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lundi 23 août 2010

C'est la Démocratie qui fout le camp...


La galère des Roms du camp de la Part-Dieu de Lyon.

Après les annonces gouvernementales visant à démanteler 300 camps illégaux, le camp de Roms de la rue Paul Bert (Lyon 3e) vit dans la crainte. Ses habitants ne veulent pas retourner en Roumanie, pays qu’ils ont fui et que les plus jeunes n’ont jamais connu.

Le camp vit dans l’attente d’une décision du tribunal administratif attendue le 7 septembre. Le terrain où ils sont installés appartient en effet au Conseil général et à Réseau ferré de France, lesquels ont déposé plainte pour “occupation illégale”. C’est que le département du Rhône, présidé par le ministre de l'Espace rural et de l'Aménagement du territoire Michel Mercier, aimerait y implanter son nouveau bâtiment des archives.

“On n’a pas le choix”

Par ici, il n’y a aucune chance d’apercevoir de grosses cylindrées. L’ambiance est, au contraire, à la précarité la plus extrême. “On n’a pas le choix” , martèle Mircea, notre guide dans le camp. Les murs et le sol de la petite centaine de cabanes du camp sont faits de palettes récupérées par dessus lesquelles une bâche fait office de toit. Chaque habitation fait environ 5 m2 et abrite 2 à 5 personnes. Il est difficile d’estimer combien ils sont à vivre dans le camp. La popote est faite à même le sol, les mères lavent leurs enfants dans des poubelles de bureau. Le tout baigne dans un océan de déchets dont les habitants ne savent que faire. Un véritable nid à rats.

Une assistante sociale passe toutes les semaines pour venir voir les enfants ”, nous explique Mircea. En constatant la porosité des “logements”, on imagine sans mal que l’hiver doit être dur, notamment pour les enfants en bas âge.

Avec Sarkozy, “pas de liberté, pas d’égalité, ni de fraternité”

La journée, une partie du camp se disperse dans la ville pour récupérer auprès des passants quelques sous. “10 euros par jour, pour la famille, ça va , affirme Mircea qui vend des journaux de rue. Si j’en vends 4 ou 5, c’est bon pour les enfants. On n’a pas cette chance en Roumanie" , soupire-t-il.

Beaucoup font la manche. Quand bien même ils trouvent un petit boulot dans le nettoyage, le jardinage ou bien dans le bâtiment, la préfecture ne leur délivre jamais d’autorisation. “On n’a pas le choix ”. Les Roms, pourtant ressortissants européens, sont en effet soumis à des règles d’exception pour pouvoir travailler. “Pourquoi, lorsque je suis allé à la préfecture avec un contrat de travail d’un an, on m’a refusé l’autorisation ? C’est du racisme. Nous sommes Européens comme vous “, dit Mircea très remonté. “Je sais qu’il n'y a pas de travail pour tout le monde en France, mais de là à expulser tous les étrangers ... C’est Sarkozy qui ne veut pas que l’on s’intègre. Avec lui, pas de liberté, pas d’égalité ni de fraternité ”.

La volonté de s’insérer en France, les gens du camp nous l’ont manifesté à maintes reprises. Les enfants, scolarisés pour la plupart, sont totalement francophones. “C’est bien l’école, je veux y retourner à la rentrée “, lance un marmot du camp qui s’empresse de nous décrire son école. “C’est normal, nous vivons dans une société, nous nous intégrons “, dit Mircea.

Une angoisse permanente

Puis, nous rencontrons Adriana, qui ne parle que quelques mots de français. Les traits de son visage suffisent pour deviner qu’elle vit dans la peur. Elle a été arrêtée par la police le 12 août 2010. Sans-papiers, comme tous les autres, elle est ressortie avec un arrêté de reconduite à la frontière qu’elle nous tend. La femme ignorait totalement qu’il existait des associations de défense des sans-papiers. Quand nous lui apprenons, certains hommes aux alentours regardent d’un air méfiant. C’est qu’ils craignent un coup fourré de la préfecture. Ne sachant pas lire le français, Adriana découvre, le jour de notre visite, que les autorités lui ont donné un mois pour retourner en Roumanie. Sur ses trois enfants, deux ont moins de six ans et ne sont pas encore scolarisés, pas plus que son aîné âgé de 16 ans. Il lui faut rapidement inscrire ses enfants à l’école si elle veut avoir une chance de rester en France. Adriana est, par ailleurs, toujours sans nouvelle de sa belle-fille arrêtée elle aussi, mais emmenée au centre de rétention de Saint-Exupéry.

"Il faut savoir tenir vos enfants, mesdames"

Car la peur d’un démantèlement du camp se double de tracasseries policières quotidiennes. Le jour de notre visite, la police s’est rendue rue Paul Bert à cause de la présence de cailloux sur la voie du Rhônexpress. Les deux mains sur la ceinture, un policier lance : “Bonjour, il y a un responsable ici ? “. Mircea s’avance, c’est l’adulte présent qui parle le mieux français. Les enfants sont pointés du doigt. “Il faut savoir tenir vos enfants, mesdames “, dit tout haut un second policier à des femmes qui ne comprennent que l’intonation du fonctionnaire. Au même moment, une d’elles part ramasser les quelques cailloux qui traînent sur les rails. Elle fait remarquer par des gestes que le seul chemin d’accès à leur camp était une bute jonchée de pierres qui descend juste au bord des rails. L’incident est vite clos. En repartant, un policier dit à l’un de ses collègues : “Si on les attrape, c’est les parents qui devront aller les chercher et qui auront des problèmes “.

