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vendredi 30 septembre 2011

Eygluy-Escoulin 26400 : Stages sur les conservations lacto-fermentées...

Atelier de Lacto-Fermentation
1octobre, 8octobre et tous les samedis qui suivent…
La Lacto-Fermentation est une façon de consommer des aliments crus toute l’année ainsi que les conserver sans affecter leur valeur nutritive. Au contraire, ce procédé les bonifie en accroissant leur teneur vitaminique et enzymatique, ce qui en fait des pro biotiques naturels. Je vous propose de vous guider dans cette méthode traditionnelle millénaire 100% écologique et coût énergétique nul. Tous les samedis après-midi du mois d’Octobre le 1-8-15-22-29 à partir de 14h quartier « La Rivière » à Escoulin Participation : 10€. Contact : Valérie 06 03 84 43 31. 04 75 41 33 12.
Entraides : Donne pots de peintures entamés
Après avoir été peintre-déco à Paris pendant plusieurs années, je me retrouve avec un stock de pots de peintures de qualité, mais entamées. Ces peintures sont uniquement en couleurs, pas de blanc. Plutôt que de les amener à la déchetterie, je les donne à qui viendra le dimanche 2 Octobre à Escoulin.
Valérie Philippot ( photo : Ann.T.)
La Rivière
26400 Escoulin
Port : 06 03 84 43 31.
Tel : 04 75 41 33 12.

L' éducation , dernière des priorités du gouvernement...

Enseignants: Mobilisation du public et du privé alliés pour dénoncer les suppressions de postes et la liquidation de l’éducation…
Plus de 175.000 personnes ont défilé dans toute la France ce mardi...
La quasi-totalité des syndicats d'enseignants du public et cinq syndicats du privé ont organisé des grèves et manifestations ce mardi en France pour dénoncer les suppressions de postes.
Fait exceptionnel, les enseignants du privé ont défilé au coude à coude avec leurs collègues du public pour exiger «zéro retrait d'emploi pour la rentrée 2012». Mais la mobilisation est restée mitigée.
Une centaine de manifestations en France
Selon le ministère de l'Education nationale, 28,89% d'enseignants du premier degré étaient en grève ce mardi et le taux était de 22,33% dans le second degré. Les syndicats affichent, eux, 54% de grévistes dans le primaire et environ 50% dans le secondaire.
Une centaine de manifestations ont eu lieu dans tout le pays avec parfois le renfort de parents d'élèves et de dirigeants de la gauche française. Plus de 120.000 enseignants ont manifesté en province dans 72 départements et 55.000 à Paris, soit 175.000 au total, selon la FSU, syndicat majoritaire dans le public.
«Ce mouvement n'a rien d'historique»
Le ministre de l'Education, Luc Chatel, a contesté l'ampleur des grèves et manifestations. «Ce mouvement n'a rien d'historique. Trois enseignants sur quatre aujourd'hui travaillent», a-t-il déclaré lors des questions d'actualité à l'Assemblée nationale.
Le gouvernement campe fanatiquement sur ses positions, estimant qu'on peut «relever le défi de la réussite de chacun» même avec moins d'enseignants, une politique imposée par la Révision générale des politiques publiques (RGPP). Après 50.000 suppressions de postes entre 2007 et 2010, le gouvernement en a programmé 16.000 pour cette rentrée et 14.000 en 2012, soit 80.000 sur le quinquennat.
Sarkozy veut caresser l’industrie…
L'enseignement privé sous contrat est également affecté, avec plus de 1.500 suppressions de postes cette année et 1.350 en 2012. Depuis 2008, 5.000 postes ont été supprimés dans ce secteur alors que les effectifs d'élèves ne cessent d'y croître. En Bretagne, région à forte tradition catholique, les responsables de l'enseignement privé ont annoncé une mobilisation sans précédent avec plus de 30% de grévistes.
Nicolas Sarkozy a irrité nombre d'enseignants ce mardi matin, en expliquant que son devoir était de penser d'abord aux salariés de l'industrie, dont les emplois sont exposés à la concurrence internationale, plutôt qu'aux fonctionnaires, protégés par leur statut. Venue soutenir les professeurs parisiens, Martine Aubry candidate à la primaire socialiste, a estimé que le chef de l'Etat n'avait «rien compris» à la France en cherchant à opposer une nouvelle fois les Français les uns aux autres.
Grève des enseignants: «Il y a une déshumanisation de l'école»
La seule solution valable, pour les professeurs, est l'instauration d'un dialogue avec les politiques...
Le cortège est long et dense, mais les troupes marchent presque résignées. «Je ne me fais aucune illusion», lance Guillaume, professeur de mathématiques au lycée Louise-Michel (93). Comme beaucoup ce mardi, cet enseignant est venu accompagné de quelques collègues. Par petits groupes de trois ou quatre, ils discutent, avancent sur le boulevard Saint-Michel, situé à proximité de La Sorbonne, d’Assas et du lycée Henri IV: «On est nombreux, ça fait du bien au moral mais pour l’instant le rapport de forces n’est pas suffisant.»
«Nicolas Sarkozy n’a vraiment rien compris»
Certains ont même déjà entendu les déclarations de Nicolas Sarkozy lors de sa visite de ce mardi matin à l’usine de carburant vert de Venette (Compiègne). «Notre mouvement ne peut pas faire de mal mais quand j’ai écouté les informations à 13h, je me suis dit qu’il n’avait vraiment rien compris», se désole une jeune enseignante d’un lycée de ZEP à Sarcelles.
Un avis partagé par Patrick Gonthier, secrétaire général de l’Unsa (fédération des métiers de l’éducation): «Si le gouvernement pratiquait le dialogue social, les tensions seraient moins fortes mais là, sans discussion, il est difficile de croire que cette action puisse aboutir.»
Ce n’est pourtant pas faute d’avoir de nombreuses revendications. A commencer par les suppressions de postes. «C’est intolérable que les classes de primaires soient surchargées», tempête Philippe Hivernet, enseignant au lycée Blaise-Pascal (77). Pour ce professeur d’éducation physique et sportive qui exerce depuis presque 38 ans, la pilule passe mal: «Le système éducatif est en train d’être détruit et ce sont les élèves en difficulté qui sont les premiers à en pâtir.» Une opinion partagée par tous ses confrères. «Les classes de primaires avec 32 ou 33 élèves ne permettent pas de travailler dans de bonnes conditions. Il y a une déshumanisation de l’école», s’indigne Giselle Skriabil, institutrice remplaçante dans le département de la Seine-et-Marne.
«Le problème, c’est que l’enseignement n’est pas un service. On doit être rentable alors que l’apprentissage des enfants ça ne se comptabilise pas», déplore Annie Gérard, aujourd’hui retraitée mais qui a enseigné pendant 38 ans en maternelle et au CP.
La seule solution: le dialogue
S’ils n’y croient pas, alors pourquoi se sont-ils tous réunis? «On espère que ça va marquer le coup avant la présidentielle, que ça va devenir l’un des sujets principaux pour les élections», souhaite Annie Gérard, aujourd’hui grand-mère de deux petites filles. D’autres y voient le début d’un long bras de fer: «Il ne faut pas se limiter à une journée de mobilisation. Pour les retraites, on a bloqué des raffineries, ça a mis la pression», s’enflamme Hugo, un étudiant âgé de 26 ans. Et d’ajouter: «Moi je fais partie du mouvement des “indignés”, je crois qu’il ne faut pas attendre les initiatives des syndicats, tout le monde doit se mobiliser et dans chaque secteur.» Une opinion partagée par Alain Bonhomme, père d’une élève de première du lycée Racine (Paris VIIIe): «Protester c’est bien, mais lutter, c’est vachement mieux!»
Alors que se profilent la présidentielle en mai prochain et un possible changement à la tête de l’Etat, l’espoir pourrait être de mise. Et pourtant, là encore, l’enthousiasme n’est pas non plus au rendez-vous. Pour Hugo: «Au PS, ils ont un vernis différent mais en gros ils ne changeront rien». «On a toujours de l’espoir, ils en parlent dans leurs discours, on verra bien», ajoute Annie Gérard, venue accompagner plusieurs jeunes enseignantes.
Pour les manifestants, l’école peut être sauvée par le dialogue entre politiques et enseignants. «Les réformes doivent être faites avec nous. Nous sommes tous les jours sur le terrain, nous savons ce qui marche et généralement, quand nous appliquons nos solutions, elles fonctionnent», affirme un professeur du lycée Paul Valéry (Paris XIIe), qui enseigne les mathématiques depuis 21 ans. Et de conclure: «Nous ne pouvons plus être ceux qui subissent les réformes.»
APL

