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dimanche 30 décembre 2012

Le PCF expulse même en hiver...

Paris XIVe : Le  PCF fait expulser des squatters rue du Château
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Quand le parti communiste expulse

L’édition du jour du Parisien nous apprend que le Parti communiste a demandé (et obtenu !) l’expulsion de squatteurs d’un immeuble au 149, rue du Château dans le 14e arrondissement [le 19 déc.].
Au-delà du changement de posture entre le parti qui prône la mise en commun des richesses dans le préambule de ses statuts et le parti propriétaire qui a visiblement beaucoup de mal à mettre en application ses principes, cette expulsion, sans décisions de justice et en plein hiver, pose de nombreuses questions juridiques.
En effet, les forces de l’ordre seraient intervenues en « flagrance », suite à une plainte du Parti communiste, et les squatteurs doivent être poursuivis prochainement pour « dégradations de biens privés en réunion. »
On espère pour lui que le Parti dispose de quelques preuves de ce qu’il avance, car les témoignages disponibles font plutôt état de personnes installées dans les lieux depuis plusieurs jours, donc bien au-delà du délai de flagrance. Les photos  des affaires embarquées dans un camion montrent d’ailleurs bien la réalité du domicile des occupants. On attendra également quelques preuves de dégradations lourdes susceptibles d’être considérées comme un délit.
Les explications du secrétaire de la fédération de Paris ressemblent à toutes celles des propriétaires pris la main dans la vacance : qu’on se le dise, pour le propriétaire, un squat est toujours dangereux, quand bien même il viendrait d’être inauguré ! Au vu du nombre de sociétés immobilières détenues par le Parti communiste (ma préférée étant la SCI Leninvest…), ils doivent savoir également que le péril fait l’objet de dispositions légales permettant une évacuation immédiate quelle que soit la période de l’année. Les architectes de sécurité de la préfecture de Police de Paris, seuls habilités à déterminer le péril, ont des astreintes régulières pour être en capacité de faire des constats à n’importe quelle heure du jour ou de la nuit en cas d’urgence. La procédure est purement administrative, le statut et la durée de l’occupation importent peu. Encore faut-il qu’il y ait péril !
Si les communistes ont choisi la voie pénale, c’est bien parce qu’ils savaient ne pas pouvoir obtenir une expulsion pour péril.
Dénoncer un squat politique mené par des militants est bien beau, mais même dans le cas où ce serait vrai (et on peut avoir quelques doutes en l’espèce, vu l’absence de revendication et la tentative de négociation préalable) ça n’autorise pas pour autant à expulser. Il convient de rappeler que la politique n’est pas exorbitante du droit commun.
Pourtant, Hélène Bidard, Présidente-Directrice-Générale de la Société Immobilière propriétaire de l’immeuble, donc celle qui porte la plainte a de fort beaux mots  au Conseil de Paris pour parler de la crise du logement, qu’elle connaît bien en tant que présidente d’un bailleur social (SEMIDEP) :
Par un vœu, notre groupe demande que la Ville mette à disposition tous les bâtiments vacants en sa possession, susceptibles d’être mis à disposition de l’hébergement d’urgence. Si nous parlons d’urgence, c’est que la situation ne peut pas attendre. Lorsque la vie de femmes et d’hommes est en jeu, il est de notre devoir d’agir avec conséquence, et de le faire vite.
Les enjeux du logement sont cruciaux, ils répondent à un besoin absolument prioritaire pour les Parisiennes et les Parisiens. A nous d’investir pour se montrer à la hauteur de leurs attentes, et faire de Paris une ville pour tous.
Visiblement, le Parti Communiste a plusieurs manière de comprendre le verbe « investir ». Et sans doute une vision du Droit au Logement élastique...



NB : Hélène Bidard, présidente de la SEMIDEP (Société d’économie mixte immobilière interdépartementale de la région parisienne),est également présidente de la société immobilière Rochechouart, propriétaire du 149 rue du Château, société écran du Parti Communiste Français. La SEMIDEP avait déjà expulsé les mal-logés acharnés du 141 rue de Charonne.
Son mari est Igor Zamichiei, secrétaire fédéral du PCF75.
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