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jeudi 6 décembre 2012

Ils crient au loup...

A Die, quelques éleveurs ovins et caprins se sont rassemblés ce mardi devant la sous préfecture pour manifester et crier "stop au loup". Ils sont été reçus par Guillaume Thirard, sous-préfet de Die auquel ils ont remis une pétition. 


(Photo : Dans le Haut-Diois, l’appétit des loups n’en finit plus d’exaspérer les éleveurs. DR)
Dans le Haut-Diois, l’appétit des loups n’en finit plus d’exaspérer les éleveurs. À son tableau de chasse cette année : 276 têtes. « Sans compter les 30 brebis jamais retrouvées lors de l’attaque de Val-Maravel en milieu d’année, » coupe Micheline Falcon, éleveur aux Près. Cette année, le loup a beaucoup plus sévi qu’en 2011, c’est une certitude ! Résultat : les éleveurs n’en peuvent plus ! »
Pour crier leur colère et leur désarroi, ils manifesteront ce matin devant la sous-préfecture de Die pour (re) dire tout le mal qu’ils pensent du canidé. « Nous voulons lui dire aussi que nous sommes contre le projet de zonages du Plan Loup 2013. On veut aussi obtenir plus facilement l’autorisation des tirs de défense (autorisations individuelles accordées aux éleveurs pour protéger leur troupeau), rajoute Micheline Falcon. Trop souvent, on entend dire que l’on touche des indemnités pour chacune des bêtes tuées. « Indemnisés, voilà ce que l’on entend trop souvent. Mais alors pourquoi de nombreux éleveurs font leur valise les uns après les autres ? Et vous ne pensez pas que les éleveurs sont attachés à leur bête ? » S’agace l’éleveuse en faisant allusion aux pro-loups, coupables selon elle de ne pas raconter la réalité de leur métier.
Ce matin, ils réclameront des mesures plus radicales en déposant une pétition au sous-préfet qui rassemble plus de 500 signataires. ”Nous insistons sur le fait que nous ne demandons pas l’extermination des loups, mais leur transfert systématique dans des parcs animaliers où ils seront soignés” dit le texte de la pétition.
Micheline Falcon, elle, va plus loin : « L’État a favorisé l’implantation du loup, c’est désormais à lui de trouver les solutions pour l’éradiquer. Nous, éleveurs, on ne veut pas mourir en silence. »
Julien COMBELLES, le 04/12/2012 pour le Dauphiné Libéré.


Abattre le maximum de loups !
Le loup sacrifié par l’Etat ?
L’association nationale Ferus, spécialisée dans la défense des grands prédateurs, s’insurge contre l’orientation que semble prendre le gouvernement à l’issue de la dernière réunion du Groupe National Loup du 16 octobre 2012 à laquelle elle a participé.
En effet, après de nombreux exposés relatifs au suivi de la population de loups, à l’évaluation des moyens de protection, à un historique sur l’indemnisation des dommages, sans compter les retours d’expérience sur l’efficacité des moyens de protection, Ferus s’étonne que seules des mesures à sens unique et anti-loups nous aient été proposées dans la cadre du prochain Plan d’action national sur le loup.
Nous rappelons que le plan loup va expirer fin 2012 et qu’il en est attendu un nouveau pour 2013/2017. En effet nous avons eu droit à une communication de deux inspecteurs généraux, l’un de l’agriculture, l’autre de l’environnement, qui ne laisse présager rien de bon quant à son contenu futur.
Il s’est agi d’une litanie de mesures destinées à freiner la progression de l’espèce en augmentant le nombre de loups à prélever et en territorialisant les quotas. Egalement en projet, la généralisation des tirs à la carabine par les éleveurs tout en renforçant les tirs par des spécialistes. Enfin, on nous propose scandaleusement d’autoriser les tirs dans les zones centrales des parcs nationaux sous prétexte que la prédation serait trop forte donc, en clair, de faire disparaître les sanctuaires de protection de la nature qu’ils sont censés être. Puisque la protection ne leur semble pas être possible nous proposons donc, à l’inverse, de supprimer totalement l’élevage dans ces zones désertes qui ne représentent que 0,5 % du territoire national. Ceci afin de lutter contre le surpâturage et son cortège de disparitions d’espèces, que ce soit par compétition alimentaire, à cause des déjections du bétail rempli d’antibiotiques et d’anti-parasitaires, de la divagation des chiens, de la transmission des maladies à la faune sauvage ou du dérangement de la faune sauvage à cause des pistes qui desservent les cabanes d’altitude.
La fonction première d’un parc national est la conservation de la biodiversité SAUVAGE que nous laisserons en héritage à nos enfants… pas les activités agricoles !
Nous condamnons fermement toutes ces propositions et nous dénonçons surtout l’esprit dans lequel on semble bien préparer le prochain plan loup dont l’orientation principale est à l’évidence d’abattre le maximum de loups, sans annoncer aucune mesure supplémentaire de protection, ni de formation des éleveurs à l’utilisation des moyens de protection, ni surtout de réflexion, nécessaire, à une évolution de l’élevage ovin. Pas de propositions non plus, pourtant essentielles, sur la gestion des zones de recolonisation.
Le loup est protégé par la Directive Habitats, les dérogations sont soumises à des conditions très strictes, la France ne peut s’y soustraire et doit respecter ses engagements.
Nous rappelons que Ferus considère que le loup a toute sa place dans les grands massifs forestiers français et qu’il représente une chance pour la France, entre autres dans la régulation des ongulés et qu’il préfigure le rapport que nous devons avoir avec la nature en ce début du XXI siècle…
Nous proposons l’arrêt du système d’indemnisations qui favorise les éleveurs qui font le moins d’effort, la prédation se concentrant sur un faible pourcentage de troupeaux, toujours les mêmes ! Remplaçons cela par une assurance privée financée à 80% par la collectivité et, comme en Italie, supprimons les constats, source de contestations et de conflits. Cela dégagera du temps aux différents gardes pour accomplir leur mission première : LA CONSERVATION DE LA NATURE !
En aucun cas le loup ne peut être tenu pour responsable de la situation économique de l’élevage. Les zones où le plus grand nombre d’éleveurs cessent leurs activités sont des départements de plaine où les loups sont absents.
Notre association rappelle fermement son opposition aux tirs de prélèvement qui lui paraissent totalement contre-productifs, sauf à leur accorder un statut de tirs politiques, mais qu’elle n’est pas opposée à des tirs « éducatifs », non létaux, de défense ou d’effarouchement.
Ferus rappelle également qu’il faut relativiser le coût de la prédation sur les troupeaux en rappelant le nombre de brebis équarries chaque année… Il a été annoncé à cette réunion que 85% des troupeaux attaqués ne subissent qu’une seule prédation par an et seulement 5% plus de quatre.
Nous proposons de déterminer des zones d’expérimentation, conjointement gérées par les éleveurs, l’Etat et Ferus, où nous pourrions étudier ensemble, sans ambiguïté et en toute transparence, la réelle efficacité de la protection des troupeaux. Nous sommes convaincus, après 20 ans de présence du loup en France, que l’expertise liée à la protection des troupeaux peut être largement enrichie.
Enfin nous rappelons que Ferus reste une association de terrain déjà très engagée auprès du monde de l’élevage au travers de son programme pastoraLoup et que notre bonne volonté n’est plus à démontrer.
Communiqué de FERUS suite au Groupe National Loup qui s’est tenu le 16 octobre à Paris.
P.-S.
Photo © Jocelyne Thomas

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