 ans, un em­pe­reur chi­nois dé­créta la peine de mort pour ceux qui « uti­li­saient le passé pour cri­ti­quer le pré­sent ». Les Az­tèques es­sayèrent de dé­truire le sou­venir des ins­ti­tu­tions de leurs pré­dé­ces­seurs lorsqu’ils conquirent la vallée de Mexico au XVe siècle, et les Es­pa­gnols ten­tèrent d’effacer toute trace des Az­tèques lorsqu’à leur tour ils sou­mirent la ré­gion dans les an­nées 1520.
Les choses ne furent pas si dif­fé­rentes au siècle der­nier. Contre­dire les his­to­riens of­fi­ciels de Sta­line ou de Hitler me­nait en prison, à l’exil ou à la mort. Il y a à peine trente ans, les Es­pa­gnols n’avaient pas le droit de parler du bom­bar­de­ment de la ville basque de Guer­nica, ni les Hon­grois d’évoquer les évé­ne­ments de 1956. Plus ré­cem­ment, des amis grecs furent pour­suivis pour avoir contesté la ver­sion of­fi­cielle de l’annexion de la ma­jeure partie de la Ma­cé­doine avant la Pre­mière Guerre mondiale.
La ré­pres­sion éta­tique pure et simple peut sem­bler assez ex­cep­tion­nelle dans les pays in­dus­tria­lisés d’Occident. Mais d’autres mé­thodes de contrôle, plus sub­tiles, sont om­ni­pré­sentes. À l’heure où j’écris ces lignes, un gou­ver­ne­ment tra­vailliste pro­clame avec in­sis­tance que l’école doit mettre l’accent sur l’histoire bri­tan­nique et ses mo­ments glo­rieux, et que les élèves doivent ap­prendre les noms et les dates de nos hommes illustres. Dans les sphères su­pé­rieures de l’éducation, ce sont les his­to­riens les plus « en phase » avec les vues de l’élite qui sont cou­verts d’honneurs ; ceux qui les contestent sont tenus à l’écart des postes uni­ver­si­taires im­por­tants. « Faire des conces­sions » reste « la seule façon de réussir ».
De­puis l’époque des pre­miers pha­raons (il y a 5 000 ans), les di­ri­geants ont pré­senté l’histoire comme l’inventaire de leurs « prouesses » et de celles de leurs pré­dé­ces­seurs. Ces « grands hommes » sont censés avoir construit les villes et les mo­nu­ments, ap­porté la pros­pé­rité, réa­lisé de grands tra­vaux ou rem­porté de grandes vic­toiresdans le même temps, les « mé­chants » sont pré­sentés comme les res­pon­sables de tous les mal­heurs du monde. Les pre­miers ou­vrages d’histoire étaient des énu­mé­ra­tions de sou­ve­rains et de dy­nas­ties connues sous le nom de « Listes de Rois ». Ap­prendre ces listes par cœur était une com­po­sante es­sen­tielle de l’enseignement de l’histoire dans les écoles bri­tan­niques il y a qua­rante ans. Or le New La­bouren har­monie avec l’opposition conser­va­tricesemble vou­loir im­poser leur re­tour. Selon cette concep­tion de l’histoire, le sa­voir se ré­duit à mé­mo­riser des dates et des noms, à la façon du Tri­vial Pur­suit ; ce qui n’aide à com­prendre ni le passé ni le présent.
Il existe une autre façon d’envisager l’histoire, dé­li­bé­ré­ment op­posée à celle des « grands hommes », qui consiste à rendre compte d’événements par­ti­cu­liers et de leur dé­rou­le­ment du point de vue des simples par­ti­ci­pants. Les émis­sions de té­lé­vi­sionet les chaînes spé­cia­li­séesqui uti­lisent une telle for­mule re­cueillent d’ailleurs une au­dience im­por­tante ; et les ly­céens qui y par­ti­cipent font montre d’un in­térêt pas­sionné que sus­cite ra­re­ment la vieille ren­gaine des « rois, des dates et des événements ».
Mais une telle « his­toire par en bas » laisse le plus sou­vent dans l’ombre une di­men­sion très im­por­tante : la ma­nière dont les évé­ne­ments sont liés entre eux. Se borner à mettre l’accent sur les in­di­vidus im­pli­qués dans un fait his­to­rique donné ne peut, en soi, ap­porter la com­pré­hen­sion des forces d’ensemble qui ont fa­çonné leurs vies et qui conti­nuent à agir sur la nôtre. On ne peut, par exemple, com­prendre la montée du chris­tia­nisme sans la re­lier à l’ascension et à la chute de l’empire ro­main. On ne peut conce­voir la sou­daine flo­raison des arts sous la Re­nais­sance sans y voir à l’œuvre l’impact des grandes crises de la féo­da­lité eu­ro­péenne et des pro­grès de la ci­vi­li­sa­tion sur des conti­nents éloi­gnés de l’Europe. On ne peut com­mencer à connaître le mou­ve­ment ou­vrier du XIXe siècle sans l’articuler à la ré­vo­lu­tion in­dus­trielle. Et on ne peut saisir la dé­marche par la­quelle l’humanité est par­venue à sa condi­tion pré­sente sans ana­lyser les modes d’interaction de ces évé­ne­ments avec de nom­breux autres évé­ne­ments. L’objectif de ce livre est de tenter de fournir une vue d’ensemble qui irait au­tant que pos­sible dans ce sens.
Je ne pré­tends nul­le­ment qu’il re­pré­sente un récit com­plet de l’histoire hu­maine. Il y manque de nom­breux per­son­nages et évé­ne­ments es­sen­tiels pour rendre compte de façon cir­cons­tan­ciée de chaque pé­riode. Mais il n’est pas né­ces­saire de connaître tous les dé­tails du passé de l’humanité pour com­prendre le schéma gé­néral qui a fa­çonné le présent.
C’est Karl Marx qui, le pre­mier, a donné les ou­tils d’une telle com­pré­hen­sion. Il a fait re­mar­quer que les êtres hu­mains n’ont pu sur­vivre sur cette pla­nète que grâce à l’effort col­lectif et à la co­opé­ra­tion, in­dis­pen­sables pour se pro­curer leurs moyens d’existence, et que chaque nou­velle forme d’organisation pré­si­dant à la créa­tion de ces moyens a en­traîné des chan­ge­ments dans leurs re­la­tions en gé­néral. Des chan­ge­ments dans ce qu’il ap­pe­lait « les forces pro­duc­tives » se sont com­binés à des mu­ta­tions dans les « rap­ports de pro­duc­tion », qui ont, au final, ré­gu­liè­re­ment trans­formé les re­la­tions dans l’ensemble de la société.
Cela étant, ces chan­ge­ments ne se sont pas pro­duits de façon mé­ca­nique. À tout mo­ment, des êtres hu­mains ont fait le choix d’emprunter tel chemin plutôt que tel autre, et ils ont lutté pour ces choix au cours de grands conflits so­ciaux. À partir d’un cer­tain stade de l’histoire, ce sont les po­si­tions de classe qui ont dé­ter­miné la façon dont les gens ont fait ces choix. L’esclave fai­sait gé­né­ra­le­ment des choix dif­fé­rents de ceux du maître, de même que l’artisan mé­diéval ne pou­vait guère avoir les mêmes po­si­tions que le sei­gneur féodal. Les grandes luttes au cours des­quelles s’est joué l’avenir de l’humanité furent tou­jours en partie des luttes de classe. La sé­quence de ces grands conflits fournit l’architecture de base que le reste de l’histoire pro­longe. Cette ap­proche ne nie pas le rôle des in­di­vidus ou des idées qu’ils pro­pagent. Elle in­siste en re­vanche sur le fait que ces in­di­vidus, ou ces idées, ne peuvent jouer un rôle qu’en fonc­tion du dé­ve­lop­pe­ment ma­té­riel préa­lable de la so­ciété, de la façon dont les hu­mains as­surent leur sub­sis­tance et de la struc­ture des classes et des États. Le sque­lette n’est pas le corps vi­vant. Mais sans le sque­lette, le corps n’aurait au­cune so­li­dité et ne pour­rait sur­vivre. Com­prendre la « base » ma­té­rielle de l’histoire est une condi­tion né­ces­saire, mais non suf­fi­sante, de la com­pré­hen­sion du reste.
Ce livre tente donc de fournir une in­tro­duc­tion som­maire à l’histoire mon­diale, et pas da­van­tage. Mais c’est une ap­proche gé­né­rale qui, je l’espère, ai­dera cer­tains lec­teurs à se former une re­pré­sen­ta­tion du passé et du présent.
En l’écrivant, je n’ai cessé d’avoir en tête qu’il me fal­lait faire face à deux pré­jugés. L’un est l’idée que les ca­rac­té­ris­tiques fon­da­men­tales des so­ciétés suc­ces­sives et de l’histoire hu­maine se­raient le ré­sultat d’une na­ture hu­maine « im­muable ». C’est un pré­jugé dont sont im­pré­gnés aussi bien les écrits aca­dé­miques, que le jour­na­lisme et la culture po­pu­laire. Les êtres hu­mains, nous dit-on, ont tou­jours été cu­pides, com­pé­ti­tifs et agres­sifs, et cela ex­plique des hor­reurs comme la guerre, l’exploitation, l’esclavage et l’oppression des femmes. Cette image d’homme des ca­vernes est des­tinée à ex­pli­quer le bain de sang sur le front oc­ci­dental au cours de la Pre­mière Guerre mon­diale et l’Holocauste au cours de la Se­conde. Mon point de vue est très dif­fé­rent. La « na­ture hu­maine » telle que nous la connais­sons est le pro­duit de notre his­toire, et non sa cause. Notre his­toire est aussi celle de la for­ma­tion de na­tures hu­maines dif­fé­rentes, cha­cune rem­pla­çant la pré­cé­dente au cours de grandes luttes éco­no­miques, po­li­tiques et idéologiques.
