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samedi 30 avril 2011

Vercors : Expositions dans les commerces...

Encore une semaine pour découvrir….
Semaines culturelles en Vercors drômois du 8 avril au 8 mai
Du 8 avril au 8 mai, l’UCAV, l’Union des Commerçants et Artisans du Vercors (Vercors drômois) nous propose d’allier commerce de proximité et culture...
"Du 8 avril au 8 mai 2011, les artistes locaux, amateurs ou confirmés, nous font l’honneur d’exposer dans nos commerces ! Venez découvrir, admirer et peut-être même acheter peintures, photographies et poterie chez les commerçants du canton.
Initiative de l’UCAV, Union des Commerçant et Artisans du Vercors, pour découvrir les richesses de notre territoire :
Découvrez les oeuvres de :
- Bruno Alles (peinture) à la boulangerie La Baronette à La Chapelle
Michèle Arnoux (peinture) à L’Eau et l’Air à Saint Agnan
- Matt et Sandrine Booth (photos) à l’Auberge Le Collet à Saint Agnan
-  Kate Culling (peinture) à La Table de Brigitte à La Chapelle
-  Pascal Dejaune (photos) à la Boucherie Ferrand à La Chapelle
-  Elisabeth Guichard (poterie) chez Muriel Coiffure
-  Annie Leblanc (peinture) à la Crêperie du Vercors à La Chapelle 
 - Marie et Michel Loppe à l’Hôtel de la Forêt à Lente et chez Muriel Coiffure
-  Jean-Philippe Maire (photos) chez Axa Assurances à La Chapelle
-  Rosalie Liothain (peinture) au Spar à La Chapelle
-  Marie Morin (peinture) à l’Ouranos à La Chapelle
-  Dominique Nodin (photos) à l’Hôtel du Nord à la Chapelle
-  Christelle Perier Camby (peinture) au cabinet de réflexologie de Caroline Boudry à Saint Martin
-  Valérie Rance (peinture) à La Toscana à La Chapelle
-  Tristan Ruprecht (peinture) chez M’Beauté à La Chapelle
-  Josette Verhoeven (peinture) au Café Brochier à Saint Julien."

Année mondiale de la Biodiversité....

Lyon : foyer de biodiversité historique ( photo : Anne Tesson.)
Synthèse de plusieurs années de recherche, l’ouvrage « Fleurs, fruits, légumes : l’épopée lyonnaise » révèle les richesses insoupçonnées du patrimoine végétal lyonnais. Pionnière dans la culture des roses, des chrysanthèmes ou des dahlias, Lyon a également donné naissance à de nombreuses variétés de fruits et légumes, et à toute une lignée de fameux botanistes, pépiniéristes ou horticulteurs, comme Pierre Poivre ou l’abbé Rozier, avec qui Jean-Jacques Rousseau herborisait. Dirigé par Stéphane Crozat, ethnobotaniste et historien de l’art des jardins, le Centre de ressources de botanique appliquée de Lyon, réveille cette formidable biodiversité historique et la met à portée de clic.
Fuchsia 'Jean Sisley", variété dédiée à l'horticulteur lyonnais Jean-François Sisley, 1878 ©DR
« Par quel étrange phénomène d’amnésie collective un patrimoine d’une telle richesse fut-il oublié ? ». La question, posée en toute fin de cet ouvrage détaillant les heures glorieuses et proprement épiques des cultures légumières, fruitières et florales lyonnaises, laisse songeur. Comment se fait-il en effet que Lyon, si prompte d’ordinaire à s’autoproclamer capitale de tout et n’importe quoi – de la quenelle au genou… - ne l’ait pas fait pour les fleurs, fruits et légumes à la conception desquels les Lyonnais ont un temps excellé ?
Pire, les connaissances et compétences locales dans le domaine des cultures et de la création de jardins sont aujourd’hui presque complètement ignorées. « Devant ce constat, nous nous sommes penchés sur ce passé horticole prestigieux en recherchant tous les éléments permettant de le reconstituer, d’en comprendre la dynamique, d’en identifier les acteurs » expliquent les scientifiques Stéphane Crozat, Philippe Marcenay et Laurence Bérard. Tous trois ont développé, au sein du laboratoire du CRNS « Ressources des terroirs  - cultures, usages, sociétés » un programme qu’on peut qualifier de « biodiversité historique » portant sur les « fleurs, fruits et légumes du bassin lyonnais »  
Pendant plus de cinq ans, Stéphane Crozat a épluché un ensemble de ressources de première main, souvent éparpillées et insoupçonnées, dans les archives publiques et privées, auprès des sociétés savantes et des familles de botanistes, pour identifier ce patrimoine biologique. « C’est aussi une question de patrimoine gastronomique et alimentaire » poursuit Philippe Marchenay qui cite en exemple « la qualité du cardon en Rhône-Alpes qui confine à l’excellence ».
Dans cette abondante documentation, Stéphane Crozat a identifié les raisons qui font de Lyon une région pionnière en Europe dans l’étude des plantes : « des conditions naturelles propices – réunissant à la fois les flores du nord et du sud de la France – mais aussi une alliance bénéfique et très productive, dès le 16e siècle, entre la botanique, l’imprimerie et la médecine ». On pourrait ajouter aussi la soierie (pour les motifs de fleurs), la chimie (pour les teintures) ou encore la pharmacopée, l’ébénisterie et la gastronomie. « Sait-on encore aujourd’hui que la table si appréciée de quelques unes des célèbres « mères » lyonnaises était ravitaillée par leurs maraîchers de maris ? » soulignent les auteurs. Enfin, les ouvrages de botanique fondateurs les plus célèbres ont été imprimés à Lyon, grand centre d’imprimerie dans l’Europe de la Renaissance.
Lyon a ainsi donné naissance à des lignées de pépiniéristes (les Rivoire occupaient 4 ha à Monplaisir), d’horticulteurs, d’agronomes et de botanistes célèbres comme Pierre Poivre, les Jussieu ou l’abbé Rozier. L’âge d’or des cultures fuitières et florales lyonnaises court de la moitié du 19e siècle à 1914. Elles se développent notamment au parc de la Tête d’or, qui accueille le jardin des plantes et les grandes serres. De jeunes sociétés d’horticulture et d’agriculture rivalisent par l’abondance de leur activité ; elles s’intéressent aux techniques, aux greffes, à l’acclimatation des espèces exotiques et aux premières hybridations. Il règne une vive émulation qui débouche sur la tenue d’impressionnantes expositions visitées par l’Europe entière. Des milliers de variétés de fleurs et de plantes sont présentées à plus de… 300 000 visiteurs en quelques jours.
Parmi les fleurs et plantes créées à Lyon, l’ouvrage recense : 5 000 espèces de roses – dont les premiers rosiers multi fleurs. « Tout est complètement oublié à part les roses, déplore Stéphane Crozat. Or, avant 1914, le savoir faire lyonnais va de la pomme de terre à l’orchidée ». Les premières pommes de terre ont été introduites à Lyon en 1762, soit bien avant Parmentier.
Au rayon floral, Lyon fut pionnière pour les chrysanthèmes, les dahlias (sur 25 formes, 3 ont été inventées à Lyon), les œillets niçois qui n’ont de niçois que le nom, ou encore une clématite très commune qu’on trouve aujourd’hui en supermarché.
Au rayon fruits et légumes, les poires arrivent en tête du palmarès avec 80 variétés créées dans la région, suivies des cerises – notamment la Reverchon - des pommes ou des prunes Reine-Claude. On recense également 5 à 6 variétés de haricots verts et une Tomate PLM (pour Paris – Lyon – Marseille) censée être résistante au transport.
Le Centre de ressources de botanique  appliquée (CRBA) de Lyon, basé au Domaine de Lacroix-Laval, gère également un conservatoire de fruits et légumes régionaux. Une fois recensées, ces cultures sont conservées, surtout si elles menacent de disparaître. Ainsi, « comme le poireau bleu de Solaize, commence à dégénérer, on travaille sur un programme de resélection » précise Stéphane Crozat. Une vingtaine d’espèces de légumes ont déjà été protégées par le CRBA ; à terme  une quarantaine pourraient être concernées. « Pour les fruitiers, 220 ont été recensés et une cinquantaine retrouvés » poursuit l’ethnobotaniste.
La plupart de ces fleurs sont recensées sur le site horti-lyon.fr créé par le CRBA, ainsi que, depuis la semaine dernière, les fruits et légumes inventés ou améliorés à Lyon. « Ce qui nous intéresse, c’est la dimension culturelle de ces productions locales » explique l’ethnobiologiste Philippe Marchenay qui rappelle que «la biodiversité n’est pas l’apanage des espèces sauvages ; elle aussi créée par la culture humaine ».
Anne-Caroline JAMBAUD
Fleurs, fruits, légumes, l’épopée lyonnaise, par Stéphane Crozat, Philippe Marchenay et Laurence Bérard, avec le concours de Patrick Eberhard, aux Editions Lyonnaises d’Art et d’Histoire.
CRBA – Domaine de Lacroix-Laval, route de Sain-Bel à Marcy-l’Etoile.

L a Rage du Sage...

"La Rage du Sage", par Alain Damasio
La Rage du Sage est un communiqué poético-politique signé Alain Damasio, publié dans le livret d’un CD single du groupe Sliver (Memento Mori). Dans cette première partie, il jette un regard lucido-féroce une société qui virtualise de plus en plus ses liens...

"Notre époque a un problème d’étoffe.
Le tissu social se troue et il défibre. Les relations humaines sont remplacées par leur calque virtuel : les réseaux. La socialité molle nous traverse comme du beurre. Nos fibres ne vibrent plus, elles conduisent. On a recâblé nos nerfs avec de la fibre optique. Les visages qu’on embrassait disparaissent derrière leur photo. Les gestes qu’on attend restent à la surface du plasma : vidéo. Tout se dématérialise : la musique, la pellicule, l’humeur. La voix. La présence.
MÊME LE TOUCHER A TROUVÉ SON ERSATZ, SOUS MODE VIBREUR.
De toutes parts ça envoie grave et ça reçoit, ça transfère et ça retransmet, ça télécharge. Ça circule. Textes, sons, images, données. Tout passe. Et pourtant, c’est comme si rien ne se passait. Ou se passait ailleurs, dans le dos des réseaux. Plus assez d’absences, de laps et de stases, de blackouts, de temps syncopé. Sois joignable, toujours, bippe l’injonction. Moi, je DISJONCTE.
BLOGITO ERGO SUM
Je n’ai jamais autant communiqué depuis que je ne nique plus. Je fume mail sur mail, sinon je skype. Et j’ai ouvert hier mon site, comme tout le monde, sur ego.com. Facebook pour le coeur, Meetic pour le cul, Linkedln pour le biz. Avec quelques SMS dans les interstices, pour le flux. Avec ma poignée de « t ’es où ? », « j’arrive », « on se tient Au jus » jetée en graines stériles sur un quai bondé-solitaire et la litanie des forums du soir, quand je rentre à la niche, des mails qui font ding et des smileys qui font rire.
IVRE DU MOT VIVRE – MAIS PERSONNE POUR CONJUGUER
l am what I am. La formule de Picasso a été hackée : je ne vous cherche pas, je me trouve. Dans ma conforteresse, dans le miroir de mon écran plat, dans le rut froid de la rue. I am. ÊTRE SOI. PLUTÔT QU’ÊTRE AVEC.
Voici venir le règne rond des citoyens-bulles, lovés dans leur technococon. Aujourd’hui c’est la trilogie mobile-baladeur-portable qui nous couve : main-clavier, oeil-écran, oreilles qui casquent. Demain ce sera la greffe adéquate, sur le nevraxe cervical : l’objet nomade totalitaire.
L’ humain 2.0 arrive. En pantoufle.
Dans sa chrysalide casual, qui filtre pour nous le monde extérieur, le gère pour nous, place entre lui et nous ses touches, ses sons, ses écrans et ses flux - bip, mail, pubs, spam et faq ! Qu’on reste surtout calé en boucle, connected, dans le tempo fade des feedbacks et des backups, à manipuler des interfaces fluides et des menus déroulants, à cliquer-copier-coller, temps court et courte vue. Mais fiers pourtant, comme un petit dieu auquel le fantôme électronique du monde répondrait. Au doigt et à l’oeil. Natürlich.
Plus le monde recule dans la brume des réseaux, plus les autres deviennent des figures floues (vaguement amies, vaguement dangereuses) et plus le besoin d’appropriation de ce monde, le besoin d’outils qui soient aussi des filtres, grandit. C’est le cercle.
LES RÉSEAUX DE SOCIALlTÉ AGGRAVENT AUTANT L’ABSENCE DE L’AUTRE QU’ILS LA CONJURENT.
Les systèmes de sécurité - glacés optiques et faillibles - font tout aussi peur qu’ils rassurent. Alors qu’un simple regard humain et trois mots, échangés dans une rame anonyme, redéplieraient une sérénité tangible.
Dans ce 21e naissant, le sentiment collectif ne se vit plus sous forme de familles ou de groupes, mais de grappes structurées par affinités de consommation : les « communautés » , en langage net. Tu aimes quelle zik, quels films, tu joues à quoi ? Aussitôt repérées et mûries, ces grappes sont vendangées par les golems du datamining, avec leur immense base de données, pour presser le profit de nos jus.
Ainsi je m’affiche sur le mur de Facebook avec l’ensemble de mes livres lus, des sons que j’aime, des films que je n’ai pas vus. Avec mes idoles, mes sisters et mes amis. Avec mes goûts, mes photos de fête, mes liens, mes besoins, mes achats potentiels, mon lifestyle, ma singularité, mes régularités. Et j’alimente, en toute conscience, le plus gigantesque fichage consenti de l’histoire du marketing personnalisé. Je me donne, à nu, et mieux : je leur livre mes potes, mes groupes, mes clubs. Fragment dividuel par fragment dividuel, de la plus idéale façon pour une exploitation commerciale optimale : b i e n c l a s s é e t b i e n s é r i é.
« En publiant un Contenu utilisateur sur tout ou partie du Site, vous concédez expressément à la Société une licence irrévocable, perpétuelle, non exclusive, transférable et pour le monde entier, sans rétribution financière de sa part, d’utiliser, copier, representer, diffuser, reformater, traduire, extraire et distribuer ce Contenu utilisateur, à des fins commerciales, publicitaires ou autres, sur le Site ou en relation avec le Site (ou dans le cadre de sa promotion), de créer des oeuvres derivées du Contenu utilisateur ou de l’incorporer à d’autres créations, et d’en concéder des sous-licences des éléments cités. » – Charte de Facebook.
- Alors ?
- Je m’en fous, c’est cool. Tout le monde est sur Facebook.
LÈVE-TOI ET TRAME !
C’est comme si, par miracle, la liberté vraie devait naître désormais d’un ISOLEMENT CONNECTÉ. Et non plus de ce que m’offrent l’amour et l’amitié, avec leur épaisseur de tensions riches. Et non plus ce que m’ouvrent mes bandes et mes meutes, même minuscules.
ON NE PARTAGE PLUS : ON S’AGRÈGE. ON NE SE TOUCHE PLUS MAIS « ON GARDE LE CONTACT ».
Le moi-Île est une invention occidentale. Une connerie. Morbide de surcroît. Tout à l’inverse, le soi qui vit est un carrefour, un échangeur, une place peuplée ou un parc, une multitude, des tribus. Il a l’énergie des champs dans lequel il est pris ; il a les intensités qu’il traverse, suscite et reçoit en liant. Memento Mori !
Trop souvent, je frime ou je hurle à la première personne du singulier quand il faudrait articuler un pluriel. Je me tue à dire je ... Je me tue. Et toi, tu me voues voix !? Chacun chez soi, immolé dans son moi. Chacun ses choix. Ben ouais. Be yourself, comme tout le monde. Alpha blondit et Carla brunit. Hugo Boss. Il a bien de la chance.
Comment dire « NOUS » à la place de Je ? Comme ça se prononce : « NOUE ». Noue, oui, fais des noeuds : dans le paquet lisse des lignes de destins parallèles qui dépriment sur un quai de métro. Au concert ou dans la rue, au bureau, à l’hyper, sous la. pluie, partout où les grumains grumeautent d’un air Mossad : NOUE !
On connaissait la suggestion de René Char : « Un poète doit laisser des traces de son passage, non des preuves. Seules les traces font rêver. » C’était si beau, dit par un résistant d’une telle trempe. Sauf que les traces, 60 ans plus tard, sont devenues, pour nos technopolices, des preuves. Doigt, ongle, cheveu, iris, sang ou sperme, forme de ton visage ou de ta main… Et bientôt la voix. Le corps entier vaut empreinte. Le corps entier pour papier d’identité, haché à grands coups d’hélice ADN.
L’important pourtant devient moins de savoir qui vous êtes que de connaître, à chaque instant, votre position. « Donnez-moi vos coordonnées ». Biométrie, fichage et fichier comptent moins, pour l’aérodynamique moderne du pouvoir, que la géolocalisation en temps réel. Autrement dit : la traçabilité. L’art arachnéen de la trace. Au-delà des matraques et des traques.
Et dans l’échelle des délinquances à sanctionner, nul hasard qu’on trouve désormais au sommet la chasse aux sans-papiers. Rien n’est pire pour ce système qu’un homme sans trace. Paie ton écho.
Tu le sais, ami : le moindre appel que tu passes ou reçois, la moindre page web que tu consultes, le moindre resto que tu paies, sont sus. Tous tes achats, tes connexions, tes déplacements de sous-sol ou de surface, l’entrée de ton immeuble, tes clés à badge et tes cartes à puce, tes billets de concerts, tout ce que tu fais, ami, laisse dans ton dos un long sillage d’écume numérique. Une fine volute digitale d’actes horodatés qui tourbillonnent dans le vent méticuleux de l’archive. Et alors ? Alors rien.
Tu peux circuler.
Le logiciel est par-dessus les toits. Si bleu, si calme.
