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lundi 28 février 2011

Le chemin sinueux du ministre de la Défense

Gérard Longuet, nommé au ministère de la  Défense
Longuet, le "hussard du libéralisme" tient sa revanche
Le sénateur revient en première ligne après une longue parenthèse judiciaire (1994-2010).
 Avec sa nomination au ministère de la Défense, le sénateur UMP Gérard Longuet tient enfin sa revanche à l'issue d'un parcours chaotique, qui l'aura vu faire ses classes à l'extrême droite, affronter la justice pendant quinze ans, avant de devenir un sarkozyste homologué. Ce proche de Nicolas Sarkozy dont il fut l'un des conseillers à l'Élysée (2007-2009), ce "hussard du libéralisme", avait clamé haut et fort son amertume d'avoir été écarté sans ménagement du remaniement de novembre 2010. À 65 ans, il aura été finalement entendu.
À la tête du groupe UMP au Sénat depuis juillet 2009, il n'a pas ménagé sa peine pour convaincre une majorité sénatoriale rétive et arbitrée par les centristes de voter des réformes qui ne lui plaisaient pas, comme la réforme territoriale ou la suppression de la taxe professionnelle. Cette élection à la tête des sénateurs UMP a marqué son retour sur le devant de la scène après une longue parenthèse judiciaire (1994-2010).
"Réformateur"
L'élu de Lorraine (région qu'il a présidée de 1992 à 2004), pourfendeur obstiné des 35 heures et des déficits, adepte de l'"auto-entreprise" défendue par son ami Hervé Novelli, anime au côté de ce dernier le club des Réformateurs, une centaine de parlementaires libéraux. À gauche et parfois même à droite, il a longtemps fait figure d'épouvantail pour avoir préconisé aux régionales de 1992 une alliance avec le Front national. Prolongement d'un parcours amorcé en 1964 dans les rangs d'Occident, un groupuscule d'extrême droite.
À la présidentielle de 1965, il soutient Jean-Louis Tixier-Vignancour, avocat de l'OAS dont le directeur de campagne est Jean-Marie Le Pen. Un passé sur lequel Gérard Longuet est peu disert. "Je viens de la France profonde", assure cet énarque né en 1946 à Neuilly-sur-Seine et élevé par une mère assistante sociale.
Timbres
Sur les bancs d'Henry-IV, le lycée de l'élite parisienne, l'élève Longuet nourrit son nationalisme aux lectures de Drieu La Rochelle et Brasillach. Ce n'est qu'à la fin des années 70 qu'il se convertit à l'Europe après son ralliement à l'UDF, au sein de "la bande à Léo" (François Léotard). En 1978, il est élu député de la Meuse, qu'il n'a jamais quittée depuis, sous la double étiquette UDF et Parti républicain (qu'il préside de 1990 à 1995) et au Sénat depuis 2001. Propulsé en 1993 ministre de l'Industrie et des Postes par Édouard Balladur, il trébuche un an plus tard sur une première affaire : le financement de sa villa tropézienne. En 1995, nouveaux démêlés avec la justice liés au financement du Parti républicain dont il fut trésorier (1982-86), puis président (1990-95). Fin 2000, il est à nouveau mis en cause dans le dossier des marchés publics des lycées d'Ile-de-France. Il ne sera totalement blanchi qu'en 2010.
Depuis 2007, cet homme à la silhouette toujours svelte et nerveuse, la mâchoire carrée et souvent crispée, au verbe abrupt, veut exercer "sa liberté de parole" en Sarkozie. En mars 2010, il déclenche une polémique, en contestant la candidature du socialiste Malek Boutih à la tête de la Halde qu'il préfère réserver à quelqu'un "du corps traditionnel français".
Plus récemment, il doit démentir avoir financé l'achat d'une maison avec des timbres rares reçus comme ministre des Postes, accusation soutenue par Martin Hirsch. Épinglé par le site Mediapart pour avoir été, "entre septembre 2008 et fin 2009 (...) conseiller de GDF-Suez" alors qu'à la même période le Sénat examinait des textes sur l'énergie, il se défend de tout conflit d'intérêts.
Voici les débuts de Gérard Longuet (ça explique ses attaques contre Malek Boutih).  "Après une scolarité passée au lycée Henri-IV de Paris, il entame des études de droit et de lettres. Diplômé de l’Institut d’études politiques de Paris en 1966, il obtient un diplôme d’études supérieures (DES) de sciences politiques en 1968.
En 1964, il prend part, en compagnie d’Alain Madelin, à la création du mouvement Occident, organisation de militants d’extrême droite souvent impliqués dans des affrontements violents contre l’extrême gauche.
En 1967, soupçonné en sa qualité de dirigeant du mouvement d’avoir été co-instigateur d’une expédition violente menée par Occident contre des étudiants d’extrême gauche à l’université de Rouen (l’un de ces derniers étant laissé dans le coma après l’attaque), il est inculpé et incarcéré.
Gérard Longuet est condamné le 12 juillet 1967 à 1 000 francs d’amende pour complicité de « violence et voies de fait avec armes et préméditation », en même temps que douze autres militants d’extrême droite, dont Alain Madelin et Patrick Devedjian.
De cet engagement, il dit : « J’assume avoir été d’extrême droite. On s’est simplement trompés sur le modèle colonial, qui ne pouvait perdurer. »
Il entre à l’École nationale d’administration (ENA) en 1971 et en sort en 1973 (promotion François Rabelais).
Entre temps, en 1972, il rédige le premier programme économique du Front national, créé la même année.
«Racisme décontracté» après ses attaques contre Malek Boutih
Faouzi Lamdaoui, membre du Conseil national du PS, a demandé à Nicolas Sarkozy à l’ époque «de prendre toutes les mesures pour mettre fin au déchaînement d’un racisme décontracté, devenu le "sport" préféré d’un pan entier de la droite française».
Même indignation du côté de SOS Racisme: «La vision véhiculée par Gérard Longuet (...) montre la conception ethnique qu’il s’en fait et qui rappelle la France de Maurras en contradiction avec la France républicaine qu’il est censé incarner», a dénoncé l'association antiraciste.
Apis

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