Le se­cond pré­jugé, très ré­pandu au cours de la der­nière dé­cen­niedu XXe siècle, consiste à dire que bien que la so­ciété hu­maine ait pu évo­luer dans le passé, elle ne chan­gera plus. Un conseiller du dé­par­te­ment d’État amé­ri­cain, Francis Fu­kuyama, a été l’objet de louanges una­nimes lorsque, en 1990, il a pré­tendu que nous as­sis­tions à rien de moins qu’à « la fin de l’histoire » ; son ar­ticle fut tra­duit dans toutes les langues et dans qua­si­ment tous les jour­naux du monde. Les grands conflits so­ciaux et les grandes luttes idéo­lo­giques re­le­vaient dé­sor­mais du passéce à quoi des mil­liers de ré­dac­teurs en chef et de pré­sen­ta­teurs de té­lé­vi­sion opi­nèrent vigoureusement.
An­thony Gid­dens, an­cien di­rec­teur de la London School of Eco­no­mics et so­cio­logue de cour du Pre­mier mi­nistre tra­vailliste Tony Blair, a dit à peu près la même chose en 1998 dans son livre, exa­gé­ré­ment cé­lébré mais peu lu, La Troi­sième Voie [1] . Nous vi­vons dans un monde, écrivait-il, « où il n’y a pas d’alternative au ca­pi­ta­lisme ». Il ne fai­sait là qu’accepter et ré­péter une as­ser­tion très ré­pandue. Elle est, en réa­lité, im­pos­sible à sou­tenir sé­rieu­se­ment. Le ca­pi­ta­lisme, comme sys­tème d’organisation de la pro­duc­tion à l’échelle d’un pays en­tier, est à peine vieux de trois ou quatre siècles. En tant que mode d’organisation de la pro­duc­tion mon­diale, il a tout au plus cent cin­quante ans d’existence. Le ca­pi­ta­lisme in­dus­triel, avec ses énormes ag­glo­mé­ra­tions ur­baines, son édu­ca­tion pri­maire gé­né­ra­lisée et sa dé­pen­dance à l’égard des mar­chés, n’a com­mencé à exister, dans de vastes par­ties du monde, qu’au cours des cin­quante der­nières an­nées. Pour­tant, les ho­mi­nidés vivent sur la terre de­puis au moins un mil­lion d’années, et les hu­mains mo­dernes de­puis plus de 100 000 ans. Il se­rait pro­pre­ment ex­tra­or­di­naire qu’un mode d’organisation éco­no­mique et so­cial qui ne re­pré­sente que 0,5 % de la durée d’existence de l’espèce hu­maine soit des­tiné à se pro­longer in­dé­fi­ni­ment, à moins bien sûr que notre es­pé­rance de vie ne soit très ré­duite. Tout ce à quoi abou­tissent les écrits de Fu­kuyama et de Gid­dens, c’est à confirmer que Marx avait raison au moins sur un point : « Pour la bour­geoisie, il y a eu une his­toire, mais il n’y en a plus. »
Le passé ré­cent de notre es­pèce ne fut pas un long fleuve tran­quille vers le pro­grès. Il a été marqué par des convul­sions ré­pé­tées, des guerres af­freuses, des ré­vo­lu­tions et des contre-révolutions. Les temps où il sem­blait que la masse des hu­mains était des­tinée à s’améliorer in­dé­fi­ni­ment ont presque in­va­ria­ble­ment cédé la place à des dé­cen­nies, voire des siècles, d’appauvrissement et de ter­ribles dévastations.
Il est vrai que toutes ces hor­reurs ont aussi permis des avan­cées im­por­tantes dans le do­maine du contrôle et de la ma­ni­pu­la­tion des forces de la na­ture par les êtres hu­mains. Et nous sommes aujourd’hui en me­sure d’exercer ce contrôle de façon in­fi­ni­ment plus per­fec­tionnée qu’il y a 1 000 ans. Nous vi­vons dans un monde où les forces na­tu­relles ne de­vraient plus faire mourir des hommes de faim ou de froid, et où des ma­la­dies qui na­guère ter­ri­fiaient les po­pu­la­tions de­vraient avoir dis­paru de­puis longtemps.
Mais cela n’a pas em­pêché la des­truc­tion pé­rio­dique de cen­taines de mil­lions de vies par la faim, la mal­nu­tri­tion ou la guerre. C’est le bilan que l’on peut tirer du XXe siècle, ce siècle dans le­quel le ca­pi­ta­lisme in­dus­triel a fi­na­le­ment pris pos­ses­sion de toute la pla­nète, à telle en­seigne que le paysan ou le berger le plus isolé dé­pend aujourd’hui aussi, à un degré ou à un autre, du marché. Ce fut éga­le­ment le siècle des guerres, des gé­no­cides, des fa­mines et d’une bar­barie dont on ne trouve pas d’équivalent dans le passé, à tel point que le phi­lo­sophe li­béral Isaiah Berlin lui a dé­cerné le titre de « siècle le plus ter­rible de l’histoire oc­ci­den­tale ». Rien, dans les der­nières dé­cen­nies du XXe siècle, ne per­met­tait de penser que les choses s’étaient ma­gi­que­ment amé­lio­rées pour l’humanité dans son en­semble. Ce fut une pé­riode où l’ancien bloc de l’Est s’est mas­si­ve­ment ap­pauvri, où des fa­mines et des guerres ci­viles ap­pa­rem­ment sans fin se sont mul­ti­pliées dans di­verses par­ties de l’Afrique, où près de la moitié de la po­pu­la­tion de l’Amérique la­tine a vécu en des­sous du seuil de pau­vreté, où une guerre de huit ans a éclaté entre l’Iran et l’Irak, et où des agres­sions mi­li­taires san­glantes contre l’Irak et la Serbie ont été me­nées par des coa­li­tions re­grou­pant les plus puis­sants États du monde.
L’histoire n’est pas finie, et le be­soin de com­prendre ses ca­rac­té­ris­tiques es­sen­tielles est plus grand que ja­mais. J’ai écrit ce livre dans l’espoir qu’il pour­rait amener cer­tains lec­teurs sur la voie de cette compréhension.
Ce fai­sant, je me suis né­ces­sai­re­ment ap­puyé sur de nom­breux ou­vrages an­té­rieurs. La sec­tion concer­nant l’apparition de la so­ciété de classes, par exemple, au­rait été im­pos­sible sans les écrits du grand ar­chéo­logue bri­tan­nique V. Gordon Childe, dont le livre Le Mou­ve­ment de l’histoire [2] mé­rite d’être lu et relu, même s’il com­mence à dater sur cer­tains points im­por­tants. De même, la partie consa­crée au monde mé­diéval doit beau­coup à Marc Bloch et à l’école his­to­rique fran­çaise des An­nales, le début du XXe siècle aux écrits de Léon Trotski, et la fin du même siècle aux ana­lyses de Tony Cliff. Les lec­teurs qui ont une cer­taine connais­sance de ces ré­fé­rences re­mar­que­ront une foule d’autres in­fluences, cer­taines ci­tées ou men­tion­nées di­rec­te­ment dans le texte ou dans les notes de fin d’ouvrage, d’autres assez im­por­tantes pour bé­né­fi­cier ici d’une men­tion ex­pli­cite. Des noms comme Chris­to­pher Hill, Geof­frey de Sainte Croix, Guy Bois, Al­bert So­boul, Ed­ward Thompson, James Mc­Pherson et D. D. Ko­sambi me viennent à l’esprit.
Les dates ne sont pas l’alpha et l’oméga de l’histoire, mais la sé­quence des évé­ne­ments est par­fois très im­por­tanteet dif­fi­cile à re­tenir pour les lec­teurs (et même pour les au­teurs !). C’est la raison pour la­quelle j’ai in­tégré une brève chro­no­logie des évé­ne­ments saillants au début de chaque sec­tion. Pour la même raison, j’ai ajouté à la fin du livre un glos­saire des noms, des lieux et des termes peu fa­mi­liers. Celui-ci n’est pas ex­haustif, mais peut aider les lec­teurs, dans une partie ou dans une autre, à com­prendre les ré­fé­rences aux per­sonnes, aux évé­ne­ments et aux lieux géo­gra­phiques dont il est ques­tion plus com­plè­te­ment dans d’autres par­ties. Enfin, il me faut re­mer­cier tous ceux qui m’ont as­sisté pour trans­former mon ma­nus­crit en livre finiIan Bir­chall, Chris Bam­bery, Alex Cal­li­nicos, Charlie Hore, Charlie Kimber, Lindsey German, Talat Ahmed, Hassan Ma­ham­dallie, Seth Harman, Paul Mc­Garr, Mike Haynes, Tithi Bhat­ta­charya, Barry Pa­vier, John Mo­ly­neux, John Rees, Kevin Ovenden et Sam Ashman pour leur lec­ture de tout ou partie du texte, re­le­vant de nom­breuses er­reurs et me for­çant par­fois à re­for­muler cer­tains points. Aucun d’entre eux, in­utile de le pré­ciser, n’est res­pon­sable des ju­ge­ments his­to­riques que j’ai portés dans de nom­breux pas­sages, ni des er­reurs fac­tuelles qui pour­raient sub­sister. J’ai une dette par­ti­cu­lière en­vers Ian Taylor, qui a pré­paré le ma­nus­crit en vue de l’édition, et à l’égard de Rob Ho­veman, qui a su­per­visé la pro­duc­tion du livre pro­pre­ment dit.
Par Chris Harman
Tra­duit de l’anglais par Jean-Marie Guerlin.
Notes
[1] A. GID­DENS, La Troi­sième Voie. Le re­nou­veau de la social-démocratie, Le Seuil, Paris, 2002.
[2Le Mou­ve­ment de l’histoire, trad. Fran­çaise André Mansat et Jean Bar­thalan, Ar­thaud, Gre­noble, 1961

