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samedi 31 octobre 2009

Trop de consommation de viande... nuit


Fabrice Nicolino : « Tant qu’il y aura des abattoirs, il y aura des champs de bataille ». Industrie de la viande
Inquiétante pour la santé humaine, menaçante pour la diversité des espèces, dangereuse pour le climat, l’industrie de la viande a échoué à résoudre le problème de la faim. C’est ce que démontre le journaliste Fabrice Nicolino dans un essai intitulé Bidoche. Il aurait très bien pu s’intituler « barbaque » ou « charogne »… Les Français mangent en moyenne, chaque année, 92 kg de chair fraîche, congelée ou stérilisée, une carne produite presque exclusivement par l’industrie. Autant dire que les questions soulevées par cette antithèse d’un livre de cuisine nous concernent tous, en tant que consommateurs et citoyens. Attention, l’interview qui suit peut pousser à devenir végétarien.
Quels sont réellement les risques sanitaires concernant la consommation de viande ?
Il faudrait être bien naïf pour croire qu’il n’y a pas d’impact pour l’homme à farcir les animaux d’antibiotiques, d’hormones, de tranquillisants, de stimulateurs d’appétit, de tout ce qui passe dans les mains des industriels. Nous sommes juste derrière dans la chaîne alimentaire. Nous ingérons forcément ce que mange le cheptel, on ramasse tout. Depuis une dizaine d’années, des études de plus en plus nombreuses montrent d’importantes concordances entre la consommation de viande et les maladies, comme l’obésité, le diabète, les maladies cardio-vasculaires, le cancer. L’Institut national du cancer (INCa) a lancé une alerte en février 2009 et a publié des chiffres inquiétants sur les risques liés à la consommation de viande rouge et de charcuterie [1]. Un ensemble de faits s’accumulent. On peut clairement dire aujourd’hui que manger de la viande attire des ennuis de santé.
La plus vaste des études jamais menée sur la nutrition, dirigée par l’éminent nutritionniste T. Colin Campbell, impliquant 500.000 personnes en Chine et aux États-Unis, a montré que le meilleur régime est très largement végétarien. Cela va à l’encontre de ce qui est raconté depuis des décennies, toute cette propagande en faveur de la consommation de la viande. C’est profondément enraciné dans esprit humain : la viande serait bonne pour la santé. C’est surtout un signe extérieur de richesse, le symbole d’un statut social.
Les contrôles sanitaires ne permettent-ils pas de diminuer les risques liés aux manipulations génétiques, à l’injection de substances, à la transformation des animaux en produits industriels ?
Que veut dire « contrôle sanitaire » quand il y a des milliers de points de vente ? Le business fait la loi. Il n’y a qu’à voir comment George Bush, et Reagan avant lui, ont choisi des industriels comme conseillers. Même si les contrôles avaient montré quelque chose, il y aurait eu blocage au niveau politique. Regardez comment Bush a fait peu de cas de l’Agence de protection environnementale (EPA), comment il l’a censuré. L’industrie de la viande est une industrie reine, enracinée dans l’histoire américaine. On ne peut pas espérer la contrôler efficacement aux États-Unis. En France, le nombre de contrôleurs est ridicule, ça n’a aucun sens.
Le problème n’est pas tant le contrôle que la production. Quand on voit qu’on est capable d’entasser jusque 150.000 poulets dans certaines fermes de l’Iowa ! On nie les besoins physiques, physiologiques des animaux. On crée des conditions artificielles : ils sont plongés dans le noir, dopés aux hormones… Cela ne peut que provoquer des catastrophes. Par exemple, ça arrangeait tout le monde de croire que la grippe aviaire était transmise par les oiseaux migrateurs, qui n’appartiennent à personne. On s’est finalement rendu compte que très peu étaient contaminés. La propagation du virus s’est faite selon les lignes commerciales de l’industrie. Quand on voit la pâtée immonde, avec des restes d’animaux, qu’on sert aux volailles, quand on sait qu’un virus peut vivre dans les excréments de poulet pendant 35 jours…
Qu’en est-il des institutions internationales, l’Organisation pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) ou l’Organisation mondiale de la santé (OMS) ?
A chaque fois qu’il y a un problème, les spécialistes liés aux institutions mondiales, FAO ou OMS, cherchent à dédouaner les industriels. Cela ne veut pas dire que l’élevage artisanal est l’idéal, mais il existe depuis des milliers d’années, et il est évident que l’apparition du virus est concomitante de celle de l’élevage industriel. Pour la grippe A, la responsabilité de l’entreprise Smithfield est évidente. Les médecins ont constaté les impacts sanitaires des émanations industrielles porcines de ses usines, dans le village de La Gloria au Mexique. Toutes les conditions étaient réunies pour que l’apparition d’un virus tel que celui de la grippe A se produise. Smithfield est la plus grosse entreprise de transformation de bidoche au monde, en France elle est propriétaire du groupe Aoste et des marques Cochonou et Justin Bridou.
