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jeudi 16 juin 2011

Le gouvernement des riches pour les riches...


Où irait-on si les riches payaient ?
De RSA en ISF, entre les riches et les pauvres, le gouvernement a choisi. Et sans démagogie car être l’ami des pauvres semble électoralement plus payant qu’être l’ami des riches. Qu’est-ce qu’ils voudraient, les pauvres ? Qu’on creuse la dette à leur bénéfice jusqu’à aller se faire voir chez les Grecs ? On dirait qu’ils ne se passionnent pas pour les agences de notation, ces irresponsables. Qui a intérêt à ce que les riches aillent grossir les rangs des pauvres ? Le bouclier fiscal, c’était un peu le RSA des riches, il faut bien les dédommager. Les très très très riches paieront, peut-être - car tout le monde n’est pas d’accord sur les calculs. A défaut de lutter contre la fuite des cerveaux (fût-ce celui de Liliane Bettencourt), on peut se battre contre l’exode des riches dont la même Liliane Bettencourt montre qu’eux aussi risquent d’être mis sous tutelle ; ils n’ont pas forcément du crédit dans les relations familiales. On ne peut pas vouloir être leader mondial du luxe et s’activer contre les riches : tous ces pauvres qui travaillent dans le luxe seraient les premières victimes en cas de crise internationale des riches. Et si on imposait la double nationalité aux pauvres pour qu’ils aillent se faire assister ailleurs ?
La réforme de l’ISF, c’est payer moins pour garder plus. A défaut de prendre l’argent là où il est, le gouvernement décide de le laisser là où il est. C’est plus gratifiant d’être le serviteur des riches que des pauvres. Nicolas Sarkozy n’a jamais caché vouloir augmenter le pouvoir d’achat, eh bien, ça commence par celui des riches. Ils sont certes une minorité mais ostraciser les minorités n’est pas ce qu’on attend d’un gouvernement démocratique. La solidarité a ses limites et, ISF ou RSA, pas dans le même sens. Pour regagner ce qu’on perdra sur l’ISF, il faut bien que le RSA trinque, c’est ça, la rigueur budgétaire. Solidarité active avec les riches. Avec l’exonération perpétuée sur les œuvres, l’art va devenir de plus en plus nécessaire. On imagine les discussions avec le percepteur. «Un lingot d’or, ça ? Non, une compression d’un disciple de César.» «Une maison ? Non, une œuvre habitable de X, un architecte dont on va entendre parler.» «Un abus de biens sociaux ? Et l’art d’offrir, ce n’est pas de l’art ?» «Un train de vie ? Non, un art moderne de vivre.» L’argent, n’est-ce pas l’outil de travail des financiers ? Va-t-on le leur taxer ? Des experts alchimistes parviendront à transformer l’or en art : «Faites de votre résidence un musée privé», «Faites sculpter votre patrimoine». Il y a aussi la possibilité de réaliser une œuvre à la Christo en jetant un voile sur toutes ses possessions. Et une déclaration d’impôts mensongère, ce n’est après tout qu’une forme d’autofiction.
Si la notion de non-assistance à personne en danger s’appliquait au social, Laurent Wauquiez finirait en prison. Et si vraiment on ne prêtait qu’aux riches, cet ancien ministre accusé par Luc Ferry, on prétendrait que c’est Dominique Strauss-Kahn. Ça arrangerait tout. «Pourquoi un homme qui s’ébat avec de jeunes garçons à Marrakech irait violer une femme majeure à New York ?» Ce serait la botte secrète de sa défense.
MATHIEU LINDON

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