Rien n’est plus indispensable à nos démocraties-marchés que la circulation des hommes, des données, des véhicules, des produits et de l’argent. Rien n’est potentiellement plus dangereux, en même temps (pour tout pouvoir) que la liberté de cette circulation. Répondre à ce défi impliquait d’abandonner le répressif, trop lent, pas rentable, sans se soumettre au permissif, porte ouverte à toutes les fraudes. La traçabilité offrait une solution élégante puisqu’elle se contente de contrôler continûment le mouvement sans jamais le stopper.
Savoir où est qui, n’importe quand. Au cas où.
L’époque se rêve fluide. Les sas à badge ont remplacé les barbelés ; la camisole chimique ridiculise les électrochocs ; le collier électronique se substitue au carcéral. Partout les angles durs de l’autorité s’arrondissent, le pouvoir nu habille ses emprises, la violence visible s’efface : douceurs occidentales. À la Discipline, on préfère le Contrôle ; aux ordres, les suggestions comportementales ; à la sanction, le harcèlement moral. On ne dirige plus : on coache, on conseille, on manage. Même la figure honnie du flic flotte. L’avenir est au vigile dont la mission est centrale : s’assurer que chacun consomme bien.
La discipline nécessitait des milieux clos (caserne, usine, hôpital, prison) et des gardiens coûteux. Elle exigeait l’énergie des chefs tandis qu’au contrôle suffit la soumission aux chiffres : âge, ventes, objectifs. Un simple respect des normes. Demandées et validées par tous. Puisqu’on a besoin de repères et de règles lorsque tout bouge et doit bouger pour rapporter. Le malaise du millénaire naissant n’est pas tant l’hégémonie gluante du contrôle. C’est que ce contrôle soit moins subi que réclamé . Soit moins une mutation vicieuse du pouvoir hiérarchique que le besoin émergeant d’une dissociété incertaine et paumée qui, faute de solidarité, cherche dans ce contrôle sa sécurité sociale. Techniquement, 1984 est bien là, par le panoptique et la surveillance généralisée.
Mais politiquement, Big Brother a été doublé par sa mère : Big Mother. Big mother ne dirige rien et ne trône en haut d’aucune pyramide. Elle n’a pas besoin de visage puisqu’elle a toutes les figures du confort. Elle n’a même pas besoin de nom puisque chacun l’appelle par son prénom dans l’intimité du noir et de la peur des autres. Big Mother is washing you. Te torche, te dorlote et te couche. Et c’est ce que tu veux, au fond. Parce que tout autour, le monde n’est pas encore assez net pour toi. Pas encore assez blanchi. Et ça, ça fait peur.
LE BANAL CANAL ANAL PAR OU LE CAPITAL T’ENCULE
Commençons par une vérité qui fait mal : si le capitalisme est si poisseux, s’il infiltre partout son liquide, s’il démultiplie de façon fractale ses logiques — de paie et de prostitution — jusqu’aux secteurs qui avaient su jusqu’ici le repousser (l’éducation, l’humanitaire, la militance, l’art…), c’est parce qu’il prend en nous son énergie.
On l’irrigue avec notre sang ; on l’électrise avec nos nerfs ; on le rend intelligent avec nos cerveaux. Il nous manipule avec nos propres mains. Il nous encule avec nos bites dans un anus qu’on dilate comme une étoile pour lui. Il nous fait jouir par toutes nos fentes, par toutes nos brèches, partout où l’appel du besoin est suffisamment béant pour qu’il le comble avec n’importe quel objet, pourvu qu’il ait la forme. Et cette forme, il sait la trouver : question de design.
La fatigue de ce monde, c’est qu’à la libido de l’argent, personne n’échappe. C’est un système d’échange totalitaire soft, sans dehors, sans envers. Qui convertit tout. Le plus pur des militants d’extrême-gauche ne peut pas faire un pas dans une rue occidentale sans alimenter le système. Il boit au bar la bière du capital. Il marche sur le trottoir de Bouygues ou de Vinci. Il porte un pantalon acheté. Même le plus farouche clochard finit toujours par tendre la paume pour une pièce.
Il ne sert à rien de se prétendre contre le capitalisme. Demandez aux gens, tout le monde est contre : tout contre. Il ne sert à rien de se croire au dehors : la marge appartient encore au système et l’alimente même plus puissamment que son centre. Puisqu’elle s’y oppose et donc le dynamise. L’art le plus provocateur ? Il se commercialise sur le marché du luxe. Le rock brut, décérébré, rebelle ? Un défouloir rêvé aux violences qui couvent. Criez au concert, lâchez-vous ! Vous serez plus calme au travail, demain. Suez, je recycle déjà votre sel. Crachez votre haine, je revends la salive.
Face à ça, c’est la colère architecturée qu’il faut atteindre.
Trouver en soi la rage du sage.
C’est du dedans que la révolte virale — le révirus — doit sourdre et contaminer les sangs, comme la rouille ronge au coeur la plaque d’acier qui se croyait inoxydable. Et n’écrivez pas ça « rêvirus ». Ça n’a rien avoir avec le rêve, cette monnaie d’échange pour l’inaction, dont trop d’artiste font tourner la planche à billets.
« En attendant, je gère » persifle le Comité Invisible.
Moins on se sent lié, proches des autres, plus on demande à l’argent d’assurer le lien. On paie un guide pour visiter le bled, une nounou pour nourrir le môme, un resto pour garder ses amis et une pute pour simuler un rapport. On paie même sa santé avec le temps dépensé à la détruire au travail. Parce qu’on est trop cons ? Un peu. Mais surtout parce que l’argent qu’on nous donne pour un temps de travail, on sait qu’on pourra le transformer en n’importe quoi : maison, bouffe, boisson, loisirs, biens, voyages… Et que cette métamorphose d’un temps d’effort en moment de plaisir a quelque chose de magique, qui fascine une pulsion enfantine en nous. Pourrait-on obtenir la même chose en construisant des relations pleines, atteindre le même miracle en partageant, sans médiation, nos tensions et nos sèves ? Oui, et c’est ce que nous faisons dans notre cercle intime, sur le disque surnageant de notre humanité riche. Au-delà, l’argent règne — un océan de pétrole strié de navettes. Et le niveau d’eau monte, qui gagne sur nos archipels, sur nos reliefs. Si bien que pour beaucoup d’entre nous, la surface d’humanité disponible (ce SHD, résidu très agaçant dans l’équation du libéralisme) se réduit à l’espace qu’occupent notre égo et nos pieds.
Le banal canal anal par où le capital t’encule… Tout le monde le sent, au fondement, et à tous, mal il fait. Mais de quoi, au fond, est-il tapissé ? De ta flemme d’un vrai échange ? De ta frilosité des rencontres qui exigent — et t’élèveront pourtant ? De ta rame de te confronter à l’autre, à l’étranger, au pas-de-chez-toi, au hors-de-ton-cercle, d’apprendre à les aimer, et à en prendre le temps ? De tout ça, oui. Payer fait l’économie… de l’échange. L’argent a été inventé pour mettre le monde à distance — en le quantifiant.
Ce sont les liens qui tueront le capitalisme. Le désir des sujets plus fort que le désir d’objets. Tiens, chante ce slam : tous nos biens — les miens, les tiens ou les siens — ne pèsent rien face aux liens.
Hurler contre les riches, chacun le peut. C’est dépasser l’envie d’être riche qui est le plus difficile — quand on comprend qu’habiter sa vie suffit. Que tout vient de l’intensité qu’on met à partager avec ses amis, avec son couple, avec ses bandes, avec l’étranger qui passe. Et que pour toucher ça, ce frisson ample, l’argent est impuissant. Il redevient ce qu’il n’a jamais cessé d’être : du papier.
MEMENTO MORI
Aujourd’hui le monde nous est donné comme une image de synthèse. Ce que les spécialistes de la 3D appellent un mesh : une structure en polygone qu’on peut manipuler sous n’importe quel angle. Et qui accepte tous les points de vue. La pub nous le texture et le personnalise pour nous. Les managers politiques nous l’animent. Et nous, les pousse-boutons, les éleveurs de souris, on « interagit » avec.
L’argent, la communication, la technologie : tout ce qui fonde notre rapport au monde fait écran à la vie. Tout nous connecte — de loin et sans fil — mais rien ne nous relie.
Il devient crucial de retrouver une adhérence, un sol qui crépite sous nos pas, un ciel derrière le logiciel qui fabrique le ciel. De retrouver une main chaude au bout de nos doigts qui tapent sur les cubes du clavier, sans produire une seule note de musique.
On ne peut reprocher au monde de bouger ni de communiquer. Juste d’avoir fait de la communication un impératif et de la mobilité un piège.
Si bien que résister, en occident, à l’aube du XXIe, est d’abord un profond enjeu de rythme. Ce n’est pas l’environnement qu’il faut sauver : c’est le rythme. C’est ça le combat à mener : le rythme, le rythme humain. L’environnement, nous le sauverons de fait quand nous ferons corps avec le monde, quand nous aurons retrouvé le monde qui bat en nous, comme une cloche de bronze, comme un tambour de peau. Dire « environnement », c’est déjà postuler un moi séparé du monde, un moi immonde qui fait de l’espace et du temps un décor. Alors toutes les réalités se valent, oui, tout perd poids ou sens. Tu te balades dans ta voiture en déroulant les paysages comme une cinématique, les voix et le bruit des torrents t’arrivent comme une bande-son, la pluie est une ambiance, tu pourrais écraser ta mère et rouler sur ton gosse, quelle importance, c’est la Matrice — ton corps n’est plus que pulsion scopique, ta rétine fuit… et tout au bout de la route, dans le miroir luisant de l’asphalte, tu vois sourire un fantôme qui sourit comme toi sans dent et sans lèvre et ta bagnole dérape sans fin sur la chaussée molle, tu freines trop tard quelle importance — tu n’habites plus rien depuis longtemps : tu hantes…
Défaites-vous de l’obligation de réagir. Vous n’avez pas à être joignable.
Vous n’avez pas à répondre aux dings de vos mails comme à un sifflet. Vous n’avez pas à cliquer pour exister.
Réagir n’est pas agir, pas plus qu’interagir n’est prendre part au monde.
Agir, c’est créer un acte, aussi modeste soit-il, qui soit pour vous d’une nécessité profonde. Agir c’est ouvrir un espace, même étroit, et un temps, fût-il court, dans lequel une respiration neuve, dépolluée des normes et des médias, soit possible. Et de dilater son coeur avec. Presque toujours, les rythmes qu’on vous suggère ont l’évidence d’une cadence. Et vous calez vos corps pour y répondre. Et vous reformatez vos têtes pour rester synchrone avec le réseau. Vous surfez sur les flux puisque vous êtes nés de la vague. Et vous oubliez de vivre à force de vous fondre dans le mouvement, à force de suivre ceux qui vous donnent le tempo.
Memento Mori. N’oublie pas que tu vas mourir.
Donc que chaque battement de ton coeur est un miracle musical. Chaque bouffée d’air qui entre et sort de tes poumons est un chant. Sens de chaque pas les muscles qui t’emportent et qui vibrent comme des cordes de basse souples — et quand tu marches sur un quai, ajoutes-y le timbre de ta voix, juste pour voir, juste pour t’entendre, sentir ton flow propre, tes déboulés, ton chaloupé bâtard, ton charme. Écoute jusqu’au bruit complexe des chuchotis du métro bondé, que les rails stridents cinglent parfois, comme des riffs. Memento Mori : n’oublie pas que tu dois te nourrir. Ventre, yeux, main et âme, avec goût. Le pain du son, le pain des mots, le toucher, tout.
Puisque l’espace est contrôlé et traçable, observé et visible, apprends avec nous l’art fugitif. Là où le pouvoir pacifie — à force de lumière blanche, d’optronique civile et de transparence — à nous d’opacifier. Là où il lisse — les surfaces, les design, les visages et les messages, les pratiques — à nous de plisser et de plier, de chercher les arêtes vives, de multiplier les angles morts, de froisser à la main le tissu d’émotions lasses dont ils nous font une surface sociale. Memento Mori : n’oublie pas que tu vas courir.
Furtif : ce sont les six lettres qui épèlent la nouvelle résistance. Fuir Un Réseau Trop Intrusif, Fuir. Glissez mortels, n’appuyez pas. Passer outre, se décaler des axes, vivre hors champ. Chercher la visibilité moindre à la lisière du pinceau des phares. Clandestino ? Si, Hombre.
À Big Mother qui te gère, tu préféreras tantôt Sister Resist, l’intranquille.
C’est qui, elle ? Personne — juste un mythe que je te fabrique brique à brique. Juste une clameur que tu peux faire taire. Ou écouter.
Sister Resist a connu l’avant-garde et l’underground, elle a aimé les deux. Elle a été de toutes les luttes souterraines et solaires, elle est de toutes les surrections, les hauts-faits, les combats qui engagent le mouvement de la vie. Tour à tour à la pointe et à la poupe, Sister Resist, à la masse, en marge, debout, derrière ton dos parfois, plus épaisse que ton ombre, plus aiguë que tes cris. « Elle est revenue de tout », disent ceux qui n’ont jamais marché vers rien. Elle est revenue, oui — pour toi, pour nous — avec des armes liquides et du son pur. Et elle parle le Babel de fable aussi bien que le furtivo, la flaque ou l’asphalte décadencé et quand elle danse à l’orthogonale des façades, elle danse avec des idées de dehors, de dehors ourlé dans la matière, de dehors né du coeur physique des choses. Faudrait grandir en partant du milieu, comme l’herbe de fissure, dit Sister Resist. Se vivre comme Cancer joyeux, comme Kystes d’air, qu’elle chante. Comme un noyau qui pousse vie et se dilate du dedans vers les autres. Du qui dévore la pêche molle du système, celle qu’étouffe en jurant nous protéger. Faire fruit ! Dit-elle. Faire feu ! Faire mèche ! Faire fuir ! Badaboum ! Elle crie. Tohu ! Zone autonome temporaire ! Tare ton TAZ ! Friche ! Archipel de squats libres ! Communes ! Troc, volte, don, hack-attack, copyleft ! Rock natif — alter ou pas ! Tout ce qui prend souche en cellule et crève sa membrane. Tout ce qui houle du ventre à cinq, à dix oufs, et contamine parce que c’est beau et bruissant. Tout ce qui fait sang, sent le neuf, respire à frais, met à sac, soulève ! Percer le ballon de l’intérieur de la vessie et filer avec l’air qui siffle.
Sur la brèche ou sur le pont — se tenir ! Ne pas se vouloir au-dessus ou en avant, à côté ou au-delà, mais entre. La plus belle des positions. Go-between. Insider. Dans l’intersticiel et l’interlope, là où la vie passe, intercalée, là où l’eau, hop, et l’air — là où l’espace ne préexistait pas avant qu’on l’ouvre — comme on déchirerait une nappe de bitume sur 400 mètres rien qu’avec une forêt de bras.
Sister Resist n’a pas d’autre manifeste que ses pas et ses gestes, pas d’autre écriture que ses esquives et ses saltos, que ses courses courbes qui dessinent parfois une cursive. Ce qu’on sait de sa pratique a été compilé par des scribes de passage. C’est une bible à la diable, agrafée au fil de fer, que ceux qui marchent debout se jettent au thorax comme un frisbee carré. Voilà les copeaux que j’ai pu en orpailler, piochés dans des pages taggés au bic, qui se sont arrachés quand j’ai tourné les pages. Ça disait ça :
- Face au règne de la transparence, de la surveillance, des miradors et des radars : l’invisibilité, qui est un art martial, la prolifération des zones autonomes, la clandestinité des pratiques, la sous-exposition.
- Opposer au réseau tactique des brutes, des routes et des rondes le faisceau tactile des luttes, des doutes et des frondes.
- Face à l’emploi du temps, aux monstres chronophages, aux cadences données par l’Agent Da : trouver son rythme propre et le tenir, savoir ralentir quand la norme se veut speed et accélérer lorsqu’on cherche à vous plomber ; s’ouvrir à l’impromptu, au temps mort qui seul vibre, à l’intempestif ; sortir des schèmes sensori-moteurs, du stimuli-réaction pour retrouver le sens intime de la durée ; percer le continuum des routines par un événement pur ; apprendre le décadencé.
- Face aux filtres et aux interfaces, aux dispositifs d’enveloppement et de mise à distance du monde : couper court, court-circuiter, chercher le rapport direct, la chaleur, tous les corps-à-corps, les face-à-face. Privilégier la sensualité sur la vision qui sature ; toucher, sentir, goûter. Sortir la ré/alitée de son lit de morve.
- Face à la quantification, à l’argent et au système d’échange généralisé : s’installer dans l’inéchangeable : le sacrifice, l’amour, le don, le hors de prix ; étendre le territoire affectif de la gratuité.
- Face au fonctionnel, à l’opérationnel, au performatif : bug, hack et sabotage, “l’erreur système” pour bonheur. La production de micro-chaos. L’errorisme, forme aboutie du terrorisme.
- Face au contrôle des flux, aux mouvements qu’on vous imprime, aux trajectoires qu’on canalise : la furtivité, la science des écarts, la ligne brisée. L’immobilité et l’inertie de tempo. Devenir déréseaunable.
Disjoncter.
- Face à la fuite de la mort qui n’est que refus de la vie : Memento Mori.
- Face à la fatigue : faire os, férocement. «
Alain Damasio

Nous avons besion des immigé(e)s...

"Les immigrés rapportent 12 milliards d'euros par an à la France"
La 2e édition de la Journée sans immigrés a peu mobilisé, place des Terreaux, à Lyon. L'objectif était de montrer que les immigrés apportent beaucoup à la France.
"Rétablir la vérité sur les immigrés". C'était le but de l'association "24h sans nous" qui organisait ce mardi une manifestation place des Terreaux. Une date symbolique qui correspond à l'entrée en vigueur en 2005 d'une loi sur l'instauration d'une immigration dite "choisie". A l'origine, la Journée sans immigrés vise à revendiquer la présence des immigrés sur le territoire français, en les invitant à ne pas participer à la vie économique du pays durant une journée. Une initiative organisée dans de nombreux pays européens.
A Lyon, Mohamed, un des membres du collectif, explique : "on veut dénoncer la stigmatisation des immigrés et des descendants d'immigrés, ainsi que le racisme latent dans la société française". Le collectif se mobilise également pour que les immigrés soient traités avec dignité et respect et que leur contribution réelle pour la France soit reconnue. "Les gens disent qu'ils volent le travail des Français, mais les immigrés font le travail que les gens ne veulent pas, car ce sont généralement des emplois précaires et mal payés". 
Pour symboliser cette journée de mobilisation, le collectif a déployé un bandeau jaune à taille humaine place des Terreaux. 
@ Gaëlle GrèsLes immigrés rapportent 12,4 milliards d'euros par an à la France
Mais pour les personnes présentent aujourd'hui, cette manifestation servait aussi à montrer l'importance des immigrés dans l'économie française."Ils rapportent 12 milliards d'euros par an à la France. Et personne ne commente ces chiffres. Quand on parle d'immigration, c'est toujours perçu de manière négative. Par exemple, quand Nicolas Sarkozy s'exprime sur la révolution dans les pays arabes, il ne parle que des problèmes d'immigration que cela va engendrer".
Début décembre 2010, Courrier International avait pourtant publié une étude réalisée par des chercheurs de l'université de Lille, sur les coûts de l'immigration pour l'économie nationale. Celle-ci démontrait que le coût de l'immigration dans le budget de l'Etat était de 47,9 milliards d'euros par an. Mais que les recettes étaient bien supérieures, à 60,3 milliards d'euros, l'addition du travail et de la consommation des immigrés. Soit un bénéfice de 12,4 milliards d'euros pour l'Etat français.
"Difficile de mobiliser les immigrés"
Pour autant, la journée sans immigrés n'a pas rassemblé grand monde à Lyon ce mardi. Tout comme l'année passée, seule une trentaine de personnes étaient présentes place des Terreaux ce mardi midi. Parmi elles, très peu d'étrangers. "Il est difficile de mobiliser les immigrés. Aux yeux des employeurs, ils sont perçu comme faisant de la politique et étant dangereux car ils peuvent revendiquer d'autres droits", explique Mohamed.
Amadou, 34 ans, d'origine Sénégalaise, en France depuis 10 ans était l'un des rares immigrés présents. Il a voulu participer à cette journée pour "rétablir la vérité sur les immigrés. Il faut comprendre que le mot d'ordre de la manifestation n'est pas de lutter contre les discriminations, mais bien de rétablir le mot 'immigré' ".
Gaëlle Grès ,  Julie Langlois


vendredi 29 avril 2011

Accueillir l' étranger comme son frère...

