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mercredi 20 avril 2011

Quelles solutions énergétiques ?


Après Fukushima : retour à un minimum d'éthique ou au "Business as Usual" ?
- La catastrophe de Fukushima nous met au pied du mur et nous invite à revenir vite à une éthique dans les décisions de politique énergétique. Le nucléaire en France et dans le monde, même en excluant le risque sismique de niveau japonais pose énormément de problèmes en tant que "solution énergétique" :
- Les hommes et la sûreté de fonctionnement : conception ancienne, exploitation et respect ou adéquation des procédures, maintenance sous contrainte de délai et sous-traitance, dégradation des installations sous l'effet du flux neutronique, nouvelles générations d'opérateurs ;
- L'exposition considérable aux radiations des intervenants de maintenance ;
- La méconnaissance du vieillissement des réacteurs ;
- Les rejets permanents et les effets sanitaires ;
- La vulnérabilité aux attentats terroristes ;
- Le problème latent du devenir des déchets radioactifs ;
- La dépendance de la France pour le combustible et l'exploitation des pays miniers avec des ravages écologiques et sanitaires ;
- Les exigences sociétales de l'exploitation de l'énergie nucléaire : société policière, secret… ;
- Le coût réel de l'électricité produite : un secret bien gardé ;
- L'incapacité de la France à faire face avec ses moyens actuels à un accident nucléaire de moyenne amplitude ou plus.
- Sur ce dernier point, souvenons-nous qu'à l'approche de la commémoration de Tchernobyl (26 avril 1986), 600 000 volontaires dits "liquidateurs" ont été mobilisés pour s'attaquer au feu nucléaire, faire évacuer les populations, décontaminer des zones, enlever des gravats, etc. Et que nombreux sont morts ou resteront handicapés à vie après de nombreuses souffrances et des traitements médicaux très contraignants.
- Même si les autorités françaises prétendent le contraire, il est désormais prouvé que nos pays développés sont toujours dépassés en termes de moyens humains et matériels disponibles pour faire face à des accidents nucléaires de grande ampleur.
- Les victimes, les "sacrifiés" du nucléaire sont d'abord les exploitants des centrales, puis les très nombreux secouristes, militaires qu'il est nécessaire de mobiliser, puis encore les populations environnantes…, mais jamais les décideurs politiques et les acteurs des groupes économiques du nucléaire. Ces derniers ne risqueront rien et n'auront probablement jamais à rendre des comptes ! Pourtant, ils ont été capables de l'imposer au peuple français sans que celui-ci puisse en débattre.
- Lorsque l'on lit les constats d'inspection de l'Autorité de sûreté nucléaire (ASN), on s'aperçoit que les écarts constatés au Japon existent aussi en France. La production nucléaire d'électricité est un procédé qui ne peut fonctionner que dans un "monde parfait" (qui n'existera jamais) autorités intègres et rigoureuses, absence de pression sur des délais, personnel exploitant parfaitement formé et ne commettant jamais d'erreur, installations toujours neuves et sans erreur d'entretien, lieu d'implantation dénué de tout risque naturel… Le nucléaire parfait des "nucléocrates" est en pratique une menace permanente pour l'humanité.
- Une société qui se revendique de l'humanisme, se devrait de faire ses choix énergétiques en priorité en tenant compte de l'acceptabilité du risque (gravité potentielle des conséquences et probabilité d'occurrence). Le nucléaire est, de fait, le seul procédé énergétique en service avec un tel risque ultime catastrophique que l'on a qualifié (du côté des "nucléocrates") pendant des années comme "impossible" puis "improbable", puis enfin comme "peu probable".
- Une solution énergétique, un procédé de production d'énergie comportant un risque même faible de catastrophe est éthiquement inacceptable !
- Le coût de la solution énergétique ne peux pas, ne peux plus servir d'argument pour un tel choix. Les sources d'énergie renouvelables offrent une possibilité rationnelle de sortie du nucléaire à condition d'avoir la volonté politique. Pour notre région, l'association Virage énergie Nord-Pas-de-Calais a montré qu'un scénario de sortie du nucléaire basé sur l'utilisation des sources d'énergie renouvelables et sur une plus grande efficacité énergétique est possible. Des exemples européens ou d'autres pays sont là pour nous démonter qu'il s'agit d'une réalité.
- Il n'y a pas de fatalité à exploiter le nucléaire ou à retourner au charbon !
Michel Eyraud est aussi militant écologiste et membre du conseil d'administration de l'association Virage Energie Nord Pas-de-Calais.

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