Information Participative

Médias Citoyens Diois continu !

Retrouvez-nous sur notre nouveau site :

http://mediascitoyens-diois.info

jeudi 24 mai 2012

Les grandes firmes nous manipulent...


Multinationales: chantages à tous les étages
EST-CE BIEN RAISONNABLE ?
Il est fascinant de constater à quel point les multinationales sont devenues expertes dans le maniement de chantages multiples et variés, qu’elles exercent sans aucune retenue où qu’elles se trouvent sur la planète. Et les autorités politiques, qui pensaient avoir à faire à des acteurs économiques responsables, se retrouvent parfois un peu sonnées, groggy, lorsque ces mêmes sociétés lèvent le camp sans crier gare, pour d’autres cieux plus cléments.
Partir pour aller où? Hé bien n’importe où ailleurs, là où la main d’œuvre est la moins chère, la plus docile. Les Européens (de l’Ouest), s’ils veulent continuer à avoir un job, doivent se résoudre à rejoindre la grande cohorte du «bétail humain», taillable et corvéable à merci, qui accepte de travailler 12heures par jour, six jours par semaine, pour des clopinettes. Car du côté de l’Europe de l’Est, les salaires sont déjà très «compétitifs», selon la terminologie ad hoc, et n’auront bientôt plus rien à envier aux paies made in China.
Les Guignols de l’info, sur Canal Plus, avaient déjà résumé il y a plusieurs années ce qui nous arrive aujourd’hui: des délocalisations à la chaîne, tout autour de la planète, à la recherche d’une main-d’œuvre toujours moins chère, jusqu’au retour en Europe, où la pauvreté et la déglingue sont telles que les gens sont prêts à accepter n’importe quel job à n’importe quelles conditions...
Résumons: il y a donc le chantage au salaire, où les gens, pour conserver leur emploi, sont sommés de travailler plus pour gagner moins, d’accepter des conditions de travail toujours plus précaires, sinon, silence on ferme et bye bye tout le monde. C’est ainsi qu’un peu partout en Europe, à force de détruire des emplois, des régions entières sont aujourd’hui dévastées, vidées de leur substance. Le chantage permanent à la délocalisation s’accompagne du chantage fiscal: les responsables politiques se plient en quatre pour offrir toutes sortes d’avantages fiscaux à ces multinationales, lesquelles, à la moindre contrainte ou contrariété, prennent congé en faisant un bras d’honneur.
Et cela ne concerne bien entendu pas uniquement des pays économiquement et politiquement fragilisés par des années de politiques néolibérales, menées tambour battant depuis Washington, siège du Fonds monétaire international (FMI) et de la Banque mondiale, très engagés pour créer les conditions cadres favorables aux grandes sociétés multinationales partout sur la planète –comprendre: échapper à toutes taxes et bénéficier d’une main-d’œuvre quasiment gratuite.
Même la petite Suisse connaît des coups de théâtre spectaculaires. Le cas de Novartis, qui a accepté de renoncer à fermer son site de production de Prangins en échange de quelques jolis «cadeaux»: allègements d’impôts, rentabilisation d’un terrain de 22000m2, employés qui devront travailler davantage sans compensation salariale... Vous avez dit chantage? Tandis que Merck-Serono a créé un séisme sur la scène genevoise, après avoir mis 1200 employés le carreau. Et rappelez-vous des déclarations à l’emporte-pièce du grand patron de Nestlé Peter Brabeck, qui avait menacé en 2009 de prendre ses cliques et ses claques et d’emmener tout Nestlé avec lui si, en Suisse, les instances politiques osaient prendre des mesures visant à plafonner les plus hauts salaires. Décidément, on est peu de chose...
C’est ce que je me suis dit l’autre samedi, en faisant signer au marché de Plainpalais à Genève la pétition «Droit sans frontières», qui demande précisément que le politique reprenne la main, pour empêcher que les multinationales ayant leur siège en Suisse ne se conduisent comme des gangsters et en toute impunité sous d’autres cieux. J’y ai croisé plusieurs personnes travaillant pour des multinationales à Genève, qui ont refusé de signer, craignant pour leur emploi. Mais aussi convaincues que désormais plus personne n’ose tenir tête à ces sociétés, ni les corseter un brin. Par crainte, précisément, de les voir prendre la poudre d’escampette.
Catherine Morand

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire