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mardi 21 août 2012

La prochaine catastrophe atomique sera en Europe...


La centrale nucléaire de Tihange, en Belgique.Belgique : le réacteur nucléaire Doel 3 arrêté après la découverte de potentielles fissures sur la cuve
Un contrôle de la cuve du réacteur 3 de Doel a révélé de potentielles fissures de la cuve. Le réacteur est arrêté dans l'attente des résultats complets. Le régulateur annonce des tests sur les cuves de la plupart des sept réacteurs nucléaires belges.
Mardi 7 août 2012, l'Agence fédérale de contrôle nucléaire (AFCN) de Belgique a annoncé que le réacteur numéro 3 de la centrale de Doel (Flandre) sera maintenu à l'arrêt tant qu'Electrabel, la filiale de GDF Suez qui exploite la centrale, n'aura pas fourni "des arguments convaincants" contredisant de premiers résultats faisant état de potentielles fissures.
"L'opinion finale de l'AFCN se basera sur l'évaluation de sûreté du dossier complet, de même que sur les avis de son Conseil Scientifique, et sera soumise à un audit international", précise l'agence. Cet événement est temporairement classé au niveau 1 de l'Echelle internationale des évènements nucléaires (Ines), en attendant une éventuelle réévaluation. L'arrêt de Doel 3 durera "(au moins) jusqu'au 31 août 2012".

Nombreuses indications de potentielles fissures
Fin juillet, l'AFCN annonçait que le réacteur Doel 3 est à l'arrêt dans le cadre d'une révision et qu'à cette occasion "des mesures sur la cuve du réacteur ont été réalisées au moyen d'un nouveau type de capteurs ultrasoniques".
Suite a de premiers contrôles de la cuve du réacteur réalisés à l'aide de capteurs ultrasoniques, l'agence fédérale rapporte que "si les résultats de ces analyses ne sont pas encore complètement établis à ce stade, il apparaît déjà que les capteurs ultrasoniques ont détecté sur la cuve la présence de très nombreuses indications qui pourraient s'assimiler à de potentielles fissures". En conséquence, "le réacteur est maintenu à l'arrêt tant que les résultats complets n'ont pas été fournis", annonce l'AFCN précisant qu'elle "donnera son opinion après analyse de l'ensemble des informations reçues, sans verser dans la spéculation".
"Dans un premier temps, Electrabel a notifié rapidement un certain nombre de constatations anormales dans le cadre des contrôles ultrasoniques sur le réacteur de Doel 3", rapporte l'agence, ajoutant qu'"après ces constats, Electrabel a décidé de procéder à de nouveaux contrôles à l'aide d'un autre type de sondes ayant démontré par le passé leur fiabilité". L'arrêt du réacteur est donc maintenu tant que l'analyse de la deuxième série de résultats n'est pas achevée.
Contrôle de quatre autres cuves
Par ailleurs, l'AFCN fait le point sur les contrôles des cuves actuellement planifiés, précisant à cette occasion quelles sont les entreprises ayant fabriqué les cuves.