Ce mercredi, Nicolas Sarkozy préside à l'Elysée, une réunion pour "faire le point sur la situation des Roms et des gens du voyage ". Nous re-publions un entretien avec Martin Olivera, ethnologue (coordinateur de l'association Rues et Cités en Seine-Saint-Denis), paru en novembre 2009.

1. Structurellement, c’est une population nomade

“Ce sont des migrants économiques comme les autres. Les raisons :de leur départ sont communes aux Roumains comme aux Roms du même pays la dégradation des conditions de vie depuis 20 ans et l’absence de perspectives d’avenir. Il y a le même taux d’émigration (environ 10%) 000 Roms de Roumaniechez les Roms et chez les Roumains. Entre 8 et 10 vivent en France.

Ils ont effectivement “voyagé” de Roumanie en France, mais étaient sédentaires là-bas (où ils vivent en maison, généralement en milieu rural). Seules les expulsions des squats et bidonvilles les invitent à la mobilité. Mais l’on constate au bout de dix ans que ce sont les mêmes ensembles familiaux qui, de squats en : on a connu de plus grandssquats, tournent dans les mêmes communes voyageurs. On note donc une réelle volonté d’implantation locale”.

2. Ils ont un mode de vie à part.
Ils vivent en fratrie, à 30/40

“Le fait de vivre tous regroupés sur un même terrain vague, dans un bidonville, n’est pas un idéal de vie mais le produit de la migration. C’est une manière de se mettre en sécurité et de faire jouer les solidarités entre les familles. Mais au pays, chaque groupe familial, car il est vrai que la parenté est au centre de l’organisation ! Onsociale, vit en maison mais pas à 40 personnes dans un jardin garde les proches avec soi. S’ils avaient le choix, ils s’éparpilleraient”.

3. Il n’y a qu’eux qui vivent en bidonville

“Leur visibilité est la conséquence de la forme de la migration. C’est une migration familiale et communautaire. Jusque dans les années 50/60, on avait des bidonvilles d’Italiens ou de Portugais. Des personnes qui venaient tous du même village. C’étaient des ruraux avec un mode de vie fondé sur l’appartenance à un réseau familial, ancré dans un territoire restreint. Un peu comme les Roms. Des Roumains non-Roms de villages reculés migrent de la même manière, qui perpétue un mode d’organisation sociale traditionnel paysan. La proximité géographique avec le pays d’origine le permet (la Roumanie est à une vingtaine d’heures de car).”

4. Ils ne veulent pas s’intégrer en France. Leur camp de base est en Roumanie

“Ici, ils gagnent plus d’argent à travailler au noir ou en faisant la manche qu’en étant agriculteur là-bas. Quitte à vivre dans des conditions matérielles plus difficiles qu’au pays. Tout cela est pris comme un investissement. Comme pour tous les migrants, la priorité est de mettre de côté pour envoyer au pays. Cette migration se vit comme : on part avec l’idée de réinvestir à la maison le fruit dependulaire sa réussite. Petit à petit, pour certaines familles, un choix involontaire s’opère car les enfants sont, malgré tout, allés à l’école en France, se sont habitués à la vie urbaine etc. Comme pour d’autres au pays” ne se faitmouvements migratoires, pour certains le “retour pas.”

5. Les Roms de l’Est et nos gens du voyage font partie de la même nation

“Un Rom roumain ne reconnaîtra pas comme semblable un Gitan perpignanais, en tout cas pas en tant que membres d’un même “groupe ethnique”. Les membres des différentes communautés dites tsiganes (ou roms) ne définissent leur identité qu’en référence à leur propre communauté qui se tissent par réseaux familiaux. Ils ne font jamais référence à la vaste catégorie tsigane créée au XIXe siècle lors de l’avénement des États-Nations modernes. Actuellement, les cercles militants pour la “reconnaissance du peuple rom” brandissent cette histoire reconstruite. Cette “méta-identité tsigane” n’a de sens que dans le cercle restreint de leurs colloques et réunions. Dans les bidonvilles, les Roms de Roumanie se rassemblent donc par villes ou réseaux de villages. Les Roms font toujours la différence entre eux et les autres qui ne sont pas “les leurs”. Car les différences socioculturelles sont essentielles entre les diverses communautés”.