Bien dormir ...à vie

Les neurotoxiques, cocktail ravageur pour le cerveau
Alzheimer, Parkinson, autisme... Pourquoi ces maladies explosent ?
«Les maladies du cerveau ont pris l'ampleur d'un véritable raz-de-marée. » Les premiers mots de l'enquête Menace sur nos neurones donnent le ton. S'appuyant sur des études scientifiques, Marie Grosman et Roger Lenglet font le point sur ces neurotoxiques qui ravagent nos cerveaux. Un cocktail funeste dont les conséquences se nomment Alzheimer, Parkinson, sclérose en plaques, autisme, etc. En partie expliqué par les progrès du diagnostic, l'essor de l'épidémie neurologique a, selon nombre de scientifiques, des causes environnementales trop souvent négligées. Notamment dans les plans nationaux contre l'Alzheimer ou l'autisme, dont le deuxième congrès national se tient samedi.
Réduire les expositions chimiques
« Lorsque le cerveau est en développement, les atteintes peuvent créer des lésions irréversibles menant à des maladies neurologiques », souligne Marie Grosman. Les conséquences peuvent être à court terme l'autisme et à long terme l'Alzheimer. Exemples d'« accusés » : le mercure, l'aluminium, les pesticides, les polluants liés au trafic routier, la fumée de tabac, le plomb, le fluor, les PCB… Des agresseurs omniprésents, de l'eau à nos armoires à pharmacie. A la lecture des études citées, pourquoi a-t-on alors tant de mal à admettre le lien entre les neurotoxiques et les maladies neurologiques ? Selon Marie Grosman, « ces nombreuses publications scientifiques sont ignorées des autorités qui se polarisent sur la recherche génétique et vont jusqu'à nier l'alarmante progression de l'autisme ». Une seule solution : « Mettre en place une prévention pour réduire les expositions de la population aux produits neurotoxiques » et les remplacer par d'autres. Mais des considérations moins louables interviennent, selon Marie Grosman, qui assume son parti pris. A savoir « le poids des industries pharmaceutiques et leur lobbying, la peur d'un nouveau scandale sanitaire, donc des procès… »
lucie soullier
Alzheimer favorisé par des médicaments
La bombe est lâchée. Et c'est le magazine Sciences et Avenir qui la dévoile dans son numéro d'octobre, disponible aujourd'hui en kiosque. Selon une étude épidémiologique du Pr Bernard Bégaud sur les anxiolytiques et les somnifères, à paraître avant la fin de l'année, prendre ces traitements de façon chronique favorise le risque d'entrée dans la maladie d'Alzheimer. De 16000à 31000 cas supplémentaires chaque année sont attribuables à l'effet des benzodiazépines (BZD), selon les premiers résultats de son étude conduite sur vingt ans chez près de 4 000 personnes de 65 ans et plus. Soit, en moyenne, «une majoration du risque de 50%». Des chiffres plus qu'inquiétants lorsque l'on connaît le penchant des Français pour ces médicaments. Parmi eux, des noms célèbres: Valium, Témesta, Xanax, Lexomil, Stilnox, Mogadon, Myolastan, Nordaz, Tranxène, Seresta et Imovane. Pour le Pr Bégaud, les autorités sanitaires «devraient sérieusement s'inquiéter».
APL

Lutte contre les vignes transgéniques...


