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mercredi 10 octobre 2012

L' étude sur les OGM de Séralini est sérieuse...



Étude de Séralini sur les OGM : pourquoi sa méthodologie est statistiquement bonne
 L'étude choc sur la nocivité des OGM, à l'initiative du professeur Séralini et de son équipe, suscite des réactions houleuses : les détracteurs sont en effet nombreux à remettre en cause la validité méthodologique de ces recherches. Paul Deheuvels, membre de l'Académie des Sciences et statisticien renommé, nous explique pourquoi l'étude de Séralini est fiable.
L'objet de cette tribune est d'apporter mon soutien le plus ferme à G.E Séralini, professeur à l'Université de Caen. J’ai pris connaissance du fait que le professeur Séralini avait réalisé des études comparatives ayant eu, récemment, un considérable retentissement.
À ma connaissance, ces enquêtes ont été conçues et analysées en conformité aux meilleures normes professionnelles en vigueur, et devraient être  appréciées comme telles.
La durée de l'expérience : un gage de fiabilité
L'un des points les plus intéressants et innovants de ces études est qu’elles ont été menées sur des durées inhabituellement longues. C’est un fait notoire, connu des expérimentateurs, que les analyses du même genre réalisées au cours de périodes plus courtes ne sont pas aptes à détecter des effets toxiques à long terme.

Le cas particulier du développement de tumeurs relève de cette catégorie, et il n'est donc pas surprenant que les études existantes, ayant été développées sur des durées plus courtes que celle des travaux de G.E. Séralini, n'aient pas révélé, jusqu’ici, de différences significatives entre les effets des traitements.
Je considère donc que le professeur Séralini a fourni des indices très solides, propres à établir l'existence de certains effets toxiques inattendus de la part de produits considérés auparavant comme sûrs.
Bien sûr, il se trouvera toujours des personnes pour contester ces résultats, du fait même qu'ils sont susceptibles d'avoir d'importantes conséquences industrielles.
Leur point de vue ne pourra être soutenu qu’à la lumière de résultats d’expérience nouveaux, puisqu’il n’y a pas de doute sur le sérieux et la fiabilité des conclusions actuelles du Professeur Séralini.
Des reproches statistiques infondés : explications concrètes
On reproche, par exemple, à G.E. Seralini d'avoir réalisé son étude avec des blocs de 10 animaux cobayes, alors que l'usage le plus courant est d'en utiliser 50.
Cette critique est infondée. En effet, dans une étude statistique, on peut chercher soit à démontrer l'innocuité d'un produit, soit à mettre en évidence sa nocivité.  
Prenons l'exemple d'un produit qu'on soupçonne être un poison. Si on l'administre à 5 patients et s'il y a 5 morts, il n'y a pas besoin d'aller plus loin pour décider qu'il est toxique. Si, par contre, les 5 patients survivent, cela ne veut pas dire pour autant que le produit soit inoffensif, car les 5 patients
ne sont pas nécessairement représentatifs de toute la population.

C'est pour cette raison que les études commanditées par les entreprises qui souhaitent qu'on admette l'innocuité de leurs produits imposent que les échantillons utilisés soient d'une importance minimale.
Dans le cas présent, il est naturel d'imposer un minimum de 50 cobayes (ici, des rats) pour les analyses comparatives. C'est tout à fait différent si on recherche des effets toxiques. Dans ce cas, le fait de déceler des différences significatives sur des petits groupes  (10 dans le cas de l'étude de G.E.Seralini) renforce la conclusion, au lieu de l'affaiblir.
Deux types d'erreurs dans les études statistiques
Je conclus en insistant sur le principe suivant. Dans une étude statistique, si on décèle des effets toxiques, il y a toujours un risque de se tromper, mais l'erreur, s'il y a, peut facilement être dissipée par des analyses ultérieures. En revanche, si des études ne décèlent pas d'effets, on commet généralement une faute en en déduisant que ces effets n'existent pas. Car il y a deux types d'erreurs:
1. Déceler une toxicité alors que celle-ci n'existe pas;
2. Admettre l'innocuité alors que la toxicité existe.
La plupart du temps, on contrôle le risque (1) (le standard est de fixer les règles de décision de sorte que sa probabilité soit fixée à 5%). En revanche, le risque (2) dépend de la taille de l'étude, et est souvent très important (40% voire 60% ou plus).
C'est pour limiter le risque (2) qu'on cherche à imposer des études faisant intervenir beaucoup d'expériences individuelles (ou de cobayes). Par contre, lorsqu'on décèle la toxicité, il n'y a que 5% de probabilité d'erreur, quel que soit le nombre de cobayes utilisés.
Paul Deheuvels
Membre de l'Académie des Sciences

L’EFSA discrédite l’étude Séralini sur la toxicité des OGM – Autorité de Sécurité Alimentaire… ou instrument de Monsanto ?
La publication à la mi-septembre des résultats d’une étude universitaire sur la toxicité d’une variété de maïs génétiquement modifié et de l’herbicide Roundup a causé un choc violent dans l’opinion publique. L’équipe de chercheurs dirigée par Gilles-Eric Séralini, de l’université de Caen, en France, mettait en évidence que le maïs NK603 et le RoundUp ont à long terme sur la santé des rats des effets graves – tumeurs, maladies des reins et du foie- que n’identifient pas les tests officiels, réalisés sur des périodes plus courtes. Les photos des énormes tumeurs développées par les rongeurs ont fait le tour du monde.
La riposte a été foudroyante. Dès le lendemain, l’étude de Séralini faisait l’objet d’un tir de barrage extrêmement nourri de la part d’autres scientifiques. Leurs critiques étaient très largement répercutées par les médias (tandis que les réponses à ces critiques, par contre, ne trouvaient pas ou peu d’écho). Cette affaire vient de connaître une première conclusion provisoire : ce 4 octobre, l’Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA) a jugé « insuffisante » l’étude des chercheurs français et leur a demandé de fournir davantage d’informations sous peine de la rejeter. Sous ses dehors catégoriques, ce jugement dicté par Monsanto dissimule en réalité un embarras considérable et une volonté d’étouffer ce qui pourrait devenir un scandale majeur.
Un étrange communiqué
Selon l’EFSA, l’étude de Séralini est « d’une qualité scientifique insuffisante pour être considérée valide pour l’évaluation des risques« . »La conception, le système de rapport des données et l’analyse de l’étude, tels que présentés dans le document, sont inadéquats« , explique-t-elle dans un communiqué. En même temps, l’Autorité »invite les auteurs à lui fournir la documentation sur laquelle ils se sont basés ainsi que les procédures relatives à leur étude afin que l’EFSA acquière la compréhension la plus complète possible de leurs travaux. Sans ces « informations additionnelles essentielles », il est « peu probable que l’étude se révèle fiable, valide et de bonne qualité ». (1)
Voilà un communiqué bien étrange : d’un côté, l’EFSA rejette l’étude en termes très catégoriques (« d’une qualité scientifique insuffisante pour être considérée valide » !), de l’autre… elle demande aux chercheurs de lui fournir les éléments « essentiels » sans lesquels « il est peu probable que l’étude se révèle valide ». La contradiction saute aux yeux. Comment peut-on condamner une étude quand on manque à son sujet de certaines « informations essentielles » à la « compréhension la plus complète » ? De plus, l’étude a été soumise à un comité de lecture composé de spécialistes avant sa publication… dans la revue où Monsanto publie les résultats de ses études. L’EFSA considère-t-elle que les reviewers sont eux aussi « d’une qualité scientifique insuffisante » ?
Insoutenable légèreté
C’est peu dire que la prise de position de l’EFSA témoigne d’une insoutenable légèreté. Car enfin, il s’agit de santé publique. L’Autorité a pour mission de donner aux citoyen-ne-s le maximum de garanties qu’ils et elles consomment des aliments qui ne nuiront pas à leur santé et à celle de leurs enfants. Or, selon l’étude de Gilles-Eric Séralini, ce n’est pas le cas. Un des deux maïs OGM dont l’EFSA a autorisé la consommation et la culture en Europe pourrait être sérieusement toxique. Le problème serait que les tests sur base desquels l’EFSA a donné ces autorisations ne permettent pas de déceler cette toxicité, parce qu’ils sont menés sur une période trop courte (90 jours). Les tumeurs et autres affections apparaissent chez les rats de laboratoire après un an, dit Séralini.