Comment s’est opérée la métamorphose entre des petites unités de production et de distribution, et les conglomérats industriels qu’on voit aujourd’hui ?
Il y a eu une logique de concentration à la sortie de la guerre. Certaines petites coopératives agricoles ont profité du boum de l’alimentation animale. On peut citer l’exemple d’André Studler en Bretagne. Il démarre dans la production avicole vers 1947 et 25 ans plus tard, il emploie un millier de salariés. Il signe un contrat avec l’Institut national de recherche agronomique (INRA), pour fabriquer une poule appelée « Vedette 2 ». Une poule merveilleuse dont les besoins alimentaires sont réduit de 25 %, après sélection génétique. En 1985, la Vedette 2 représente 58 % du marché avicole…
En parallèle s’opère un processus de fusions et acquisitions dans l’industrie pharmaceutique. Des coopératives se transforment en multinationales, comme InVivo. Cette « coopérative » au chiffre d’affaires de 3,6 milliards d’euros, qui emploie 1.800 salariés (appelés « collaborateurs »), s’occupe à la fois du stockage de céréales dans des silos, de conseils à l’agriculture intensive, de distribution, de nutrition animale, et commercialise aussi plus de 50% des pesticides en France. Récemment, Invivo a en partie racheté l’entreprise brésilienne Cargill. Celle-ci, dans l’illégalité la plus complète, a construit des terminaux portuaires au Brésil pour pouvoir exporter plus facilement des tonnes de soja transgénique, qui serve à l’alimentation du bétail. Quand on sait qu’en 2004, 98 % du chiffre d’affaires de Cargill Foods France a été assuré par Mac Do, on imagine ce qu’on mange quand on va dans ces fast-foods.
Le point majeur, dans cette histoire, c’est que l’agriculture n’est plus l’agriculture. Avant, c’était une activité humaine, largement vivrière, qui répondait aux besoins humains et qui, surtout, était sous contrôle de la société. C’est devenu une agriculture industrielle : il n’y a plus de champ, d’agriculteurs, mais des patrons, des traders, des bourses, des stocks, des usines. Les paysans sont devenus des prolos : on leur refile des poussins d’un jour, avec l’alimentation pour les nourrir, ils les font pousser dans des usines, puis les refilent aux industriels qui les leur ont confiés.
Comment s’est mis en place ce système ? Qui a piloté cette évolution ?
Aujourd’hui, nous sommes face à une crise de surproduction. C’est complètement délirant : on est dans une logique qui ne peut conduire qu’à cela. Personne ne doit échapper à ses responsabilités, nous y compris. Car ce système ne peut naître que par l’adhésion des gens. Au début, il satisfait tout le monde. Bien sûr, les industriels ont un rôle central. Qui a donné cette force aux industriels ? Les consommateurs et les paysans, menés en bateau par la FNSEA. Les consommateurs ne veulent plus payer pour la nourriture. Ils sont hallucinés par la publicité et l’univers marchand. Ils plébiscitent ce qui est le plus dégueulasse, les gens se précipitent à Leader Price. En parallèle, ils acceptent d’acheter tel portable pour leurs rejetons de 10 ans, ou tel écran plasma…
Les paysans se sont fait avoir, mais ils étaient très contents de voir leurs profits augmenter. Le système de cogestion est totalement dépravé : une coalition entre les agronomes, les industriels et le ministère de l’agriculture depuis 65 ans. Les questions sont toujours débattues entre les mêmes, c’est un micro milieu. C’est un système où la société civile n’est pas représentée. Cela se perpétue car il n’y a pas de révolte, pas de contestation. Alors que les industries sont par définition amorales. Elles sont coupables aujourd’hui de crimes contre la vie sur Terre, contre l’homme, contre les écosystèmes.
Il y ait eu un moment d’euphorie, d’unanimité, après la guerre. Les paysans avaient un désir de revanche sociale. Ils ont piloté la révolution agricole pour faire entrer ce secteur dans le progrès. Dans les années 1970, on voit dans un film de l’ORTF combien les paysans sont contents et fiers de leurs résultats. Les chercheurs dressent des cartes du cerveau des vaches pour améliorer la production… Mais à partir de 1980, on dispose d’assez de connaissances pour savoir que le système est devenu une machine folle. Aujourd’hui, on ne peut plus être de bonne foi quand on défend l’élevage industriel.
L’argument principal de ceux qui défendent la production industrielle de viande, c’est qu’il faut nourrir des milliards d’humains. Comment peut-on produire autrement, tout en satisfaisant les besoins en protéines de la population mondiale ?
L’agriculture industrielle a prétendu qu’elle allait nourrir le monde. Elle disait : « vous critiquez, mais c’est la seule manière de nourrir tous les êtres humains ». Elle a échoué lamentablement. Au bout de 60 ans, c’est l’heure du bilan : il y a plus d’un milliard d’affamés chroniques dans le monde. Il n’y en a jamais eu autant. Or, nourrir des bêtes, cela « coûte » en céréales. Il faut 7 à 10 protéines végétales pour produire une protéine animale. C’est un rendement énergétique désastreux. 60 % des terres agricoles du monde servent au pacage des animaux [2]. Il y aura 9 milliards d’humains à nourrir en 2050. Si on continue comme ça, il faudra accepter que 3 ou 4 milliards d’entre eux crèvent la dalle. En étant cynique, on peut imaginer qu’on l’acceptera, vu qu’on le fait déjà pour un milliard d’humains…
La seule voie concevable, c’est de réduire massivement, c’est-à-dire de diviser par trois ou quatre au moins, la consommation de viande. Les terres agricoles ne sont pas extensibles à l’infini. À l’échelle planétaire, il n’y a aucun doute : le système doit exploser. En mai 2007, la FAO a organisé à Rome une première Conférence internationale sur l’agriculture biologique. On reproche souvent à celle-ci de ne pas produire suffisamment, et de ne pas être capable de subvenir aux besoins alimentaires des populations. Pourtant, alors que la FAO est perçue comme l’alliée de l’agriculture industrielle depuis 60 ans, les conclusions [3] de cette conférence sont sans appel : l’agriculture biologique pourrait nourrir totalement la population actuelle de la planète, et ce à un coût écologique bien moindre. C’est un coup de tonnerre inouï. Au point que Jacques Diouf, directeur général de la FAO, a déclaré dans un communiqué de presse en décembre 2007 que la FAO n’est pas engagée « en tant qu’institution » par ces conclusions.
Au-delà du fait qu’elle ne peut subvenir aux besoins alimentaires des humains, l’industrie de la viande pose-t-elle d’autres problèmes ?
L’industrie de la viande est aussi un vrai désastre pour la santé des écosystèmes. Un autre rapport de la FAO publié en 2006, intitulé Livestock’s Long Shadow [4], met en évidence que l’élevage dans le monde contribue à 18 % des gaz à effet de serre anthropiques [5]. Cela veut dire que si on veut traiter efficacement la réduction des émissions de ces gaz, il faut s’attaquer à l’industrie de la bidoche.
Il faut aussi se poser la question du “système concentrationnaire” dans lequel on élève ces animaux. Ils ont pourtant le droit au respect : sans eux, il n’y a pas la civilisation humaine, sans eux, on ne serait pas sortis du Néolithique. Ils sont une source inépuisable de puissance ajoutée. On l’a oublié. Nous sommes des barbares. L’homme n’est pas conscient des dégâts psychiques qu’il s’impose à lui-même et a perdu une partie de son humanité. J’aime cette citation de Tolstoï : « tant qu’il y aura des abattoirs, il y aura des champs de bataille ». Je pense vraiment qu’il y a un lien entre le sort des animaux et le sort des humains. Il faut des changements dans l’aventure humaine. Mais je ne pense pas que je serais contemporain de ça.
D’où pourrait venir le changement ? Quels sont les mouvements de contestation qui pourraient faire évoluer cette situation ? L’action politique peut-elle avoir un impact selon vous ?
Il y a des questionnements, sur l’écologie, sur la crise du capitalisme, mais pas de mouvement. Et les réponses ne sont pas évidentes. Ce dont je rêve, c’est de l’éclosion d’un mouvement qui s’attaquerait à l’industrie de la viande. On ne peut pas s’entendre avec une machine : on l’arrête, on la détruit, ou bien on se fait écraser. Ce n’est pas vrai qu’il y a un juste milieu. Il faut repartir sur des bases totalement nouvelles.