6. Ils viennent ici car ils souffrent de discrimination en Roumanie

“C’est un fait, l’anti-tsiganisme est un trait structurant de l’identité nationale roumaine (comme dans d’autres pays européens, à l’est et à l’ouest) mais il est essentiellement valable dans les discours globaux sur “la société” et dans le rapport aux institutions. Au quotidien, il y existe une intimité socio-culturelle très grande entre Roms et non-Roms, surtout à la campagne. Ils ont finalement plus de difficultés à faire valoir leurs droits, restreints, en France que dans leur pays. Enfin, on le constate, ces migrants maintiennent des liens étroits et réguliers avec le pays, ils y retournent pour les fêtes, l’attachement affectif est fort. La réalité s’avère ainsi plus compliquée que l’image simpliste d’une “minorité fuyant les discriminations”…”.

7. Ils refusent les hébergements d’urgence

? Tous nos dispositifs sont pensés pour“Le 115 pour quoi faire des individus ou familles isolés et désocialisés. Ce n’est pas le cas ! Et quand enfin la: ils sont au contraire très socialisésdes Roms remise à la ruefamille a accès à un foyer d’hébergement, elle est quelques jours ou semaines plus tard, car, faute de places, il faut faire “tourner” les personnes accueillies”.

8.Les Roms refusent tout accompagnement social, pour la scolarité et la santé

“Au contraire, il y a beaucoup de demandes. Certes l’école n’est : les Roms ne lui confientpas une valeur aussi importante que pour nous pas la charge de “transformer” leurs enfants. en individus épanouis, pour cela il y a la vie communautaire et les semblables. À leurs yeux, l’école est uniquement l’instruction, perçue comme outil. Il y a une forte demande de scolarisation en primaire, mais qui diminue au secondaire. Car le calendrier de l’existence n’est pas tout à fait le même. Les mariages arrivent tôt. Les gens deviennent plus rapidement des adultes et doivent fonder une famille. Souvent, les mariages ont lieu entre 16 et 20 ans. Les jeunes doivent apprendre à vivre entre adultes au lieu d’aller au collège. C’est en connaissant ces réalités que l’on peut travailler à des solutions adaptées”.

9. Les Roms exploitent leurs enfants en leur faisant faire la manche

“La manche peut être perçue comme la reproduction d’un mode de vie paysan et rural. Au pays, dès que les enfants sont autonomes, vers dix/douze ans, ils sont associés à la quête des ressources économiques : après l’école, pendant les vacances, lespour assurer le quotidien enfants participent ainsi aux travaux des champs, chez les voisins, rendent des services rémunérés,etc. Par ailleurs, dans nos villes d’Europe de l’ouest, pour bien des familles sans qualification, sans droit au travail, la seule ressource est la manche, la récupération ou la sollicitation des passants. Quant aux bébés dans les bras, ils ne sont pas là pour apitoyer mais parce que les mères n’ont pas de solution ? Sans compter la durée prolongée ? Par qui : oùpour les faire garder de l’allaitement à la demande”.

10. Si on leur donne des meilleures conditions de vie, des millions vont venir

“Avec, parfois, les meilleures intentions du monde, on les renvoie toujours à un groupe fictif qu’on évalue à une dizaine de millions de personnes : les “Roms d’Europe”. Du coup, dans cette logique, si on ouvre la porte, tout le monde va venir. Peu importe, qu’en réalité il s’agisse de groupes sociaux relativement restreints, des communautés locales de quelques centaines ou milliers d’individus au maximum”.

Apis

Le Français de souche pur n’existe pas.

A l'évidence, il semblerait que ces populations souhaitent mettre un terme à leur vie d'érance en se fixant sur le sol Français. La première prévention consisterait à rechercher prioritairement par le dialogue des conditions d'hébergement qui reposent sur deux notions essentielles que sont la dignité et la responsabilité des individus...Les observations de cette dame nomée ''MIRCEA'' sont pleines de bon sens...N'oublions pas que depuis la préhistoire la France est un pays composite ethniquement et culturellement, avec successivement des Celtes, des latins, des Germains, et leurs mixtes (Gallo-Romains) mais aussi des Vikings sans compter les traces laissées par les incursions des Huns et des arabes. Toutes ces populations n’ont cessé de se mélanger et de se fondre dans cet immense et bouillonnant creuset que fût et que reste notre pays qui a su toutefois préserver les éléments enrichissants de ces diversités culturelle qui se sont conjuguées intelligemment, bien que très souvent cela ne se soit pas fait de façon indolore, ce qui faisait dire à MIRABEAU en 1789 :..''la France n’est qu’un agrégat de peuples désunis''... C’est encore vrai aujourd’hui avec les immigrations récentes et en cours, issues pour la plus part des anciennes colonies,mais pas seuleument et qui font que cette diversité culturelle est une immense richesse que l’on ne saurait réduire aux couleurs d’un morceau de tissu ou à un hymne violent à couplet raciste…

Monsieur SARKOZY, enfant d’immigrés Hongrois, devrait s’attarder sur l’histoire de ce pays qui accueilli ses ascendants et qui en a fait son président de la république, à moins que son attitude motivée pour des raisons bassement politiciennes relève également de cette vérité sociologique qui veut que ce sont toujours les derniers arrivés parvenus dans un groupe social ou un pays qui veulent fermer la porte derrière eux…

Daniel Martin

Givors

http://sitedanielmartin.free.fr

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