Dans ces conditions, l’EFSA devrait s’interroger en premier lieu sur la qualité scientifique des études précédentes, qui ont conclu à l’innocuité du NK603, études sur lesquelles elle a basé ses décisions en les considérant comme valides. En effet, si l’étude de Séralini était effectivement « d’une qualité scientifique insuffisante », alors il faudrait estimer que les autres études sont d’une qualité plus mauvaise encore, et la conclusion à tirer serait : stop aux OGM, on arrête tout et on réalise en toute transparence une nouvelle étude toxicologique approfondie, de longue durée, indépendante, donnant des garanties de validité incontestables. Mais c’est justement cette conclusion que l’EFSA veut éviter à tout prix… parce qu’elle nuirait à la compétitivité du secteur des biotech.
La main de Monsanto
Dans son communiqué, l’EFSA ne fait que reprendre les critiques qui ont été formulées très vite –étonnamment vite – contre les travaux de Séralini. Le Dr Joël Spiroux, co-auteur et directeur adjoint de l’étude, président du Criigen (Comité de recherche et d’information indépendant sur le génie génétique), a déjà répondu à la plupart d’entre elles (2). Comme le note le Réseau européen de Scientifiques pour la responsabilité sociale et environnementale (ENSSER), « la plupart des arguments qui tentent d’invalider l’étude de Séralini et al. ne résistent pas à un examen plus attentif. Les critiques soulevées sont pour la plupart fausses ou appliquent de doubles standards. » (3) On se contentera ici de reprendre deux exemples qui montrent un acharnement malhonnête :
« La souche de rat utilisée dans cette étude est sujette à développer des tumeurs au cours de son espérance de vie d’environ deux ans », écrit l’EFSA – Oui, mais tout le monde utilise ces mêmes rats, y compris Monsanto ;
« Le nombre de rats étudiés (200 animaux, dix lots de vingt) est trop faible » – Oui, mais ce nombre d’animaux est égal ou supérieur à celui qui est utilisé par Monsanto pour prouver en trois mois que les OGM ne nuisent pas à la santé…
Il n’y a aucun doute qu’une campagne visant à discréditer délibérément l’étude du Professeur Séralini a été orchestrée par Monsanto. L’ONG CEO (Corporate Europe Observatory), qui scrute l’action des lobbies patronaux dans l’Union Européenne, a divulgué un e-mail envoyé tout de suite après la publication de l’étude, dans lequel un dirigeant de la multinationale fait connaître une liste de dix-huit commentaires scientifiques (dont dix émanant de personnes non-identifiées), tous défavorables à Séralini et son équipe.
Ce recueil de commentaires n’a pas été établi directement par Monsanto mais par le « Science Media Center ». Cet organisme basé à Londres se donne une image d’objectivité, mais celle-ci ne résiste pas à l’analyse : 70% du financement du SCM provient de l’industrie, et toutes les firmes de biotechnologie y contribuent… Les critiques des scientifiques pro-OGM coïncident d’ailleurs point par point avec celles qui sont formulées par Monsanto elle-même dans ses « commentaires » au sujet de l’étude de Séralini. N’empêche que l’astuce a fonctionné : l’agence de presse Reuters a repris les attaques fournies par le SMC, et la grande presse a embrayé.
D’énormes enjeux
La perversité, la brutalité et la malhonnêteté des attaques contre Séralini et son équipe s’expliquent évidemment par l’énormité des enjeux économiques. On n’a pas besoin d’OGM pour nourrir la planète. Les 400 experts qui ont rédigé pour les Nations Unies une Evaluation internationale des connaissances, des technologies et de la science agricole pour le développement (le rapport IAATD) ont même conclu que les OGM étaient inappropriés à ce but. Les belles paroles sur les OGM comme moyen-de-supprimer-la-faim ne sont que basse propagande et rideau de fumée. Le véritable objectif de Monsanto et des autres multinationales du « génie génétique » est l’industrialisation totale de l’agriculture dans le but de maximiser leurs profits en imposant des prix de monopole. Il va de soi que, si cet objectif était atteint, l’humanité verrait ses conditions fondamentales d’existence complètement subordonnées aux intérêts d’une puissance capitaliste concentrée, d’une ampleur sans précédent.
