Information Participative

Médias Citoyens Diois continu !

Retrouvez-nous sur notre nouveau site :

http://mediascitoyens-diois.info

mercredi 8 juin 2011

La colonisation sans limite...

«Jour de la Nakba»: une fois de plus, la surprise
AU PIED DU MUR
En lisant ces derniers jours la presse locale, on se demande pourquoi l’Etat d’Israël emploie des milliers d’agents secrets et d’analystes dans une pléthore d’organismes tel que le Mossad, les Renseignement généraux (Shin Beit), le Deuxième Bureau de l’armée, l’agence de renseignements dépendant du ministère des Affaires Etrangères et j’en oublie. Car, une fois de plus, ils ont tous été surpris et se rejettent mutuellement la responsabilité des derniers événements (1): le patron du Deuxième Bureau accuse le général commandant la Région Nord, et le Shin Beit traite les responsables de la Sécurité militaire d’«incapables». Des milliers de Palestiniens réfugiés en Syrie se sont rendus, comme ils l’avaient annoncé, vers la ligne de démarcation qui sépare la Syrie du plateau du Golan occupé, ont traversé le champ de mines, qui apparemment n’en était pas un, détruit ce qu’on appelle «la clôture de sécurité» et pénétré en masse dans le village occupé de Majdel Shams, ou ils ont évidemment été reçus en héros.
«On les attendait près de Quneitra, pas en face Majdel Shams», répond un officier supérieur, à la question «où était l’armée?», et un autre galonné d’expliquer: «On s’était préparés, pour le Jour de la Naqba, à des manifestations en Cisjordanie, à une marche vers le checkpoint Erez, au nord de la bande de Gaza, et à des émeutes en Galilée, pas à Jérusalem ou au Golan. On a été surpris.» «Les meilleurs de la planète», c’est ainsi que les médias internationaux se plaisent à décrire les agences de renseignement israéliennes. Une renommée pour le moins exagérée, si l’on se souvient par exemple de l’assassinat, en 1973, du garçon de café marocain Ahmed Bouchiki à Lillehammer, en Norvège, qui avait été pris par erreur pour l’un des chefs militaires palestiniens; ou plus récemment de l’affaire des passeports canadiens volés pour camoufler des espions israéliens en Australie; ou encore de la crise diplomatique qu’a provoqué l’année dernière l’assassinat du dirigeant du Hamas, Mahmoud al-Mabhouh, à Dubai. Même sur le plan opérationnel, ils ne sont pas aussi performants qu’on le prétend. Mais là où ils sont vraiment nuls, c’est dans leur capacité, ou plutôt incapacité, à anticiper, ce qui, somme toute, est le rôle principal des services de renseignement.
La traversée du canal de Suez, en octobre 1973, a pris tout le monde par surprise; l’initiative de paix de Sadate, en 1977, la résistance libano-palestinienne à l’invasion du Liban, en 1982, l’Intifada palestinienne en 1987 ont, elles aussi, constitué des surprises pour les autorités israéliennes., quand les Nations Unies reconnaîtront officiellement l’Etat palestinien. Car s’il est clair que cet acte formel ne mettra pas fin à l’occupation coloniale de la Palestine, ses implications politiques et diplomatiques ne sont certainement pas que d’ordre symbolique: Israël occupera alors un Etat souverain, lequel aura le droit de réclamer une aide militaire étrangère pour bouter l’occupant et ses colons hors de ses frontières, ou, à tout le moins, la présence d’une force d’interposition internationale. Tout dépendra de la volonté politique de la direction nationale palestinienne et de la capacité d’initiative de la population occupée. Si l’on considère que c’est grâce aux forces de l’ordre de Mahmoud Abbas et Salam Fayyad (respectivement président et premier ministre de l’Autorité palestinienne, ndlr) que la Cisjordanie a été relativement calme ce 15 mai, «Jour de la Nakba», ce n’est pas sur cette direction nationale qu’il faudra compter pour que septembre soit le début d’un Printemps palestinien.
Militant anticolonialiste israélien, fondateur du Centre d'Information Alternative (Jérusalem/Bethléem).
1- Dimanche 15mai, la commémoration de la Nakba, (la «catastrophe», en lien avec l’exode des Palestiniens après la création de l’Etat d’Israël en 1948), a été marquée de violences sans précédent qui ont fait au moins douze morts et des centaines de blessés, la plupart à la périphérie des territoires palestiniens, au Liban et dans le Golan syrien occupé, ndlr.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire