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mercredi 12 janvier 2011

Une invisible dictature s' installe doucement...


RESISTONS ENSEMBLE

Au moment du vote de la nouvelle loi « sécuritaire » la LOPPSI 2, 200 personnes se sont rassemblées devant l’Assemblée Nationale à Paris. Des protestations plus dynamiques ont eu lieu et ont encore lieu en province. On a surtout entendu des critiques contre une des mesures odieuses de cette loi, à savoir, celle qui vise les nomades, les habitats précaires, les squatters… mais rien ou trop peu contre d’autres mesures comme celle qui prévoit le retour de la double peine visant des « criminels de nationalité étrangère », LOPPSI 2 regorge pourtant de mesures liberticides, répressives, criminalisant pauvres et étrangers. Quant à la soi-disant « principale force d’opposition », le PS, il reproche à LOPPSI 2 son côté « bric-à-brac sans vision ni moyens ». Le PS veut visiblement davantage de fric et de cohérence pour la répression. Alors pourquoi le pouvoir se gênerait ?
Il y a donc de quoi s’inquiéter. L’histoire nous enseigne que quand les habits « démocratiques » deviennent trop étroits pour la répression sociale, pénitentiaire, policière, judiciaire un autre régime s’impose. C’est ce qui s’est passé en Allemagne dans les années trente ; avec la fin du « parlementarisme », le masque démocratique est piétiné, c’est la dictature fasciste.
Aujourd’hui, même si derrière les centres de rétention se profile l’ombre des camps de concentration de demain, même si les morts entre les mains de la police, par taser, flashball annoncent la possibilité de massacres de masse, on n’y est pas encore. Aujourd’hui, on peut encore protester, manifester, faire la grève. Alors pour s’opposer à la préparation insidieuse d’une rupture fasciste dont le chemin est pavé par l’empilement des lois dites « sécuritaires », ce n’est pas la peine de crier au fascisme, comme si on y était déjà. Un tel cri glace et embrouille les possibilités de lutte. Par contre utiliser tous les moyens, même de plus en plus limités, réfléchir et agir ensemble pour priver le loup de sa queue.
LOPPSI 2
Le 21 décembre l’Assemblée adoptait la Loi d’Orientation et de Programmation pour la Sécurité Intérieure deuxième version « LOPPSI 2 ». Quelques mesures en bref :
Durcissement des peines pour cambriolage, allongement des peines plancher dès la première infraction (entre six mois et deux ans pour des violences aggravées passibles de trois à dix ans de prison), la période de sûreté pour les meurtriers de policiers, ou autres représentants de l’Etat passe, de 22 à 30 ans, extension de l’utilisation du bracelet électronique pour les récidivistes…
La répression des mineurs se durcit. Les préfets pourront décréter un couvre-feu entre 23 heures et 6 heures du matin pour les moins de 13 ans. Un mineur récidiviste passera de la GAV au tribunal sans passer par la case du juge des enfants…
La double-peine revient aux assises pour les « criminel de nationalité étrangère »
La videosurveillance est boostée, les préfets pourront imposer son utilisation massive aux communes réticentes, au final la loi prévoit de tripler le nombre de cameras…
Contrôle d’Internet accru, mouchard sur les ordinateurs a l’insu des propriétaires. Un délit d’« usurpation d’identité sur le Net » a été créé,sous couvert de lutte contre la pornographie infantile l’Etat pourra contraindre les fournisseurs d’accès FAI à bloquer certains sites sans que ce soit rendu publique…
En matière de logement, les expulsions sont facilitées, sous 48 heures sur décision du préfet et sans passer par un juge, l’incrimination des squatters passibles d’un an de prison et de 15 000 euros d’amende…
La police municipale gagne en pouvoir récupérant certaines missions conférées aux officiers de police judiciaire. Le secteur privé s’affirme, le statut des entreprises de sécurité devrait être renforcé, avec une augmentation des effectifs, la loi crée un Conseil national des activités privées de sécurité (CNAPS)…
En réaction de nombreuses actions et manifestations ont vu le jour dans toute la France, Angers, Besançon, Bordeaux, Clermont Ferrant, Figeac, Grenoble, Lyon, Montpellier, Nantes, Paris, Périgueux, Perpignan, Rennes, Saintes, Strasbourg, Toulouse, Tours, Valence… Un point sur les actions menées : https://squat.net/fr/news/france281...
Montpellier, samedi 18 décembre, les 300 personnes qui manifestent contre la loi LOPPSI 2 ont envahi le cœur de la ville. En fin d’après-midi une partie des manifestants ont défilé avec leurs « camions/maisons » dans les rues de Montpellier, c’est au moment de la dispersion que des CRS ont surgi et chargé matraquant tout sur leur passage aussi bien les personnes que les « camions/maisons ». Conclusion : pare brise, fenêtres cassés, portes et tôles enfoncées…
Le samedi 18 décembre à Rennes la manifestation anti LOPPSI 2 tourne à l’affrontement entre manifestants et forces de l’ordre. Les cognes dégainent les flash-balls et tirent à tout-va. Un jeune passant Mohammad A. est atteint en pleine figure, 13 points de sutures.
Pour les rroms c’est déjà l’après loppsi 2
Le 17 décembre à Lyon, 60 Rroms, dont des enfants et des personnes malades, se font expulser sous la neige. C’est le maire PS de Lyon qui a pris un arrêté pour « menaces à la salubrité publique » afin de permettre l’expulsion immédiatement exécutée par la police nationale.
A Lille, la Préfecture du Nord a réclamé aux associations qu’elles fournissent en échange d’un lit pour la nuit, les noms, les origines ethniques, les dates d’entrées sur le territoire et la composition des familles Rroms qu’elles suivent. De quoi constituer un fichier que la CNIL a confirmé ne pas avoir autorisé.
Dans l’agglomération grenobloise, une véritable guerre sociale faite aux Roms se déroule depuis 4 mois.

Pour télécharger ce bulletin mis en page au format pdf :
http://resistons.lautre.net/

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