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dimanche 2 décembre 2012

Birmanie : la repression toujours et encore....



Birmanie: Aung San Suu Kyi réclame des excuses après une manifestation réprimée
(Photo : Aung San Suu Kyi, en médiatrice du conflit autour d'une mine de cuivre exploitée par un groupe chinois, le 29 novembre 2012 à Monywa, en Birmanie, Ye Aung Thu)
La chef de l'opposition birmane Aung San Suu Kyi a réclamé vendredi des excuses aux autorités, après la répression violente d'une manifestation d'opposants à une mine de cuivre chinoise, un dossier dans lequel elle a entamé des efforts de médiation.
Les images de moines bouddhistes brûlés grièvement et gisant sur leur lit d'hôpital ont rappelé aux Birmans les violences commises par la junte dissoute il y a un an et demi, et soulevé des questions sur la capacité du nouveau régime à répondre aux attentes croissantes de la population.
"Nous savons que les chefs de la police sont responsables de ce qui s'est passé, mais nous devons savoir pourquoi ils l'ont fait. Personne n'est satisfait de ça", a déclaré Suu Kyi à la presse à Monywa, ville proche de la mine.
"Je pense que les moines bouddhistes méritent des excuses".
Dans la nuit de mercredi à jeudi, la police avait mis fin par la force au rassemblement sur le site de quelque 300 moines, villageois et étudiants qui exigeaient l'abandon du projet, dénonçant notamment l'insuffisance des compensations financières pour les saisies de terres.
Selon Myo Thant, un cadre de l'organisation pro-démocratie Génération 88, environ 100 personnes ont été blessées. Une trentaine a été hospitalisée et "huit sont dans un état critique", a-t-il ajouté.
Les forces de l'ordre ont utilisé des canons à eau et gaz de nature indéterminée. Mais le gouvernement a rejeté les accusations de médias locaux et de militants assurant que la police avait utilisé des armes chimiques.
Quelque 200 moines, dont beaucoup blessés la veille, ont organisé un sit-in vendredi à Mandalay (centre) pour dénoncer la répression. Une cinquantaine ont aussi défilé à Rangoun, a constaté l'AFP.
"Nous demandons au gouvernement de s'excuser auprès des moines blessés d'ici cinq jours", a déclaré à l'AFP Thawbita, un organisateur, promettant des manifestations similaires dans tout le pays dans le cas contraire.
Villageois, étudiants et moines veulent l'abandon de ce projet situé à Monywa, dans la Division de Sagaing (nord). Lors de premiers rassemblements en septembre, ils avaient affirmé que 3.200 hectares leurs avaient été confisqués sans consultation et sans compensation. La mine de cuivre, située près de Monywa dans la Division de Sagaing (nord), est gérée par une société mixte formée par le groupe chinois Wanbao et la société appartenant à l'armée Myanmar Economic Holdings visée ces derniers mois par des accusations de corruption de la presse locale.
Suu Kyi a entamé ses efforts de médiation jeudi, lors d'une visite prévue avant l'intervention de la police pendant laquelle elle a rencontré tous les protagonistes.
"Je veux que le problème (...) soit résolu de façon pacifique (...) Je crois que je réussirai si les gens m'accompagnent pour trouver une solution".
L'opposante a pu constater combien sa popularité restait forte, en traversant en voiture des foules compactes saluant son convoi. "Elle nous a dit de demander ce qui était possible (...), plutôt que de réclamer l'impossible", a indiqué Khin Mar Thin, une villageoise de 35 ans.
Suu Kyi n'a en tout cas pas exigé l'arrêt pur et simple du projet. "Nous pouvons évaluer la situation seulement si le projet n'est pas arrêté", a-t-elle estimé vendredi, en référence à une commission d'enquête du parlement.
Une position qui pourrait en partie satisfaire Pékin, qui a plaidé pour la poursuite des opérations. "Les questions de relogement, de compensation, de protection de l'environnement et de partage des profits concernant le projet ont été réglées par les négociations" en amont du projet, a assuré l'ambassade de Chine à Rangoun.
Pékin a profité des décennies de dictature pour étendre son influence sur la Birmanie, en particulier sur son appareil économique. Mais le changement de régime modifie la carte géopolitique et l'opposition de la population à certains des grands projets chinois se fait de plus en plus vive.
Suu Kyi a fait preuve de la plus grande prudence sur ce dossier. La Birmanie doit être "amie" avec son voisin, a-t-elle estimé, tout en relevant n'avoir "jamais considéré la Chine comme notre bienfaiteur".
MCD-APL

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