Un procès de faucheurs volontaires ne ressemble à aucun autre
Les 60 faucheurs volontaires jugés depuis hier en correctionnelle à la cour d’assises de Colmar. (Photo Thierry Gachon)
Les 60 faucheurs volontaires des vignes transgéniques de l’Inra sont jugés depuis hier et jusqu’à vendredi à Colmar.
Un procès de faucheurs volontaires ne ressemble à aucun autre. Déjà parce que les prévenus sont heureux et « fiers » d’être là. Une d’entre eux a même confié sa déception de n’avoir jamais, jusqu’alors, comparu malgré sa participation à diverses opérations de fauchages. « J’étais pourtant comparante volontaire. Ils ne m’ont pas appelée peut-être parce que je suis une femme… »
Le procès des 60 faucheurs volontaires qui avaient arraché 70 pieds de vigne transgéniques à l’Inra de Colmar le 15 août 2010 a donc débuté hier à la cour d’assises pour se terminer vendredi. La première journée a entièrement été consacrée à l’audition des prévenus auxquels la présidente, Martine Al-Kanje, a donné la parole ; elle en a d’ailleurs été remerciée par un des militants. Il faut dire que si ceux-ci étaient heureux d’être là, c’est notamment pour pouvoir s’exprimer. Et on le comprend, puisque beaucoup ont expliqué que faucher leur faisait « mal au cœur », mais que c’était le seul moyen qu’ils avaient trouvé pour imposer le débat sur les OGM.
On a donc vu défiler ces militants, venus des quatre coins de France, âgés de 20 à 76 ans, aux métiers les plus divers : agriculteurs bien sûr, mais aussi enseignants, médecin, infirmière, gérant de pressing, chef d’entreprise dans le bâtiment, journaliste, bûcheron ou sans profession. « Je travaille à mon autonomie. Ce n’est pas une profession salariée », a indiqué la cadette de la bande.
On a aussi passé la journée à entendre les motivations des uns et des autres, personnelles ou générales. Beaucoup se sont lancés dans une diatribe globale contre les OGM. Il a été question de Monsanto, bien évidemment, mais aussi de la misère des paysans indiens, du suicide quotidien des paysans bretons, de Fukushima, de la famine dans le monde, de l’amiante, des veaux aux hormones… Face aux tentatives de recadrage de la présidente Martine Al-Kanje, ils répondent tous que « tout est lié ».
À plusieurs reprises, la magistrate suggère qu’il existe des voies légales pour exprimer son opposition. Les prévenus rétorquent avoir essayé, sans succès. « On avait interrompu une opération sur du soja transgénique parce que le ministre nous avait promis de nous recevoir. On ne l’a jamais vu. On se fait bananer et on en a ras la casquette ! ». Et d’appeler à « un référendum populaire » sur le sujet. Quand la présidente souligne « la violence » de l’arrachage, les prévenus indiquent que la violence des OGM est plus grande encore.
Nombreux ont parlé de « devoir », de « r esponsabilité morale », de « désobéissance civique », de « résistance ». « Je préfère être jugé par vous que par mes enfants ou ma conscience », a affirmé un faucheur.
Est revenu très souvent également le déni de démocratie. « 80 % de la population est contre les OGM et une structure publique entreprend des recherches dans ce sens, avec nos derniers. C’est incompréhensible ! ». Et d’inviter l’institut à travailler pour l’agriculture vivrière.
D’autres ont affirmé que le but réel de l’Inra n’était pas la lutte contre le court-noué, mais de contribuer à faire passer en force dans les esprits l’acceptation des OGM. « Cet essai est intervenu à un moment où les OGM étaient très critiqués. Et cette vigne dit, par son existence, qu’on peut faire un essai OGM en plein champ. L’Inra a essayé de faire passer l’idée en organisant un simulacre de concertation ».
À plusieurs reprises, M e Ledoux, représentant l’Inra, a mis en cause les prévenus sur leurs compétences scientifiques : « C’est un feu d’artifice d’approximations ! ». À cette attaque, les prévenus ont répondu sur le terrain de la citoyenneté et de la faillibilité de la science. « Même si je ne suis pas un scientifique, j’ai le droit d’avoir une position en tant que citoyen », a dit l’un ; « J’ai eu mon bac et pourtant, aujourd’hui, la science évoluant, on sait que la moitié de mon sujet était fausse », a déclaré un professeur de biochimie.
Enfin, plusieurs agriculteurs bio ont confié leur désappointement : « Je travaille dans la zone du Comté et l’Inao nous impose une charte où les OGM sont strictement interdits. Parallèlement l’ancien ministère Barnier nous a dit que la France avait opté pour la transgénie. Cette contradiction est incompréhensible ! ».
Jeudi, le tribunal entendra les témoins des deux parties.
le 29/09/2011 à 05:00 par Annick Woehl

jeudi 29 septembre 2011

La Grèce...pour sortir des conformismes de la pensée...


