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mardi 15 décembre 2009

Die 26150 : Didier Jouve à Copenhague

Déclaration de l’Association des Régions de France pour Copenhague.
Didier Jouve , vice président de la Région Rhône-Alpes est à Copenhague où il vient de poser cette contribution.
Le réchauffement du système climatique ne fait aucun doute. L’activité humaine en est la cause. Ses impacts se font déjà ressentir en différents points du globe, notamment par la multiplication des catastrophes climatiques.
Le processus de réchauffement est plus rapide que prévu.
Le Groupe Intergouvernemental d’Experts sur le Climat (GIEC), qui représente plus de 2 500 scientifiques du monde entier (prix Nobel de la paix en 2007), indique dans son dernier rapport que le processus du réchauffement s’accélère. Comme l’a souligné son Président, Rajendra Pachauri, devant l’ONU le 22 septembre 2009, ce dérèglement climatique aura des conséquences encore plus rapides que prévues, deviendra imprévisible et incontrôlable. Il frappera d’une manière disproportionnée certaines des régions les plus pauvres du monde, entraînant insécurité alimentaire et multiplication des flux des réfugiés climatiques.
Il faut limiter le réchauffement planétaire largement en dessous de +2°C.
Du 7 au 19 décembre 2009, la communauté internationale va se retrouver à Copenhague, pour négocier le nouveau régime mondial de lutte contre le changement climatique donnant suite à la 1ère période d’engagement prévue dans le Protocole de Kyoto.
Pour contenir un emballement de la mécanique climatique, il faut limiter le réchauffement planétaire en dessous de +2°C par rapport à la période préindustrielle. Ce seuil des +2°C, reconnu par l’UE depuis 1996, a été récemment endossé par le G8 (dont l’administration Obama), au cours du Sommet d’Aquila, en juillet 2009. Tenant compte des dernières données scientifiques, les experts préconisent maintenant de contenir le réchauffement mondial largement en dessous de 2 degrés, soit de l’ordre 1,5°C.
L’objectif implique concrètement une réduction des émissions mondiales d’au moins 80% d’ici 2050 par rapport à 1990 dans les pays industrialisés, et 50% en moyenne mondiale.
Le gouvernement français s’y est engagé depuis 2004, en annonçant la réduction par 4 de ses émissions d’ici 2050 (objectif facteur 4).
Pour leur part, certains pays en développement, notamment émergents (Chine, Brésil, Afrique du Sud, etc.) devront adopter des actions quantifiables, afin de réduire leurs émissions par rapport à leur scénario « laisser faire » de développement.
Les Etats membres de l’UE en 2008 se sont donnés comme objectif collectif de moyen terme de réduire unilatéralement de 20% leurs émissions d’ici 2020, et de -30% si un accord international ambitieux est adopté à Copenhague.
Porté par de nombreuses ONG, l’initiative « L’Ultimatum climatique » (1) préconise une réduction de 40% d’ici 2020 de nos émissions nationales par rapport à 1990. Cet appel a été relayé par quelques villes, dont Bordeaux, Paris, Lille.
L’accord devra prendre en compte les situations et enjeux des différents groupes de pays et construire une plus grande solidarité à échelle planétaire.
Le nouveau régime climatique sur l’après-2012 qui sera négocié à Copenhague devra s’articuler autour de 3 axes essentiels et indissociables :
1/ l’adoption d’engagements chiffrés et contraignants de réduction pour les pays industrialisés, dont la France et l’UE, d’ici 2020 par rapport à 1990, permettant une réduction collective de l’ordre de 80% d’ici 2050 ;
2/ l’engagement ferme des pays développés d’allouer des ressources additionnelles pour aider les pays en développement à se développer selon un schéma de développement sobre en carbone, à s’adapter aux impacts des changements climatiques, et à lutter efficacement contre la déforestation ;
3/ L’engagement par les pays en développement émergents à limiter la croissance de leurs propres émissions de gaz à effet de serre d'ici à 2020.
Les collectivités territoriales dont les Régions, sont en première ligne pour la conduite des mesures concrètes.
