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lundi 2 avril 2012

Mode ou spectacle : une campagne présidentielle inintéressante....


Quelques mises au point à propos du spectacle mélenchonien
Ceci est un coup de gueule contre une mauvaise marionnette qui nous rejoue dans un mauvais genre un mauvais Jaurès. C’est gratuit et pédant, c’est peut-être méchant ou inutile, mais j’en avais envie.
Mais bon, j’ai le droit car comme dit le poè­teuh : « J’écris pour des rai­sons qui pous­sent les autres à déva­li­ser un bureau de poste, abat­tre le gen­darme ou son maître, détruire un ordre social. Parce que me gêne quel­que chose : un dégoût ou un désir. » [1]
Ils sont nom­breux les nou­veaux et nou­vel­les sédui­tes par notre aboyeur-man­geur de ban­quiers [2]. Il faut reconnaî­tre que le bougre est plutôt bon tribun, il suffit pour s’en convain­cre d’obser­ver la tron­che de ces gens qui sor­tent la rage au coeur - on remar­quera qu’elle n’est plus au ventre - d’un de ces mee­tings dans une de ces froi­des nuits d’hiver où crè­vent les SDF qui n’ont pas écouté les conseils de Nora Berra. [3]
Quand ceux qui lut­tent contre l’injus­tice
Montrent leurs visa­ges meur­tris
Grande est l’impa­tience de ceux
qui vivent en sécu­rité. [4]
Oui, car le mélen­chon a ceci d’inté­res­sant qu’il rem­plit le ventre des gens, les ras­sa­siant jusqu’en haut du goulot et leur fai­sant pres­que oublier quel­ques fon­da­men­taux que toute per­sonne vou­lant réel­le­ment en finir avec ce sys­tème capi­ta­liste, patriar­cal et raciste, ne devrait pas oublier. Mais si on gratte un peu la pein­ture lutte des clas­ses, si on regarde un peu de plus près cette fameuse révo­lu­tion citoyenne - concept qui vau­drait quel­ques vente d’album d’un mau­vais reggae - et qu’on se fixe plus au-delà du trit­py­que mélen­cho­nien [5], on se rend compte qu’on se fait arna­quer.
Ou a moins que celles et ceux qui l’écoutent soit ces gens qui vivent déjà en sécu­rité et qui s’en contre­fi­chent, fina­le­ment, de détruire cette machine qui nous broie quo­ti­dien­ne­ment ; ils se limi­tent sage­ment à un anti­li­bé­ra­lisme sexy. Et puis de toute façon, même l’anar­chiste du pré­si­dent [6] nous assure qu’il peut exis­ter un capi­ta­lisme liber­taire.
Je sais, on a tous des avis dif­fé­rents sur le com­ment de la trans­for­ma­tion sociale et il y a sure­ment des gens plein de bonne volonté sous l’aile de Mélenchon. Mais bon, de la bonne volonté les jésui­tes aussi en ont et ça n’en fait pas des cama­ra­des pour autant.
Je sais, les anar­chis­tes sont des petits-bour­geois qui atten­dent une illu­soire révo­lu­tion et qui se com­plai­sent dans leurs déli­res uto­pis­tes et théo­ri­ques remon­tant à la Ire Internationale pen­dant que le Peuple crève de faim. Il faut agir, vite ! Vite ! On ne peut plus atten­dre ! Réformons ! Réformons !
Il y a deux sortes de pitié. L’une, molle et sen­ti­men­tale, qui n’est en réa­lité que l’impa­tience du coeur de se débar­ras­ser le plus vite de la péni­ble émotion qui vous étreint devant la souf­france d’autrui, qui n’est pas du tout la com­pas­sion, mais un mou­ve­ment ins­tinc­tif de défence de l’âme contre la souf­france étrangère. Et l’autre, la seule qui compte, la pitié non sen­ti­men­tale mais créa­trice, qui sait ce qu’elle veut et est déci­dée à per­sé­vé­rer jusqu’à l’extrême limite des forces humai­nes. [7]
Vous oubliez que la domi­na­tion et l’oppres­sion économique n’est pas juste une ques­tion de néo­li­bé­ra­lisme ou non, mais bien dû à cause de l’exis­tence du capi­ta­lisme comme mode de pro­duc­tion. On ne détruit pas un tel sys­tème à coup de décrets ou de lois, c’est oublier que son fon­de­ment repose sur la pro­priété privée et que sans abo­li­tion de cette der­nière, sur­vi­vra une société iné­ga­li­taire formée de clas­ses socia­les. Et ce n’est pas un anar­chiste qui va vous appren­dre ce que tonton Marx a rendu popu­laire dans les années où socia­lisme ne rimait pas avec cette farce électorale que vous me pré­sen­tez. Le tra­vail pour vous reste une valeur sacrée, votre-plein emploi c’est de la pleine-alié­na­tion ; je ne cri­ti­que pas vos moyens je cri­ti­que vos fins, votre idéal de société. Dans la mienne, le tra­vail sera aboli [8] et on pro­duira nos pro­pres moyens d’exis­tence maté­riel et non-maté­riel.
Lire votre aboyeur se posant comme anti­sexiste pas­se­rait pour diver­tis­sant si les gens ne se met­taient pas y croire. Outre ces fras­ques sexis­tes et miso­gy­nes qu’il par­tage avec les gens de sa classe, celle des autres légis­la­teurs couillus qui com­po­sent la classe domi­nante, per­sonne ne nous fera croire que sans la dis­pa­ri­tion de ce sys­tème patriar­cal, sexiste et hété­ro­nor­mée qui plus est, on arri­vera à quoi que ce soit d’égalitaire. Et pour cela, il faudra abolir le sys­tème de genre et détruire la famille dans sa forme tra­di­tion­nel. Et peut-être au pas­sage couper quel­ques paires de couilles, c’est qu’on ne fait pas d’ome­let­tes sans casser des œufs.
La nature de l’État est intrin­sè­que­ment répres­sive et bien plus com­plexe que l’on ne le montre. Comme si le simple fait de chan­ger de capi­taine sur un bâteau, de tour­ner la barre et chan­ger la vitesse de croi­sière, suf­fi­sait à régler défi­ni­ti­ve­ment le pro­blème. Quand tu navi­gues sur un océan qui suinte la misère, t’auras beau chan­ger de capi­taine, de cap, et même de bâteau, ça n’y chan­gera rien.
Se placer dans un dis­cours qui jus­ti­fie l’exis­tence de l’État, c’est déjà reconnaî­tre sa légi­timé et s’en faire l’allié ; c’est à dire l’allié de celui qui tend la bâton pour battre la jeune parce qu’arabe, parce que les­bienne, parce que meuf, parce que révol­tée, parce que sans papier, parce que pauvre, parce que, parce que...
Mais il y a une chose qui retient plus mon atten­tion que toutes ces autres dis­cus­sions : mais com­ment vous pouvez vrai­ment croire que le pre­mier type va arri­ver au pou­voir et faire table rase de toute la machi­ne­rie étatique ? Une dou­lou­reuse expé­rience his­to­ri­que ne nous l’ensei­gne que trop ; même la cari­ca­ture du bon­homme qui prend son blanc cassis au bis­trot nous le raconte : Tous des pour­riEs (cette cari­ca­ture, c’est le fameux mépris de classe des bour­geois qui se rient de ceux qui ten­tent de sur­vi­vre et s’orga­ni­ser en bas).
Au mieux mélen­chon et ceux qui sui­vent sa voix (non ce n’est pas une faute d’ortho­gra­phe) sont idiots, au pire ils sont mal atten­tion­nés et ne recher­chent que le pou­voir. Dans tous les cas c’est un échec. Sa cri­ti­que de la société est spec­ta­cu­laire, rien de plus.