Quand à la politique, pour moi la percée d’Europe écologie est conjoncturelle. Mais ce parti est presque une antithèse des mouvements écologiques tels que je les conçois. Une rupture paradigmatique est nécessaire. Cette crise est inédite, il faut imaginer une pensée et une action inédite. Europe Ecologie fait de la vieille politique, issue de ce que 1968 a produit de pire : une fausse liberté, on fume des pétards…
Aujourd’hui, plusieurs rythmes se chevauchent : d’abord la crise écologique, avec le dérèglement des écosystèmes, comme par exemple l’écosystème marin avec la sur-pêche. Cette crise écologique impose un rythme. Ensuite, il y a le mouvement des idées, plus rapide, mais encore très lent. L’idéologie du progrès, l’alliance de la raison et de la technique, est née avec le siècle des Lumières, et met des dizaines d’années à se diffuser. Aujourd’hui, apparaissent de toutes nouvelles interrogations, comme la question des limites de l’activité humaine. Le troisième rythme, c’est le nôtre. Celui des humains, qui ont envie que les choses avancent pendant leur vie. Dans les années 1930 par exemple, des gens lucides voyaient ce que le stalinisme avait d’horrible. Des gens qui ont compris en temps réel. Mais que pouvaient-ils faire ? En ce qui me concerne, à la marge, aujourd’hui, j’espère influencer les changements nécessaires, cette maturation nouvelle, même si je suis conscient que c’est sans doute de façon microscopique.
Agnès Rousseaux
Planète sans visa : le blog de Fabrice Nicolino
Bidoche, l’industrie de la viande menace le monde – Fabrice Nicolino – éd. Les Liens qui Libèrent – 385p – 21 €.
Notes
[1] Selon leur estimation, le risque de cancer colorectal augmente de 29 % par portion de 100 g de viandes rouges consommée par jour et de 21 % par portion de 50 g de charcuteries consommée par jour. En France, un quart de la population consomme au moins 500 g de viandes rouges par semaine, et plus d’un quart de la population au moins 50 g de charcuteries par jour. 1 français sur 25 aura un jour ce type de cancer. (source : Institut national du cancer)
[2] Source FAO – 1998
[3] Le rapport cite des modèles récents sur l’approvisionnement mondial qui montrent que l’agriculture biologique peut produire assez par tête d’habitant pour nourrir la population actuelle de la planète. “Ces modèles suggèrent que l’agriculture biologique a le potentiel de satisfaire la demande alimentaire mondiale, tout comme l’agriculture conventionnelle d’aujourd’hui, mais avec un impact mineur sur l’environnement” (communiqué de la FAO, mai 2007)
[4] Ce rapport de 300 pages, traduit dans de nombreuses langues, n’existe pas en français…
[5] Ce qui équivaut à davantage d’émissions que les transports planétaires. L’élevage produit 9 % des émissions anthropiques de CO2, mais également 37 % du méthane, molécule 23 fois plus active que le CO2 pour l’atmosphère.

lundi 26 octobre 2009

Fermetures des blocs opératoires

Les petits blocs opératoires menacés…retour sur la fermeture des Urgences (non programmées) de Die.
Les services de chirurgie effectuant moins de 1.500 opérations par an pourraient fermer...
A moins de 1.500 opérations par an, «la sécurité des patients n’est plus assurée». Le Ministère de la Santé a indiqué ce week-end qu’il existe d’un projet d’arrêter de fermetures de blocs, confirmant des informations du «Quotidien du médecin». Le texte devrait paraître «d’ici à la fin de l’année». 182 blocs chirurgicaux menacés dont Die. Le seuil de 1.500 actes annuels est «le chiffre le plus vraisemblable, mais c’est encore à l’état de discussions», ont précisé les services du Ministère. D’après les chiffres de la Direction de l’hospitalisation et de l’organisation des soins cités par le journal, 182 blocs opératoires sont ainsi menacés de fermeture. «On est désespéré, soupire Michel Antony, président de la Coordination pour la défense des hôpitaux de proximité. On nous parle de sécurité, mais ce qui est dangereux, c’est de pousser les gens sur les routes pour aller se faire soigner !» Selon l’organisation, ces fermetures vont encore accentuer les fractures entre territoires. « Il y aura des zones où il sera impossible de se faire soigner parce qu’il n’y aura plus de services de santé, et d’autres où on ne pourra pas se faire opérer parce que les hôpitaux seront surchargés», poursuit Michel Antony. Et ce sont surtout les hôpitaux publics qui seraient touchés: plus d’un quart des blocs du secteur public sont menacés, contre 9% dans les cliniques privées.
Commission « Santé » du CLD
Adresse : BP 22

- 26 150 Die
Téléphone : 06 78 95 56 99
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La Société de consommation par Eduardo Galeano

La société de consommation est un piège attrape nigauds.
La bamboche étourdit et trouble la vue ; cette immense ivresse universelle semble sans limites dans le temps et dans l’espace. Mais la culture de la consommation fait beaucoup de bruit, comme le tambour, parce qu’elle est creuse et quand vient l’heure de vérité, quand cesse le charivari et que s’achève la fête, l’ivrogne se réveille, seul, en compagnie de son ombre et des pots cassés qu’il lui faut payer. L’expansion de la demande butte contre les frontières que lui impose ce même système qui la génère. Le système a besoin de marchés de plus en plus ouverts et de plus en plus vastes comme les poumons ont besoin d’air et, en même temps, le système a besoin de voir se traîner à ras de terre, comme ils se traînent effectivement, les prix des matières premières et de la force de travail humain. Le système parle au nom de tous, c’est à tous qu’il s’adresse, c’est à tous qu’il donne l’ordre impératif de consommer, qu’il communique la fièvre acheteuse, mais pas moyen : presque pour tout le monde, cette aventure commence et se termine sur l’écran du téléviseur. La majorité des gens, qui s’endettent pour avoir des choses, finissent par n’avoir rien d’autre que des dettes qui génèrent de nouvelles dettes et ils finissent par consommer des rêves que parfois ils matérialisent en sombrant dans la délinquance.
Le droit au gaspillage, qui est le privilège d’une minorité, prétend être la liberté de tous.
Dis-moi combien tu consommes et je te dirai combien tu vaux. Cette civilisation prive de sommeil les fleurs ; les poulets, les gens. Dans les serres, les fleurs sont soumises à un éclairage permanent pour qu’elles poussent plus vite. Dans les élevages industriels de poulets, les poules pondeuses aussi ignorent ce qu’est la nuit. Et les gens sont condamnés à l’insomnie à cause de l’anxiété que leur causent leur envies d’achats et de l’angoisse que leur cause la nécessité d’avoir à les payer. Ce mode de vie n’est pas bon pour les gens, mais il est excellent pour l’industrie pharmaceutique.
Les Etats-Unis consomment la moitié des sédatifs, des anxiolytiques et autres drogues chimiques vendues légalement dans le monde et plus de la moitié des drogues interdites vendues illégalement, ce qui n’est pas de la roupie de sansonnet si on considère que les Etats-Unis comptent pour à peine 5 % de la population mondiale.
"Malheureux ceux qui vivent en se comparant", dit avec regret une dame du quartier du Buceo, à Montevideo. La douleur de n’être plus, chantée jadis dans le tango, a fait place à la honte de ne pas posséder. Un homme pauvre est un pauvre homme. « Quand tu n’as rien, tu penses que tu ne vaux rien », dit un jeune du quartier Villa Fiorito, à Buenos Aires. Et un autre, dans la ville dominicaine de San Francisco de Macorís, constate : « Mes frères travaillent pour les marques. Il passent leur vie à acheter des étiquettes et ils suent sang et eau pour payer les mensualités ».
Invisible violence du marché : la diversité est l’ennemie de la rentabilité et l’uniformité commande. La production en série, à une échelle gigantesque, impose partout ses obligatoires règles de consommation. Cette dictature de l’uniformisation obligatoire est plus dévastatrice que n’importe quelle dictature à parti unique : elle impose, dans le monde entier, un mode de vie qui reproduit les êtres humains comme autant de photocopies du consommateur modèle
Le consommateur modèle c’est l’individu immobile.
Cette civilisation qui confond la quantité avec la qualité, confond l’obésité avec la bonne alimentation. D’après la revue scientifique The Lancet, durant la dernière décennie, le nombre de cas d’ « obésité sévère » ont augmenté de presque 30 % parmi la population jeune des pays les plus développés. Chez les enfants nord-américains, l’obésité a augmenté de 40% au cours des 16 dernières années, selon une enquête récente du Centre des Sciences de la Santé de l’Université du Colorado. Le pays qui a inventé la nourriture et les boissons light, les diet food et les aliments fat free, a le plus grand pourcentage d’obèses au monde. Le consommateur modèle ne descend de sa voiture que pour travailler et pour regarder la télévision. Assis devant le petit écran, il passe 4 heures, chaque jour, à dévorer une nourriture en plastique.
C’est le triomphe de la saleté déguisée en nourriture : cette industrie est en train de conquérir les palais du monde entier et elle réduit en miettes les traditions culinaires locales. Les coutumes du bien manger qui viennent de loin, sont le résultat, dans certains pays, de milliers d’années de raffinement et de diversité et elles sont un patrimoine collectif qui se trouve en quelque sorte sur les fourneaux de tous et pas seulement sur la table des riches. Ces traditions, ces signes d’identité culturelle, ces fêtes de la vie, sont en train d’être liquidées, de façon foudroyante, par l’imposition du savoir chimique et unique : la mondialisation du hamburger, la dictature du fast-food. La plastification de la nourriture à l’échelle mondiale, ouvre de McDonald’s, Burger King et autres usines, viole avec succès le droit à l’autodétermination de la cuisine : droit sacré parce ce que c’est dans la bouche que se trouve une des portes de l’âme.
Le championnat mondial de football de 1998 nous a confirmé, entre autres choses, que la carte de crédit MasterCard tonifie les muscles, que Coca-Cola donne la jeunesse éternelle et que le menu de McDonald’s ne saurait être absent de l’estomac d’un bon athlète. L’immense armée de McDonald’s bombarde de hamburgers les bouches des enfants et des adultes sur toute la surface de la planète. La double arche de ce M a servi de bannière dans la récente conquête des pays de l’Europe de l’Est. Les queues devant le McDonald’s de Moscou ouvert en 1990, en grande pompe, ont symbolisé la victoire de l’Occident aussi éloquemment que la chute du Mur de Berlin.
Signe des temps : cette firme qui incarne les vertus du « monde libre » refuse à son personnel le droit de se syndiquer à un syndicat quelconque. McDonald’s viole, ainsi, un droit légalement reconnu dans beaucoup des pays où il opère. En 1997, quelques travailleurs, membres de ce que la firme appelle la Macfamille, on essayé de se syndiquer. C’était dans un restaurant MacDonald’s de Montréal, au Canada : le restaurant a fermé. Mais, en 1998, d’autres employés de McDonald’s, dans une petite ville près de Vancouver, ont réussi cet exploit digne du Guide Guinness des records
Les masses des consommateurs reçoivent des ordres dans une langue universelle : la publicité a réussi ce que l’espéranto avait voulu faire mais n’a pas réussi à faire. N’importe qui, partout dans le monde, comprend les spots publicitaires émis par le téléviseur. Au cours de ce dernier quart de siècle, les dépenses publicitaires ont été multipliées par deux dans le monde. Grâce à cela, les enfants pauvres boivent de plus en plus de Coca-Cola et de moins en moins de lait et le temps de loisir se transforme en temps de consommation. Temps libre, temps prisonnier : dans les maisons très pauvres, il n’y a pas de lit, mais il y a une télévision et la télévision est douée de la parole. Acheté à crédit, cet animal familier prouve la vocation démocratique du progrès : il n’écoute personne, mais il parle pour tous. Les pauvres et les riches connaissent, de ce fait, les qualités des automobiles dernier modèle et les pauvres et les riches sont informés des avantageux taux de crédit que propose telle ou telle banque.
Les experts savent transformer les marchandises en panoplies magiques contre la solitude. Les choses ont des attributs humains : elles caressent, accompagnent, comprennent, aident ; le parfum te donne son baiser et la voiture est ton amie qui jamais ne te trahira. La culture de la consommation a fait de la solitude le plus lucratif des commerces. Les trous de la poitrine, on les colmate en les bourrant de choses ou en rêvant de le faire.
Et les choses peuvent faire plus qu’embrasser : elles aussi peuvent être des symboles d’ascension sociale, des laissez-passer pour franchir les barrières douanières de la société de classes, des clés qui ouvrent des portes interdites. Plus elles sont exclusives, plus c’est parfait : les choses te choisissent et te sauvent de l’anonymat de la multitude. La publicité ne nous renseigne pas sur le produit qu’elle vend, sauf exception. C’est sans importance. Sa fonction première consiste à compenser des frustrations et à nourrir des rêves. Qui voulez-vous devenir en achetant cette lotion « après rasage » ? ?
Le criminologue Anthony Platt a remarqué que la délinquance urbaine n’est pas seulement la conséquence de la pauvreté extrême. Elle est aussi le fruit de la morale individualiste. L’obsession sociale du succès de la réussite, dit Platt, a une incidence décisive sur l’appropriation illégale des choses.
J’ai toujours entendu dire que l’argent n’apporte pas le bonheur, mais tout téléspectateur pauvre a bien plus de raisons qu’il ne lui en faut pour croire que l’argent procure quelque chose de tellement ressemblant au bonheur que seuls des spécialistes peuvent voir la différence.