lundi 29 avril 2013

Rencontre des Territoires à Energies Positives...

Bonjour,
Les 5, 6 et 7 juin prochain, le Pays Sud Bourgogne organise en partenariat avec la Région Bourgogne, l’ADEME Bourgogne et en collaboration avec le CLER les 3èmes Rencontres nationales Energie et territoires ruraux, vers des territoires à énergie positive.
Le PROGRAMME complet est désormais disponible sur le site du Pays Sud Bourgogne. 
Vous y retrouverez les thématiques abordées et les intervenant(e)s, les visites proposées, le déroulé…
 Les inscriptions sont possibles jusqu’au 17 mai. Rendez-vous sur cette page.
Afin d’être accueilli dans les meilleures conditions, ne tardez pas à vous inscrire. La capacité d’hébergement étant très limitée !
Pour en savoir plus :

Débat sur la Transition Energétique dans le Diois...



Je trouve un petit moment ce soir pour t'envoyer la charte et la lettre envoyée aux mairies.
Le 6 Mai, 20 h 30, salle polyvalente à Die.
A l'automne 2013 un projet de loi pour la transition énergétique sera présenté au Parlement.
Afin de préparer cette étape primordiale, le Gouvernement, relayé par les Conseils régionaux, lance un grand débat national sur la transition énergétique. Des réunions publiques, qui peuvent être organisées jusqu’à fin mai, sont l’occasion de sensibiliser les citoyens aux enjeux énergétiques, et doivent permettre de récolter leur avis par la réponse à 4 questions prédéfinies.
Dans la vallée de la Drôme le collectif « Transition énergétique » s’est constitué et prépare des débats locaux sous la forme d’ateliers participatifs ouverts à tous. Pour toucher le plus grand nombre, nous voulons ces rencontres locales et concrètes, nous en organisons donc 6 réparties sur le territoire et chacune comportera plusieurs témoignages de porteurs d’initiatives locales de transition énergétique. Vous trouverez dans le document joint, une présentation plus détaillée du projet et nos engagements éthiques pour atteindre nos objectifs communs.
Ce débat national nous paraît une opportunité à saisir pour créer une dynamique locale visant la mise en œuvre conjointe de la transition énergétique. Nous vous sollicitons pour soutenir notre projet et idéalement en être partie prenante.
Nos attentes :
- Avoir le soutien moral de la collectivité matérialisé par l’apport de son logo sur nos documents de communication ;
- Lors de la préparation du contenu des ateliers participatifs, bénéficier de l’expertise des techniciens de la collectivité par l’apport de données en lien avec la Transition énergétique sur le territoire ;
- Lors des ateliers, bénéficier de l’expertise des techniciens de la collectivité par leur participation ;
- Afin de toucher le plus grand nombre, bénéficier de l’aide matériel de la collectivité par l’impression de tracts, d’affiches, et par la diffusion de l’information sur programmation de ces ateliers ;
- Dans le cas où la collectivité souhaite être partie prenante de l’organisation de ces débats locaux aux côtés du collectif actuel, alors nous vous proposons de nous rencontrer pour vous présenter de vive-voix le projet et convenir ensemble des modalités pratiques de ce partenariat.
Nous vous remercions d’accueillir positivement notre démarche.
Amitiés et merci pour tout   
Marc ISOARD
Collectif « Transition énergétique » de la vallée de la Drôme
Avec pour le Diois, Le collectif
ADTE,  Association Dioise pour la Transition Énergétique
Contact : 04 75 21 19 10 transition.energétique.diois@orange.fr
ENERCOOP,  Coopérative énergétique
EQ,  Écologie au Quotidien
FAEP,  Familles A Énergie Positive
Vallée de la Drôme Énergie citoyenne
Pour le Val de Drôme, CTVD Collectif Transition du Val de Drôme : 04 75 42 54 58 
Marc Isoard et Mireille Verdet
Le Serre de Pibous et Cougnès
26150 DIE
Tél : 04 75 21 19 10
Une boîte mail a été ouverte au nom de l’association. transitionenergetiquedioise@gmail.com  
Collectif « Transition énergétique » de la vallée de la Drôme
Marc Isoard et Mireille Verdet
Le Serre de Pibous et Cougnès
26150 DIE
Tél : 04 75 21 19 10
Une boîte mail a été ouverte au nom de l’association. transitionenergetiquedioise@gmail.com  

Rien ne va plus...