Ce que vous n’apprendrez jamais au Festival Est Ouest de Die…
La Grèce… et pourquoi pas l’Ethiopie ou la Somalie ?
Pour défendre l’aide à la Grèce, les arguments sont parfois cyniques, comme savent l’être (souvent) les économistes : c’est notre intérêt disent-ils, car sinon ce sera notre tour… Vision mesquine estiment certains hommes politiques, tel Jacques Delors qui dénonce dans les réticences à s’engager des ministres européens des Finances « un coup terrible à tous ceux qui s’attachent à avoir une vision d’une Europe en paix et d’une Europe prospère » (propos rapportés par Libération, 19/09/2011). Mais qu’on préfère ces accents lyriques, ou la version plus moderniste de tous ceux qui mettent en avant la solidarité européenne, ou qu’on s’en tienne à la notion d’intérêts bien compris, il s’agit toujours d’intérêts ou d’idéaux contenus dans les frontières réduites de l’Europe. Dans le même temps, le fait qu’on peine à rassembler les milliards qui seraient nécessaires pour lutter efficacement contre la famine qui sévit actuellement dans la Corne de l’Afrique ne suscite semble-t-il pas grandes réactions.
Pourtant, ceux qui sont friands de petits calculs devraient s’intéresser à l’effet potentiellement régressif de l’aide aux plus pauvres que soi que pointe dans son dernier livre « The Haves and the Have-not » (Basic Books, 2011), Branko Milanovic, économiste à la Banque Mondiale.  Il  rappelle d’abord que les inégalités entre pays sont telles que dans les cas les plus extrêmes, les habitants les plus pauvres des pays les plus riches sont plus riches que les plus riches des pays les plus pauvres.  Puis il souligne que c’est seulement dans ce cas de figure que  les aides ou transferts d’un pays à l’autre ne peuvent avoir une dimension régressive, en ce sens qu’aucun individu pauvre du pays riche donateur  se trouve mis à contribution pour un habitant d’un pays pauvre de fait plus riche que lui. Ce serait le cas si nous aidions les pays de la Corne de l’Afrique, puisqu’en 2010, le PIB PPA par tête était de 350 dollars en Ethiopie, d’environ 600 en Somalie. Ce n’est pas le cas si nous aidons la Grèce, dont le PIB PPA par tête était (encore) de 27 301 dollars en 2010, car l’écart de richesse moyen avec notre pays (en 2010 : 41018)  est bien plus modéré. A cet écart relativement modéré entre les niveaux de richesse moyen s’ajoute le fait qu’il y a en Grèce un niveau élevé d’inégalités (c’est un des pays les plus inégalitaires de la zone euro), et donc des Grecs bien plus riches que les Français les plus pauvres.
On peut certes juger que ce risque de transfert régressif pèse peu par rapport à nos intérêts immédiats, mais ce jugement me semble valoir à court terme seulement, même si c’est peut-être plus spéculatif… Car si on allonge un peu l’horizon, nous sommes tous, pays les plus riches et pays les plus pauvres, dans le même bateau, tant sur le plan économique qu’écologique. Nous savons pertinemment que nous avons tout intérêt à ce que les pays pauvres deviennent nos clients, même si nous savons aussi que le développement économique de certains pays jadis pauvres a des conséquences directes sur notre environnement commun. Certes, les inégalités mondiales sont moins visibles que les inégalités nationales, et à ce titre, les politiques ne les mettent guère en avant.  Mais le monde devient plus intégré et notre richesse ne peut plus être ignorée des habitants des pays les plus pauvres. Comment n’apparaîtrait-elle pas alors dans tout son arbitraire ?
Dans son ouvrage, Branko Milanovic souligne qu’une part importante de votre revenu (environ 60%) dépend du pays où vous avez la chance ou la malchance de naître ; si on y ajoute les 20% qui s’expliquent par votre origine sociale, il est clair que la place laissée à des facteurs de type mérite personnel est singulièrement faible (au plus 20%), par rapport à cette « prime » dont vous êtes doté à la naissance (ce qu’il appelle la « birth premium »). La solution la plus sûre pour s’élever dans l’échelle des revenus est alors de migrer d’un pays pauvre vers un pays riche : B.Milanovic cite les résultats impressionnants d’une enquête de la Banque Mondiale demandant à un échantillon de citoyens de pays pauvres s’ils seraient prêts à émigrer si cela était possible légalement ; c’est la moitié ou davantage qui répond positivement dans des pays comme le Bangladesh ou la Roumanie…  Rien d’étonnant donc, note-t-il, si les pays riches construisent des murs ou des textes pour essayer de se protéger des migrants venus des pays pauvres !
L’Europe peut-elle être autre chose qu’une forteresse assiégée ? Si le cas de la Grèce remet la question de la solidarité entre les peuples au goût du jour, tant mieux, mais pourquoi la contenir dans le cercle fermé des pays les plus riches ? N’est-ce pas suicidaire pour nos grands principes d’accepter qu’ils soient bafoués hors de nos frontières : ce sont là des interrogations davantage de nature éthique que nous reprendrons dans un prochain post encore plus spéculatif ! 
Marie Duru-Bellat
Marie Duru-Bellat, sociologue spécialiste des questions d’éducation, est professeur à Sciences-Po (Paris) et chercheur à l’Observatoire Sociologique du Changement.
Elle travaille sur les politiques éducatives et les inégalités sociales et sexuées dans le système scolaire, en France et en Europe. Elle s’intéresse actuellement à la perception et la légitimation des inégalités, en France et à l’échelle du monde.
Parmi ses derniers ouvrages, on compte : Les inégalités sociales à l’école. Genèse et mythes, PUF, 2002 ; L’école des filles, L’Harmattan, 2004 ; L’inflation scolaire. Les désillusions de la méritocratie, Seuil, 2006 ; Le mérite contre la justice, Les Presses de Sciences Po, 2009 ; Les sociétés et leur école. Emprise du diplôme et cohésion sociale, Paris, Seuil, 2010 (avec François Dubet et Antoine Vérétout).


DIE 26150 : Pimaires citoyennes ce dimanche 09 octobre.