Pour aller dans ce sens – qui, il faut y insister, découle spontanément de la concurrence capitaliste dans la recherche d’investissements générateurs de valeur ajoutée – l’industrie biotechnologique doit s’approprier les espèces cultivées (d’où l’importance du combat sur les semences), transformer les paysans en simples pions de son projet et supprimer toute science indépendante. Elle doit aussi contrôler le pouvoir politique, qui donne les autorisations nécessaires à la consommation et à la culture des transgéniques. L’affaire des OGM montre comment ces deux derniers points sont imbriqués, puisque Monsanto réalise ou fait réaliser elle-même les études sur base desquelles les pouvoirs publics décident ensuite que ses plantes GM ne présentent aucun danger.
Science avariée, pouvoirs gangrenés
C’est peu dire qu’il y a lieu ici de se poser des questions sur l’évolution de la science, ou plutôt des sciences… La concurrence entre chercheurs pour les crédits et la mainmise croissante de l’industrie sur la recherche jouent un rôle évident (cet aspect de la politique néolibérale devrait être dénoncé davantage par la gauche radicale). Cependant, comme le dit le biologiste Jacques Testart, « il serait trop simple d’imaginer que tous ces chercheurs (ceux qui flinguent Séralini) sont payés pour défendre les intérêts de l’industrie des plantes GM. La situation est plus grave parce qu’elle relève rarement du délit mais presque toujours de l’idéologie ». Une idéologie difficile à combattre parce qu’elle habite la pensée scientifique elle-même : « la révolution génétique a conduit à une conception atomisée du vivant, écrit Testart : les secrets de la vie, des spécificités individuelles, des pathologies et des traitements, tout serait décelable et modifiable dans la molécule d’ADN, d’où la naissance d’un réductionnisme triomphant ». (4)
En même temps, ce réductionnisme, qui « nie la complexité du vivant », n’est qu’une forme particulière de l’idéologie utilitariste et réifiante du capitalisme, avec sa rationalité partielle (au niveau des entreprises) et son irrationalité globale. C’est pourquoi les conflits d’intérêt – les vrais, avec de l’argent à la clé – ne sont jamais très loin des dérives idéologiques. Au cours d’une conférence de presse, Gilles-Eric Séralini a mis en doute « la compétence, et même l’honnêteté » des experts de l’EFSA. Cette attaque frontale ne tombe pas du ciel. L’EFSA est truffée de partisans des OGM, liés à l’industrie biotechnologique ou à diverses officines soumises à celle-ci. Le CEO a montré que plus de la moitié des experts qui ont donné le feu vert au maïs NK603 avaient des liens avec l’industrie (5). En mai dernier, Diana Banati, Présidente de l’EFSA, était contrainte à la démission en raison de ses liens avec l’ILSI (International Life Science Institute). Décrit par le Canard Enchaîné comme « le plus puissant groupe de lobbying alimentaire avec 400 adhérents dont Monsanto, Unilever, Syngenta, Bayer, Nestlé… », l’ILSI est au cœur de plusieurs affaires de conflits d’intérêt. (6)
Le comité scientifique de l’ILSI compte notamment dans ses rangs un autre chercheur pro-OGM : le français Gérard Pascal, ancien toxicologue à l’INRA, devenu consultant pour Danone et Nestlé. Interrogé sur l’étude de Séralini par le quotidien Le Monde, Pascal déclarait avec ironie : « Si les résultats se confirment, c’est le scoop du siècle. Et dans ce cas, il faudrait interdire les OGM dans le monde entier ». En effet, cher monsieur, tel est bien l’enjeu ! Mais en plus, un nombre incalculable de victimes pourraient exiger réparation, une série d’experts qui ont fait passer leurs intérêts avant le bien public seraient mis sur la sellette, et les politiciens qui ont décidé de n’écouter que ces experts-là devraient rendre des comptes, eux aussi. L’affaire du sang contaminé, à côté de ça, c’est de la roupie de sansonnet… Voilà sans doute pourquoi le CERES, une association fondée par les grands groupes français de la distribution, aurait avancé les premiers fonds pour l’étude réalisée à Caen.(5)