Rien ne va plus, réagissons avant qu’il ne soit trop tard
La société en plein désarroi, affaires financières, simulations de crises économiques, chômage et misère grandissante, conséquences de la cupidité de certains alors que le plus grand nombre est trompé par les discours populistes du FN et de ceux qui font du “copié-collé” leur fond de commerce. Nous ne pouvons laisser faire.
L’élection législative de l’Oise, près de 50% au FN doit ébranler nos consciences et nous faire réfléchir. C’est un vote contestataire d’une grande partie de l’électorat de droite et de gauche, déçu, déboussolé et désabusé qui a glissé vers le parti extrémiste entre le 1er et 2ème tour en toute inconscience du danger que cela représente..
Selon Marine Le Pen "le FN devient aux yeux des Français, de plus en plus lucides, le parti de l’espérance"
Ce n’est plus une vue de l’esprit mais un danger imminent, nous avons toujours affirmé que les alliances avec l’extrême droite peuvent très vite ouvrir la voie au fascisme et nous sommes au pied du mur.
Parallèlement les insultes inqualifiables et contre-productives envers Stéphane Hessel nous rappellent bizarrement les allégations calomnieuses et non fondées à l’égard de Lucie et Raymond Aubrac en 1997 mettant en cause leur honneur et celui de la Résistance.
Dans une lettre qui pourrait être actuelle, Raymond Aubrac ( alias Samuel) nous écrivait le 5 mai 1997 :
« Merci pour la motion dont vous nous envoyez le texte. Nous pensons, comme vous, que les attaques contre nous font partie d’une tentative de ‘’diaboliser’’la Résistance pour des buts faciles à imaginer. »
Ce genre de critiques et par ailleurs, les tentatives révisionnistes et négationnistes de plus en plus nombreuses envers les Résistants et Déportés doivent cesser et être dénoncées et combattues, nous avons besoin de retrouver le consensus de tous les démocrates.. Nous devons y réfléchir et nous ressaisir.
Les résultats du F.N. en France ouvrent une nouvelle voie aux réflexions sur l’ascension inquiétante de l’extrême droite en Europe. La Suède, les Pays-Bas, la Belgique, l’Allemagne, l’Autriche, la Suisse, l’Italie, la Hongrie, la Grèce, le Danemark, la Lettonie, la Finlande, le Royaume Uni, la Norvège ou encore la Roumanie connaissent le même phénomène.
Quand l’extrême droite n’est pas au pouvoir, ses thèses contaminent des franges de plus en plus importantes de membres de partis de droite traditionnels, ce que nous commençons à connaître en France avec la droite forte, la droite populaire ou la droite libre. Heureusement que des gaullistes ou chrétiens démocrates, conscients de leur passé sont prêts à R
Comment l’Europe peut-elle rester cohérente et harmonieuse sur le plan politique quand on assiste à une montée préoccupante de l’extrême droite qui compte deux groupes parlementaires : “l’Alliance européenne des mouvements nationaux” et “l’Alliance européenne pour la liberté” ?
La crise économique qui frappe le Vieux Continent explique en partie le regain de l’extrême droite comme dans les années trente. Le multiculturalisme, et l’islam en particulier, sont souvent sa cible privilégiée provoquant l’essor des mouvements populistes, xénophobes ou nationalistes dans plusieurs pays européens, sur des thèmes qui font craindre une désagrégation de l’idéal social et égalitaire que souhaitaient nos aînés dans le programme du C.N.R.
Parler de l’existence et de la prégnance de l’islamophobie (+58% en 1 an ) ne doit pas occulter une autre réalité : le renouveau de l’antisémitisme ( +45% en 1 an ). Nous devons dénoncer et combattre l’un et l’autre.
Devant ces réalités et ces menaces omniprésentes, “Résister Aujourd’hui” a décidé de rechercher et de provoquer l’unité la plus large de tous ceux prêts à défendre l’esprit de la Résistance.
La recherche de l’unité en 1943 pour créer le CNR et établir son programme avec des femmes et des hommes de tout horizon politique, syndical ou confessionnel n’a pas été facile mais s’est avéré efficace (programme du C.N.R.)
Cette unité réalisée à nouveau au sein de notre comité de parrainage a réuni le gaulliste Jacques Chaban Delmas, Lucie Aubrac, le dominicain Jean Cardonnel, le communiste Georges Guingouin et le socialiste Louis Philibert sans oublier Geneviève De Gaulle-Anthonioz, Marie-Josée Chombard de Lauwe et quinze autres est pour nous une boussole.
Notre pétition nationale, pour que le 27 mai devienne Journée nationale de la Résistance, adressée aux ministres concernés et à tous les élus de la nation leur rappelait l’unité nécessaire en s’appuyant sur les exemples précédents, cela fait presque 20 ans que nous réclamions la même chose appuyant la revendication de tous les anciens résistants et ce Jeudi 28 mars le Sénat vient de voter la loi, dans l’unité, avec 346 voix contre 2, l’assemblée nationale l’entérinera bientôt.
Nous prenons acte de ce vote et le considérons comme une juris-prudence pour les batailles à venir car c’est comme cela que nous endiguerons les poussées nationalistes et extrémistes, tous unis sur des bases solides.
Recherchons toujours le consensus, il fait avancer les choses sans que chacun renie ses idées sur le devenir de la société.ou sur la politique internationale mais permet de faire front ensemble lorsque les libertés essentielles sont en danger.
Nous continuerons, avec votre soutien. Ne nous trompons pas de cible et participons nombreux à toutes les actions que “Résister Aujourd’hui” organise en 2013 pour une France fraternelle et égalitaire repoussant l’hydre extrèmiste et populiste.
Michel Vial

3 pesticides interdits dans l' Union Européenne...



Abeilles : trois pesticides interdits dans l'Union européenne
La Commission européenne devrait suspendre, pendant deux ans à compter du 1er décembre, l'utilisation de trois insecticides impliqués dans le déclin accéléré des abeilles domestiques (Apis mellifera). Après un vote, lundi 29 avril en Comité permanent de la chaîne alimentaire et de la santé animale, quinze Etats de l'Union se sont prononcés favorablement à la proposition de Bruxelles d'interdire l'imidaclopride, la clothianidine et le thiaméthoxame sur quatre grandes cultures (maïs, colza, tournesol, coton).
Ces molécules, appartenant à la famille dite des néonicotinoïdes, sont les insecticides les plus utilisés au monde en agriculture et sont, depuis plus d'une dizaine d'années, suspectés d'être un élément déterminant de l'effondrement des populations d'abeilles et de pollinisateurs sauvages (bourdons, abeilles sauvages, papillons, etc.). La proposition avait échoué, le 15 mars, à obtenir une majorité, mais la Commission avait fait appel de ce premier vote.
Au total, quinze Etats membres ont voté favorablement, huit défavorablement et quatre se sont abstenus. La France et l'Allemagne ont voté pour la suspension, tandis que l'Italie – qui avait pourtant voté dans le même sens en première instance – a cette fois voté contre la proposition de la Commission. Le Royaume-Uni a été le plus activement engagé contre la suspension des trois molécules.
"VITALES POUR NOTRE ÉCOSYSTÈME"
Dans une lettre révélée dimanche (en anglais) par l'hebdomadaire The Observer, adressée à la firme Syngenta – qui commercialise notamment le Cruiser, un produit à base de thiaméthoxame – le ministre britannique de l'environnement, Owen Paterson, explique que Londres "a été très actif" dans l'organisation de l'opposition à la proposition de Bruxelles. Et ajoute : "Nos efforts continueront et s'intensifieront dans les prochains jours."
La proposition de la Commission repose sur un rapport d'expertise rendu par l'Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA), selon lequel les trois néonicotinoïdes présentent un risque pour les abeilles. "Bien qu'une majorité des Etats membres soutiennent désormais notre proposition, la majorité qualifiée nécessaire n'a pas été atteinte, a déclaré le commissaire européen à la santé des consommateurs, Tonio Borg . La décision incombe désormais à la Commission. Du fait que notre proposition est fondée sur un certain nombre de risques pour la santé des abeilles identifiés par l'EFSA, la Commission avancera avec ce texte dans les prochaines semaines."
"Je m'engage à faire mon maximum pour assurer que nos abeilles, qui sont si vitales pour notre écosystème et contribuent chaque année à 22 milliards d'euros à l'agriculture européenne, soient protégées", a-t-il ajouté.
Stéphane Foucart
Pesticides : pitié pour les abeilles !
En déplacement dans la Sarthe, le ministre de l'agriculture, Stéphane Le Foll, a annoncé, vendredi 8 février, un plan de soutien triennal à la filière apicole. Celle-ci en a bien besoin. Le nombre d'apiculteurs français a chuté de près de 40 % au cours de la dernière décennie.
Mais M. Le Foll aurait pu se soucier aussi des abeilles. Car, sans elles, pas d'apiculture. Le ministre de l'agriculture aurait pu saisir cette occasion pour se pencher sur les insecticides néonicotinoïdes, de plus en plus soupçonnés d'être la cause majeure du déclin des abeilles. Il l'avait fait en juin 2012, en interdisant l'un de ces produits sur le colza. Hélas ! Les annonces du ministre ne comportent pas de nouvelles mesures d'interdiction.
Retirer à l'ensemble des néonicotinoïdes leurs autorisations de mise sur le marché ne relèverait ni d'une application maximaliste du principe de précaution ni d'une lubie écologiste. Cette nouvelle classe d'insecticides est d'une foudroyante efficacité. Ses représentants – Cruiser, Gaucho, Poncho, etc. – ont été déployés dès le milieu des années 1990 et sont principalement utilisés en enrobage des semences sur les grandes cultures. Le principe est simple : la plante s'imprègne du produit et devient toxique pour les insectes, tout au long de sa croissance.
Le déploiement de cette technologie de protection des plantes s'est accompagné d'une forte accélération du déclin des insectes pollinisateurs. Or, depuis plus de dix ans, de nombreuses études, menées en laboratoire, montrent une variété d'effets toxiques inattendus, attribuables aux néonicoti-noïdes : désorientation des insectes, perte des fonctions cognitives, synergie avec des pathogènes naturels, etc. Certains de ces effets se manifestent à des expositions de l'ordre d'une fraction de milliardième de gramme.
Le phénomène est mondial et massif, comme l'utilisation de ces produits phytosanitaires, qui s'est répandue dans plus d'une centaine de pays. Ces insectes sont, selon l'expression même de M. Le Foll, "indispensables à la vie végétale". Ils sont également indispensables à la production d'un tiers de notre nourriture.
L'Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA) a fini par reconnaître, au printemps 2012, que les tests réglementaires qui ont conduit à l'homologation de ces molécules ne permettaient pas d'en évaluer les risques.
Ces nouveaux produits sont en effet très différents de ceux qui sont appliqués épisodiquement sur les cultures : ils les imprègnent, certes à faible dose, mais en permanence et sur des millions d'hectares... L'Autorité européenne de sécurité des aliments vient aussi de reconnaître, avec un retard considérable, que ces produits présentaient un risque pour les abeilles...
En conséquence, la Commission européenne propose de suspendre, pendant une durée de deux ans, trois de ces molécules controversées, sur certaines cultures. Cette proposition, à laquelle s'en remet Stéphane Le Foll, n'est pas conforme à l'état des connaissances. Ces produits persistent plusieurs années dans l'environnement, et leur propagation est connue de manière très imparfaite. Avant d'annoncer un plan d'aide à la filière apicole, il aurait fallu, de toute urgence, avoir le courage d'interdire ceux qui demeurent autorisés.
APL

vendredi 26 avril 2013

Avignon : Contre les Infrastructures inutiles...



Fabuleux Laboratoire d’Expérimentations et d’Occupation
27 avril 2013 – Avignon : MANIF-OCCUPATION !
Contre la LEO et son monde !
Pour la défense des terres agricoles la ceinture verte !
(Suivie de 4 jours de rencontres pour partager et renforcer les occupations)
Départ d'Avignon place Pie 10h et jardin de l’abbaye St Ruf 11h
Contact : leopart@riseup.net
Infos, visuels, tracts… : https://leopart.noblogs.org

A l’appel d’individus en lutte contre la LEO, de collectifs locaux et du
réseau Reclaim the Fields.
Une ceinture verte en béton ?
Depuis 30 ans, les décideurEs planchent sur un projet de rocade – la LEO,
pour Liaison Est-Ouest – qui contournerait la ville d’Avignon par le Sud
afin de relier les autoroutes A7 et A9 qui vont respectivement vers Marseille
et Barcelone. Cette opération à plus d’un milliard d’euros est prévue
en 4 tranches, dont une a déjà été réalisée, non sans contestation.
Jusqu’à peu, les 3 tronçons restants semblaient abandonnés par manque
d’argent, mais en mars 2012, décideurEs et bétonneurEs ont réussi à
arracher les 180 millions d’euros nécessaires à la réalisation de la
tranche 2. Aujourd’hui, pour les autorités locales le projet va se faire et
le processus s’accélère : l’enquête publique parcellaire s’est
clôturée en février 2013 et l’État a déjà entamé des procédures
d’expropriation sur le tracé.
Le tracé de cette future 2×2 voies passe dans une large zone aux portes de
la ville appelée ceinture verte, dernier poumon agricole de la ville
étonnamment préservée jusqu’ici. La réalisation de la LEO aura pour
impact immédiat la destruction de 50 ha de terres alluvionnaires. Mais
celle-ci engagera très probablement à terme la destruction de toute la
ceinture verte : la LEO stimulera la spéculation foncière et le processus
d’urbanisation dans cette zone, accélérant ainsi l’expansion de la ville
vers le sud.
Contre la LEO et son monde, manif-occupation !
Alors que les expropriations se multiplient et que les premiers travaux sont
programmés dès 2014, nous souhaitons donner un nouveau souffle à cette
lutte car nous savons qu’elle peut encore être gagnée. Le mouvement contre
l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes montre l’utilité d’occuper le
terrain pour créer des espaces de résistances créatifs et permettre de
construire collectivement une lutte offensive.
NOUS VOUS INVITONS LE 27 AVRIL À UN MOMENT D’ACTION COLLECTIVE, DE RENCONTRES ET DE FÊTES, ET VOUS PROPOSONS DE RESTER LES JOURS SUIVANTS POUR RENFORCER LA RÉSISTANCE.
(...) Après la manif-occupation, un campement s’installera sur un terrain
occupé de la ceinture verte  pendant quatre jours. Il sera rythmé par des
actions, des chantiers, des discussions, des projections, divers ateliers, des
fêtes… et de ce que vous apporterez ! Nous souhaitons que ces jours
s’inscrivent dans la construction d’un mouvement plus large d’occupation
de terres et d’opposition à la marchandisation du territoire.
La LEO, un projet au service de la marchandisation de la ville.
À Avignon, comme dans toutes les grandes agglomérations en France, l’heure est à la concurrence généralisée entre les villes. La ville devient une
marchandise comme les autres qui doit faire du profit. Il faut développer son
attractivité, investir, mener des politiques innovantes pour renforcer la
croissance locale. En arrière plan, le spectre du chômage et du chantage à
l’emploi est brandi. C’est un terreau propice pour faire accepter les
politiques de la ville aux populations, en leur laissant croire qu’elles
leurs sont destinées.  Elle accentuera également la ségrégation spatiale
des population, ce qui revient à couper la ville en deux : les riches en
centre-ville et les pauvres et autres indésirables derrière la rocade, en
périphérie.
Nous voulons nous organiser localement pour résister à cette conception
marchande de la ville, dans laquelle la LEO s’inscrit. En effet, ce projet
permettra à terme de stimuler l’industrie du BTP, de favoriser les flux de
camions de marchandises dans la région et de fluidifier les déplacements. À
long terme, la LEO est l’infrastructure clé pour poursuivre
l’urbanisation de tout le sud de la ville. Au delà des beaux discours sur
l’agriculture périurbaine, dans la tête des décideurEs, la ceinture verte
est une réserve foncière importante pour le développement futur de la
ville. Dans cette zone, il est difficile pour de petit-es agriculteur-ices de
s’installer, même avec des subventions, car la concurrence foncière y est
rude. Isolé-e-s, qui peut lutter face à l’implantation de gros projets
agro-industriels, infrastructurels ou immobiliers ? Ce phénomène n’est pas
propre à Avignon : en France, une surface équivalente à un département est
bétonnée tous les sept ans.
A Avignon comme ailleurs, nous ne nous laisserons pas aménager ! Face à la
réalité bétonnée, semons le FLEO* !
(*Fabuleux Laboratoire d’Expérimentations et d’Occupation)
Infos pratiques (voir également https://leopart.noblogs.org/) :
- Il est possible d’arriver la veille. Un espace pour des tentes et de la
bouffe sera prévue dès le vendredi soir.
- Venez si possible avec des outils de défrichage, jardinage, construction.
Et des tracteurs_!!!
- Apportez si vous pouvez, un pique-nique à partager pour le 27 midi. Des
espaces pour les tentes et des cantines végétaliennes seront prévues pour
les quatre jours de rencontres suite à la manif.
- Il y aura : un espace de mixité choisie // un espace jeux-détente et
adapté aux enfantEs
- Si possible, laisse ton chien / ta bagnole à la maison.
- Le contenu des rencontres est ouvert et on invite chacun-e à proposer des
discussions, venir partager sur les dynamiques de luttes…
Contact : leopart@riseup.net
Infos, visuels, tracts… : https://leopart.noblogs.org

« Réseau Diois Transition Biovallée de la Drôme »

Quel tourisme dans le Diois ?



Spot Nature du Pays Diois - Bilan intermédiaire  ( Photo : Châtillon en Diois)
Rappel des objectifs de la démarche Spot Nature, proposée par le Conseil Général, mise en œuvre par la Communauté des Communes du Diois et déléguée à l’Office de Tourisme du Pays Diois :
- Faire émerger des filières porteuses, dont l’offre sûre garantit une vitrine du territoire attractive
- Accueillir un public de touristes et de locaux dans des conditions optimales
- Accroître les retombées économiques sur le territoire tout en respectant la nature, les habitants et les visiteurs
Pour mener à bien ce projet, nous commençons par un diagnostic des sports recensés sur le territoire. Nous allons également à votre rencontre, professionnels des sports nature et du tourisme, loueurs de matériels, hébergeurs, associations… car c’est vous qui connaissez le mieux le territoire, les sports de nature et leurs enjeux. Nous nous appuyons également sur les connaissances du personnel des 7 points d’accueil de l’Office de Tourisme du Pays Diois.
A l’heure actuelle, nous avons terminé le diagnostic des activités liées à la neige (raquettes, ski de randonnée, ski de fond, ski alpin, luge, cascade de glace, ski-joëring, chien de traîneau). Il en ressort que si l’offre est adaptée au public familial présent, les activités comme le ski de fond ou la luge manquent de ludique pour les tout-petits, que l’offre est à renouveler pour satisfaire une clientèle de visiteurs réguliers, que l’offre payante (hors remontées mécaniques) peine à trouver son public car la clientèle se satisfait de l’offre gratuite et que globalement le Diois n’est pas identifié comme territoire de neige, du fait de l’enneigement aléatoire d’une année sur l’autre. Sur l’offre neige, il faut rester en cohérence avec le positionnement du Conseil Général (étude 2007) qui propose de diversifier l’offre hiver et de renforcer l’offre été.
Nous avons également diagnostiqué les activités de pêche, de canyoning, de baignade et l’étude est en cours sur les autres disciplines, à savoir le parapente, l’aéronautique, le canoë, le rafting, la spéléologie, la randonnée pédestre, équestre, le cyclo, le VTT, l’escalade, la via ferrata, la via cordata, le tir à l’arc et la chasse.
Suite aux premiers résultats, trois thèmes semblent émerger : le VTT, l’itinérance (randonnée sous toutes ses formes, hivernales et estivales, canoë et parapente) et la famille. Nous vous proposons donc trois groupes de travail autour de ces thèmes. Nous souhaiterions regrouper dans ces ateliers des prestataires sports nature mais aussi des professionnels du tourisme (hébergeurs, loueurs de matériel, prestataires de services…) afin de réfléchir aux besoins de ces filières qui peuvent s’avérer porteuses (préconisation d’aménagement, mise en place d’une stratégie promotionnelle, mise en réseau avec d’autres territoires...). Nous vous invitons à vous inscrire dans le(les) groupe(s) qui vous intéresse(nt) en répondant directement à ce message, en précisant votre nom, la structure que vous représentez et le ou les groupe(s) au(x)quel(s) vous souhaitez participer (les personnes s’étant inscrites lors de l’assemblée générale du 10 avril n’ont pas besoin de se réinscrire). Les groupes de travail se réuniront chacun 3 ou 4 fois entre mai et juillet.
NB : ces groupes sont les premiers à être mis en place mais d’autres suivront peut-être selon les thématiques qui se dégageront au fur et à mesure de l’avancée du projet.
Les réunions auront lieu dans les locaux de l’Office de Tourisme, rue des Jardins, à Die.
Groupe VTT : lundi 13 mai à 17h30
Groupe Famille : mardi 21 mai à 17h30
Groupe Itinérance : jeudi 23 mai à 17h30
Pour toute question, remarque ou suggestion, n’hésitez pas à contacter Cyrielle, stagiaire sur la Démarche Spot Nature :
Office de Tourisme du Diois,
Rue des Jardins, à Die
26150 Die

Vers des transformations sociales...