"Un concours de démagogie et d'europhobie entre Paris et Rome"
Députée de Paris, Sandrine Mazetier ( photo) est secrétaire nationale à l'immigration au sein du Parti socialiste. Elle fustige un "concours de démagogie" entre Sarkozy et Berlusconi au sujet des migrants tunisiens. Elle défend par ailleurs la vision de son parti sur l'immigration.
Nicolas Sarkozy envisage une réforme de l'espace Schengen pour faire face à l'arrivée de migrants venant notamment de Tunisie...
Sandrine Mazetier : Il faut d'abord ramener le sujet dans des proportions qu'il n'aurait jamais dû quitter. Je vous rappelle qu'en janvier, Nicolas Sarkozy a justifié publiquement le remaniement gouvernemental en brandissant le risque de flux migratoires "incontrôlables" à l'issue des révolutions arabes. Depuis janvier, il y a eu autour de 20 000 migrants, ce qui est très peu à l'échelle européenne.
Que proposerait le PS à sa place ?
Nous sommes pour le respect de l'Etat de droit dans l'accueil de ces personnes. Il existe une directive européenne de protection temporaire, qui a été créée pendant la guerre des Balkans, et qui prévoit, dans des circonstances exceptionnelles, un accueil solidaire au sein de l'UE de populations fuyant des troubles. Cet accueil est alors mutualisé, et temporaire. On examine ensuite les situations des personnes et on organise leur retour si possible. Nous proposons simplement d'appliquer cette directive.
Nous disons aussi que la situation à Lampedusa [île italienne où arrivent nombre de migrants en provenance du Maghreb] ne peut pas être gérée uniquement par l'Italie. Pour l'instant, nous assistons depuis quelques jours à un concours de démagogie, de xénophobie et d'europhobie de part et d'autre des Alpes. Les personnes qui recherchent la protection de l'Europe doivent être traitées humainement, et les normes européennes doivent être respectées.
Faut-il suspendre Schengen, selon vous ?
Nicolas Sarkozy a créé toutes les conditions pour faire gonfler ce sujet. Suspendre Schengen, cela n'a rien à voir avec le fait d'en appliquer les clauses. Il existe ainsi une "clause de sauvegarde" dans le traité, qui permet à un pays de rétablir temporairement les frontières en cas de potentiel trouble à l'ordre public.
En fait, Schengen a tout prévu, sauf l'irresponsabilité de certains dirigeants actuels et leurs annonces irresponsables et disproportionnées. En outre, je rappelle que les contrôles existent toujours en Europe, même s'ils ne sont plus aux frontières. Chaque jour, on arrête des immigrés clandestins.
Quel programme propose le PS sur l'immigration ? Vous évoquez une régularisation ciblée des sans-papiers, sur des critères précis...
Nous sommes en général pour des règles et pour la régulation. La droite a créé une foule de personnes en situation irrégulière. Nous ne proposons pas de régularisation large, mais une régularisation sur des critères extrêmement précis : la durée de présence sur le territoire, le fait d'avoir un travail, la scolarisation des enfants et un casier judiciaire vierge.
Pour le reste, nous refusons l'appellation "immigration choisie", qui laisse croire qu'une partie est donc "subie". Nous estimons que les migrations de travail s'organisent s'il y a des secteurs qui en ont besoin, avec les partenaires sociaux, mais aussi avec les territoires concernés. Car oui, il y a une question économique de l'immigration, qui est nécessaire, même si ce sujet est un impensé en France, et surtout à droite.
Sur le plan européen, faut-il également mener des actions, selon vous ?
Dans le programme, nous évoquons un renforcement du droit d'asile sur le plan européen. Il faut réfléchir à des normes communes sur ce droit fondamental. En revanche, nous ne sommes pas certains que les politiques migratoires doivent se décider au niveau européen. Les situations sont très différentes entre le sud et le nord de l'Europe, les pays méditerrannéens et les pays nordiques...
Sandrine Mazetier, députée PS de Paris
Propos recueillis par Samuel Laurent

Dans le sud de l'Italie, un village déserté reprend vie en accueillant des immigrés
Riace (Italie). On l'appelle "le village des migrants". En arrivant sur la petite place de Riace, ce village du fin fond de la Calabre perché sur une colline, non loin de la côte, on comprend vite pourquoi. Les fillettes qui courent en criant, en cet après-midi presque estival, sont éthiopiennes, érythréennes ou somaliennes. Comme leurs mères qui veillent sur elles depuis l'atelier de couture, un peu plus loin. Ce n'est pas pour rien qu'à l'entrée de Riace, le panneau indique "ville d'accueil" et qu'il y a quelques jours, L'Osservatore Romano, le quotidien du Vatican, a cité cette bourgade comme un exemple à suivre vis-à-vis des immigrés.
Alors que d'un bout à l'autre de l'Italie, les Tunisiens arrivés ces dernières semaines à Lampedusa sont rejetés, le maire de Riace, Domenico Lucano, a fait savoir au gouvernement que sa commune était prête à en accueillir une partie. Une quarantaine de communes des alentours aussi se disent disponibles à emboîter le pas de Riace sur le chemin de la solidarité choisi un jour de juillet 1998.
Ce jour-là, une embarcation avec 300 Kurdes à bord échoue sur la côte. Les habitants ne réfléchissent pas à deux fois et ouvrent leurs portes. C'est le déclic. Ces étrangers arrivés de la mer constituent une aubaine pour un village en voie de dépeuplement. Riace comme tant d'autres communes calabraises est déserté par ses habitants, partis chercher fortune ailleurs.
Alors que le bourg comptait plus de 2 500 personnes dans le passé, il n'en abrite plus que quelques centaines. La découverte, en 1972, au large, des Bronzes de Riace, deux sculptures grecques du Ve siècle avant J.-C., a été la énième déception. Les statues sont parties au musée de Reggio de Calabre. Avec les touristes qui devaient affluer ici et contribuer à stopper l'émigration.
Riace comprend alors que sa richesse réside dans l'accueil des étrangers. Le village allait remplir le vide laissé par ses émigrés partis au Canada ou en Australie avec ces immigrés venus, eux aussi, de loin. "Un avenir était possible, avec une nouvelle cohésion sociale. Les gens s'en allaient, l'école avait fermé, les services de base commençaient à manquer. On se demandait à quoi bon programmer encore des travaux publics, et même tenir en vie un bourg qui se vidait petit à petit. Or, avec ces nouveaux arrivés, l'espoir pouvait renaître", explique le maire.
Assis au café ou sur les marches de l'église, les habitants semblent habitués à une situation qui leur apparaît désormais comme normale. "Nous nous sommes pas mal repeuplés, mais je peux vous dire que le village était littéralement mort", lance, satisfait, l'un d'entre eux. Un autre villageois acquiesce en regardant les enfants courir dans les ruelles : "Pour nous, ce sont tous des petits-fils."
Une association se charge de repérer les logements vides et de les remettre en état pour l'accueil des réfugiés. Ceux-ci ne sont pas laissés seuls. En attendant les subventions pour les demandeurs d'asile qui tardent systématiquement, des bons sous la forme d'une sorte de monnaie locale, à l'effigie de Gandhi, Luther King ou Che Guevara, circulent librement dans le village. Au moment où l'argent arrivera, les magasins demanderont à être réglés directement à la commune.
En attendant la définition de leur statut, les réfugiés occupent leur temps avec profit. Le silence des ruelles est rompu par des ateliers de couture, de menuiserie, de céramique, de verrerie qui ont été ouverts en vertu d'un plan régional pour l'insertion des migrants. L'idée est de transmettre aux immigrés les vieux métiers du cru.
Employée à la verrerie, Lubaba est arrivée d'Ethiopie il y a trois ans, au terme d'un long périple. En Libye, elle s'est embarquée pour Lampedusa, avant de commencer un autre voyage dans les centres d'accueil italiens, cette fois. Jusqu'à Riace où elle a décidé, enfin, de s'arrêter. "J'ai un logement, j'ai de quoi vivre, j'apprends un métier et ma fille est née ici", explique-t-elle.
Six mille réfugiés sont passés par le village au fil des années. Si beaucoup repartent, certains restent et tentent de créer leur propre atelier ou commerce. Un choix qui n'est pas facile, comme a pu le constater cette Afghane qui a ouvert Les Tricots d'Herat (ville afghane) après avoir fui son pays avec ses deux enfants à la suite de la mort de son mari. "Nous avons de quoi manger grâce à ce que j'arrive à vendre, mais c'est dur. L'hiver, c'est mieux, mais l'été, j'ai plus de mal avec les tricots en laine", explique-t-elle en travaillant sous le regard de sa fille Faeze.
Cette dernière n'a pas de doute. Son avenir est ici. Dans son italien au fort accent calabrais, elle dit se sentir "comme les autres à l'école". Plus de 200 réfugiés comme elle et les membres de sa famille ont fait le choix d'être les nouveaux citoyens de Riace.
Salvatore Aloïse