Des primaires pour redonner des couleurs à la politique
On le sait depuis trente ans: les églises, les partis, les syndicats et toutes les institutions qui façonnaient la société et structuraient le vivre ensemble ne cessent de perdre en légitimité et en représentativité. On le sait, mais on ne fait rien pour contrer cette érosion et chercher des idées nouvelles pour redonner à la politique le bien-fondé qui lui fait désormais défaut.
Ce vide institutionnel a pour effet de stimuler le populisme, que l’on peut voir comme une tentative désespérée de renouer avec le peuple le contact qui était auparavant assuré par ces institutions. Quand il n’y a plus d’intermédiaires entre le peuple et le pouvoir, on cherche la relation directe, immédiate, brute, avec tout ce que l’absence de médiation suppose d’excès et de dérives incontrôlées. Dans cet exercice, certains partis réussissent mieux que d’autres parce qu’ils ne sont pas emprisonnés par une histoire, des structures, une origine sociale ou une éthique qu’ils se sentent obligés de respecter.
Ce poids est particulièrement lourd pour les partis gouvernementaux de droite, UMP et Radicaux de droite, et pour les socialistes dans une large mesure. Comment faire pour retrouver une représentativité, une légitimité, et donc une relation plus étroite avec leur base populaire? Une idée pourrait consister à arrêter de choisir les élus dans un petit cénacle de notables. Actuellement, le système permet qu’une douzaine de personnes (encore moins au MODEM, chez les Radicaux ou au Front de Gauche) seulement choisissent de fait le candidat au gouvernement qui sera ensuite le représentant de ce parti aux élections. La procédure de sélection par un petit groupe, puis le choix d’un candidat par une assemblée de délégués de 100 ou 200 personnes –et donc facilement influençable par 10 membres déterminés– fait qu’ensuite un ou deux noms sont proposés à des électeurs qui n’ont plus qu’à entériner sans avoir eu vraiment à choisir.
Ce mode de faire, qui était justifié lorsque les partis étaient des organisations de masse, donne l’impression d’être opaque, peu transparent, et accrédite l’idée d’un petit clan qui choisit pour les autres. Il décrédibilise encore plus la politique et la légitimité du choix démocratique. Dans une société de plus en plus individualiste, où chacun prétend agir et choisir à sa guise, cette procédure est toujours davantage ressentie comme une dépossession, une captation de la démocratie au profit de quelques-uns.
Or les Américains, et depuis peu les socialistes français, dont on a beau penser pis que pendre, ont trouvé une solution intéressante à ce problème, celle des primaires. Aux Etats-Unis, pendant un an, tout le pays vibre, des majorettes géorgiennes aux paysans du Dakota, au rythme des primaires, qui sont un grand moment de vie démocratique. Et en France, malgré les quolibets de l’UMP et de Nicolas Sarkozy, les primaires socialistes focalisent l’attention des médias depuis des mois sur elles avant de devenir effectives auprès des électeurs, qui auront eu le temps de saisir toutes les nuances des programmes et des profils psychologiques proposés par les candidats. Et mine de rien, l’enjeu ne se réduit pas à une guerre des petites phrases car la procédure permet aux différents candidats de profiler et de se profiler sur les valeurs et les propositions de leur parti. Ce qui permet ensuite à l’électeur de se prononcer en meilleure connaissance de cause.
Rien n’interdit de pratiquer des primaires. Et tant qu’à prendre le risque d’élire le candidat à la candidature supprème, par le peuple, faisons-le alors en toute connaissance de cause, avec des candidats que l’on aura pu connaître plus à fond, parce qu’ils auront déjà eu l’occasion d’affronter une primaire avant l’élection finale.
La dé-légitimation des partis et de la politique en général est telle que l’expérience mérite d’être tentée.
Primaires citoyennes.
Tout le monde peut voter ! Voter aux primaires citoyennes ? Rien de plus simple !
Mon bureau de vote aux primaires citoyennes :
Die 1 - Salle Des Sociétés, Rue joseph Reynaud 26150 Die  
Le bureau sera ouvert les dimanches 9 et 16 octobre (en cas de second tour). Présentez vous entre 9H et 19H, muni d’une pièce d’identité et d’un euro minimum pour les frais d’organisation.
Les bureaux de votes habituels rattachés à ce bureau sont : Aix en Diois, Romeyer, Barsac, Pontaix, Marignac en Diois, Ponet-St Auban, St Julien en Quint, Molières-Glandasse, Chamaloc, Laval d’Aix, Ste Croix, Montmaur en Diois, St Andéol en Quint, Vachères en Quint et Die.
Besoin d'aide pour trouver votre bureau de vote ?
Appelez le 0825 05 2012
(0,15 cts la minute depuis un poste fixe) du lundi au samedi de 9h à 19h ainsi que les dimanches 2, 9 et 16 octobre.
Peuvent voter :
Tous les citoyens français inscrits sur les listes électorales avant le 31 décembre 2010. Et lors des primaires, il suffit de s'acquitter d'une participation au frais d'organisation de 1 € minimum et de signer l'engagement de reconnaissance dans les valeurs de la Gauche. C'est vous qui choisirez le candidat du changement en 2012 !
Mineurs ayant 18 ans au moment de la présidentielle sans avoir encore eu le droit de s'inscrire sur les listes électorales au 31 décembre 2010 (né entre le 01/03/1933 et le 21/04/1994).
Mineurs membres du PS ou du MJS ayant adhéré avant le 31 mai 2011
Citoyens étrangers membre du PS ou du MJS ayant adhéré avant le 31 mai 2011
Vous êtes pré-inscrit avant le 13 juillet 2011
Une élection transparente et démocratique Un scrutin offrant toutes les garanties
Les primaires citoyennes respectent les principes d'une élection républicaines et garantissent la sincérité du scrutin, l'anonymat du vote et un processus démocratique.
Un processus légal
Les primaires sont totalement conformes à la loi
Un processus de vote calqué sur les scrutins républicains
Le bureau de vote lui-même est très proche d'un bureau de vote traditionnel. Ainsi, l'électeur, après vérification de sa présence sur la liste électorale, prend les bulletins, va dans l'isoloir, les place sous une enveloppe opaque et se présente à l'urne (transparente).
Un dépouillement public
Vous pouvez si vous le souhaitez assister au dépouillement une fois le vote de votre bureau terminé.
La présence de représentants des candidat-e-s
A tous les niveaux des opérations électorales, des représentants nommés par les différents candidat-e-s peuvent assister aux opérations.
Des résultats transparents
Une fois le scrutin terminé, le président de bureau de vote doit transmettre les résultats par deux canaux : par un serveur téléphonique qui lui envoit un SMS de confirmation du résultat transmis et par un procès verbal papier, signé par les assesseurs avec leurs éventuelles remarques ou réclamations. Ainsi, les résultats sont accessibles en temps réels aux différentes équipes nationales des candidats, bureau de vote par bureau de vote, en plus d'une transmission papier dans les comités départementaux, signée par leurs représentants.
Une haute autorité indépendante pour examiner les problèmes éventuels.
En cas de litige, une haute autorité indépendante a été nommée, en accord avec tous les membres du comité national d'organisation des primaires. Elle examine les éventuels recours et proclame les résultats du vote.

Biovallée : vers un nouvel urbanisme...

