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vendredi 28 octobre 2011

Les apprentis sorciers du Maïs transgénique et autres mutagènes...

Les apprentis sorciers du maïs transgénique
En février dernier, le Département américain de l’agriculture (USDA) autorisait la commercialisation aux Etats-Unis du maïs Enogen, un nouveau type de maïs génétiquement modifié, mis au point par le groupe suisse Syngenta, destiné non plus à la consommation humaine, mais à la production d’éthanol. Dans un article publié le 15 août dernier par The Guardian, on apprenait que la culture de ce maïs Enogen avait démarré sur quelque 2000 hectares dans l’Etat américain du Kansas.
L’autorisation du maïs Enogen a provoqué de nombreuses réactions, et des voix se sont aussitôt élevées pour dénoncer le fait que, dans le contexte actuel de hausse des prix des denrées alimentaires, la mise sur le marché par le groupe suisse d’un maïs destiné uniquement à la production d’agrocarburants est totalement irresponsable et va encore aggraver la crise alimentaire.
Fait piquant: pour la première fois, les opposants aux OGM et aux agrocarburants ont été rejoints par des industriels américains, pourtant habituellement réceptifs aux biotechnologies. Parmi eux, la puissante Association des meuniers d’Amérique du Nord, représentant des géants comme General Mills, ConAgra Mills et ADM Milling, qui redoutent une contamination de leurs stocks de maïs, avec à la clé une altération de la qualité de leur production de chips et de cornflakes.
Comme à chaque fois, Syngenta a fait valoir toute une batterie d’arguments destinés à calmer les esprits, arguant que son maïs Enogen allait augmenter la production d’éthanol en réduisant l’utilisation d’eau, que le maïs serait cultivé exclusivement dans le voisinage de plantes destinées à être transformées en agrocarburants, etc. Des arguments jugés irrecevables par les adversaires de ce nouveau maïs transgénique, dont la culture devrait s’étendre encore aux Etats du Nebraska, Iowa, Sud Dakota et Minnesota, transformant les Etats-Unis en véritable laboratoire d’expérimentation.
On en est là: en investissant massivement dans la production d’agrocarburants, un des fleurons de l’économie suisse, Syngenta, porte une grande responsabilité dans l’évolution de l’agriculture, qui ne remplit plus désormais son premier devoir: celui de nourrir la planète. Des études de la Banque mondiale, de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) et de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) ont pourtant toutes démontré que la production d’agrocarburants contribue de manière déterminante à la hausse du prix des denrées alimentaires.
L’introduction de ce nouveau maïs sur le marché américain place clairement les intérêts des sociétés agrochimiques au-dessus de la protection de la santé publique et de l’environnement. La contamination est en effet inévitable et la biodiversité menacée. Quant aux consommateurs, ils sont de plus en plus traités comme des cobayes par des entreprises et des responsables politiques qui jouent aux apprentis-sorciers.
Et l’offensive est mondiale. En parcourant le site du réseau d’information des ONG européennes sur le génie génétique (http://www.genet-info.org), on est pris de vertige. Les quelques grandes compagnies de fabrication de semences transgéniques que sont Monsanto, Syngenta, Bayer CropScience, Limagrain ou Pioneer Hi-Bred se livrent un combat sans merci pour acquérir de nouvelles parts de marché sur toute la planète. Et tous les coups sont permis, y compris exercer des pressions insensées sur les pays et s’engouffrer dans la brèche de vides juridiques pour obtenir l’autorisation d’introduire de nouvelles variétés OGM.
C’est ainsi que le Burkina Faso, en Afrique de l’Ouest, est en train de devenir un véritable laboratoire d’expérimentation pour toutes sortes de variétés génétiquement modifiées, et la tête de pont de la pénétration des OGM en Afrique de l’Ouest, malgré la résistance de nombreuses associations paysannes dans la région. Ce véritable rouleau compresseur, face auquel l’Union européenne tente de résister vaille que vaille, est partout à l’œuvre. En toute irresponsabilité vis-à-vis des générations futures.
Catherine Morand, Journaliste

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