Selon le secrétaire exécutif de la Convention Cadre des Nations Unies sur le Changement Climatique (CCNUCC), entre 50% et 80% des actions concrètes en faveur d’une réduction des gaz à effet de serre, et quasiment 100% des mesures d’adaptation aux conséquences du changement climatique sont conduites à un niveau infra étatique.
Le PNUD, Programme des Nations Unies pour le Développement, a lancé un programme « approche territoriale du changement climatique » qui aide les transferts de compétences et de technologies non polluantes du Nord vers le Sud par des partenariats de Régions.
Le secrétaire général des Nations Unies, M. BAN KI-MOON a décidé de soutenir le principe de reconnaissance du rôle des Régions et des Villes dans la lutte contre le changement climatique à l’occasion de la conférence de COPENHAGUE. Ce principe de reconnaissance est également soutenu par le groupe Afrique de la CCNUCC, ainsi que par le Premier Ministre François FILLON.
Selon l’ADEME, les collectivités territoriales ont actuellement un levier d’action sur 50% des émissions émises sur le territoire français.
Dans ce contexte à la fois national et mondial, les Régions de
France :
Assument leur part de responsabilité face au changement climatique et décident d’orienter toutes leurs actions en conséquence.
Soulignent la nécessité d’anticiper plutôt que de subir, et relèvent que les coûts de cette anticipation aujourd’hui sont infiniment plus faibles que ceux de la réparation des dégâts dans les décennies à venir (2).
Tiennent compte des dernières données scientifiques qui revoient à la baisse la limite supportable du réchauffement, couramment estimé maintenant à 1,5°C, et s’associent à la campagne « l’ultimatum climatique » pour une réduction de 40% d’ici 2020 des émissions des pays de l’UE.
Souhaitent que le rôle des Régions, Villes et territoires dans la lutte contre le changement climatique soit explicitement pris en compte par les Etats dans le cadre des négociations.
Demandent au Gouvernement français, à la présidence de l’Union Européenne et à la commission européenne de soutenir ce principe de reconnaissance du rôle des collectivités.
Affirment la capacité des Régions, qui le démontrent chaque jour, à conduire des politiques concrètes, cohérentes et efficaces, de par leur taille et leurs compétences, en matière de lutte contre le réchauffement climatique et pour un développement durable.
Veulent pouvoir assumer clairement ces compétences pour en faire des outils concrets contre le réchauffement global :
- en aménageant le territoire de façon durable,
- en développant les transports collectifs,
- en encourageant la recherche et l’économie vertes,
- en faisant des lycées les moteurs de l’éco-construction et de la maîtrise
de l’énergie,
- en encourageant les économies d’énergie et la production d’énergies renouvelables mises en oeuvre par les citoyens,
- en développant la formation professionnelle pour tous vers les savoirfaire et les techniques propres et sobres en énergie.
Demandent que soit engagé avec le gouvernement un travail de définition sur l’adéquation des moyens institutionnels, juridiques et financiers accordés aux Régions pour combattre efficacement le réchauffement global à l’échelon local en concertation avec les autres collectivités locales.
Souhaitent développer des politiques globales territorialisées contre le
réchauffement global et le changement climatique en lien avec l’Union
Européenne.
Les Régions de France tiennent à souligner que la lutte contre le réchauffement global et le changement climatique doit être articulée avec la réduction des inégalités planétaires, la protection des ressources naturelles et de l’environnement, et doit viser l’amélioration de la qualité de vie de tous.
Elles affirment en conséquence la volonté d’inscrire leur action dans une politique globale de développement durable conjuguant efficacité pour
répondre aux besoins de l’humanité, renforcement des solidarités,
respect de l’environnement et exigence démocratique.
Didier Jouve
Vice Président de la Région Rhône-Alpes chargé de l'aménagement du territoire et du développement durable.
Président de la commission développement durable de l’ ARF( Association des Régions de France).
8, Lotissement Tour de L’ Aure, Plas
26150 Die
Tel : 04 7 5 21 16 27
Port : 06 62 51 33 32


1- www.copenhague-2009.com
2- Rapport Stern, 2006

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