"Tihange 2 [Wallonie], bientôt à l'arrêt pour révision planifiée, subira en septembre 2012 la même inspection", rapporte l'agence, précisant qu'"en effet, Tihange 2 possède une cuve forgée par le même fournisseur dans les années 70 (Rotterdamsche Droogdok Maatschappij)". Tihange 1, comptes tenus de la récente décision de prolonger de dix années supplémentaires la durée de son exploitation, subira "une inspection de ce type (…) en 2013, sachant bien qu'il s'agit d'un autre constructeur (Creusot)". Les cuves de Doel 4 et de Tihange 3 (construites par Japan Steel Works ) "devront à terme (…) subir également ce même type d'inspections", annonce l'agence sans donner plus de détail.
Quant aux réacteurs 1 et 2 de Doel, l'agence n'indique pas si elle entend contrôler la cuve.
L'ASN évoque des "anomalies de fabrication"
De son côté, l'Autorité de sûreté nucléaire (ASN) française publie une note d'information sur le contrôle de Doel. Si l'ASN reprend les éléments publiés par son homologue belge, elle ajoute cependant certaines précisions.
"Ces défauts, dont l'origine n'est pas précisément établie à ce jour, seraient dus à des anomalies de fabrication", avance l'ASN. Elle ajoute par ailleurs que ces défauts ont été détectés "lors d'un contrôle par ultrasons de toute la zone fortement irradiée de la cuve". Et de préciser que "ce procédé était utilisé pour la première fois sur la cuve Doel 3 et a été mis en œuvre à la demande de l'AFCN".
Par ailleurs, elle revient sur les contrôles effectués sur les cuves des réacteurs français. "Les résultats de ces contrôles, réalisés en fin de fabrication puis tous les 10 ans, ne montrent pas d'anomalies similaires", annonce-t-elle, précisant que "l'industriel hollandais qui a fabriqué la cuve de Doel 3 n'a forgé aucune pièce destinée à des cuves du parc nucléaire français".
Vingt-deux réacteurs, dont onze en Europe
Le quotidien Le Monde avance que 22 cuves auraient été produites par cette entreprise hollandaise qui a depuis cessé ses activités. Neuf d'entre elles seraient installées sur des réacteurs situés en Europe. L'Allemagne, la Belgique, l'Espagne, les Pays Bas et la Suisse disposent chacun de deux réacteurs équipés de ces cuves et la Suède en détient un. Quant aux 11 autres cuves, elles sont installées aux Etats-Unis (10 unités) et en Argentine (1 cuve).
L'AFP rapporte que Marlène Holzner, la porte-parole du Commissaire à l'Energie Gunther Oettinger, a déclaré ce jeudi que les anomalies découvertes dans la cuve d'un réacteur nucléaire en Belgique devraient conduire au contrôle de toutes les installations similaires dans l'UE. Cependant, elle a rappelé que "la Commission européenne peut faire des recommandations, mais elle ne peut pas obliger".
Le nucléaire belge La Belgique dispose de sept réacteurs répartis sur deux sites dont l'activité court jusqu'à 2025, conformément au plan de sortie du nucléaire qui prévoit la fermeture des réacteurs après quarante ans d'activité.
Le site de Doel est équipé de quatre réacteurs. Les deux premiers seront arrêtés en 2015 et les deux autres entre 2022 et 2025.
La centrale de Tihange accueille trois réacteurs dont l'arrêt définitif doit intervenir entre 2022 et 2025. Le premier réacteur devait initialement être arrêté en 2015, mais, le gouvernement belge a rallongé de dix ans sa durée de vie, la portant à 50 sa durée de vie.
Soupçons sur les cuves de 22 réacteurs nucléaires

La sûreté de 22 réacteurs nucléaires de huit pays va devoir  être revue, après la découverte, en Belgique, de "potentielles fissures" sur la cuve du réacteur numéro 3 de la centrale de Doel, située près d'Anvers.

Ces défauts révélés, mardi 7 août, par l'Agence fédérale de contrôle nucléaire(AFCN) belge, pourraient aussi affecter un autre réacteur du pays, celui de Tihange 2, dont la cuve a été fournie par le même fabricant, le groupe néerlandais Rotterdamsche Drogdok  Maatschappij, qui a depuis cessé ses activités.
Mais la Belgique n'est pas seule concernée. Le groupe hollandais a fabriqué les cuves de vingt autres réacteurs, installés pour dix d'entre eux aux Etats-Unis et, pour les autres, en Allemagne (2), en Argentine (1), en Espagne (2), aux Pays Bas (2), en Suède (1) et en Suisse (2). Il est donc possible que les mêmes défauts soient présents sur ces installations.
C'est lors de la révision décennale débutée le 2 juin, du réacteur de Doel 3, mis en service en 1982, qu'une méthode d'analyse par capteurs ultrasoniques a détecté la présence de "très nombreuses indications qui pourraient s'assimiler à de potentielles fissures", a indiqué l'AFCN. Cet événement a été "temporairement" classé au niveau 1, sur une échelle internationale qui compte 7 degrés de gravité.
Le combustible nucléaire ayant été déchargé pour la révision, "il n'y a aucun danger pour la population, les travailleurs et l'environnement", soulignent l'AFCN et Electrabel, la filiale belge du groupe français GDF-Suez qui exploite l'installation.
DES DÉFAUTS VIEUX DE 30 ANS, MAIS JAMAIS DÉTECTÉS
La nature de ces défauts, probablement présents dès la construction mais qui avaient échappé pendant trente ans aux ingénieurs d'Electrabel, doit être précisée par des tests complémentaires qui vont nécessiter "quelques mois de travail", a expliqué, mercredi 8 août, un porte-parole de l'électricien. "Il faut vérifier si ces anomalies peuvent se transormeren fissures ou s'il y a déjà des fissures", a pour sa part souligné l'AFCN.
Les défauts constatés n'ont pas entraîné de fuites d'éléments radioactifs – qui auraient été nécessairement détectées – durant les phases de fonctionnement du réacteur. Mais, commente François Balestreri, de l'Institut national de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN) français, ils montrent que "la qualité de fabrication n'est pas au plus haut niveau".
La cuve d'un réacteur qui en enferme le cœur, c'est-à-dire les barres de combustible et le circuit primaire de refroidissement, mesure 13 m de haut pour un diamètre extérieur de 4,4 m et un poids de plus de 300 tonnes. Elle est composée d'éléments en acier de 20 cm d'épaisseur, soudés entre eux. Les anomalies détectées risquent de produire des fissures verticales, qui fragilisent davantage la structure que si elles étaient horizontales, indique dans un courriel interne le directeur de l'AFCN, Willy De Roovere.
L'agence de contrôle belge ne donnera son feu vert au redémarrage de Doel 3 que si des "arguments convaincants" sont fournis par Electrabel. En attendant, il restera à l'arrêt "au moins jusqu'au 31 août". Dans sa note diffusée en interne, le patron de l'AFCN n'exclut pas un arrêt définitif dans le "pire des cas". "Les problèmes paraissent assez graves pour empêcher le réacteur de redémarrer", estime aussi l'IRSN.
Le même sort pourrait être réservé au réacteur numéro 2 de la centrale de Tihange, près de Liège. Mis en service en 1983, et doté d'une cuve elle aussi fabriquée par la firme de Rotterdam, il doit être mis à l'arrêt dans les prochains jours pour révision. Il fera l'objet d' analyses ultrasoniques dont les résultats sont attendus fin septembre. L'AFCN prône l'inspection à terme des cinq autres réacteurs belges, même si leurs cuves ont été fabriquées par le français Creusot ou le japonais Japan Steel .
EN FRANCE, DE MULTIPLES CONTRÔLES
En France, les cuves des 58 réacteurs nucléaires ont toutes été fournies par Creusot-Loire (intégré depuis au groupe Areva). L'Autorité de sûreté française souligne qu'elles sont contrôlées en phase de fabrication et en phase d'exploitation, à l'occasion des visites décennales des centrales. Toutefois, EDF se dit prête à prendre en compte les expertises à venir  sur les deux réacteurs belges.
En Belgique, l'arrêt plus long que prévu de Doel 3 et Tihange 2 ne devrait pae poser de problème d'approvisionnement, du moins en cette période estivale, selon le gestionnaire du réseau belge à haute tension, Elia. Mais, en cas d'arrêt définitif, le pays serait en difficulté, car il dépend à 51 % du nucléaire pour sa production d'électricité. Pour Willy De Roovere, le calendrier de sortie du nucléaire progressive qu'a adopté la Belgique "pourrait être revu".
Le gouvernement de coalition d'Elio Di Rupo avait déjà modifié en juillet ce calendrier adopté dès 2003 sous la pression des écologistes, tout en conservant le principe de fermeture des sept réacteurs belges entre 2016 et 2025. Mais selon ce scénario, les deux réacteurs de Doel et Tihange devaient être parmi les derniers à fermer. Ce plan est contesté par GDF Suez, qui a réclamé, la semaine dernière, des précisions aux autorités belges, sans lesquelles le groupe affirme ne pas pouvoir investir  les sommes nécessaires à la prolongation jusqu'en 2025 du réacteur de Tihange 1. L'entreprise a déjà menacé de quitter le pays si l'environnement économique lui était trop défavorable.
L'incident met sous pression la Commission européenne, qui a assuré vouloirrépondre à toutes les craintes des citoyens sur la sûreté des installations nucléaires et dont un rapport sur le sujet est attendu à l'automne.
La Commission recommande l'inspection de neuf réacteurs dans l'UE Les anomalies découvertes dans la cuve d'un réacteur nucléaire en Belgique devraient conduire au contrôle de toutes les installations similaires dans l'Union européenne, mais cette décision appartient aux Etats et la Commission n'a pas le pouvoir de l'imposer, selon un de ses porte-parole. "Les autorités vont faire ces contrôles, cela semble évident", a déclaré, jeudi 9 août, Marlène Holzner, la porte-parole du commissaire à l'énergie, Gunther Oettinger. "La Commission européenne peut faire des recommandations, mais elle ne peut pas obliger", a-t-elle insisté.
Pierre Le Hir 

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