Capitalisme de désastre ou écosocialisme?
J’aimerais dis­cuter de l’alternative entre un « ca­pi­ta­lisme de sac­cage et de des­truc­tion », d’une part, et un projet de so­ciété qui in­tègre les pré­oc­cu­pa­tions éco­lo­giques et so­ciales, d’autre part, c’est-à-dire l’écosocialisme. Cette réflexion des 2005 n’a rien à voir avec le Parti de Gauche, candide,  qui découvre actuellement l’Ecosocialisme. 
On peut ré­sumer l’alternative pré­sentée en ces termes : «éco­so­cia­lisme ou bar­barie». En fait, c’est la mise à jour du fa­meux slogan que Rosa Luxem­bourg a for­mulé lors de la Pre­mière Guerre mon­diale. Le monde, di­sait cette di­ri­geante du mou­ve­ment so­cia­liste, fait face à un choix : soit s’engager dans la construc­tion d’une so­ciété sans ex­ploi­ta­tion et sans guerre, le so­cia­lisme, soit subir des guerres in­ter­mi­nables et des crises de plus en plus ter­ribles, la bar­barie. D’où le slogan «so­cia­lisme ou bar­barie» qu’elle lança en 1915.
La thé­rapie de choc des néolibéraux
Dans son der­nier livre, The Schock Doc­trine, The Rise of Di­saster Ca­pi­ta­lism, Naomi Klein ex­plore lon­gue­ment le scé­nario de sac­cage et de des­truc­tion, qu’elle nomme le « ca­pi­ta­lisme de dé­sastre ». Elle consi­dère ce scé­nario comme une op­tion plau­sible dé­cou­lant des choix politico-économiques que font aujourd’hui les te­nants du néo-libéralisme, par­ti­cu­liè­re­ment ceux qui sont re­pré­sentés par l’administration Bush, et les di­ri­geants des grandes en­tre­prises multinationales.
De­puis les an­nées 1970, les idéo­logues de la droite dure comme l’économiste Milton Friedman, le gourou du néo­li­bé­ra­lisme, af­firment que les ré­formes néo­li­bé­rales doivent être ad­mi­nis­trées non pas gra­duel­le­ment, mais par de grands coups à la fa­veur de crises éco­no­miques, po­li­tiques ou so­ciales, au mo­ment ou les po­pu­la­tions sont les moins aptes à ré­sister. C’est ce qui a été fait au Chili, en Ar­gen­tine, au Brésil par des coups d’État dans les an­nées 70, de même que dans maints pays du tiers-monde lors de la crise de la dette du début des an­nées 80 avec les in­fâmes « ré­formes struc­tu­relles » du Fonds mon­dial in­ter­na­tional (FMI) et de la Banque mondiale.
Ces crises peuvent être aussi bien des crises pro­vo­quées sciem­ment, telles que des coups d’État ou des guerres, que des crises non pla­ni­fiées, comme les grandes ca­tas­trophes na­tu­relles, les épi­dé­mies ou les accidents.
L’essentiel, selon ces idéo­logues conser­va­teurs, est d’avoir tout un at­ti­rail de me­sures éco­no­miques (telles que des pri­va­ti­sa­tions mas­sives, des aug­men­ta­tions de prix sur des den­rées de base ou bien l’abolition de pro­gramme so­ciaux) et de me­sures po­li­tiques (comme des ré­formes consti­tu­tion­nelles, des sus­pen­sion de droits fon­da­men­taux ou bien même l’application de lois d’exception) déjà prêtes à être appliquées.
La feuille de route doit être prête et il ne s’agit que d’attendre l’occasion de la mettre en pratique.
Un com­plexe politico-militaro-industriel
À la fa­veur de ces crises, toute une nou­velle grappe in­dus­trielle for­te­ment sou­tenue par l’État se met en place. Ce sont les grandes so­ciétés privés de sé­cu­rité comme Bla­ck­water, en fait des mer­ce­naires à la solde des États-Unis, les grands groupes de construc­tion comme Bechtel, les grandes so­ciétés pé­tro­lières et celles qui les des­servent comme Ha­li­burton, la my­riade de conseillers fi­nan­ciers, de com­pa­gnies d’assurance, de banques et d’intermédiaires de tout ordre. Cette in­té­gra­tion de l’État et du très grand ca­pital forme un nou­veau com­plexe que Klein nomme le « com­plexe du ca­pi­ta­lisme de dé­sastre ». Ce com­plexe car­bure aux ca­tas­trophes. Son es­sence même est de croître et de pro­fiter des grands dé­sastres pour lit­té­ra­le­ment dé­pos­séder le peuple de ses ac­quis so­ciaux et de ses biens communs.
Klein voit ce ca­pi­ta­lisme de dé­sastre prendre son envol à la fa­veur des mul­tiples ca­tas­trophes na­tu­relles que la crise éco­lo­gique nous ré­serve dans les pro­chaines an­nées : ou­ra­gans et inon­da­tions plus fré­quentes, grands in­cen­dies de forêt, crise de l’eau po­table, épi­dé­mies de toutes sortes.
Le mo­dèle de Bagdad : « zones vertes » et « zones rouges »
La ré­ponse de ce com­plexe politico-militaro-industriel, nous dit-elle, sera calqué sur le mo­dèle de Bagdad. Nous ver­rons ap­pa­raître, d’une part, des en­claves sur­pro­té­gées pour les élites et les riches : des zones où tous les ser­vices et conforts se­ront as­surés et main­tenus, pour un prix, bien sûr. C’est ce que Klein ap­pelle les « zones vertes ».
D’autre part sur­gi­ront des « zones rouges », des­quelles l’État se sera désen­gagé de presque toutes ses res­pon­sa­bi­lités so­ciales. Ce se­ront de vastes ter­ri­toires où l’État ne se li­mi­tera qu’à l’exercice de ses fonc­tions ré­pres­sives, des zones de guerre, d’insécurité, de pau­vreté et de ma­la­dies où vi­vo­tera le reste de la population.
Ce sera un sys­tème d’apartheid pla­né­taire où l’accès aux res­sources en­vi­ron­ne­men­tales, à la sé­cu­rité et au confort sera for­te­ment dif­fé­rencié selon le statut so­cial. En fait, il consis­tera en la créa­tion de bulles de ri­chesse et de pri­vi­lèges qui sur­na­ge­ront sur un océan de mi­sère et de pau­vreté. Les élites cher­che­ront de la sorte à stopper aux portes de leur for­te­resse la bar­barie qui s’abattra sur le reste du monde.
Selon Klein, ce scé­nario est déjà en marche. À la suite de l’ouragan Ka­trina, le mo­dèle de Bagdad s’installerait tran­quille­ment à la Nouvelle-Orléans. On en ver­rait aussi des ru­di­ments au Sri Lanka après le tsu­nami dé­vas­ta­teur de 2004. En Flo­ride éga­le­ment, cer­tains mi­lieux d’affaires y son­ge­raient sé­rieu­se­ment en ré­ponse aux cy­clones qui s’abattent de plus en plus fré­quem­ment sur cet État du sud.
La ri­poste des peuples au choc : le so­cia­lisme du 21e siècle
Loin de conclure dans la dé­prime et le ca­tas­tro­phisme, Klein au contraire nous parle de la ri­poste ci­toyenne et po­pu­laire aux excès du ca­pi­ta­lisme sau­vage. Elle dé­crit avec beau­coup d’enthousiasme la montée de la gauche latino-américaine et l’appel d’Hugo Chavez à construire un so­cia­lisme du 21e siècle. Ceci est nou­veau pour Klein, car jusqu’à ce der­nier livre, elle s’était tou­jours gardée d’appuyer des idéo­lo­gies « glo­ba­li­santes », pré­fé­rant plutôt pro­mou­voir des ri­postes lo­cales et com­mu­nau­taires faites de dé­mo­cratie par­ti­ci­pa­tive et d’autogestion.
C’est donc toute une évo­lu­tion qu’elle fait ici, une évo­lu­tion mo­tivée par la prise de conscience du danger aigu qui guette la pla­nète en raison du ca­pi­ta­lisme dé­bridé. Bien qu’elle n’utilise pas le terme d’écosocialisme, sa ré­flexion s’inspire néan­moins des pistes ex­plo­rées par les te­nants de ce projet so­cial, no­tam­ment en ce qui a trait aux pré­oc­cu­pa­tions d’équité so­ciale et de dé­fense de la nature.
Qu’est-ce que l’écosocialisme?