Pour une mise à plat
Gilles-Eric Séralini refuse de donner à l’EFSA les « informations complémentaires » qu’elle lui demande. Il réclame au contraire que l’Autorité européenne « fournisse au public les éléments qui lui ont permis d’autoriser cet OGM, et ce pesticide en particulier » (7). Cette réplique intransigeante risque de lui coûter cher, mais elle est pleinement justifiée. Le communiqué du 4 octobre de l’EFSA dit que « l’examen préliminaire publié aujourd’hui constitue la première étape d’un processus » et qu’une « seconde analyse, plus complète, sera publiée d’ici la fin octobre 2012. » Etant donné que l’EFSA invoque contre l’étude de Séralini des vices qui n’en sont pas pour elle lorsqu’ils entachent – et plus gravement- des études pro-OGM, le « deux poids deux mesures » est clair, et la conclusion coule de source : ce n’est pas une controverse scientifique, et la « seconde analyse, plus complète » de l’EFSA ne fera que confirmer la première. Il n’y a aucune raison pour un chercheur de collaborer à une mascarade aussi grossière.
Comme le dit la « Lettre Ouverte » sur l’affaire Séralini, que nous publions par ailleurs, « une grande part de la culpabilité ultime pour cette controverse réside chez les régulateurs – l’EFSA en Europe et l’EPA (Environmental Protection Agency) ainsi que la FDA (Food and Drug Administration) aux Etats-Unis – qui ont adopté des protocoles ayant peu ou pas de potentiel pour détecter les conséquences néfastes des OGM » (8). L’affaire est donc politique. Il faut en finir avec un système qui permet aux industries agroalimentaires de faire elles-mêmes les études d’accréditation de leurs OGM selon des procédures mises en place par elles. Il est inacceptable que les pouvoirs publics discréditent un chercheur alors qu’ils ne se sont jamais soucié d’organiser une recherche sérieuse et indépendante sur les impacts sanitaires (et écologiques) à long terme de transgènes qui – c’est le fond de l’affaire – ne sont nécessaires que dans le cadre de la course au profit du complexe agro-industriel capitaliste.
Daniel Tanuro
Notes
(1) http://www.efsa.europa.eu/fr/press/news/121004.htm
(2) http://www.ogm-alerte-mondiale.net/OGM-9-critiques-et-9-reponses-sur
(3) Communiqué ENSSER, 5 oct. 2012
(4) http://jacques.testart.free.fr/index.php?post/texte911
(5) http://corporateeurope.org/news/study-monsantos-gm-maize-intensifies-concerns-about-efsas-reliability-monsanto-strikes-back-pr
(6) http://blogs.mediapart.fr/blog/benjamin-sourice/280912/polemique-sur-la-toxicite-des-ogm-ces-conflits-dinterets-qui-nuise
(7) http://www.tendanceouest.com/caen/actualite-41892-ogm-gilles-eric-seralini-en-donnera-pas-plus.html
(8) http://independentsciencenews.org/health/seralini-and-science-nk603-rat-study-roundup/
Contre-offensive de Monsanto : Comment piéger les journalistes crédules - même de Médiapart ?
Monsanto a lancé une campagne de communication pour essayer de semer le doute sur l'étude publiée il y a deux jours par le chercheur français, Gilles-Eric Séralini. Cette étude montrait que le produit phare du géant des biotechnologies, l'herbicide Roundup et un des maïs GM produits par cette même firme, le NK603, ont des effets catastrophiques sur la santé des rats lorsque ceux-ci sont étudiés tout au long de leur vie et non pas seulement durant ce délai de 90 jours qu'affectionnent les industriels. Dans un E-mail qu'a pu lire le Corporate Europe Observatory, un responsable de Monsanto a diffusé une liste de réactions compilées par une prétendue agence d'informations scientifiques, le Science Media Center (SMC) basé à Londres. 
Le SMC propose une liste qui paraît tout à fait objective et est intitulée : « Réactions d'experts à propos du maïs GM provoquant des tumeurs » . Huit scientifiques sont cités et réagissent à l'étude de Séralini et on y trouve aussi 10 contre-arguments dont l'auteur n'est pas cité. Sans aucune surprise, toutes les réactions rejettent l'étude de Séralini. D'après Spinwatch , 70% de tout l'argent reçu par le SMC viendrait de l'industrie et la liste des donateurs comprend presque tous les grands de l'industrie des biotechnologies. 
Cette opération de désinformation semble avoir bien marché puisque les trois citations critiques mentionnées par Reuters contre l'étude de Séralini proviennent de personnes (Tony Sanders, Mark Tester, David Spiegelhalter) qui sont sur la liste qu'a fait circuler le SMC. Le groupe de pression pro-OGM EuropaBio a aussi publié un communiqué de presse citant ces trois mêmes experts et cataloguant tous les arguments qu'il pouvait trouver dans le but d'essayer de discréditer cette étude de Séralini. 
Médiapart a publié le 22 septembre un article intitulé "OGM : une étude fait beaucoup de bruit pour presque rien" se référant, à notre grand étonnement largement au SMC. La tactique de Monsanto semble bien fonctionner. 
Voici des précisions sur ce Science Media Center cité par Médiapart et sur les « experts » appelés à la rescousse pour discréditer l'étude de Séralini et son équipe.
- Tout d'abord, la directrice du SMC, Fiona Fox, est liée avec un réseau très militant (LM Network) qui a pour but d'infiltrer les media et les groupes d'influence en lien avec les questions scientifiques, dans le but de promouvoir ses propres points de vue. C'est un réseau qui fait l'apologie des plantes GM et du clonage, qui est très hostile à toute critique et compare les écologistes à des nazis. (http://www.powerbase.info/index.php/Fiona_Fox )
- Le premier expert cité par le SMC est le professeur Maurice Moloney, directeur général de Rothamsted Research. Ce que le SMC oublie de dire aux journalistes, c'est que Moloney conduit une Porsche avec comme numéro d'immatriculation, ces trois seules lettres « GMO » (OGM en anglais !) et que son CV est du même ordre. A la base des recherches de Monsanto sur le canola, une variété de colza, on retrouve les recherches de Moloney. Il a fondé aussi sa propre compagnie de biotechnologies avec la participation financière de Dow Agro Science. En d'autres termes, la carrière et les activités commerciales du professeur Moloney se concentrent depuis longtemps sur les OGM (http://www.spinwatch.org.uk/-articles-by-category-mainmenu-8/46-gm-industry/5505-science-one-whining-greenies-nil)

- Un autre expert cité par le SMC est Mme Wendy Harwood. Elle mène des recherches sur les OGM au Royaume-Uni, au Centre John Innes, qui a reçu des dizaines de millions de livres d'investissements de la part des géants des biotechnologies comme Syngenta. En fait, un des précédents directeurs de ce Centre expliquait à un journal local que tout ralentissement important ou toute pause dans le développement des cultures GM « pourrait être très, très grave pour eux ». (http://www.powerbase.info/index.php/John_Innes_Centre)

- Le professeur Anthony Trawavas de l'Université d'Edimbourg est un autre de ces experts cités par le Science Media Center. Nulle part, il n'est fait mention du fait que c'est aussi un scientifique travaillant sur les OGM, ainsi qu'un ardent opposant à l'agriculture biologique. On se garde bien de nous dire aussi qu'il est bien connu pour ses attaques contre les scientifiques qui ont publié des études critiques à l'endroit des OGM comme Pusztai par exemple. (http://www.gmwatch.org/latest-listing/51-2012/14211-gm-lobby-wades-in-on-new-study)
- Le professeur Mark Tester est décrit par le SMC comme un professeur menant des recherches au « Centre australien de génomique fonctionnelle des plantes » à l'université d'Adelaïde. Voici ce que nous dévoile son profil à l'université d'Adelaide. : « Son activité commerciale est évidente de par la création d'entreprises privées et de ses interactions réussies avec des compagnies internationales comme Monsanto, Syngenta, Bayer et Pioneer-DuPont ». (http://www.adelaide.edu.au/directory/mark.tester)
- Le professeur Ottoline Leyser est présenté par le SMC comme le directeur associé du laboratoire Sainsbury de l'Université de Cambridge. Il n'est pas fait mention du fait que le laboratoire est financé par la Fondation Gatsby de Lord Sainsbury, un partisan enthousiaste des OGM, possédant des entreprises de biotechnologies et qui a lancé et financé les travaux en lien avec les OGM du Laboratoire Sainsbury du Centre John Innes. (http://www.powerbase.info/index.php/David_Sainsbury)
- Quant au professeur Sanders, il est présenté par le SMC comme le directeur de la Division de Recherche des Sciences Nutritionnelles du King's College de Londres. Tout comme le professeur Trewavas, le professeur Sanders participa aux attaques contre l'étude de Pusztai qui soulevait de nombreuses questions sur les OGM. Ses critiques ne paraissent pas, avec le recul, avoir été bien fondées. (http://www.powerbase.info/index.php/Tom_Sanders) D'après un article de The Independant datant de 1996, Sanders était à l'époque « consultant professionnel pour Nutrasweet » qui a appartenu jusqu'en 2000 à Monsanto.
- Le professeur Alan Boobis est présenté par le SMC comme professeur de pharmacologie biochimique au Collège Impérial de Londres. Le SMC oublie de préciser qu'Alan Boobis a longtemps été membre de l'Agence Européenne de Sécurité Alimentaire, cette même agence qui a autorisé le maïs en question. Le SMC passe aussi sous silence le fait que Boobis a longtemps siégé au conseil de l'Institut International des Sciences de la Vie (ILSI), un groupe de l'industrie alimentaire et des biotechnologies soutenu par des géants des OGM comme Bayer et Monsanto. (http://bit.ly/Q9tZSw - http://www.powerbase.info/index.php/International_Life_Sciences_Institute )
- Et lorsqu'on voit le rôle qu'a joué Alan Boobis au sein de l'Agence Européenne de Sécurité Alimentaire, il est clair que le rôle de certaines agences de l'Union européenne doit être revu, mais c'est un autre chapitre.
Médiapart cite aussi Martina Newell-McGloughlin. Elle était l'un des quatre experts réunis par le lobby industriel appelé Institut International des Sciences de la Vie (ILSI), pour rédiger une évaluation des risques des aliments modifiés génétiquement. Le document qui en a résulté a été cité dans le guide officiel de l'AESA. Ce groupe de travail comptait parmi ses membres BASF, Dow, Monsanto, Pioneer, Syngenta et il était présidé par Kevin Glenn de Monsanto.
- Dans un débat scientifique, la critique a toute sa place, mais espérons que ceux qui sont si prompts à critiquer l'étude de Séralini et de son équipe sauront faire preuve de la même rigueur envers les études de l'industrie et ses représentants ...
- L'autorisation donnée par la Commission européenne au maïs NK603 avait en son temps était déjà très controversée.
(Basé sur des informations du CEO et GMWatch)
Source : Sott.net 
OGM : de qui se moque l'EFSA en étouffant le débat lancé par Séralini ?
"Insuffisante" : c'est ainsi que l'Autorité européenne de sécurité des aliments a qualifié l'étude choc du professeur Séralini sur la dangerosité des OGM. Un jugement qui n'est pas innocent et indigne le député européen (et vice-président du MoDem) Jean-Luc Bennahmias.
Rendu le 4 octobre, le "pré-avis" de l'EFSA juge insuffisante l'étude du professeur Séralini. De qui se moque-t-on ? L'EFSA essaie de renverser la charge de la preuve alors que ce devrait être à elle - notre autorité européenne chargée d'assurer la sécurité alimentaire - de prouver une bonne fois pour toute l'innocuité des OGM. Comment peut-elle se contenter de juger les études réalisées par d'autres et botter en touche ?
 Nul doute que ce "pré-avis" participe à l'entreprise de décrédibilisation de cette étude qui, si elle n'est pas exempte de défauts, n'en demeure pas moins cruciale pour avoir relancé le débat et mis à jour la fébrilité des certitudes dans ce domaine. S'il y a bien quelque chose que montre l'étude en question, c'est qu'il existe finalement très peu d'études, et notamment d'études sur le long terme, qui analyseraient l'impact des OGM...
Pourquoi de telles études n'ont-elles jamais été réalisées, ni demandées par l'EFSA ? Rappelons que le délai actuel d'étude requis par l'EFSA est de 90 jours (et encore seules les études de 28 jours (un mois!) sont contraignantes).
Pourquoi l'EFSA ne dit-elle pas plutôt : cette étude comporte des biais scientifiques mais elle soulève des questions et montre le peu de certitudes que nous avons dans ce domaine, alors en tant qu'autorité européenne publique, financée pour assurer la sécurité alimentaire en Europe, je vais demander une étude d'envergure, réalisée par un panel de scientifiques de différentes sensibilités, scientifiquement irréprochable, réalisée sur le long terme, avec des échantillons suffisamment représentatifs, pour que nous y voyons plus clair et que nous puissions juger et agir en connaissance de cause ?
L'EFSA et ses contradictions
Par ailleurs, l'EFSA se positionne en juge : encore une fois de qui se moque-t-on ? L'EFSA a été récemment mise en cause pour des conflits d'intérêts ; d'autre part, les experts qui analysent l'étude en ce moment ont toujours autorisé les OGM par le passé... Quel intérêt auraient-ils aujourd'hui à se contredire ? Enfin, l'EFSA n'est pas à une contradiction près : elle demande de la transparence à M. Séralini, mais n'a de son côté jamais publié les études sur lesquelles elle se base pour autoriser les OGM.
Enfin, certains "confrères" de Séralini sont apparemment choqués par l'opération de "communication" réalisée pour la publication de l'étude. Mais que penser du lobbying massif effectué par Monsanto et le lobby pro-OGM à travers le monde ?
D'autre part, si tous les scientifiques ont vocation à s'exprimer dans ce débat - ce qui est d'ailleurs le but : faire exister un débat contradictoire - que doit-on penser de la stratégie qui consiste à faire parler certains scientifiques dans les médias pour décrédibiliser l'étude, afin que Monsanto n'ait pas à apparaître en première ligne ? Dans cette affaire, tout semble être fait pour étouffer dans l'œuf un débat qui, pourtant, est plus que nécessaire aujourd'hui !
Les attaques sur cette étude devraient donc avoir pour conclusion: faisons-en d'autres ! Réalisons des études et faisons les évaluer par des scientifiques de différentes sensibilités. Les citoyens européens méritent un débat ouvert et une transparence totale !
Jean-Luc Bennahmias
Vice-Président du MoDem

Doxa : L’Anses donnera son avis le 20 octobre : Mais…elle a déjà son idéologie.
L'Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail (Anses) assure des missions de veille, d'expertise, de recherche et de référence sur un large champ couvrant la santé humaine, la santé et le bien-être animal, et la santé végétale. Elle a été créée le 1er juillet 2010 par la fusion de deux agences sanitaires françaises : l'Afssa (Agence française de sécurité sanitaire des aliments) et l'Afsset (Agence française de sécurité sanitaire de l'environnement et du travail). L'impact des plantes génétiquement modifiées sur les allergies alimentaires.
L'apparition de plantes génétiquement modifiées dans l'alimentation a-t-elle un impact sur les allergies alimentaires ?
Si l'évaluation des risques est essentielle, il est également important de se pencher sur les bénéfices éventuels que peuvent apporter les plantes génétiquement modifiées dans ce domaine, notamment grâce à la mise au point de variétés hypoallergéniques.
Dans son rapport, l'Agence a donc établi un bilan des risques et des bénéfices liés à ces nouveaux produits au regard des allergies alimentaires. L'Agence considère qu'en l'état actuel des connaissances, les aliments issus de plantes génétiquement modifiées ne présentent pas de risque d'allergie plus important que les autres aliments. Il est temps de dissoudre cette agence au service de Monsanto et autres voyous de l’alimentation.
Le rapport "Allergies alimentaires : les plantes génétiquement modifiées ont-elles un impact ?"




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