Information Participative

Médias Citoyens Diois continu !

Retrouvez-nous sur notre nouveau site :

http://mediascitoyens-diois.info

jeudi 18 février 2010

Le SMIC a 60 ans

La pire récession en France depuis 1945
Un léger mieux au quatrième trimestre …au milieu d'une année noire pour l'économie française, qui a connu sa pire récession depuis 1945. (photo : les producteurs de lait travaillent pour un salaire de misère depuis 1973).
Si la France a continué au quatrième trimestre 2009 à perdre plus d'emplois salariés qu'elle n'en a créés, cette baisse est «moins marquée qu'au trimestre précédent». Le quatrième trimestre a ainsi vu disparaître 56 500 emplois. Toutefois selon les données provisoires de l’ INSEE parues vendredi, cela porte à 412 000 le total des destructions (dans l' industrie) nettes en 2009, un chiffre particulièrement mauvais. La baisse du PIB est elle carrément historique.
La baisse du nombre de salariés dans les secteurs marchands se chiffre donc à -0,4%, baisse donc «moins marquée qu'au trimestre précédent (-76 100 postes)», sur fond de rebond des emplois en intérim, a souligné l'Insee. L'industrie particulièrement touchée
Mais sur un an, l'emploi a baissé de 2,5% (- 412 000 postes), essentiellement dans l'industrie (-5,6%), notamment manufacturière (-6,1% sur un an), selon la même source.
«La baisse annuelle de -2,5% est du jamais vu», a-t-on précisé à l'Insee, dont les séries statistiques annuelles remontent jusqu'en 1994.
Ces estimations, disponibles environ 45 jours après la fin du trimestre, sont calculées uniquement pour les secteurs principalement marchands.
Cela ramène à 16,019 millions le nombre total de salariés dans ces secteurs recouvrant les entreprises de toutes tailles et de toutes activités, hormis l'agriculture, l'administration, l'éducation, la santé et l'action sociale.
«Le bilan aurait pu être plus lourd», selon le secrétaire d'Etat à l'Emploi
Dans le quotidien économique Les Echos, le secrétaire d'Etat à l'Emploi Laurent Wauquiez affirme que le bilan social de la crise «aurait pu être bien plus» lourd. «Il y a eu 450 000 destructions d'emplois, c'est évidemment beaucoup trop, mais je vous rappelle qu'on nous en avait prédit 700 000», dit-il, faisant manifestement référence au champ statistique incluant l'ensemble du secteur concurrentiel (y compris éducation, santé, social). Ce chiffre de 700 000 destructions d’emplois en 2009 est largement dépassé, si l’on additionne le non renouvellement des fonctionnaires et les emplois agricoles.
Dans sa note de conjoncture publiée le 19 juin, l'Insee prévoyait que «l'emploi salarié marchand non agricole diminuerait de près de 700 000 postes en 2009».
PIB : la plus forte baisse depuis l'après-guerre
Le produit intérieur brut (PIB) a reculé de 2,2% sur l'année, la plus forte baisse depuis l'après-guerre, selon les chiffres de l'Insee. Mais au quatrième trimestre la croissance a dépassé les prévisions en atteignant + 0,6%. Cette hausse «ça veut dire deux fois mieux qu'au printemps, trois fois mieux qu'à l'automne», s'est félicitée sur RMC La ministre de l'Economie, Christine Lagarde. Bien que ces chiffres ne veuillent rien dire... les seuls accidents de la route font régulièrement monter le PIB. Comme toutes les catastrophes : canicule, Erika, explosion AZF, etc
«C'est un résultat satisfaisant (...). J'avais dit qu'on terminerait l'année sur les chapeaux de roue, il y a beaucoup de gens qui se sont moqués de moi à ce moment-là», a-t-elle poursuivi. Au quatrième trimestre, l'Insee, dans ses dernières prévisions, tablait sur une croissance de 0,4%, et Christine Lagarde avait plusieurs fois dit espérer «un peu mieux» que 0,3%.
Pour l'ensemble de l'année, le recul de 2,2% est conforme aux prévisions du gouvernement.
Pour les salaires
L'indice du salaire mensuel de base (SMB) a progressé de 0% au quatrième trimestre 2009 et de 1,9% sur un an, une hausse de pouvoir d'achat ramenée sur un an à +0,9% compte tenu de l'inflation, selon des chiffres provisoires diffusés vendredi par le ministère de l'Emploi.
Vivre aujourd’hui avec un smic de 1 056 €
Le smic et avant lui le smig a 60 ans. Synonyme de vie difficile, critiqué pour son impact sur le coût du travail, le salaire minimum reste pourtant au coeur du modèle social français.
Il y a soixante ans, le 11 février 1950, le salaire minimum interprofessionnel garanti - le fameux smig - voyait le jour. Une véritable révolution concoctée par Paul Bacon, le ministre du Travail, visant à garantir aux salariés français un revenu minimum. Dans un pays en pleine reconstruction, où le plein-emploi est une réalité, la mesure passe relativement inaperçue.
Elle est même contestée par la gauche (les communistes et les socialistes votent contre la loi), qui y voit un frein à la progression des salaires… Nouvelle garantie, le smig ne concerne à ses débuts qu’une part infime de la population : à peine 2 % à la fin des années 1960.
10 % des salariés
Tout change durant la décennie 1970, celle où le smig devient le smic et où la sois disante crise économique frappe de plein fouet le pays. Le nombre de smicards ne cesse de croître, pour atteindre le niveau record de 16 % des salariés en 2005, soit 2,5 millions de personnes… Depuis, la plupart des entreprises ont lancé des négociations salariales, ce qui a mécaniquement entraîné une hausse des rémunérations et réduit la proportion de personnes payées au smic. Il reste que, malgré ce recul, on dénombre toujours 1,6 million de personnes, soit 1 salarié sur 10 du secteur privé. Aujourd’hui, « le smic fait partie intégrante du modèle social français ». Rempart contre les inégalités salariales, il suscite cependant toujours le débat. Trop élevé pour les uns, pas assez pour les autres… Il n’empêche ! Il reste un filet de sécurité essentiel pour les catégories modestes de la population, même si, avec 1 056,24 € net aujourd’hui par mois, la vie est difficile. Sa suppression n’est donc pas à l’ordre du jour. « La position du gouvernement est simple : pas question de renoncer au smic, mais pas question non plus de renouer avec les coups de pouce antérieurs », explique le très influent conseiller social de Nicolas Sarkozy, Raymond Soubie. Le smic à 1 500 € , promis par Ségolène Royal durant la campagne pour la présidentielle de 2007, n’est pas pour demain…
BÉNÉDICTE ALANIOU ET VALÉRIE HACOT

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire