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jeudi 19 août 2010

L' abolition du prolétariat vient d' où on ne l' attendait pas


Je te recopie ci-dessous un petit texte qui, pour moi, contient l’essentiel... Il est un peu long mais vaut vraiment le coup d’être lu.

« Si les gens d’aujourd’hui ne sont pas convaincu du caractère fâcheux d’un système qui les a amené de crise en crash, de faillite en révolte, de révolution en conflagration ; qui gatte la paix, la rend affairée et soucieuse ; qui fait de la guerre un cataclysme universel, presque aussi désastreux pour les vainqueurs que pour les vaincus ; qui ôte son sens à la vie et sa valeur à l’effort ; qui consomme l’enlaidissement du monde et l’abrutissement du peuple ; si les gens d’aujourd’hui accusent n’importent qui des grands mots qui les accablent, en attribuent la cause à n’importe quoi plutôt qu’au développement de la machine, c’est qu’il n’ait pas de sourds mieux bouché que celui qui ne veut rien entendre. Il faut que la puérile administration pour les brillants jouets qui les amusent, il faut que l’exaltation fanatique pour l’idole qu’ils se sont forgées, et à laquelle ils sont prêts à sacrifier leurs enfants, leur ait tourné la tête et fermé les yeux à l’évidence pour qu’ils continuent désespérer du progrès indéfini de la machine l’avènement d’un âge d’or. Ne parlons pas des bouleversements que le progrès des machines fait sans cesse subir aux institutions humaines, parlons seulement des avantages par lesquels elles allèchent le sot : Elles épargnent du temps, elles épargnent des peines, elles produisent l’abondance, elles multiplient les échanges et amènent un contact plus intime entre les peuples, elles finiront par assurer à tous les hommes un loisir perpétuel. S’il est vrai qu’elles épargnent du temps, comment se fait-il que dans les pays où les machines règnent on ne rencontre que des gens pressés et qui n’ont jamais le temps ? Alors que dans ceux ou l’homme fait tout de ses mains, il trouve le temps de tout faire et du temps en outre, autant qu’il en veut, pour ne rien faire. S’il est vrai qu’elles épargnent de la peine, pourquoi tout le monde se montre-t-il affairé là où elles règnent, attelé à des taches ingrates, fragmentées, précipitées par le mouvement des machine, à des travaux qui usent l’homme, l’étrique, l’affole et l’ennui ? Cette épargne de peine, en vaut-elle la peine ? S’il est vrai qu’elles produisent l’abondance, comment se fait-il que là où elles règnent, règne aussi, dans tel quartier bien caché, la misère la plus atroce et la plus étrange ? Comment, si elles produisent l’abondance, ne peuvent-elles produire la satisfaction ? La surproduction et le chômage ont logiquement accompagné le progrès des machines, tant qu’on n’a pas fait une guerre, trouvé un trou pour y jeter le trop-plein. S’il est vrai qu’elles ont multipliés les échanges et rendues les contacts plus intimes entre les peuples, il ne faut pas s’étonner que les dits peuples en éprouvent les uns pour les autres une irritation sans précédent. Suffit qu’on me frotte à quelqu’un malgré moi et malgré lui pour que je commence de haïr ce quidam et lui moi. Peut-être est-ce regrettable, mais c’est humain. Les contacts mécaniques et forcés n’engendrent pas l’union. C’est bien dommage, mais ainsi veut Nature. Enfin, s’il était possible, toutes ces crises Dieu sait comment dépassées de soulager l’homme de tout travail pénible et de lui assurer un loisir perpétuel, alors tous les dégâts que le progrès des machines à pu causer par ruines, révolutions et guerres, deviendrait insignifiants au regard de ce fléau définitif : une humanité privée de tout travail corporel. A dire vrai, l’homme a besoin du travail plus encore que du salaire. Ceux qui veulent le bien des travailleurs devraient se soucier moins de leur obtenir un bon salaire, de bons congés, de bonnes retraites qu’un bon travail, qui est le premier de leurs biens. Car le but du travail n’est pas tant de faire des objets que de faire des hommes. L’homme se fait en faisant quelque chose. Le travail établi un contact direct avec la matière et lui en assure une connaissance précise, un contact direct et une collaboration quotidienne avec d’autres hommes ; il imprime à la matière la forme de l’homme et s’offre à lui comme un mode d’expression ; il concentre l’attention et les forces sur un point ou au moins sur une ligne continue ; il bride les passions en fortifiant le vouloir. Le travail, le travail corporel constitue pour les neuf dixième des hommes leur seule chance de manifester leur valeur en ce monde. Mais pour que le travail même, et non le paiement seul, profite à l’homme, il faut que ce soit un travail humain, un travail ou l’homme entier soit engagé : son corps, son cœur, son intellect, son goût. L’artisan qui façonne un objet, le poli, le décore, le vend, l’approprie au désir de celui à qui il le destine, accompli un travail humain. Le paysan qui donne vie aux champs et fait prospérer le bétail par une œuvre accordée aux saisons, mène à bien une tache d’homme libre. Tandis que l’ouvrier, enchainé au travail à la chaine, qui de seconde en seconde répète le même geste à la vitesse dictée par la machine, s’émiette en un travail sans but pour lui, sans fin, sans gout ni sens. Le temps qu’il y passe est temps perdu, vendu : il vend non son œuvre mais le temps de sa vie. Il vend ce qu’un homme libre ne vend pas : sa vie, c’est un esclave.

Il ne s’agit pas d’adoucir le sort du prolétaire afin de le lui faire accepter, il s’agit de supprimer le prolétariat comme on a supprimé l’esclavage, puisque de fait, le prolétariat, c’est l’esclavage ! »

Maxime (de Narbonne)

Extrait de la rencontre entre Lanza del Vasto avec Gandhi, dans Le pèlerinage aux sources.

Donc Camarade, il ne s’agit pas d’être décroissants ou pas (au petit déj ou toute la journée.)... Il s’agissait de briser notre aliénation aux machines et d’abolir le prolétariat.

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