L'écoquartier, «un équilibre entre autonomie et ouverture sur l'extérieur»
Les projets d’écoquartiers fleurissent un peu partout en France. Près de 500 collectivités ont répondu au deuxième appel à projets du ministère de l'Ecologie et du Développement durable cette année. Et c’est sans compter «les autres projets en dehors de ce circuit mais dont la démarche est cohérente», ajoute Franck Faucheux, responsable du bureau aménagement opérationnel durable au ministère.
Bayonne, qui accueille mercredi et jeudi le forum des quartiers durables, a prévu de livrer entre 2012 et 2013 son premier écoquartier, le Séqué, à cinq kilomètres au nord de la ville. «Au départ, c’est une opportunité foncière, raconte Martine Bisauta, adjointe au maire en charge du Développement durable. L’idée a été de monter un projet de quartier performant, à des coûts maîtrisés pour les habitants. Nous allons commercialiser des biens à 3.000 euros le m2 maximum, alors que le marché se situe à 3.500-4.000 euros.» La performance des bâtiments devra atteindre une consommation inférieure à 50 kWh/m2/an, tandis que les eaux pluviales seront récupérées, et les déchets valorisés.
Gennevilliers, dans les Hauts-de-Seine, vient de son côté de donner le coup d’envoi du plus grand projet d’écoquartier en Ile-de-France. Sur neuf hectares, il devrait accueillir 4.000 habitants d’ici à 2017. Toujours dans un souci de maîtrise du foncier et de mixité, le maire, Jacques Bourgoin (PCF), a tenu à y imposer 50% de logements sociaux.
BedZED à Londres, «l’exemple à ne pas suivre»
«Il n’y a pas de modèle absolu d’écoquartier, insiste Grace Yepez, architecte pour le centre de ressources technologiques Nobatek. Les projets à Lyon, Grenoble, Narbonne, Bayonne sont assez différents.  Mais il y a quand même des règles à respecter, comme être innovant, considérer l’habitant comme pierre angulaire du projet. On cite souvent le quartier BedZED à Londres comme référence, mais de mon point de vue, c’est le modèle de quartier très performant mais pas assez humain, à ne pas suivre.»
Martine Bisauta abonde dans ce sens: «La technologie ne fera pas tout. Les habitants doivent s’approprier l’endroit où ils vont vivre. C’est par leur comportement que l’on fera baisser les consommations. C’est pourquoi la concertation avec la population est primordiale. Sur le quartier du Séqué, un cabinet d’études va les accompagner durant deux ans pour les aider à finir d’aménager le quartier comme ils le souhaitent.» A  Genevilliers, le maire souhaite que les innovations menées au sein de  l’écoquartier «profitent à l’ensemble de la ville».
«Il faut trouver l’équilibre entre des quartiers autonomes énergétiquement, fonctionnant en circuit fermé, mais solidaires et ouverts sur l’extérieur, résume Grace Yepez. C’est cela la ville de demain. Sinon, le danger est de créer des îlots très performants réservés à une population aisée, et repliés sur eux-mêmes.»
«L'écoquartier doit avoir un impact sur toute la ville»
Bayonne : Aujourd'hui Franck Faucheux, le responsable du bureau Aménagement opérationnel durable au ministère de l'Environnement, et son adjoint Bruno Bessis, décryptent cette nouvelle forme d'urbanisme...
On entend beaucoup parler d’écoquartier en France depuis quelques années. Mais que renferme exactement cette notion?
Franck Faucheux. Le terme écoquartier s’est imposé lors du Grenelle de l’Environnement. C’est une opération d’aménagement qui doit remplir des objectifs environnementaux bien entendu, mais aussi économiques et sociétaux: un écoquartier coupé du reste du monde, et dans lequel personne ne se parle, ne serait pas un écoquartier. Il doit aussi proposer des logements financièrement accessibles, être bien desservi par les transports pour offrir aux habitants un choix entre plusieurs modes de déplacement. La technologie, il en faut, mais elle doit être adaptée à l’échelle du quartier: on n’installera pas une collecte de déchets par pneumatique dans un environnement urbain peu dense. A l’inverse, un réseau de chaleur trouvera sa place dans un projet de plusieurs milliers de logements.
Bruno Bessis. Un écoquartier, ce n’est pas un objet fini. A aucun moment on ne dit qu’un écoquartier doit ressembler à telle ou telle chose. Il doit avant tout répondre à un certain nombre de valeurs.
Ce n’est donc pas l’unique réponse à la ville durable?
FF. Non, c’est un lien vers la ville durable. Pour certaines collectivités, c’est l’occasion de créer un aménagement réclamé par les habitants, à l’échelle de la ville entière, de repenser les modes de déplacement. S’il n’a aucun impact sur la ville, il a raté quelque chose.
A ce jour existe-il un écoquartier achevé, et qui fasse référence, en France?
BB. Le plus abouti est celui de la ZAC de Bonne à Grenoble. L’aspect sociétal est pleinement pris en compte puisqu’il compte 40% de logements sociaux. Avec ce projet, la ville de Grenoble a donné un standard à suivre pour les autres grandes villes.
Les collectivités ont-elles bien pris conscience des enjeux de développement durable dans leurs projets?
BB. Pour le premier appel à projets écoquartier nous avons reçu 160 candidatures. A l’issue du deuxième, lancé cette année, nous arrivons à près de 500. Cela montre donc que les collectivités se posent les bonnes questions. Mais ce n’est pas pour autant que les 36.000 communes françaises ont adopté la démarche du développement durable.
Les projets d’écoquartiers sont essentiellement des quartiers flambants neuf. Or, on sait bien que l’enjeu énergétique des bâtiments repose essentiellement sur la rénovation de l’existant. Est-ce suffisamment pris en compte?
FF. Il y a des dossiers de réhabilitation très intéressants. Mais c’est évidemment plus compliqué que de la création, non pas pour des questions techniques, mais de procédures administratives et de montages financiers. C’est rare de tomber sur des copropriétaires qui vont manifester ensemble, au même moment, un même besoin de rénovation énergétique. Il faut souligner au passage l’incompétence des syndics de copropriété, qui par exemple freinent  des quatre fers sur les diagnostics énergétiques. C’est regrettable car eux auraient les moyens de mettre en place des centrales d’achat pour rénover des immeubles entiers. Le parc privé est en train de se paupériser, alors que celui du logement social a pris les devants il y a déjà dix ans.
Le forum des quartiers durables a lieu les 28 et 29 septembre à Bayonne
Ecologie au Quotidien suit plusieurs projets d’ écoquartiers en Drôme : Ecoravie à Dieulefit, La Belle Verte à Saillans, Habiterre à Die, Les Toits de la Gare à Recoubeau, Art’erre et ses maisons en éconstruction mais aussi des projets municipaux comme à Aubenasson, Chanqueyrasse à Die…Et les fait visiter pendant ses rencontres annuelles.  
DIE, Rhône-Alpes, France
Le Chastel 26150 DIE
Tel : 04 75 21 00 56       

La fin du Pétrole ....

