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lundi 18 octobre 2010

Le " Laisser faire" est il de la lâcheté ?


Si les gens voyaient les conséquences de leurs modes de vie, ils en changeraient

Les problèmes d’ordre environnemental n’ont rien de nouveau pour les êtres humains : surexploitation des sols, pollution des rivières, ordures ménagères ont toujours fait partie du quotidien de l’homme. Néanmoins, la révolution industrielle les a amplifiés au point d’avoir un impact sur notre santé et sur nos campagnes. Aujourd’hui, la mondialisation exporte la pollution des pays riches vers les pays pauvres. La population croissante et la surconsommation ne résisteront pas longtemps à la destruction des ressources naturelles.

La surconsommation actuelle des riches dépend de l’exploitation des plus pauvres, de la Nature et des générations futures. Ce n’est pas que nous soyons particulièrement malfaisants dans les pays riches ; mais il est difficile de voir les conséquences de nos choix.

La société anglaise du XVIIIe siècle était violemment opposée à l’esclavage en Grande-Bretagne, mais était disposée à le tolérer dans l’Empire, en partie parce que peu de gens avaient conscience de la cruauté des colonies esclavagistes.

De nos jours, les consommateurs occidentaux ne voient pas l’exploitation des enfants dans les usines, le déversement de déchets toxiques près de villages démunis, ou la dévastation de la forêt tropicale ; à vrai dire, les fabricants et les vendeurs ne les aident pas à ouvrir les yeux sur la réalité.

La première mission du mouvement écologiste doit être d’éveiller les consciences et de sensibiliser l’opinion, en brisant l’idée reçue que la pauvreté peut être un choix, tant au niveau individuel qu’à l’échelle d’un pays. Si les gens voyaient réellement les conséquences de leurs modes de vie, nul doute qu’ils en changeraient.

La popularité croissante du commerce équitable présage de ce qui peut être accompli. Cela reposera en partie sur l’altruisme, en étendant le plus possible la générosité et la bonne volonté humaine.

Par ailleurs, l’intérêt propre jouera aussi son rôle, lorsqu’on réalisera que les menaces comme la guerre et le terrorisme se nourrissent de l’injustice et de l’exploitation, et que le plus grand péril de tous - celui du changement climatique - ne pourra être évité sans une coopération mondiale.

Si vous partagez l’analyse que les ressources sont limitées, qu’il est nécessaire d’agir à l’échelle mondiale, plutôt que de tenter de favoriser nos propres citoyens aux dépens des autres, alors les solutions que nous avançons prennent tout leur sens. Par exemple, faire de la croissance du PIB l’objectif économique prioritaire des politiques gouvernementales est tout simplement incompatible avec la notion de développement durable, d’autant plus qu’il a été démontré que les citoyens ne s’en trouvaient pas plus heureux. Pas besoin d’être un prix Nobel d’économie pour faire ce constat, mais il se trouve qu’Amartya Sen collabore justement avec le gouvernement français sur la question.

De la même façon, le principe de réduction et de convergence, qui vise un même faible niveau d’émissions de carbone par personne et pour tous les pays, est le seul point de départ réaliste pour un accord international sur le réchauffement climatique. De plus, un système de justice international, qui remplacerait la compétition par la collaboration, réduirait le risque de guerre liés aux ressources dans le futur.

Les phénomènes de mode ne sont pas forcément mauvais en soi. Ils peuvent même être d’une valeur inestimable pour sensibiliser l’opinion et engager des nouvelles recrues. Toutefois, une vague implique toujours une montée suivie d’un retrait. Les préoccupations écologiques sont de puissants courants, une marée montante. Ces questions gagnent de l’importance depuis plusieurs générations. Elles portent une responsabilité qui ne se mesure pas en chiffres creux, comme le nombre d’adhésions aux ONG ou les sondages d’opinion, mais bien au dynamisme du mouvement écologique.

CAROLINE LUCAS Deputée du parti vert anglais

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