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vendredi 8 juillet 2011

L' éducation populaire, c' est l' école du citoyen par Leila Bencharif...


Vie associative
Lela Bencharif : « L’éducation populaire, c’est l’école du citoyen »
Lela Bencharif propose une délibération pour soutenir la vie associative. Colonne vertébrale de sa politique : l’éducation populaire et citoyenne, qui cherche à éveiller le citoyen en chacun de nous. Interview.
 Le Conseil régional verse déjà depuis longtemps des subventions à des associations dans tous les domaines. Alors, pourquoi un soutien spécifique à la vie associative ?
Dans la culture, la santé, l’environnement ou bien d’autres, la Région subventionne souvent des structures qui sont des associations au sens juridique, et pas forcément toujours la dynamique bénévole qui va avec. 
Une politique publique « vie associative » s’intéresse à toutes ces associations qui portent un projet défini collectivement, et animé par des bénévoles. Souvent, ces associations sont à la peine pour financer leur structure.
Ce budget d’un million supplémentaire permettra de les aider à se développer et à fonctionner : élaborer leur projet associatif, mettre en place une véritable gouvernance, tisser des liens entre elles, former leurs bénévoles, valoriser leur action… Ce travail, souvent indispensable, coûte principalement du temps de salarié.
Pourtant, les collectivités sont souvent réticentes à financer le fonctionnement, de peur d’être accusées de créer des mentalités d’assistés, ou pire, de la clientèle politique…
Au contraire, notre objectif est de faire des associations des outils performants pour que les bénéficiaires et les bénévoles associatifs s’engagent, prennent des initiatives, afin de devenir acteurs de leur propre vie.
C’est pourquoi cette délibération est polarisée autour de la notion d’éducation populaire et citoyenne, au sens premier que lui donnait Condorcet en 1792 : tout au long de la vie, une éducation qui a pour but l’émancipation des personnes pour qu’elles exercent pleinement leur rôle de citoyen.
Je pense à l’exemple, parmi tant d’autres, d’une épicerie sociale et solidaire qui propose des aliments de qualité à moindre coût, mais aussi des ateliers de cuisine, de jardinage ou autres. Ainsi, le « bénéficiaire » d’un service prend part à la vie de l’association en tant qu’adhérent.
A l’heure de l’individualisme forcené, de l’abstention record et de la hausse du Front National, n’avez-vous pas l’impression de nager à contre-courant ?
Pour moi, la crise est démocratique autant que sociale et politique. Les citoyens ont le sentiment que tout est décidé pour eux d’en haut. Il faut leur donner les outils pour interpeller les pouvoirs publics. Il est essentiel de démontrer que les citoyens sont en capacité de prendre en main leur propre avenir.
C’est ce que nous démontre aujourd’hui le mouvement des « indignés » qui pointent rudement l'autarcie du milieu politique classique. Il est le signal des graves carences de la prise en compte des citoyens, notamment les jeunes, dans le fonctionnement de la vie politique.
Notre histoire
Lela Bencharif : de la recherche à l’action
Lela Bencharif est à la fois le produit et l’observatrice avertie d’une histoire collective qui a contribué à façonner la ville de Saint-Etienne. « Mon père, originaire des montagnes de la petite Kabylie, était l’aîné de sa famille, et donc prédestiné à l’exil », raconte-t-elle. Arrivé en 1951 à Saint-Etienne, il devient mineur, puis ouvrier. Son épouse le rejoint en 1959.
« J’ai vécu l’histoire classique de l’immigration algérienne, sans jamais porter la honte d’être une fille d’ouvrier ou de musulmans. Mais j’ai dû apprendre à dépasser le poids des traditions. » Déjà, l’engagement est présent dans la famille. Le père est militant à la CGT et au FLN. Sa mère visite des personnes hospitalisées.
L’appropriation d’une histoire
Marquée par cette histoire, Lela Bencharif s’engage dans un riche parcours universitaire. La géographie lui permet de resituer dans l’espace la trajectoire des migrants, les disparités sociales et les problématiques interculturelles qui en découlent : « je m’intéresse à l’appropriation d’une histoire, de lieux de vie façonnés par l’expérience migratoire, et qui engagent des hommes et des femmes voulant construire leur propre liberté d’agir et de vivre ensemble ! »
En parallèle de ce parcours académique, Lela Bencharif s’implique dans le monde associatif et de l’éducation populaire. « Le Groupe de Réflexion et d’Actions Interculturelles a été mon école de la liberté et de la Résistance, se souvient-elle. Je m’implique aussi dans des collectifs de soutien aux causes qui ne seront jamais perdues. » Elle préside aussi une association, Essadi, qui parraine une crèche dans l’état de Veracruz au Mexique.
En 2008, elle quitte l’université pour intégrer une association qui promeut l’éducation à la santé et à la citoyenneté. Elle y côtoie des sociologues de l’éducation, philosophes, psychologues, géographes, historiens, profs de sciences, d’EPS…
La noblesse de l’engagement
De fil en aiguille, elle devient l’une des figures militantes qui viennent enrichir le grand appel d’air du mouvement Europe Ecologie. « Ce qui m’a rapproché des Verts c’est d’abord et en premier lieu leur analyse du rapport Nord-Sud. Bien sûr, elle est en lien avec la question plus globale de la mondialisation, de ses effets sociaux, environnementaux, économiques, politiques… »
Aujourd’hui vice-présidente de la Région à la démocratie participative, la vie associative et l’éducation populaire, la nouvelle venue dans les hautes sphères régionales fait l’expérience parfois rude du combat politique. « Nous devons composer avec un rapport de forces complexe au sein de l’exécutif. C’est pénible pour moi qui ai l’habitude du travail d’équipe en confiance. Mais je ne romps jamais le dialogue. Je continue à travailler en essayant de tenir une posture éthique. »
Cependant, Lela Bencharif s’est réellement appropriée ses nouvelles responsabilités : « Elles sont riches d’enjeux, de valeurs, et même si les choses sont difficiles parfois, j’ai un réel plaisir à travailler sur quelque chose d’aussi noble et essentiel que l’engagement, le pouvoir agir des citoyens. »
Commissions thématiques :    
N° 2 "Formation tout au long de la vie"
N° 3 "Enseignement supérieur, recherche et formations sanitaires et sociales"
N°15 "Sport et jeunesse"
N°16 "Vie associative, éducation populaire, démocratie participative, lutte contre les discriminations et égalité hommes femmes (Vice-présidente déléguée)
APL


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