L’écosocialisme constitue la syn­thèse des im­pé­ra­tifs éco­lo­gique et des im­pé­ra­tifs d’équité so­ciale. C’est la prise de conscience de l’importance de mé­nager les rap­ports de l’être hu­main à la na­ture tout en trans­for­mant les rap­ports des êtres hu­mains entre eux.
Selon Ian Angus, le ré­dac­teur de Cli­mate and Ca­pi­ta­lism, un des sites Web les plus res­pectés dans le do­maine, le but de l’écosocialisme est de rem­placer le ca­pi­ta­lisme par une so­ciété dans la­quelle les moyens de pro­duc­tion se­ront dé­tenus en commun et la pré­ser­va­tion ainsi que de la res­tau­ra­tion des éco­sys­tèmes se­ront une pré­oc­cu­pa­tion cen­trale de toutes ses activités.
L’écosocialisme s’articulerait sur trois grands axes :
La crois­sance in­finie fa­vo­risée par le ca­pi­ta­lisme est in­sou­te­nable à long terme.
Comme le dit John Bel­lamy Foster dans son livre Eco­logy Against Ca­pi­ta­lism, le sys­tème ca­pi­ta­liste est in­com­pa­tible avec la pré­ser­va­tion de la na­ture. L’essence même de ce sys­tème est la re­cherche du profit maximum par l’expansion continue. Très sim­ple­ment, pour le ca­pital, s’arrêter, c’est mourir. Cette course ef­frénée à la crois­sance l’amène fa­ta­le­ment à se buter à la na­ture dont les res­sources sont li­mi­tées. L’expansion in­finie du sys­tème se bute donc aux li­mites de la biosphère.
Les so­cia­lismes de la pre­mière vague ont tous échoués tant sur le plan éco­lo­gique que sur celui de l’équité so­ciale.
Comme le sou­tient Joel Kovel dans The Enemy of Na­ture, ces pre­miers so­cia­lismes ont été mar­qués par les condi­tions de leur ge­nèse. Venus au monde dans la guerre et les tour­mentes, ils ont pris un pli mi­li­ta­riste, hié­rar­chique et éli­tiste dont ils ne se sont ja­mais dé­bar­rassés. De plus, ils ont confondu na­tio­na­li­sa­tion et so­cia­li­sa­tion. Le so­cia­lisme de Marx ne prô­nait pas la na­tio­na­li­sa­tion, mais plutôt la so­cia­li­sa­tion des moyens de pro­duc­tion, c’est-à-dire leur mise en commun par la so­ciété. L’étatisation n’est qu’une seule des formes que peut prendre la so­cia­li­sa­tion, contrai­re­ment à ce que nous avons vu dans les « so­cia­lismes » ins­pirés de l’URSS.
L’écosocialisme, lui, se doit d’être plu­ra­liste, dé­mo­cra­tique, au­to­ges­tion­naire et éga­li­taire. Il doit cher­cher à ré­vo­lu­tionner les rap­ports so­ciaux ainsi que les forces pro­duc­tives. En d’autres termes, il se doit de changer la façon de tra­vailler et de vivre (ce qui constitue les rap­ports so­ciaux) ainsi que la façon de pro­duire et d’agir sur la na­ture (au­tre­ment dit, les forces productives).
L’unité des mou­ve­ments so­ciaux anti-systémiques doit être réa­lisée.
Une pré­oc­cu­pa­tion ma­jeure des éco­so­cia­listes est d’unir l’ancien mou­ve­ment so­cial, celui de la classe ou­vrière, aux nou­veaux mou­ve­ments so­ciaux, comme le mou­ve­ment des femmes, le mou­ve­ment éco­lo­gique et le mou­ve­ment anti-guerre.
Que ce soit dans les an­nées 70 et 80 avec André Gorz (photo), ou plus ré­cem­ment avec Joel Kovel, Mi­chael Löwy ou John Bel­lamy Foster, tous les pen­seurs de ce cou­rant prônent l’unité des mou­ve­ments an­ti­sys­té­miques, et s’opposent à la di­vi­sion ar­ti­fi­cielle que cer­tains cherchent à en­tre­tenir entre les di­verses forces de chan­ge­ment social.
Pour­quoi re­prendre le terme de socialisme?
Le so­cia­lisme est un mou­ve­ment de lutte bi­cen­te­naire pour la jus­tice so­ciale. C’est le pre­mier mou­ve­ment à avoir af­firmé qu’un autre monde était pos­sible et qu’il fal­lait se battre ici et main­te­nant pour l’atteindre. C’est un mou­ve­ment qui a voulu fonder une utopie réa­li­sable et dont nous pou­vons ap­prendre énor­mé­ment, tant de ses er­reurs que de ses succès. Aujourd’hui, tout en se ré­cla­mant de la conti­nuité his­to­rique de ce mou­ve­ment, il faut le re­fonder, le re­nou­veler, en s’inspirant, entre autres, de l’écosocialisme.
En son temps, Karl Marx a réa­lisé une syn­thèse ma­gis­trale qui a permis au mou­ve­ment so­cia­liste de prendre son envol pen­dant près d’un siècle. Ce grand pen­seur a fu­sionné l’objectif de l’aile li­ber­taire du mou­ve­ment, « la so­ciété sans classes dans la­quelle les pro­duc­teurs as­so­ciés mettent en commun les moyens de pro­duc­tion », avec la stra­tégie prônée par l’aile po­li­tique qui était de « prendre le pou­voir pour trans­former la société ».
Il s’agit aujourd’hui de re­faire cette grande syn­thèse entre pôle li­ber­taire et pôle po­li­tique du mou­ve­ment et de fonder ainsi un projet so­cial éman­ci­pa­teur pour le 21e siècle. L’écosocialisme, qui est lui-même la syn­thèse de la vo­lonté d’émancipation des classes po­pu­laires et de l’impératif de pré­server la na­ture, est bien placé pour contri­buer à cette tâche historique.
Par Roger Rashi
Lec­tures suggérées
Löwy, Mi­chael. « Qu’est-ce-que l’écosocialisme? » La Gauche. 6 fé­vrier 2005.
Ex­traits :
« James O’Connor dé­finit comme éco­so­cia­listes les théo­ries et les mou­ve­ments qui as­pirent à su­bor­donner la va­leur d’échange à la va­leur d’usage, en or­ga­ni­sant la pro­duc­tion en fonc­tion des be­soins so­ciaux et des exi­gences de la pro­tec­tion de l’environnement. Leur but, un so­cia­lisme éco­lo­gique, se­rait une so­ciété éco­lo­gi­que­ment ra­tion­nelle fondée sur le contrôle dé­mo­cra­tique, l’égalité so­ciale, et la pré­do­mi­nance de la va­leur d’usage. J’ajouterais que cette so­ciété sup­pose la pro­priété col­lec­tive des moyens de pro­duc­tion, une pla­ni­fi­ca­tion dé­mo­cra­tique qui per­mette à la so­ciété de dé­finir les buts de la pro­duc­tion et les in­ves­tis­se­ments, et une nou­velle struc­ture tech­no­lo­gique des forces productives. »
« Une ré­or­ga­ni­sa­tion d’ensemble du mode de pro­duc­tion et de consom­ma­tion est né­ces­saire, fondée sur des cri­tères ex­té­rieurs au marché ca­pi­ta­liste : les be­soins réels de la po­pu­la­tion (pas né­ces­sai­re­ment “sol­vables”) et la sau­ve­garde de l’environnement. […]
En d’autres termes, une pla­ni­fi­ca­tion dé­mo­cra­tique lo­cale, na­tio­nale, et, tôt ou tard, in­ter­na­tio­nale, définissant :
quels pro­duits de­vront être sub­ven­tionnés ou même dis­tri­bués gratuitement;
quelles op­tions éner­gé­tiques de­vront être pour­sui­vies, même si elles ne sont pas, dans un pre­mier temps, les plus “rentables”;
com­ment ré­or­ga­niser le sys­tème des trans­ports, en fonc­tion de cri­tères so­ciaux et écologiques;
quelles me­sures prendre pour ré­parer, le plus vite pos­sible, les gi­gan­tesques dé­gâts en­vi­ron­ne­men­taux laissés “en hé­ri­tage” par le capitalisme.
Et ainsi de suite…
Cette tran­si­tion condui­rait non seule­ment à un nou­veau mode de pro­duc­tion et à une so­ciété éga­li­taire et dé­mo­cra­tique, mais aussi à un mode de vie al­ter­natif, à une ci­vi­li­sa­tion nou­velle, éco­so­cia­liste, au-delà du règne de l’argent, des ha­bi­tudes de consom­ma­tion ar­ti­fi­ciel­le­ment in­duites par la pu­bli­cité, et de la pro­duc­tion à l’infini de mar­chan­dises nui­sibles à l’environnement (la voi­ture individuelle!). »