Selon l’historien Eric Hobsbawm, le XXº siècle a mis fin à sept mille ans de vie humaine centrée sur l’agriculture depuis que sont apparues les premières cultures, à la fin du paléolithique. La population mondiale s’urbanise, les paysans deviennent citadins. En Amérique Latine, nous avons des campagnes sans personne et d’énormes fourmilières urbaines : les plus grandes villes du monde et les plus injustes. Expulsés par l’agriculture moderne d’exportation et par l’érosion de leurs sols, les paysans envahissent les faubourgs. Ils croient que Dieu est partout, mais ils savent d’expérience qu’il n’est en service que dans les grandes villes. Les villes promettent du travail, la prospérité, un avenir pour les enfants. Dans les champs, les êtres en attente regardent passer la vie et meurent en baillant ; dans les villes, la vie est là et elle vous appelle. Entassés dans des taudis, la première chose que découvrent les derniers arrivés c’est que le travail n’est pas là et que les bras sont de trop, que rien n’est gratuit et que les articles de luxe les plus chers sont l’air et le silence.
A l’aube du XIVº siècle, fray Giordano da Rivalto prononça, à Florence, une apologie des villes. Il déclara que « les villes grandissent parce que les gens aiment s’assembler » S’assembler, se rencontrer. Aujourd’hui, qui rencontre qui ? Est-ce que l’espoir rencontre la réalité ? Le désir, rencontre-t-il le monde ° ? Et les gens, rencontrent-ils les gens ? Si les relations humaines ont été réduites à des relations entre des choses, combien de gens rencontrent-ils des choses ?
Le monde tout entier tend à se transformer en un immense écran de télévision où on regarde les choses sans les toucher. Les marchandises exposées à la vente envahissent et privatisent les espaces publics. Les gares routières et les gares de chemin de fer qui, il y a peu encore, étaient des lieux de rencontre entre les gens, deviennent désormais des espaces d’exposition commerciale. Le shopping center, ou shopping mall, vitrine de toutes les vitrines, impose sa présence envahissante. Les foules accourent en procession dans ce grand temple des messes de la consommation. La majorité des dévots contemplent, en extase, les choses que leurs poches ne peuvent pas payer pendant que la minorité acheteuse se soumet au bombardement de l’offre incessante et exténuante. La foule qui monte et descend par les escalators, voyage à travers le monde : les mannequins sont habillés comme à Paris ou à Milan et les machines à sous tintent comme à Chicago et, pour voir et entendre, nul besoin de payer un billet d’avion. Les touristes venus des villages de l’arrière pays ou des villes qui n’ont pas encore mérité ce don du ciel de la félicité moderne, posent pour la photo au pied des marques internationales les plus célèbres comme elles posaient, jadis, au pied de la statue du personnage illustre au centre de la place. Beatriz Solano a observé que les habitants des quartiers périphériques se rendent au center, au shopping center, comme, jadis, ils allaient au centre ville. Le traditionnel paseo (promenade) du dimanche après-midi sur la grande place centrale de la ville tend à être remplacé par l’excursion à ces centres commerciaux. Lavés, repassés et peignés, habillés avec leurs plus beaux atours, les visiteurs se rendent à une fête à laquelle ils ne sont pas invités, mais où ils peuvent être voyeurs. Des familles entières font le voyage dans le vaisseau spatial qui parcourt l’univers de la consommation où l’esthétique du marché a dessiné un paysage hallucinant de modèles, de marques, d’étiquètes.
La culture de la consommation, culture de l’éphémère, condamne tout à l’oubli médiatique. Tout change au rythme vertigineux de la mode mise au service de la nécessité de vendre. Les choses vieillissent en un clin d’oil pour être remplacées par d’autres choses de vie éphémère. Aujourd’hui où la seule chose qui demeure c’est l’insécurité, les marchandises fabriquées pour ne pas durer, résultent aussi volatiles que le capital qui les finance et que le travail qui les produit. L’argent vole à la vitesse de la lumière : hier il était là-bas, aujourd’hui il est ici, demain qui sait ?, et tout travailleur est un chômeur en puissance. Paradoxalement les shoppings centers, royaumes de l’éphémère, offrent la plus excitante illusion de sécurité. Ils résistent hors du temps. Sans âge et sans racines, sans nuit et sans jour et sans mémoire, ils existent hors de l’espace, au delà des turbulences de la dangereuse réalité du monde.
Les maîtres du monde se servent du monde comme si on pouvait l’éliminer : une marchandise éphémère qui s’évanouit comme s’évanouissent, à peine sont-elles nées, les images avec lesquelles la télévision nous mitraille et les modes et les idoles lancées sur le marché, sans trêve, par la publicité.