Shell : il faut quatre Arabie saoudite en plus d’ici dix ans !
J'ai d'abord cru qu'il y avait une énorme coquille dans cet article du Financial Times du 21 septembre. Mais non. Son auteur, Ed Crooks, chef du service industrie aux Etats-Unis, m'a fait part de son propre effarement. Pas d'erreur, son papier contient bien une très grosse bombe, sans doute à fragmentation.
Le PDG de Shell, Peter Voser, déclare :
« La production des champs existants décline de 5 % par an à mesure que les réserves s'épuisent, si bien qu'il faudrait que le monde ajoute l'équivalent de quatre Arabie saoudite (sic) ou de dix mers du Nord dans les dix prochaines années rien que pour maintenir l'offre à son niveau actuel, avant même un quelconque accroissement de la demande. »
Quatre Arabie saoudite ? En dix ans ? 40 millions de barils par jour (Mb/j) à mettre en production, soit presque la moitié de la production mondiale actuelle... !?
Bien entendu, Shell ne fournit pas la moindre précision pour étayer cette surenchère... cataclysmique. Peter Voser se contente de rappeler qu'il faut « entre six et huit ans » pour développer tout nouveau projet pétrolier ou gazier important. Tout ça afin de poser que « nous allons vers une grande volatilité inévitable (...) des prix de l'énergie en général. » Peter, tu donnes l'heure.
Et M. Voser d'enfoncer le clou : « Nous allons très probablement voir apparaître des difficultés dans l'équilibre offre-demande, et donc une hausse des prix de l'énergie sur le long terme. Je crois qu'il faut nous y faire. »  Là, las, le clou n'est qu'à moitié enfoncé : le patron de Shell ne donne certainement pas la pleine mesure de ce que risque d'imposer le besoin de remplacer... quatre Arabie saoudite en dix ans !
(Photo : Peter Voser, PDG de Shell [DR])
En novembre 2010, l'Agence internationale de l'énergie (AIE) évoquait discrètement la nécessité de développer l'équivalent de la production de "seulement" deux Arabie saoudite avant 2020, juste pour compenser le déclin des champs existants. Déjà un défi fantastique, sans doute chimérique d'après de nombreux spécialistes (géologues, ingénieurs, militaires, financiers, etc.)
Voilà maintenant que Shell double la charge : presque la moitié des capacités de production mondiales à remplacer... en dix ans ! (Bon OK, je me calme avec la ponctuation.)
N'empêche : par quel tour de force inouï l'industrie serait-elle capable de compenser en si peu de temps le déclin apparemment plus rapide encore qu'annoncé de bon nombre des régions pétrolifères les plus anciennes et les plus généreuses, et cela avec du pétrole difficile d'accès et lent à produire (en eau très profonde au large du Brésil, avec les schistes fracturées aux Etats-Unis et les sables bitumineux canadiens, peut-être demain en Arctique, ou même avec les agrocarburants et la transformation de gaz naturel en carburant liquide) ?
Les propos tenus par le PDG de la Shell prouvent assez son propre manque d'optimisme...
* Le pourcentage de déclin annuel de la production mondiale existante mis en avant par Shell est bien plus lourd que les 2 % habituellement mentionnés. Mais 5 %, ce n'est pas un rythme invraisemblable : la production de brut européenne (essentiellement la mer du Nord) chute en moyenne de 6 % par an depuis dix ans.
* Avec un déclin de 5 % par an sur 10 ans, on arrive à un manque en 2021 de 33 ou 36 Mb/j, selon qu'on retient la production actuelle de brut, 82 Mb/j, ou la capacité maximale théorique "tous liquides" (pétroles + agrocarburants), 90 Mb/j. Cela fait bien grosso modo dix mers du Nord et un peu moins de quatre Arabie saoudite.
Le discours des compagnies pétrolières occidentales devient vraiment étrange et inquiétant. A croire qu'après avoir feint pendant des années d'ignorer le sérieux du problème posé par le pic pétrolier, plusieurs majors jouent maintenant à qui sera la plus alarmiste.
Pourquoi un tel revirement ?
Les grandes compagnies occidentales sont désormais en manque chronique de réserves fraîches de pétrole. Y compris les firmes américaines, puisque la production des Etats-Unis, ancien premier exportateur et aujourd'hui premier importateur mondial, décroît depuis plus de quarante ans.
Les puissances coloniales ont projeté très loin leurs forces pour accéder à leur fix de brut : d'abord les Britanniques en Perse et en Irak, puis les Américains en Amérique Latine et en Arabie saoudite, la France, enfin, en Afrique de l'Ouest et du Nord.
Mais depuis une ou deux décennies, ça coince de plus en plus. Même le n°1 américain, Exxon, n'est parvenu à remplacer que 95 % du pétrole qu'il a pompé un peu partout dans le monde au cours des dix dernières années.  
Alors la com' change, de conserve avec la stratégie.
À quelle vitesse la production pétrolière actuelle décroît-elle ?
Or donc, le pdg de Shell annonce qu'il faudrait trouver d'ici dix ans l'équivalent de quatre nouvelles Arabies Saoudites, rien que pour maintenir la production mondiale à son niveau actuel. Il paraît aujourd'hui très (très) peu vraisemblable que l'industrie soit capable d'accomplir un tel "exploit", ne serait-ce qu'à cause de la (beaucoup) trop faible importance des nouveaux projets d'extraction annoncés jusqu'ici.
Mais le pronostic de déclin de la production aujourd'hui existante mis en avant par Shell est-il lui-même vraisemblable ? Oui ! A y regarder de près, on s'aperçoit même du grand niveau de concordance des scénarios disponibles, qu'ils soient ou non issus de l'industrie.
Shell se fonde sur l'hypothèse d'un taux de déclin de la production pétrolière existante de 5 % par an en moyenne à l'échelle mondiale sur les dix prochaines années ― ce qui donne en effet quasiment quatre fois la production de l'Arabie Saoudite, soit... presque la moitié de la production mondiale actuelle à remplacer.
Si l'on en croit l'ambassadeur saoudien auprès de l'Opep, le taux de déclin mondial des champs existants est encore plus élevé que ce qu'affirme Shell : de « 6 à 8 % par an ». Le déclin moyen des champs d'Arabie Saoudite se limiterait à 4 %, d'après Majid Al Moneef, cité dans un câble diplomatique américain révélé par Wikileaks déjà évoqué ici.
Sadad Al Husseini, ex-n°2 de la compagnie pétrolière nationale saoudienne, m'a indiqué :
« Les taux de déclin peuvent être inversés grâce à des investissements supplémentaires, à condition que le réservoir contienne encore des réserves suffisantes. En général, une fois que les réservoirs [i. e. les champs exploités] ont épuisé 50 à 60 % de leurs réserves prouvées, il est difficile de maintenir les taux de production, et le déclin irréversible devient une réalité. »
Exploité depuis pile soixante ans, le champ saoudien de Ghawar, de loin le plus grand de la planète, a officiellement épuisé la moitié de ses réserves. Ghawar continue à fournir plus de la moitié de la production saoudienne, soit à lui seul 6 % des extractions mondiales. 
Pendant combien de temps encore ? Pour mémoire, au Mexique, le champ géant de Cantarell, l'un des rares au monde à supporter presque la comparaison avec Ghawar, voit désormais ses extractions chuter de... 14 % par an.  
Le pdg d'ExxonMobil a récemment déclaré que le taux habituel de déclin des projets pétroliers et gaziers est de « 5 à 6 % par an ». Le Wall Street Journal précise que cette situation force Exxon « à investir des capitaux considérables rien que pour maintenir à niveau sa production. Les analystes comparent ça à une course sur un tapis roulant. » 
Mais le patron d'Exxon, Rex Tillerson, tempère aussitôt : grâce à la stabilité des extractions des projets industriels les plus récents de sa compagnie, notamment son complexe géant de sables bitumineux au Canada, Exxon s'attend « à connaître un taux de déclin moitié moins important que (son) taux historique ».
(Photo : Rex Tillerson, pdg d'Exxon [Bloomberg])
Traduction : la production existante d'Exxon devrait connaître un déclin compris entre 2,5 et 3 % par an dans les prochaines années. Pas vraiment une bonne nouvelle, même si la compagnie occidentale n°1 prévoit une croissance de sa production totale (nouveaux projets compris) de 2 à 3 % par an jusqu'en 2014, notamment grâce au développement rapide de la fracturation hydraulique aux Etats-Unis. D'ici à la fin de la décennie, Exxon espère également commencer à pouvoir compter sur le développement des premiers champs de l'océan Arctique russe.
Il faudra que tout ça se mette en place très vite : un déclin de 2,5 à 3 % des champs existants implique que près d'un quart de la production mondiale du géant texan se sera évaporée dans 10 ans. On comprend pourquoi M. Tillereson qualifie d'« irresponsables » les entraves au développement de la fracturation hydraulique (le pdg du groupe français Total, confronté au même problème de renouvellement de ses réserves, ne dit pas autre chose).
 Regardons maintenant le plus pessimiste des pronostics fournis hors de l'industrie. Le sinistre scénario brandi par Robert Hirsch (seul fonctionnaire américain à avoir osé soulever la question du 'peak oil' durant l'ère Bush) table sur un déclin compris entre 2 et 4 % par an de la totalité de la production mondiale (production existante + projets nouveaux identifiés ou vraisemblables) à partir de dans quatre ans au maximum.
(Photo : Robert Hirsch, ancien patron du programme américain de fusion nucléaire. [M. A.])
Conséquence, selon Robert Hirsch (qui fut chercheur pour Exxon au début de sa carrière) :
« Au niveau mondial, le Produit intérieur brut va décroître chaque année pendant une décennie. Cette récession de l'économie mondiale pourrait facilement atteindre 20 à 30 % au total sur toute cette période. (...) Vous savez, des guerres pourraient avoir lieu. »
Le département de l'énergie américain table lui sur un déclin annuel de 3,3 % par an de la somme de la production existante et des projets futurs qui étaient identifiés en 2010, d'après un document mis au jour sur ce blog.
Dernier repère : la production de brut européenne (essentiellement la mer du Nord) chute en moyenne de 6 % par an depuis dix ans, malgré le développement de nombreux nouveaux projets entre temps.
OIL Man et Réseau Diois Transition (RDT)
04 75 21 00 56