Mobilisation sociale contre les gouvernements des riches, le G8


G8 dégage ! Les mouvements sociaux et citoyens se mobilisent les 21 et 22 mai au Havre
Trente quatre organisations citoyennes – associations, syndicats, mouvements sociaux et citoyens – appellent à la mobilisation les 21 et 22 mai prochains face au G8 illégitime. Le G8 se réunira à Deauville les 26 et 27 mai. Les huit chefs des États les plus puissants partagent la responsabilité d’un sombre héritage : trente cinq ans de modèles et de politiques dont les impasses éclatent au grand jour partout dans le monde. Ces modèles aggravent les inégalités, entre les pays du Nord et ceux du Sud, au sein même des pays riches et fragilisent de plus en plus l’avenir même de la planète.
Les révoltes populaires dans le monde arabe et au Proche-Orient exigent justice sociale et démocratie. Au Japon, la catastrophe de Fukushima impose de réorganiser les choix énergétiques. Et en Europe, les citoyens s’opposent massivement aux plans d’austérité qui conduisent au démantèlement des services publics et des protections sociales, comme les peuples des pays pauvres exigent que les États les plus riches mettent fin au pillage de leurs richesses et tiennent leurs engagements en matière de solidarité internationale. Sur tous les continents, les populations s’organisent pour faire respecter leurs droits…
Nos organisations, réunies dans le collectif français G8G20 2011, partagent quant à elles une conviction : l’accès de tous aux droits humains fondamentaux et la protection de notre planète passent par un juste partage des richesses, d’autres modes de développement et une gestion démocratique des biens communs.
Face au G8, elles appellent à un week-end de mobilisations les 21 et 22 mai au Havre.
Tout au long du week-end, la ville sera ouverte à toutes celles et ceux qui, refusent qu’une minorité autodésignée décide au nom des peuples, et qui veulent démontrer, à travers leurs pratiques et leurs propositions, que des voies alternatives existent.
A nos côtés, des représentants des mouvements sociaux et citoyens du monde entier participeront à ce week-end de mobilisations pour porter la voix des peuples et de leurs résistances pour la paix et la démocratie, la justice sociale et écologique.
Au programme :
Samedi 21 mai à partir de 15 heures : Marche internationale dans les rues du Havre
En soirée : meeting international et concert.
Dimanche 22 mai toute la journée : Forums citoyens autour de l’Université.
Liste des organisations membres du collectif national
AC !, AITEC (Association internationale de techniciens, experts et chercheurs), AEC (Association européenne des citoyens), Attac France, CADTM (Comité pour l’annulation de la dette du tiers-monde), CCFD - Terre Solidaire (Comité catholique contre la faim et pour le développement), CEDETIM ; Confédération Paysanne, CRID (Centre de recherche et d’information pour le développement), Emmaüs International, Euromarches, Fédération Artisans du monde, Fondation Copernic, France Amérique Latine, FSU (Fédération syndicale unitaire), IPAM (Initiative pour un autre monde), CGT (Confédération générale du travail), La Cimade, Le Mouvement de la Paix, Les Amis de la Terre France, Ligue des Droits de l’Homme, Oxfam France, Peuples Solidaires, RECit, Réseau Foi et Justice Afrique-Europe, Réseau Sortir du nucléaire, Ritimo, Survie, Transform !, Uncut France, Union SNUI SUD Trésor Solidaires, Union syndicale Solidaires, Vamos !,Vision du Monde.
Communiqué de Ecologie au Quotidien
DIE, Rhône-Alpes, France
Le Chastel 26150 DIE
Tel : 04 75 21 00 56       

Occuper les terres en friches...

Plan-les-Ouates : des paysans s'emparent d'un terrain en friche
Depuis le 17 avril, plus d’une centaine de personnes se relaient pour cultiver une terre en friche depuis 30 ans.
Le contraste est saisissant au chemin du Champ-des-Filles, dans la zone industrielle (Ziplo) de Plan-les-Ouates. Entre les parcelles, au gazon bien ordonné, occupées par les grandes manufactures horlogères de la place se dresse désormais un campement. Depuis le 17 avril, date de la Journée internationale des luttes paysannes, une centaine de personnes ont investi ces 30 hectares, laissés en friche depuis près de trenteans. «Il n’y a aucune raison que cette terre ne retrouve pas sa fonction première, lâche un jeune homme qui bêche un petit carré. On donne simplement vie à cette friche.»
Aussi philosophique que soit l’initiative, le résultat n’en est pas moins surprenant. Une semaine après l’arrivée des jardiniers en herbe, ce jardin communautaire a déjà pris forme.
«Chacun choisit son coin»
Des épouvantails rigolos attirent l’œil des automobilistes. «On en a passé des heures à tout arracher, lâche Allison, qui revient chaque jour après son travail. C’est génial, les gens viennent de partout. On choisit un coin et on plante ce qu’on veut.» Il n’y a pas de chef au jardin du Champ-des-Filles. «Ceux qui sont là s’organisent entre eux, poursuit une jeune femme. Tout le monde est bienvenu.» En quelques jours, la vie s’est organisée. «Les gens arrivent en famille parfois, explique Thiévent. Les gamins ratissent leur petit bout de terre. Sur 30 hectares, il y a de la place pour tout le monde.» Jeudi, les jardiniers ont reçu un four solaire. Des bottes de paille empilées en forme de tipi, sur 4 mètres, permettent de tenir les boissons et les provisions au frais.
Un abri, entouré de paille et de bâches, baptisé Bethléem, permet à ceux qui le désirent de dormir sur place et à l’abri de la pluie. Une pluie que les jardiniers aimeraient d’ailleurs bien voir tomber. «On manque d’eau, explique un participant. On va la chercher assez loin.»
Un tracteur vient régulièrement charger les grands jerrycans. «On espère avoir l’eau courante rapidement, précise Allison. C’est difficile avec cette sécheresse.»
Une parcelle privée
La terre investie le 17 avril appartient au groupe Jelmoli. Un projet de technopark y avait été initié dans les années 90 mais n’a jamais été réalisé. «On a tenté de joindre le propriétaire, assure un solide gaillard qui transporte des planches. Mais on n’a eu personne. On aimerait qu’il vienne voir ce que sa terre produit.»
Comment réagissent les employés des manufactures horlogères? «Ils viennent voir, s’amuse Thiévent. On a même eu un gars en costard-cravate qui nous a expliqué comment utiliser une houe. Les réactions sont plutôt positives.»
Dans la commune, on commence aussi à parler de ce camp improvisé. Certains habitants ont même rejoint le groupe. Au dernier Conseil municipal, le sujet a été abordé, mais les autorités communales n’ont pas de moyen d’action. «Ils se sont installés sur une parcelle privée, indique Geneviève Arnold, maire de Plan-les-Ouates. C’est au propriétaire de réagir.» Pour la magistrate, la démarche est plutôt sympathique. «On n’a pas affaire à des revendicateurs agressifs. Il y a un petit côté hippie qui fait sourire. Un retour à la terre. Personnellement, je n’y vois rien de choquant.»
La police non plus, qui a effectué plusieurs passages. «Ils contrôlent les identités, explique une jeune femme. Mais tant qu’ils n’ont pas de plainte, ils ne peuvent pas nous obliger à partir.»
A quelques mètres de là commence la zone des Cherpines, soumise le 15 mai à votation pour son déclassement en vue de l’urbanisation du secteur.
Isabel Jan-Hess

