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mercredi 28 septembre 2011

Biovallée : que se passerait il en cas d' accident nucléaire...


Nucléaire : que se passerait-il dans la vallée en cas d'accident majeur?
L'accident de Marcoule, qui a fait un mort et 4 blessés dont un grave, vient nous rappeler que les accidents sur des installations nucléaires ne restent pas toujours de l'ordre du théorique. Abordant cette question lors du dialogue républicain du 12 septembre dernier à Crest, j'ai été sidéré par les ricanements d'une partie de l'assemblée, qui témoignent bien du déni concernant le nucléaire en France. Or, comme a bien dû le reconnaître Hervé Mariton lui-même : "L'accident peut avoir lieu". Six mois après la catastrophe de Fukushima, qui n'est toujours pas terminée, j'ai donc voulu en savoir plus sur la façon dont les autorités envisagent de protéger la population en cas d'accident nucléaire majeur dans notre région...
On m'indique ainsi pour commencer à la préfecture de la Drôme qu'il existe bien des Plans Particuliers d'Intervention (PPI) dans un périmètre de 10 kilomètres autour des installations nucléaires comme celle du Tricastin, mais que ceux-ci ne sont pas rendus publics aux particuliers. Les PPI sont en fait accessibles aux citoyens en version papier dans toutes les mairies du 'grand périmètre" de 10 kms, corrige-t-on à la préfecture de l'Ardèche, pour le PPI de Cruas, ce qui m'a été confirmé par une mairie. En revanche, les pharmacies auraient le droit de vendre de l'iode, toujours selon la préfecture de la Drôme... ce qui m'a été formellement démenti par ma pharmacie! Les bons d'obtention des pastilles d'iode sont en fait eux aussi limités aux 10 kms des PPI.  
Et quel plan d'urgence spécifique est prévu au-delà de ces 10 premiers kilomètres? Aucun. Absolument rien. Très rassurant quand on sait que la contamination au Japon après Fukushima s'étend à plus de 60 kilomètres et que les populations locales ont été soumises à une forte irradiation pendant plus d'une semaine sans restriction ni information. Un stock d'iode est théoriquement disponible pour une distribution élargie au reste du département de la Drôme, mais sur décision des autorités. En cas de catastrophe, je n'aurai donc qu'à aller sagement faire la queue à la mairie dans la joie et la bonne humeur pour me procurer les précieuses pastilles! 
Devant mes demandes d'informations, on m'a même rétorqué que si je me trouvais au-delà des 10 kms et que toutes ces installations nucléaires m'inquiétaient, je n'avais qu'à m'en éloigner! On reste coi devant tant d'irresponsabilité. Cette impréparation des services de l'Etat serait risible si elle n'en était pas tragique étant donné les effets dramatiques que pourraient provoquer la mauvaise gestion d'une crise nucléaire majeure. Le fait qu'aucun exercice n'ai jamais été réalisé dans notre vallée alors que nous nous trouvons à une vingtaine de kilomètres de la centrale de Cruas, une cinquantaine du site du Tricastin (soit 8 réacteurs au total), et à une trentaine de l'usine FBFC de Romans, en dit long sur le sérieux avec lequel les pouvoirs publics abordent cette question.
La gestion de l'accident de Marcoule ne peut que confirmer cette inquiétude quand on lit le témoignage indigné des élus locaux comme celui de Jean-Pierre Charre, maire d'Orsan et vice-président de la Commission Locale d'Information du Gard : "Je pense que cet accident doit servir de leçon en matière d'information et qu'il y a des choses à améliorer. Il y a un sérieux retour d'expérience à faire". Face à tant d'incompétence, au moment où nos installations nucléaires n'ont jamais été aussi vulnérables (vieillissement, sous-traitance, changements climatiques, terrorisme), chaque jour compte.
Yann Louvel
26400 Crest
(photo Nex Up: Cruas est dans un état lamentable, ici colmatage du béton qui s' effrite) 

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