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samedi 14 août 2010

Les Grandes Surfaces de la misère


Die a vu s' ouvrir sa quatrième grande surface cet été : un LIDL. Si les Dioises et Diois boycottent ce genre de monstre hors-sol. Les touristes nourrissent le mastodonte.

Ldl : la sécurité Hard-Discount comme mode de gestionVous vous êtes déjà demandé comment font les magasins Hard-Discount pour maintenir les prix bas ? Et bien ça passe par toute une batterie de réduction des coûts, d'économies de toutes sortes, plus spécialement sur le dos des employés. Je vais vous donner un exemple.

Je connais très bien une caissière de LIDL, qui fait parfois fonction de chef-caisses, qui m'a raconté comment fonctionne la sécurité dans son magasin.

Le magasin où elle travaille possède un certain nombre d'alarmes, intrusion, incendie, froid et autres. Toutes ces alarmes sont reliées à une centrale de télésurveillance, comme il en existe tant.

LIDL récupère les N° de téléphones personnels et mobiles des employés du magasin et les communiquent à la centrale de télésurveillance. En cas de déclenchement d'une alarme, la centrale appelle les N° en question.

"Il faut préciser" déclare la caissière qui veut garder l'anonymat, "que les employés dont le N° est ainsi communiqué ne sont pas payés pour cela, ils ne touchent aucune indemnités d'astreinte, et ne savent même pas la plupart du temps que leur N° de téléphone a été communiqué à la centrale de télésurveillance."

L'autre nuit par exemple, à 3H du matin, le téléphone sonne chez la caissière, une alarme intrusion s'est déclenchée. Comme personne d'autre n'a répondu, ce qui est habituel, et que c'est elle qui habite le plus près, soit à quelques kilomètres, c'est elle qui est appelée.

Comme le fait de faire déplacer un vigile privé sur les lieux coûte cher, et qu'il n'est pas question de déranger la police pour si peu, voilà notre caissière contrainte de prendre sa voiture et de se rendre sur les lieux pour voir si quelqu'un s'est introduit dans le magasin. A ses risques et périls bien entendu, avec pour toute arme les clés du magasin !

- Je me borne a regarder si la porte a été forcée, dit elle, si c'était le cas, je téléphonerais à la centrale de télésurveillance pour qu'elle appelle la police.

- Mais tu n'as pas peur, dis je ?

- Si un peu, mais comment faire ? dit la caissière. Si je n'interviens pas, ça risque de m'être reproché plus tard. On est déjà suffisamment harcelés comme ça sans encore en rajouter ! J'ai eu tellement de mal à avoir mon CDI.

Il s'avère que cette fois, c'est quelque chose qui bouge dans le magasin, peut-être un papillon de nuit, un carton qui est tombé, ou le vent qui s'engouffre sous la porte et peut soulever un morceau de papier, ça arrive souvent. Fausse alerte donc, heureusement.

Mais notre caissière ne se sera pas déplacée pour rien, LIDL dans sa magnanimité lui permet de déclarer l'intervention, ce qui lui vaudra, après avoir rempli un imprimé adéquat, de toucher 40 euros supplémentaire sur son prochain salaire, frais de déplacement compris. Travailler plus pour gagner plus !

Avec ses 40 euros, j'ai dit à la caissière d'acheter un extincteur, la prochaine fois que LIDL en vendra, ça permettra de ne pas déranger les pompiers en cas d'alarme incendie...

Elle m'a dit que c'était relativement habituel ce genre de choses, il y a des alarmes froid, quand un frigo tombe en panne, des alarmes intrusions quand le vent fait bouger un rideau de fer, etc... A chaque fois il faut vérifier et elle se déplace. Disons au moins une fois par mois. Sans compter les appels qui ne nécessitent pas de déplacements, environ un ou deux par semaine, et là elle n'est pas payée mais est réveillée quand même. Ce qui pose problème quand elle doit prendre à 6 heures du matin après une nuit où elle a eu une heure et demi d'entracte, sachant surtout qu'à LIDL, "il faut être productif".

Mais bon c'est à ce prix que LIDL maintien les prix les plus bas, pensez y la prochaine fois que vous irez faire vos courses, LIDL fait du Hard-Discount surtout sur le dos de ses employés. C'est ça le management d'une entreprise moderne, pressurer au maximum les employés pour gagner encore plus de pognon. Les maintenir dans une insécurité permanente de façon à couper court à toutes velléités de syndicalisme. Les harceler au maximum pour en faire de bons esclaves qui ne rechignent pas.

Il arrive par exemple que des chefs caisses ou des caissières se retrouvent en garde à vue parce qu'il y a une erreur dans le coffre, là LIDL appelle la police. Par contre s'il s'agit de vérifier en pleine nuit s'il y a des cambrioleurs, on envoie une caissière faire la "patrouille de nuit". De même quand LIDL prend un vigile dans un magasin, c'est surtout pour surveiller les caissières, des fois qu'elles piqueraient quelques centimes, mais pas trop pour les protéger des agressions verbales ou physiques de clients malappris. C'est le monde merveilleux de la grande distribution où l'employé est forcément coupable de quelque chose, même s'il ne sait pas de quoi, ce qui permet à l'employeur de le faire travailler toujours plus, pour gagner de moins en moins.

A la fin de notre conversation je dis à la caissière :

- Mais pourquoi tu ne coupes pas le téléphone la nuit ?

- Mes enfants sont grands, me réponds t-elle, ils sortent le soir. Tu comprends, il est important que je sois joignable de jour comme de nuit, on ne sait jamais.

Ca peut effectivement se comprendre...

Toutefois, si un jour il y a vraiment des cambrioleurs et qu'une caissière se fasse agresser, qui sera responsable ? La question se pose, car il n'est écrit nulle part qu'elle doive faire cela, c'est juste une habitude. Il y a fort à parier qu'en cas d'agression, la direction décline toute responsabilité en disant que la caissière n'a pas à faire cela.

C'est une méthode de management qui a fait ses preuves, maintenir l'employé dans le flou, de façon à lui faire porter le chapeau quoiqu'il arrive. Une méthode qui n'est malheureusement pas réservée qu'aux Hard-Discounts.

Roland

Débrayages chez Lidl. Les salariés réclament des moyens humains

À l'appel d'une intersyndicale composée de la CFDT, de la CGT et la CFE-CGC, une quarantaine de salariés de magasins Lidl des Côtes-d'Armor (*) ont débrayé ce matin, entre 9 h et 11 h, devant l'enseigne de la rue Ambroise-Croizat, près du lycée Balavenne, à Saint-Brieuc. L'appel à la mobilisation était régional. Une manifestation a notamment eu lieu à Brest.

Responsables et employés ont dénoncé d'une même voix "les conditions de travail de plus en plus difficiles et la pression faite aux salariés". Le mouvement était régional.
"Nous nous rapprochons de la distribution classique"
"Avant, nous faisions du discount ; désormais, nous nous rapprochons de la distribution classique, notamment en vendant des marques, résumait Jean-Marc Boivin, directeur de magasin à Saint-Brieuc et délégué CFE-CGC. Le problème, c'est que nous sommes restés avec des moyens humains en rapport avec le discount. Résultat, nous sommes surchargés de travail, les arrêts maladie sont fréquents et nous devons effectuer le travail administratif à la maison. Nous acceptons la stratégie mais nous voulons des moyens".
Débrayages à Ploumagoar
Dans l'après-midi, une réunion était prévue avec M. Le Guillernic, directeur régional, à la plateforme Lidl de Ploumagoar, près de Guingamp, où des débrayages ont également eu lieu.
Lidl compte entre 70 et 80 magasins dans les Côtes-d'Armor, le Finistère et le Morbihan, et entre 350 et 400 salariés.
* Saint-Brieuc Chaptal, Saint-Brieuc Atlantique et Saint-Brieuc Croizat, Yffiniac, Quintin, Lamballe, Pluduno, Guingamp et La Richardais (35).

Hameury Gwendal

2 commentaires:

  1. voilà une bonne info militante. Merci.

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  2. Moi je travaille a Lidl depuis 2 mois , et je peux vous assurer que c'est VRAIMENT comme ça , et le pire , c'est que malgré tout ça , on a toujours des reproches ! Par exemple moi , je suis la caissière qui fait le meilleur indice caisse (c a dire que jsui la plus rapide et performante) , mais tout les jours on me dit d'aller encore plus vite ! Ce que vous ne dites pas dans cet article , c'est que meme si nos horaires stipulent que l'on doit partir a telle heure , si notre palette n'est pas terminée , nous devons resté même après l'heure , et ce biensur sans être payées ! Vous ne parlez pas non plus de l'hygiène de ses magasins dans lesquels nous travaillons et fesions nos courses , en nettoyant le magasin (et ce plusieurs fois) je me suis souvent retrouvé nez a nez avec des souris (mortes ou vivantes) , j'ai également souvent retrouvé des aliments qu'elles avaient "gouté" ! Je trouve ça répugnant , mais comment savoir que ce n'est pas partout pareil ?

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