La journée de la Femme c'est tous les jours

Les Choses changent en Afghanistan aussi
Fawzia Koofi (photo) est la première femme à avoir accédé à la présidence de l’Assemblée nationale afghane. Membre du Parlement, députée d’une province du nord du pays, une région difficile d’accès, elle est une des personnalités emblémati­ques du mouvement pour les droits des femmes. Et si elle échappe aux menaces qui pèsent sans arrêt sur sa vie, elle deviendra peut-être la présidente de l’Afghanistan...
Votre livre, est-ce avant tout un témoignage destiné à vos filles?
Ce livre, c’est le message que je veux qu’elles entendent quand elles grandiront. Je n’échapperai peut-être pas toujours aux attentats... Je veux qu’elles grandissent avec fierté et qu’elles changent la vie des gens, même s’il ne s’agit que d’un petit changement dans une vie individuelle. Mais je m’adresse aussi à toutes les jeunes filles d’Afghanistan et par-delà, à tous les jeunes. J’ai souvent été attaquée dans mon pays. Si d’autres femmes accèdent au Parlement ou s’impliquent dans la vie sociale, les conservateurs ne pourront plus nous attaquer... parce que nous serons le modèle.
Quelles avancées politiques récentes, en Afghanistan, concernent le droit des femmes?
Je travaille au Parlement à faire voter une loi pour lutter contre les violences faites aux femmes. Dans cette loi, battre une femme est considéré comme un acte de violence. Je milite pour ce principe, alors que mon père battait ma mère. À l’époque, c’était culturel, en quelque sorte. Nous voulons conserver nos valeurs, nos traditions, mais la violence contre les femmes ne fait pas partie de la religion. Pour nos collègues au Parlement, ça n’a pas été facile de concevoir qu’une femme puisse faire emprisonner son père ou son frère. Les changements demandent du temps, nous devons être patients, même si la patience n’est pas ma principale qualité...
Outre le témoignage, votre livre peut aussi se lire comme une profession de foi politique en vue des présidentielles de 2014, non?
Ce livre raconte mon histoire. Celle d’une villageoise ordinaire, habitant une commune rurale éloignée, née dans une famille très traditionnelle – dont le père avait sept femmes –, qui est devenue une militante membre du Parlement. J’ai toujours résisté. Ma mère est l’exemple de la souffrance et de l’endurance de tant de femmes afghanes, mon père est le modèle même du politicien dévoué et engagé. En devenant militante, j’ai acquis la confiance du peuple. J’ai mis ma vie en péril, j’ai échappé de nombreuses fois à la mort. Ce livre parle de politique, parce que je suis une femme politique. Il y a peut-être pour moi un avenir brillant, ou alors un avenir très sombre dans lequel on imposera à mes filles de rester à la maison. Mais si l’avenir me le permet, je me présenterai.
Quelle est votre réaction face aux révolutions dans les pays arabes?
Ces peuples méritent un gouvernement qui les représente vraiment. Nous devons les écouter. Les gens peuvent supporter la faim, mais pas l’injustice.
Lettres à mes filles
aux Éditions Michel Lafon

jeudi 28 avril 2011

Manifestation du 1er Mai, à Valence, Montélimar , Romans... et en Isère


1er MAI : les rendez-vous dans la Drôme
Le 1er mai 2011, une journée de solidarité internationale et pour le progrès social à l’appel commun des organsisations syndicales CFDT - CGT - FSU - Solidaires - UNSA ...
Le 1er mai, journée de solidarité internationale du monde du travail, prend un relief particulier dans un monde marqué par des évolutions majeures.
- Les organisations CFDT - CGT - FSU - Solidaires - UNSA expriment leur soutien aux peuples des pays arabes qui se soulèvent pour la dignité et la liberté. Partout dans le monde, cette onde de choc salutaire bouscule les dictatures et porte un message d’espoir de liberté, de démocratie et de progrès social.
- Elles font aussi du 1er mai une journée de solidarité européenne en dénonçant les politiques d’austérité imposées par les Etats membres de l’Union et les Institutions européennes pour « assainir » les dépenses publiques. Les salarié(e)s ne doivent pas payer le coût d’une crise dont ils ne sont pas responsables !
Communiqué de presse pour le 1er Mai des organisations drômoises :
Les organisations syndicales CFDT - CGT - FSU - Solidaires et UNSA, en total accord avec leurs structures nationales invitent l’ensemble des salariés, retraités, sans emploi... à participer au 1er mai unitaire sur Valence.
Elles revendiquent :
- la priorité à l’emploi s’appuyant sur une réelle politique industrielle et des services publics de qualité ;
- une amélioration des salaires, des pensions et du pouvoir d’achat permettant à chacun de vivre dans la dignité ;
- l’amélioration des conditions de travail prenant en compte la pénibilité ;
- l’égalité des droits et la suppression de toute discrimination notamment contre les travailleurs migrants.
- Les organisations syndicales appellent chacune et chacun à se mobiliser pour le « vivre ensemble », la solidarité entre les salariés, l’égalité des droits, le choix de la paix, le choix du social...
Rassemblement et manifestation :
Le 1er Mai à Valence 10 h place de la Gare à Valence
Autres rendez-vous départementaux :
Romans : à 10 h, à la Maison des Syndicats
Montélimar : à 10h30, devant le Théâtre
Signataires : CFDT - CGT - FSU - Solidaires - UNSA, AFPS, UNEF, EuropeEcologieLesVerts, Femmes en noir, FSU, LDH Diois, LDH Valence et LDH Montélimar, MJCF, Mouvement de la Paix, Amnesty International,PG, PS, Ras l’Front, Solidaires, etc….

1er MAI : les rendez-vous dans l’Isère
Solidarité internationale et progrès social
Manifestation à 10h
Gare Sncf à Grenoble
 Le 1er mai, journée de solidarité internationale du monde du travail, prend un relief particulier dans un monde marqué par des évolutions majeures.
L’ensemble des organisations signataires expriment leur soutien aux peuples des pays arabes qui se soulèvent pour la dignité et la liberté. Partout dans le monde, cette onde de choc salutaire bouscule les dictatures et porte un message d’espoir de liberté, de démocratie et de progrès social.
Elles font aussi du 1er mai une journée de solidarité européenne en dénonçant les politiques d’austérité imposées par les Etats membres de l’Union et les Institutions européennes pour « assainir » les dépenses publiques. Les salarié(e)s et les jeunes ne doivent pas payer le coût d’une crise dont ils ne sont pas responsables.
En France, le 1er mai 2011 se déroule dans un contexte de crise économique et sociale qui creuse les inégalités et mine la cohésion sociale, un contexte de tension sociale toujours forte liée aux préoccupations des salariés et des jeunes en matière d’emploi, de salaires et de conditions de travail qui se sont exprimées fortement dans les mobilisations de 2009 et 2010 face à la crise et à la réforme des retraites.
Partout, salariés, chômeurs, étudiants, retraités, participons aux manifestations unitaires pour
- donner la priorité à l’emploi par des politiques économiques et sociales prenant appui sur une réelle politique industrielle qui réponde aux impératifs écologiques et des services publics de qualité, favorisant la réduction des inégalités ; prioriser des mesures en faveur des jeunes ; mettre fin au non remplacement d’un fonctionnaire sur deux partant à la retraite ;
- améliorer les salaires, les pensions et le pouvoir d’achat, permettre à chacun de vivre dans la dignité en garantissant le droit pour toutes et tous à une protection sociale solidaire et de haut niveau tout au long de la vie ; faire reculer les inégalités entre les femmes et les hommes ;
-   améliorer les conditions de travail et faire reconnaître la pénibilité ;
- lutter pour l’égalité des droits et contre toutes les discriminations, notamment concernant tous les travailleurs migrants ;
- octroyer le droit de voter et d'être élu à tous les résidents de nationalités étrangères présents sur le territoire.
L’exigence d’une vie meilleure faite de justice sociale, du respect des droits fondamentaux, d’un travail décent, reconnu et valorisé doit se faire entendre.
Mobilisons-nous pour le « vivre ensemble », la solidarité entre les salariés et l’égalité des droits, le choix de la paix, le choix du social. C’est de cette façon que reculeront l’exclusion, le racisme, le rejet de l’autre.
Manifestations également à
10 h place des Halles à La Tour du Pin
10 h Foyer H. Barbusse à Roussillon
Signataires : ACIP ASADO, ADARPAP, AFPS, ALBA, Amis du TA, Amnesty International, ATTAC, CFDT, CGT, CIIP, CISSP, CSRA, Collectif pour Cuba, EuropeEcologieLesVerts, Femmes en noir, FSE, FSU, LDH Grenoble, LDH 38 et LDH Iran, LIFPL, LSR, MJCF, Mouvement de la Paix, NPA, PAG, PCF, PCOF, PG, PRCF, PS, Ras l’Front, RESF, RNG, Solidaires, UNSA, UNEF, UNL.