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dimanche 12 septembre 2010

Résister à l'inacceptable



Face à l'inacceptable, résister

Depuis le soir du 6 mai 2007, nous sommes un peu plus de quelques-uns à nous considérer comme des résistants. Jusque-là, nous avons tenu : nous avons encaissé le coup et nous l'endurons depuis avec constance. Mais nous n'avons pas encore produit l'impulsion nécessaire au renversement des forces.

L'une des expressions les plus communes et les plus fréquentes de cette latence est une certaine gêne que nous sommes nombreux à avoir ressentie ces dernières années. C'est celle que nous éprouvons, par exemple, quand confrontés à un nouvel acte odieux, nous nous raidissons, nous élevons la voix, parfois même nous crions, et que nous trouvons à côté de nous quelqu'un pour nous dire à peu près ceci : "Du calme, tout de même, nous ne sommes pas en situation de fascisme."

La gêne et le silence qui nous saisissent alors ne viennent pas de l'impression que nous aurions d'avoir été excessifs : nous savons bien que M. Sarkozy n'est pas Pétain et que son régime n'est pas non plus fasciste ; et nous savons aussi bien que nous avons raison de nous y opposer entièrement. Ils naissent plutôt de la difficulté que nous ressentons à traduire pour notre interlocuteur le cri en un concept, par la démonstration de ce qu'il y a de commun entre la résistance que nous exigeons pour aujourd'hui de nous-mêmes et celle qui, il y a soixante-dix ans, donna au mot de résistance un sens nouveau et définitif dans la langue française.

Une analyse de cette gêne et de ce silence pourrait-elle aider à comprendre ce que signifie en France, aujourd'hui, résister, et permettre ainsi de déterminer quelques-unes des conditions du troisième temps constitutif de toute résistance - la conquête ?

Il est toujours étonnant d'entendre dire : "Nous savons que nous avons raison." Ce n'est pas la vanité qui nous le fait dire, c'est simplement que le savoir en question est axiomatique. Par exemple, nous savons qu'il est inacceptable de renvoyer dans un pays en guerre trois hommes qui ont fait la moitié de la terre pour y échapper. C'est évident, c'est universel et ça n'a pas besoin d'être démontré : c'est axiomatique. Comment, alors, tous les autres de notre peuple ne crient-ils pas aussi ?

Y a-t-il un ton juste pour désigner l'inacceptable comme inacceptable ? Se pourrait-il que l'inacceptable advienne autrement que comme événement ? Se pourrait-il qu'en fait il se sédimente ? Par exemple, il y a trente ans, il y a vingt ans, il y a seulement dix ans, la proposition d'un ministère de l'immigration et de l'identité nationale aurait été retoquée par l'électorat. Que s'est-il donc passé en France ces trente, ces vingt, ces dix dernières années, pour qu'aujourd'hui une telle administration soit instituée ?

(Lire la suite sur : http://mediascitoyensdioisdebats.blogspot.com

Salim Abdelmadjid

Membre de la Fondation Jean-Jaurès

Né en 1982, cet agrégé de philosophie et ancien élève de l'Ecole normale supérieure est aujourd'hui directeur de programme au Collège international de philosophie. Diplômé d'arabe, il a séjourné à l'université de Pékin. Ses travaux de recherche et d'enseignement (à Paris-I et Paris-IV) portent sur le "concept d'Afrique".

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