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samedi 22 janvier 2011

Les Alpes ne veulent plus de compétitions...

Annecy et la Vallée du Mont Blanc se mobilisent contre les Jeux Olympique et la destruction du territoire !
Samedi 8 janvier se tenait une réunion publique aux Houches autour des Jeux Olympiques et la destruction du Sillon Alpin. Les intervenants ont pu évoquer une série de conséquences néfastes des Jeux sur le territoire Haut Savoyard en terme environnementaux, économiques et sociaux. Le fonctionnement opaque et mafieux du Comité International Olympique, qui opère un pillage du territoire à son compte, a aussi été largement évoqué. Et au-delà du prétexte des Jeux pour bétonner le territoire et renforcer « l’attractivité du territoire », le « Sillon Alpin », projet d’unique métropole de Genève à Valence centrée autour des nouvelles technologies, poursuit sa route et continue de détruire durablement l’ensemble des Alpes.
Les Jeux, c’est un projet opaque. Le dossier de candidature Annecy 2018 n’a jamais été présenté publiquement, sans compter une absence totale de concertation de la population en amont : les hauts savoyards étaient-ils favorables à cette candidature ? Quand aux coûts, ceux-ci sont non seulement flous (les chiffres évoqués par le Département ou la Région diffèrent sur les même projets d’infrastructures), mais le mystère règne aussi sur leur utilisation : à quoi servent exactement les 20 millions budgétés seulement pour la candidature ? Si ce n’est peut-être à acheter le Comité International Olympique, comme l’avouait à demi-mots Edgar Gropiron qui évoquait la coquette somme de 30 Millions d’euros pour espérer avoir une chance d’obtenir les JO. Quant au dossier lui-même, il est opaque. Même les élus du Conseil Municipal n’ont pas accès à toutes les informations : quid par exemple du troisième village Olympique à St Jean de Sixe, suggéré par certains techniciens ?
Le CIO, une mafia Si les Jeux ne font jamais l’objet de débat « cartes sur table », c’est tout bonnement que le Comité International Olympique fonctionne comme une mafia. Ce dernier a signé un « contrat de ville-hôte » avec Annecy, qui oblige la ville à toute une série de privilèges accordés au CIO.
Petit florilège non exhaustif : le CIO se place au-dessus du droit du travail du pays : les contrats de travail liés aux Jeux ne seront pas tenus de respecter le droit du travail. Les Jeux ne sont pas tenus de respecter les schémas territoriaux décidés localement (SCOT, PLU…) La ville aura l’obligation de se fournir auprès des sponsors du CIO pendant la préparation et la durée des Jeux. Les taxes et impôts des athlètes, des sponsors et du CIO seront payés par la ville d’Annecy. Le CIO et les athlètes auront à disposition l’hôpital public et un accès aux soins prioritaires, le tout pris en charge par la ville ou les collectivités publiques. Le CIO disposera d’accès routiers exclusifs 15h par jour, ce qui rendra invivable la circulation des habitants. Le CIO aura à disposition des moyens luxueux, aux frais de la collectivité (limousine avec chauffeur, hôtels 4*…) Le CIO impose la mise en place de systèmes de contrôle des populations locales et du public (vidéosurveillance, contrôles d’identité…)
Ce ne sont là que les obligations avouées dans le contrat de ville-hôte, et qui ne comptent pas l’ensemble des pots-de-vin et autres cadeaux de la collectivité envers le CIO.
Les Jeux, c’est le pillage du territoire On l’aura compris, les Jeux représentent une extrême violence pour le territoire qui les accueille. Il s’agit là d’un pillage du territoire, autant de celles et ceux qui y travaillent, mais aussi des terres, des fonds publics ou des espaces. Comme le précisait un intervenant, si la Haute Savoie, déjà saturée, obtient les Jeux, « ce sera carrément l’enfer » !
Et si la candidature échouait ? Mais une question, un peu plus dérangeante, est à se poser dès maintenant : que se passera t-il si Annecy n’obtenait pas les Jeux ? Pourrons-nous crier victoire pour autant ?
Pour mieux comprendre ce qui se joue derrière les JOs, prenons l’exemple de Grenoble, ville candidate à la candidature en 2009. Malgré l’échec de la candidature aux Jeux, le maire Michel Destot promet de poursuivre une série de projets envisagés pour les Jeux, notamment en terme de transports et d’aménagement urbain : « les Jeux n’étaient pas un objectif mais un moyen. Ça ne change rien à mon ambition1 » déclare-t-il dans une interview accordée en juillet 2009 au Dauphiné Libéré. Autrement dit, les méga-projets évoqués dans la candidature ont tout autant de risques de se réaliser sans les Jeux.Comme l’affrime un autre élu grenoblois, « la candidature aura été un formidable booster. »2
La lutte contre les Jeux est une première étape essentielle et non négligeable. Mais il est évident que l’on ne doit pas s’arrêter là. Il faut continuer à s’informer sur les projets que concoctent les élus pour nous, et affirmer notre refus de participer à la destruction du territoire, à la multiplication des nuisances sociales, environnementales et humaines.
Le Sillon Alpin ou la destruction durable du territoire au bénéfice des puissants L’un des meilleurs exemples de destruction durable du territoire, c’est le projet de « Sillon Alpin » : un projet sur lequel communiquent très peu les décideurs, et pour lequel nous n’avons jamais donné notre avis. De quoi s’agit-il au juste ?
Projet initié en 2000 au départ entre les Conseils Généraux de l’Isère, Savoie et Haute Savoie, il s’agit de réaliser une seule et même technopôle de Valence à Genève afin de « se faire un nom auprès des grandes puissances européennes ou internationales. »3
Pour ce faire, les décideurs ont pensé pour nous un espace global, dans lequel transports, universités, entreprises, espaces de loisirs, commerces, lieux d’habitations… seront pensés et décidés dans l’optique d’attirer les investisseurs, cadres à haut revenu et ingénieurs, et de placer ainsi le territoire en tête de file dans la course au dynamisme économique.
Dans cette optique le territoire n’est pas un espace avec lequel on compose pour essayer de vivre bien les uns avec les autres, mais un « capital espace à gérer autrement »4, c’est-à-dire un espace dont on peut tirer profit.
Et l’option choisie pour tirer le maximum de profit de notre territoire, c’est l’innovation technologique. « Longue colonne vertébrale5 » rassemblant les biotechnologies de Lausanne, la physique et l’informatique du CERN à Genève, la mécatronique d’Annecy, l’énergie solaire de Chambéry et les nanotechnologies de Grenoble « le Sillon Alpin veut faire de l’innovation technologique le moteur de son développement économique »6.
Avec on l’imagine, des conséquences désastreuses à long terme : « Ravageons les paysages, bétonnons les campagnes, coupons nos forêts, détruisons nos vieux quartiers, urbanisons à tout va, implantons des labos, des centres de recherches et des entreprises aux activités mortifères, développons les nécro-technologies et intensifions la technification du monde pour être les premiers. 7 »   Le tout bien sûr sans que l’on ne nous - habitants de ce Sillon Alpin - demande notre avis. Accepterons-nous d’être des techno-rats sans broncher ?
« Quand vous vivrez dans une ville de plus de 200km de long technicisée, à l’architecture aseptisée, à l’environnement détruit et remplacé par des ersatz, quand vous ferez des boulots stupides pour payer des loyers inabordables et d’indispensables gadgets, que vous consommerez des aliments frelatés issus de l’agriculture industrielle, et que vous serez deux sur trois touchés par le cancer, vous aurez droit à votre cycle de débat citoyen 8 ».
Avant qu’il ne soit trop tard, ne laissons pas saccager notre région pour des « impératifs économiques », une guerre qui ne renforce que le pouvoir des puissants et qui nous oblige, insidieusement, à modifier notre mode de vie pour nous adapter aux infrastructures, aux espaces, aux modes de déplacements, aux emplois, qui ont été pensés et décidés pour nous. Bref à nous contraindre dans les moindres aspects de notre vie.
Bientôt, même avec la meilleure volonté du monde, nous ne pourrons plus faire autrement.
APIS

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