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vendredi 2 septembre 2011

Chômage : le pire est à venir...

Hausse du chômage : « Le pire de la crise est sûrement à venir »
Forte hausse du chômage en juillet : 36 100 nouveaux inscrits à Pôle emploi. Il faut remonter au plus fort de la crise en 2009 pour retrouver des chiffres aussi catastrophiques, 2 756 000 (+1,3%) pour ceux qui n'ont exercé aucune activité, et 4 128 000 en incluant ceux qui ont une activité réduite.
Fléau social, triste invention du XXe siècle, le chômage est-il un paramètre inhérent à la conjoncture économique ou un mal encore plus profond ? À l'heure où les marchés financiers implosent, où certains pays, dont la France, vivent avec un déficit budgétaire pharamineux, le chômage semble être reparti sur des courbes dangereusement ascendantes.
Professeur d'économie à l'université Panthéon-Sorbonne et directeur de l'Institut des sciences sociale du travail (ISST), Jérôme Gautié nous explique les raisons de cette crise de l'emploi qui plonge de plus en plus de familles dans le désarroi, la débrouille et les petits boulots précaires.
Orientation scolaire inappropriée, politique active ou passive, mondialisation, progrès technique… Quelles sont les véritables causes du chômage et surtout, une solution visant au plein emploi est-elle envisageable ou du domaine de l'utopie pure ?
 Quels sont les facteurs qui ont généré l'émergence du chômage à la fin du XIXe siècle ?
Jérôme Gautié : « L'invention » du chômage, selon le titre du célèbre ouvrage de Salais, Baverez et Reynaud, remonte effectivement au tournant du XIXe et XXe siècle. Mais attention, le « manque d'ouvrage », pour reprendre les termes de l'époque, est une réalité bien plus ancienne, qui touchait périodiquement le monde du travail urbain.
Marx évoquait « l'armée industrielle de réserve » qu'avait créée l'extension de la logique du capitalisme au monde rural, provoquant un exode vers les villes.
Ce qui est « inventé » à la fin du XIXe, en quelque sorte, ce n'est pas une réalité, mais une nouvelle représentation de celle-ci. Penser en terme de chômage, c'est cesser de représenter les chômeurs comme une simple somme d'individus, mais commencer à raisonner en termes de phénomène économique et social.
Cela dit, l'évolution des représentations correspondait aussi à une certaine évolution de la réalité du marché du travail. C'est progressivement l'émergence d'une relation salariée stable (c'est-à-dire à plein temps et continue au cours de l'année) qui permet de penser son contraire, soit la situation de chômage pensée comme accidentelle, et donc comme devant donner lieu à une indemnisation. Celle-ci va apparaître au Royaume Uni dès la première décennie du XXe siècle, en même temps que la catégorie de chômage elle-même.
Que penser de l'augmentation de 1,3% des demandeurs d'emploi en juillet ? La fin d'année 2011 s'annonce-t-elle particulièrement noire au niveau du chômage ?
On peut effectivement craindre une dégradation dans les mois qui viennent. D'une part, la croissance semble fléchir (la croissance au deuxième trimestre 2011 a été nulle, selon les chiffres que vient de publier l'Insee), et, de toute façon, il est à craindre que les entreprises qui restent en croissance privilégient encore la reconstitution de leurs marges avant de se remettre à embaucher.
D'autre part, la population active devrait continuer de croître de façon importante cette année – de l'ordre de 150 000 personnes selon les prévisions de l'Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE). Pour mémoire, en 2010, environ 130 000 emplois avaient été créés dans le secteur marchand, et près de 50 000 dans le secteur non marchand.
Mais, dans ce dernier, la création d'emploi risque aussi de fléchir, étant donné les restrictions budgétaires qui vont peser sur la création d'emplois aidés notamment, et sur l'emploi public.
Le chômage des jeunes au sens du BIT était de 22,8% à la fin du premier trimestre. Difficile dans ces conditions de motiver scolairement cette tranche de la population qui, bien souvent, voit le chômage comme une fatalité.
Oui, effectivement, mais en même temps, de nombreux jeunes, du fait de la situation dégradée du marché du travail, choisissent de prolonger leurs études (quand ils en ont les moyens). La crise devrait donc se traduire par une élévation du niveau de formation des sortants du système éducatif…
La lutte contre le chômage passe-t-elle selon-vous par une refonte du système éducatif, de ses formations et de ses débouchés ?
Le système éducatif peut être amélioré, mais je ne pense pas que son fonctionnement soit la cause majeure des problèmes d'insertion des
jeunes. Un taux de chômage des jeunes de près de 23% est certes très élevé, mais il n'est pas « anormal » quand on compare à d'autres pays. Un indicateur plus pertinent est le rapport entre le taux de chômage des jeunes et le taux de chômage de l'ensemble de la population active.
Ce ratio est relativement semblable dans les pays européens et aux Etats-Unis (entre 2 et 3). Seule l'Allemagne fait exception. Si dans ce pays, les jeunes sont beaucoup moins touchés par le chômage, c'est effectivement en partie lié à son système de formation (l'apprentissage), mais aussi à sa démographie, reflétant ses très
faibles taux de natalité.
Au total, la France métropolitaine comptait fin juin 4,1 millions de demandeurs d'emploi, si l'on compte les personnes exerçant une activité réduite. Pensez-vous que ce chiffre reflète la réalité, sachant que de nombreuses personnes radiées, en fin de droits ou survivant par des petits boulots non déclarés, n'entrent pas en compte dans cette « estimation » ?
C'est tout le problème du « halo du chômage » ; en fait, la mesure du chômage repose nécessairement sur des conventions, et donc, inévitablement, trace des frontières arbitraires. Au-delà du chômage stricto sensu, la part des personnes touchées par des problèmes d'emploi est beaucoup plus importante.
Si les demandeurs d'emploi en fin de mois (DEFM) de catégorie A (la plus proche de la catégorie officielle de chômage au sens du Bureau international du travail [BIT ) a fléchi l'an dernier, le nombre de DEFM en catégorie B et C, qui sont en « activité réduite », n'a lui jamais cessé d'augmenter, passant d'environ 1 020 millions au premier trimestre 2009 à 1 370 million au premier trimestre 2011, soit une augmentation de près 35%.
Au-delà, comme vous l'indiquez, il y a les personnes qui n'apparaissent ni dans les personnes inscrites à Pôle Emploi, ni dans les Enquêtes Emploi mesurant le chômage au sens du BIT. Notamment les « chômeurs découragés », c'est-à-dire les personnes qui ont cessé de rechercher activement un emploi faute d'espoir d'en trouver un. Mais on pourrait rajouter aussi les jeunes qui retardent leur entrée sur le marché du travail.
Par exemple, il est frappant de constater qu'entre la mi-2009 et la fin 2010, le taux d'activité des jeunes a baissé en France de 1,7 point de pourcentage, ce qui est beaucoup, et a contribué de façon significative à la stabilisation du chômage sur cette période.
On a parfois la désagréable impression que le gouvernement se focalise plus sur une habile manipulation des chiffres du chômage à l'approche des élections que sur le fait de trouver des solutions visant à tenter d'endiguer ce fléau social qu'est l'inactivité.
Il faut distinguer manipulation des chiffres et communication opportuniste et biaisée. C'est plutôt le second phénomène qui est plus commun. On se focalise sur certains indicateurs, en oubliant les autres, ou en oubliant de donner les raison exactes des évolutions constatées.
C'est par exemple le cas quand on se félicite de la stabilisation du chômage ou de sa diminution, sans mentionner le développement de l'emploi précaire ou le fait que de nombreuses personnes sont sorties du marché du travail.
Ensuite, il est vrai qu'à l'approche des élections, on est souvent tenté de déployer des mesures de court terme, notamment des emplois aidés, pour « faire baisser les statistiques du chômage ». Cela dit, le gouvernement actuel est pris dans un cruel dilemme, entre ses tentations électoralistes et les contraintes budgétaires qui ne font que se renforcer.
En 2008, l'assurance chômage a cessé de verser des indemnités à 726 161 chômeurs (757 000 avec les départements d'Outre-Mer). Est-ce là encore un moyen de biaiser les chiffres ?