Les spé­cia­lis­tes du pou­voir du spec­ta­cle, pou­voir absolu à l’inté­rieur de son sys­tème du lan­gage sans réponse, sont cor­rom­pus abso­lu­ment par leur expé­rience du mépris confirmé par la connais­sance de l’homme mépri­sa­ble qu’est réel­le­ment le spec­ta­teur. [9]
Oui, le mélen­chon est un spec­ta­cle, celui d’une gauche qui se mor­fond dans l’impos­si­bi­lité d’assu­mer une cri­ti­que réelle du capi­ta­lisme, du patriar­cat et du sys­tème raciste ; et bien sûr de passer aux actes, car per­son­ni­fier le pro­blème à Mélenchon est également une belle erreur. Vos fan­tai­sies ne sont qu’alié­na­tion.
C’est votre job en fait que vous défen­dez, la place à gauche que vous occu­pez existe car vous l’avez lon­gue­ment chauffé au préa­la­ble en men­tant aux gens, en leur ven­dant de faux rêves et en mobi­li­sant le quo­ti­dien de celles et ceux qui galè­rent. Et à la limite, ça pour­rait ne pas être trop grave si vous ne vous amu­siez pas à essayer de faire culpa­bi­li­ser toutes les gens de bonne volonté qui lut­tent ou qui galè­rent depuis bien plus long­temps que vous qui vous chauf­fez le cul sur une chaise d’un mee­ting du front de gauche ; mais si ceux-là ou les autres refu­sent de voter, c’est qu’ils ont une bonne raison et qu’ils pré­fè­rent s’orga­ni­ser loin de vos déli­res de démo­cra­tie repré­sen­ta­tive et qu’ils n’en veu­lent point de votre « projet poli­ti­que ».
..et puis, et puis, Mirbeau avait tel­le­ment raison quand il écrivait dans La Grève des électeurs [10]  :
Et s’il existe, en un endroit ignoré, un hon­nête homme capa­ble de te gou­ver­ner et de t’aimer, ne le regrette pas. Il serait trop jaloux de sa dignité pour se mêler à la lutte fan­geuse des partis, trop fier pour tenir de toi un mandat que tu n’accor­des jamais qu’à l’audace cyni­que, à l’insulte et au men­songe.
Réformistes, vous pouvez tou­jours repein­dre nos cages, nous, on conti­nuera d’en scier les bar­reaux. [11]
Signé : Un révolté qui fait sûre­ment le jeu du FN ou de l’UMP.
Notes
[1] Mes inscriptions de Louis Scutenaire
[2] Pourtant, un camarade avait déjà eu la gentillesse de vous prévenir.http://nantes.indymedia.org/article/23037
[3] Nora Berra une élue UMP prodige de la région, trônant comme secrétaire d’État à la santé et qui a quand même réussi de recommander aux SDF « d’éviter de sortir de chez eux ».
[4] Nos défaites ne prouvent rien de Bertolt Brecht
[5] Oui, car c’est toujours plus classe d’aller par trois, même les idiots du gouvernement l’ont compris et l’ont fait graver sur tous les haut-lieux de leur république.
[6] Je parle bien de Michel Onfray, notre nouvelle figure béhachélienne-libertaire pour bobos en manque de radicalité.
[7] La pitié dangereuse de Stefan Sweig
[9] Verset 195 de La Société du Spectace de Guy Debord
[11] Pour finir en musique avec un peu d’anarcho-punk offert par Foetus Party et dont le titre résume bien l’état d’esprit de ce coup de gueule.http://foetusparty.free.fr/SITE%20FP/Vynil/Audios/Foetus%20Party%20-%20Mis%
Commantaire
Bon puisqu’il faut s’en faire un peu plus, allons sur le fond du programme.
Précisons que je l’ai lu, et donc, je me permets cette critique qui je l’espère entraînera en « complément » des réponses à mes interrogations.
Sur le patriarcat, les discriminations, etc.. : Le programme du Front de Gauche (je vais mettre FdG à l’avenir) en parle, c’est bien. Problème, le lien qui est fait au sein du programme entre la société les discriminations me semble très réducteur. Ainsi il suffirait que la société soit plus juste pour le patriarcat et l’homophobie, le racisme et les luttes de pouvoir disparaissent ? C’est non seulement faux, suffit de regarder l’histoire en face, mais surtout top réducteur comme analyse (laisser sous entendre que tout vient du capitalisme seulement est un peu court, surtout quand on ne souhaite pas l’abattre, j’y reviens après).
L’écologie du Front de Gauche : là c’est du grand n’importe quoi. D’un côté on parle d’une planification écologique, de faire attention à la planète, à la façon de faire... Sauf qu’on ne parle pas du nucléaire, renvoyé à un référendum... Ben moi j’ai discuté avec des gens du FdG, membre du PCF (qui représente plus de 75% des militants du FdG). Et quand on a parlé du référendum, la réponse m’a plu (ironie) : « ben quand on dira aux gens que de couper les centrales c’est faire multiplier par 5 le prix du courant, ils voteront pour et c’est réglé ». Ben désolé, mais je pense sincèrement que c’est cela qui est en tête derrière l’idée de référendum... De même pour la gestion de l’eau : il est préconisé une « régionalisation » voir un retour à l’échelle de la commune, mais ... la planification écologique dépend de l’état !!!! Drôle d’imbroglio : d’un côté on demande une décentralisation, de l’autre on rappelle la nécessité du jacobinisme absolu....
Cela nous amène à la partie parlant des salariés. Oui on peut avoir une notion d’idée comme « il faut rendre l’outil de travail aux salariés dès que c’est possible »... Ha oui, sauf que ... l’Etat s’arroge le droit de contrôle. Donc un droit à prendre le pouvoir mais vite limité là aussi :). Il en va de même avec les sociétés qui pourrait être partiellement étatisé par achat d’action (ou réquisition d’une part)... Sauf que plus loin dans le programme, c’est les dividendes de ces actions qui viennent appuyer une nouvelle politique sociale... Ai je bien lu ? Il faut donc que les entreprises étatisées partiellement rapporte aux actionnaires (et donc à l’état) ... Ha ? Et comment, avec les mêmes méthodes actuelles, ou 40 % des bénéfices d’une boite peuvent être mis dans l’actionnariat ? Sans blague .... Et comment sortir du capitalisme si on laisse les outils de celui ci être le vecteur de la politique sociale de demain ?
De la même façon, le rôle de la police et de l’armée est d’un flou artistique absolu. Clairement le FdG n’est ni antimilitariste, ni antinucléaire (pas un mot sur un désarmement de la France côté bombe atomique, si ce n’est une préconisation sur l’usage...). D’ailleurs ça rejoint les mot de Mélenchon sur le défilé du 14 juillet « c’est pour montrer à une nation qui voudrait s’en prendre à nous ce qu’elle risque »... Diantre ...
Sur l’éducation, là c’est folklorique. C’est côté on en appelle à la pédagogie nouvelle, à l’innovation (sic), au plaisir d’apprendre... et de l’autre on rappelle le rôle central de l’état une fois de plus, des programmes.. Etc. etc... Même contradiction qu’au dessus en fait.
J’ai pas mal d’exemple comme ceux là sur un programme qui certes brosse dans le sens du poil, ou tout le monde peut trouver un truc à manger (pour reprendre les mots de l’auteur) mais ... dont la ligne est peu claire et très flou.
C’est sur l’aspect de révolution que je m’interroge et sur l’idée que tu laisses transparaître que cela se fera sans violences. Je n’y crois pas.
Quant à voter, chacun est libre, mais ne me fait pas le coup de l’expression qu’on nous laisse. Parce qu’ils y en a d’autres, largement plus efficaces, mais encore faut il s’en saisir ! :)
Fablyon (Fabien de Lyon)

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