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mardi 29 janvier 2013

Zero pesticide , c'est trés possible...

Pesticides : les communautés bretonnes donnent l'exemple

CARREFOUR DE L'EAU - Les lauréats du prix Zéro phyto s’engagent à n’utiliser aucun produit phytosanitaire...

Environ 10% des communes de Bretagne auraient changé leurs habitudes d’entretien des espaces verts. Et pas qu’un peu. Car les lauréats du prix Zéro phyto, remis chaque année depuis 2009 par le conseil régional lors du carrefour des gestions locales de l’eau, s’engagent à n’utiliser aucun produit phytosanitaire. En d’autres termes, zéro pesticide. «Il y a eu une vraie prise de conscience témoigne Stéphane Gourmaud, chargé de la politique de l’Eau à la Région. Au début de l’opération, on allait chercher les candidats. Maintenant, c’est l’inverse qui se produit.» Il faut dire que l’enjeu est de taille, à plus forte raison en Bretagne, où près de 80% de la ressource en eau potable vient des eaux de surface, les plus fragiles aux pesticides.
Faire disparaître les mauvaises habitudes
Seulement, même avec des subventions, les mauvaises habitudes ne disparaissent pas en un coup de bêche. Dans la petite commune de 3300 âmes de Plouer-sur-Rance, récompensée il y a deux ans, on a entamé la réflexion sur les produits phytosanitaires dès 2001. Lâcher sa bouteille de pesticides sans pour autant remettre goût du jour la binette de jardinier, «tout cela prend du temps, indique Alain Adam, adjoint aux travaux, voierie et eau potable. Le changement nous a obligés à travailler et à raisonner différemment.»
Dans l’impossibilité de puiser dans leurs 30 litres de désherbant annuels, deux agents municipaux ont équipé un mini-tracteur d’un attirail de leur fabrication, la Plourasette. Utilisé sur les sentiers sablés qui jalonnent la commune, l’appareil arrache l’herbe directement en passant ses lames sous le sable. Forte de son succès, la Plourasette est brevetée et désormais commercialisée. Comme quoi ce qui ressemblait au départ à un retour en arrière peut parfois pousser à l’innovation.
Les communes récompensées de plus en plus grandes
Avec ses 16000 habitants, Landerneau est le grand poucet des éditions précédentes. Son maire, Patrick Leclerc, confesse des débuts difficiles. «Deux lieux nous posaient notamment problèmes. L’utilisation de produits phyto sanitaires sur le cimetière nous laissait tranquille pendant plusieurs semaines. A la main, ou au bruleur,  Du coup, on a pris le parti de le végétaliser. Sur les terrains de sport, il a fallu faire usage de pédagogie auprès des usagers et adopter de nouvelles techniques pour maintenir la qualité du gazon.» Etendue au fleurissement, et aux abords de rivières, cette gestion raisonnable des espaces verts n’est pas dénuée de tout sens esthétique. A ce sujet, Landerneau a reçu sa première fleur du concours des villes et villages fleuris, il y a quelques mois. Aussi la Région a-t-elle créé en 2012 un prix spécial Zéro phyto pour les communes qui, comme Landernau, peuvent jouer sur les deux tableaux.
La barre des 120 communes sera atteinte cette année. Stéphane Gourmaud ne crie pas victoire mais constate simplement : «On a commencé sur de petites communes rurales où les contraintes visuelles étaient peut-être moindre, et les gens moins difficiles à convaincre. On voit aujourd’hui que plus les années passent, plus les villes qui tentent d’atteindre le zéro phyto sont grandes. Cette année, on mettra d’ailleurs en avant l’agglomération Brest Métropole Océane. Rennes, aussi, tend vers cet objectif.» En s’engageant dans la voie de l’exemplarité, les communes bretonnes se donnent des moyens d’entamer un dialogue d’égal à égal avec leurs habitants et, éventuellement, leurs agriculteurs. En France, les derniers représentent 90% de la consommation totale de produits phytosanitaires.
MCD

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