On peut penser que la perte de l'indemnisation chômage entraîne moins souvent aujourd'hui qu'autrefois le retrait du marché du travail. En effet, beaucoup de « fins de droits » basculent vers le revenu de solidarité active (RSA). Or, depuis 2009, les bénéficiaires de ce dernier sont tenus de s'inscrire à Pôle Emploi et de rechercher activement un emploi, ce qui n'était pas le cas pour les bénéficiaires du RMI.
En 2009, le nombre de chômeurs en fin de droits a augmenté de 35,2%. Le chômage de longue, voir de très longue durée va-t-il malheureusement aller croissant ?
C'est effectivement ce que l'on peut craindre. Et d'autant plus que les seniors ont vu leur chômage augmenter conséquemment au cours de la crise, et que la tendance ne devrait pas s'inverser, du fait notamment de la réforme des retraites, mais aussi de la suppression annoncée du dispositif de dispense de recherche d'emploi ; ceci va pousser un nombre croissant d'entre eux à rester sur le marché du travail. Or cette population est particulièrement touchée par le chômage de longue durée.
Comment expliquer qu'aucun gouvernement n'ait réussi à réduire un fléau social qui apparaît pourtant, sur le papier, comme une priorité ? Est-ce dû uniquement au contexte économique qui est le nôtre depuis la fin des Trente Glorieuses ?
Le fait que l'on soit remonté vers le seuil symbolique des 10% ne doit pas faire oublier qu'à certaines périodes, le chômage a reculé de façon assez sensible en France (notamment entre 1997 et 2000). En 2008, on se rapprochait du taux de 7%. Le contexte économique (la croissance) a joué. Mais le fait est qu'on a aussi tardé à prendre des mesures plus structurelles – comme l'abaissement du coût du travail peu qualifié, qui a enrichi la croissance en emplois depuis la seconde moitié des années 1990.
Rappelons aussi que, par rapport à ses voisins européens – et notamment l'Allemagne que je viens d'évoquer –, la France garde une démographie plus dynamique. Toutes choses égales par ailleurs, il faut chaque année créer proportionnellement plus d'emplois en France pour stabiliser ou réduire le chômage que dans la plupart des autres pays européens. Si le dynamisme de la population active est un facteur positif à long terme, il pèse à court-moyen terme sur le chômage.
Un chômage élevé, une classe moyenne devenue pauvre, un désintérêt marqué pour la politique, une disparité des richesses de plus en plus flagrante, un coût de la vie qui ne cesse d'augmenter… On a l'impression que toutes les données sont réunies pour assister à une véritable explosion sociale. Vous croyez à une révolution possible ?
Je crois qu'il faut nuancer le diagnostic. Dans les premiers temps de la crise, ceux qui ont eu la chance de garder leur emploi ont pu, pour beaucoup d'entre eux, non seulement maintenir mais accroître leur pouvoir d'achat, du fait du ralentissement de l'inflation.
Cela dit, le pire est effectivement sûrement à venir. Les prix semblent repartir à la hausse, les politiques budgétaires restrictives vont contribuer à ralentir la croissance, et la montée du chômage de longue durée va accroître la pauvreté. Et ce d'autant plus que l'on peut s'attendre à une coupe dans les budgets sociaux (elles sont déjà en cours).
Je ne pense pas qu'une véritable révolution soit possible, mais on peut s'attendre effectivement à une montée forte des tensions sociales. La crise devrait se traduire plus par un accroissement des inégalités que par une paupérisation généralisée. Ceci explique aussi que la probabilité d'une « révolution sociale » généralisée soit faible.
Politiques actives ou passives, y a-t-il en dehors des livres d'économie une solution possible afin de baisser le taux de chômage ?
A court-moyen terme, le retour de la croissance est une condition nécessaire. Cela dit, des interventions plus directes sur le marché du travail peuvent contribuer à desserrer l'étau à court terme. Il faudrait notamment commencer par supprimer l'exonération des heures supplémentaires, qui poussent les entreprises à augmenter les heures de ceux qui travaillent déjà, au détriment de nouvelles embauches.
Comme le fait remarquer Guillaume Duval dans le numéro de juin d'Alternatives Economiques, au premier trimestre 2011, le montant des heures supplémentaires équivalait à plus de 380 000 emplois à temps plein ! Évidemment, il serait faux de croire que supprimer les exonérations va supprimer toutes les heures sup » ! Mais ça permettrait en même temps de faire des économies qui pourraient être utilement consacrées aux emplois aidés et à l'indemnisation des chômeurs de longue durée.
Le niveau élevé du SMIC est perçu par certains économistes comme une des causes principales du nombre important de chômeurs en France. Partagez-vous ce point de vue ?
Je ne le crois pas. Les exonérations de cotisations patronales sur les bas salaires, mises en place depuis le début des années 1990, ont contribué à stabiliser le coût relatif du travail au niveau du SMIC. Cela dit, elles coûtent cher au budget de l'Etat. Cependant, elles doivent être vues comme une redistribution en faveur des bas salaires, ce qui va dans le sens de l'équité, mais qui contribue aussi à soutenir la consommation des ménages.
Doit-on retirer l'article 23 de la Déclaration universelle des droits de l'homme ? (« Toute personne a droit au travail, au libre choix de son travail, à des conditions équitables et satisfaisantes de travail et à la protection contre le chômage »).
Même s'il peut sembler inopérant, je crois qu'il faut le garder comme référence. Toute la question est de savoir s'il faut faire du « droit au travail » un droit « opposable », c'est-à-dire une obligation pour l'Etat.
À ma connaissance, à part les régimes communistes, aucun pays n'a franchi le pas. Cela dit, il ne faut jamais que les gouvernements oublient que le chômage est un fléau social, et que sa baisse doit rester une priorité.
Nicolas Valiadis en partenariat avec Agents d'entretiens

L’Etat et sa politique économique ont engendré davantage de pauvres en France en 2009.
Selon une étude de l'Insee, la France métropolitaine comptait 8,2 millions de pauvres en 2009, contre 7,8 millions l'année précédente...
Si l'on sait que la crise a touché l'ensemble des Français, elle a surtout affecté les plus modestes: la France métropolitaine comptait 8,2 millions de pauvres en 2009, contre 7,8 millions l'année précédente, selon une étude de l’INSEE publiée mardi. (Probablement plus de 9 millions en 2011).
 La pauvreté touche 13,5% de la population
En 2009, 13,5% de la population étaient considérés comme pauvres, c'est-à-dire vivant avec moins de 954 euros par mois, contre 13% en 2008, détaille l'Institut de la statistique dans l'étude «Niveaux de vie en 2009».
2009 est «vraiment la première année pleine où se ressentent les effets de la crise» amorcée en 2008, a commenté auprès de l'AFP Jean-Louis Lhéritier, chef du département «Ressources et conditions de vie des ménages» à l'Insee.
Pourtant, «malgré la crise ( ?), l'évolution du niveau de vie médian est restée positive», a-t-il souligné: la moitié des Français vivait avec moins de 19.080 euros par an (1.590 euros par mois), en hausse de 0,4% par rapport à 2008. Ce qui veut dire que les riches se sont enrichis.
 la crise est devenu simplement le système capitaliste...
Cette progression est toutefois restée très limitée, après une hausse de 1,7% entre 2007 et 2008, a souligné Jean-Louis Lhéritier.
Ainsi, si cette récession a «touché tous les ménages, elle a davantage affecté les plus modestes», a-t-il ajouté, ce qui creuse encore les inégalités.
Outre l'augmentation du nombre de personnes vivant sous le seuil de pauvreté (qui représente 60% du niveau de vie médian), l'Insee note que «le niveau de vie des 10% des personnes les plus modestes (premier décile) est inférieur à 10.410 euros annuels, en baisse de 1,1% par rapport à 2008».
Le «niveau de vie» se calcule en divisant les revenus du ménage par le nombre de personnes qui le composent mais en tenant compte des économies d'échelle (un seul réfrigérateur...) et du fait que les enfants consomment moins que les adultes. Cette notion, qui permet de comparer des ménages de taille différente, ne doit pas être confondue avec le revenu ou le salaire.
Pire, «alors que l’évolution moyenne annuelle relevée entre 2005 et 2008 pour chacun des quatre premiers déciles était d’environ +2%, la tendance s’inverse entre 2008 et 2009 : en euros constants, les quatre premiers déciles diminuent», poursuit l'étude.
La pauvreté s'accentue
Qui plus est, les personnes pauvres le sont encore plus qu'en 2008 : l'intensité de la pauvreté (l'écart entre le niveau de vie médian des personnes pauvres et le seuil de pauvreté) passe de 18,5 à 19%, note encore l'Insee.
A l'autre bout de l'échelle, «les déciles de niveau de vie supérieurs augmentent" et le niveau de vie des 10% les plus aisés est supérieur à 35.840 euros annuels, soit 0,7% de plus qu'en 2008, ce qui marque néanmoins "un ralentissement dans la progression de ce décile».
Plus de chômeurs
Sans grande surprise,les chômeurs, plus nombreux du fait de la crise, ont grossi dans les rangs des plus modestes: ils représentent 9,8% des personnes appartenant aux deux premiers déciles contre 8,5% en 2008.
Leur taux de pauvreté a cependant baissé car «plus âgés et plus qualifiés que les chômeurs de 2008, le montant de leur allocation chômage est plus élevé», explique l'Insee.
Parmi ceux qui occupent un emploi, les non-salariés ont particulièrement pâti de la crise avec un niveau de vie médian qui recule de 0,8% (à 22.400 euros) quand celui des salariés augmente de 1,4% (21.150 euros).
L'Institut estime cependant que les prestations sociales (RSA) ou les mesures ponctuelles ridicules comme la prime de Noël «atténuent quelque peu la baisse des niveaux de vie» des plus modestes. Cynisme.
Enfin, le niveau de vie médian des retraités augmente de 1,3% à 19.030 euros annuels et leur taux de pauvreté est stable, à 9,9%.

Qu'est-ce que le seuil de pauvreté?
Il s'agit d’un calcul bien spécifique basé sur le revenu médian des ménages...
954 euros. C’est le niveau de vie en dessous duquel une personne est considérée comme pauvre. On parle du «seuil de pauvreté», un indice qui permet chaque année à l’Insee de déterminer le nombre de Français les plus modestes.
Comment le calcule-t-on?
Les modalités de calcul ont été conjointement définies par l’Insee, Eurostat et les pays membres de l’Union européenne. Elles se basent sur le revenu médian des ménages. «L’ensemble des revenus des ménages est rapporté aux unités de consommation dans chaque ménage», détaille Magda Tomasin, chef de la division Revenus et patrimoine à l’Insee. «Après ce premier calcul, chaque personne va avoir le même niveau de vie dans le ménage.»
Toutes les unités ne sont pas équivalentes: un adulte vaut 1 unité. Mais un couple vaut 1,5 unité car les statisticiens partent du principe que deux personnes qui vivent ensemble n’ont besoin que d’un réfrigérateur ou d’une cuisine. Jusqu’à 14 ans, un enfant vaut 0,3 unité; après 14 ans, il représente 0,5 unité.
«Ensuite, on prend toutes les personnes en France et on calcule le revenu médian, c’est-à-dire la médiane en-dessus et en-dessous de laquelle se situent 50% des revenus», poursuit Magda Tomasin. Le seuil de pauvreté correspond à 60% du revenu médian. Par exemple, si après calcul on trouve un revenu médian de 2.000 euros, le seuil de pauvreté s’établira à 60% de 2.000 euros, soit 1.200 euros.
Le seuil de pauvreté n’est pas un salaire!
Attention à ne pas confondre le seuil de pauvreté avec le salaire. Dans l’étude de l’Insee portant sur l’année 2009, le seuil s’établit à 954 euros. Cette somme est obtenue via le calcul expliqué ci-dessus, mais les revenus pris en compte ne sont pas les salaires. Les statisticiens travaillent sur les revenus des ménages auxquels on a retranché les impôts et les prestations sociales (impôts sur le revenu, taxe d’habitation, CSG, prime pour l’emploi, etc). A noter que ce seuil compte pour une personne seule. Il est recalculé chaque année.
APL

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