mercredi 28 septembre 2011

Die 26150 : Formation Cuisine bio-locale à Valcroissant...


Cuisine Bio-Végétarienne d'ici et d'ailleurs
Date : 6 et 7 octobre 2012
Objectifs :
Un week-end pour découvrir une cuisine santé bio-végétarienne savoureuse et équilibrée
Face aux inquiétudes alimentaires (conservateurs, pesticides, OGM, prix…) quoi de mieux que de reprendre son alimentation en main.
Mangez Bio, c’est avant tout cuisiner autrement, nous vous proposons donc :
- Des recettes faciles et rapides à intégrer au quotidien
- Des clés pour composer des recettes originales en saveur et en couleur.
- De comprendre comment adapter le plat en fonction du besoin (vitalité, digestion, arrivée de l’hiver…)
- D’intégrer des recettes spécifiques sans gluten et sans produits laitiers
- De découvrir ou de redécouvrir les fruits et légumes de saison, les épices, les plantes sous toutes leurs facettes : culinaire, diététique, médicinale, aromatique.
Osez développer votre créativité culinaire
Vous désirez cuisiner avec la multitude de légumes, céréales, légumineuses, épices… qu’offre le magasin biologique tout en maîtrisant votre budget, nous vous proposons :
- De découvrir les ingrédients originaux du magasin biologique
- De repérer les nutriments (protéines…) afin de les équilibrer
- De réaliser des plats et boissons aux saveurs d’ici et d’ailleurs
Public :
Cette formation s'adresse à tous, pour un usage personnel ou professionnel. Aucun prérecquis n'est nécessaire
Nombre de participants limité à 12 personnes
Programme :
A savoir :
Le lieu : Cette formation se déroule au cœur d'un site naturel exceptionnel, à l'Abbaye Notre Dame de Valcroissant (Die / Drôme)
Accueil : arrivée le samedi 1 octobre à partir de 8h30
Horaires : démarrage des cours à 9h30 le 6, atelier pratique en soirée, fin des cours le dimanche 7 octobre à 16h
Possibilité d'arriver la veille et de départ le lendemain sur demande
Tarif 2012 :
239€ financement personnel, comprenant, le matériel pédagogique, les repas réalisés ensemble, l'hébergement.
299€ financement par prise en charge
Possibilité de réglement par chèques vacances
Prise en charge professionnelle, nous consulter
Nous pouvons venir vous prendre à la gare de Die
Haut du formulaire
Bas du formulaire
Drhumana - Franck Dubus / 11 chemin de Chabestan 26150 Die
Tel / Fax. : 04 75 22 19 74

drhumana@wanadoo.fr
(Communiqué par Philipe de Bièvre)

Le Nord confisque les terres vivrières du Sud...

227 millions d'hectares de terres agricoles aux mains des investisseurs-spéculateurs internationaux
(Photo : Travaux agricoles en Ouganda. CHALASANI)
DEVELOPPEMENT - En Afrique, en Amérique du Sud et en Asie, les transactions foncières se multiplient, souvent au détriment des populations locales, dénonce Oxfam...
En Ouganda, en Indonésie ou au Guatemala, les terres agricoles se font rares sous la pression des investisseurs internationaux. Dans un rapport publié ce jeudi, l’ONG Oxfam dénonce un phénomène «d’accaparement de terres» qui pourrait encore s’amplifier avec le changement climatique et l’accroissement de la population mondiale. Selon Oxfam, 227 millions d’hectares ont été vendus ou loués depuis 2001 dans le monde dans le cadre de transactions foncières à grande échelle impliquant des investisseurs internationaux.
Les agrocarburants coupables
Tensions sur les ressources en eau, production d’agrocarburants ou pure spéculation foncière: les raisons pour les investisseurs de mettre la main sur des terres agricoles sont multiples. Dans son étude «Terres et pouvoirs», Oxfam demande à la communauté internationale «d’adopter au plus vite des standards internationaux contraignants sur la gestion des ressources naturelles» et compte pour cela sur la réunion du comité de sécurité alimentaire des Nations unies qui aura lieu en octobre.
L’ONG souhaite également que l’Union européenne abandonne ses objectifs de production et de consommation d’agrocarburants, qui incite les industriels à acheter des terres où poussent canne à sucre, jatropha ou huile de palme, alors que des pénuries alimentaires sont à craindre dans les prochaines décennies, selon un rapport de l’Universal Ecological Fund paru en janvier dernier.
APL
(Photo:Terres louées pour 99 ans à Madagascar)