Mais dans quel autre monde allons-nous déménager ? Sommes-nous tous obligés de gober la fable selon laquelle Dieu a vendu notre planète à un petit nombre de firmes parce qu’un jour de mauvaise humeur il a décida de privatiser l’univers ? La société de consommation est un piège attrape nigauds. Ceux qui sont aux manettes font semblant de l’ignorer, mais quiconque a des yeux pour voir peut voir que l’immense majorité des gens consomment peu, très peu ou nullement de manière nécessaire, pour préserver l’existence du peu de nature qu’il nous reste encore. L’injustice sociale n’est pas une erreur qu’il faut corriger, ni un défaut qu’il faut surmonter : c’est une nécessité essentielle. Une nature capable d’approvisionner un shopping center de la taille d’une planète n’existe pas.
Eduardo Galeano
Eduardo Galeano est né à Montevideo, en Uruguay,
il y a une soixantaine d’années. Il a fondé et dirigé plusieurs journaux et revues en Amérique latine . En 1973, il s’est exilé en Argentine avant de rejoindre l’Espagne. Il est retourné vivre en Uruguay en 1985.
Outre son œuvre journalistique considérable, il est l’auteur de nombreux ouvrages dont plusieurs ont été publiés en français :
- Les Veines ouvertes de l’Amérique latine (Plon, 1999)- Vagamundo (Actes sud, 1985) - La Chanson que nous chantons (Albin Michel, 1977)- La trilogie Mémoire du feu - Les Naissances, Les Visages et les masques, Le Siècle du vent (Plon 1985 et 1988) - Jours et Nuits d’amour et de guerre (Albin Michel 1987) - Une certaine grâce (Nathan, 1990)- Amérique, la découverte qui n’a pas encore eu lieu (Messidor, 1992)- Le Livre des étreintes (La Différence 1995)- Le Football, ombre et lumière (Climats, 1998).

Santé et formation

Aromathérapie Quantique®
A l'occasion d'une émission sur les plantes et les huiles essentielles -proposée par Envoyé Spécial- le Dr Pénoël a été interviewé.
Cette émission réunit différents acteurs de la fillière (les producteurs, les distillateurs, les thérapeutes...). Le sujet abordera les thèmes suivants :
- la découverte des plantes,
- la distillation des huiles essentielles
- Une nouvelle manière de soigner
- Et le marché des compléments alimentaires.
Pour visionner le reportage RDV sur :
France 2 , Jeudi 29 octobre, A partir 20h 40
N.B :Veuillez noter que Envoyé Spécial a parfois des déprogrammations, ce qui signifie que l'emission peut être remplacée par un autre sujet d'actualité. Si c'était le cas, l'émission serait programmée un autre jour et je vous en tiendrai informé.
Pour les dates de nos stages, formations en Aromathérapie Quantique®, conférérences,etc…
Devenez Praticien en Aromathérapie Quantique®
L’Aromathérapie Quantique® est un concept nouveau créé par le Dr Pénoël, médecin, écrivain et conférencier international.
-Vous êtes un professionnel souhaitant bénéficier de l’enseignement riche de 30 ans du Dr Pénoël ?
-Vous souhaitez un enseignement complet en aromathérapie dispensé par des professionnels ?
-Vous êtes passionné d’aromathérapie et souhaitez disposer d’outils pour pouvoir comprendre de manière approfondie la complexité du monde végétal et de l’être humain ?
-Vous désirez devenir compétent dans ce domaine pour être un praticien pouvant aider, conseiller, orienter de façon professionnelle ?
Dans ce cas, la formation qualifiante en Aromathérapie Quantique® est faite pour vous. Les formateurs : Dr Pénoël, Magali et Amanda Pénoël
Cette formation débute en septembre 2009 et se divise en 2 cyles :
Cycle1 : 1ère année : 6 modules (1 module tous les 2 mois)
Cycle2 : 2ème année : Praticien en Aromathérapie Quantique® : 4 modules (1 module tous les 2 mois)
La formation qualifiante en Aromathérapie Quantique® a lieu en Drôme provençale entre Valence et Montélimar.
Pour la première fois en Europe, une formation qualifiante en Aromathérapie Quantique®est proposée par le Dr Pénoël et son équipe . Pour plus de renseignements et pour obtenir le programme détaillé, merci de nous contacter par téléphone au : 04 75 76 83 42 ou nous écrire à ecoledudrpenoel@orange.fr
merci de nous contacter à :
ecolepenoel@orange.fr
Association Ecole Pénoël
Route du pas de Lauzun
26400 Aouste sur Sye
04 75 25 68 06
ecolepenoel@orange.fr

vendredi 23 octobre 2009

Découvre ton clown à Aoust


DÉCOUVRE TON CLOWN !
Ateliers de clown de théâtre avec Mathilde Fincato
AOUSTE
CHABEUIL saison 2009 / 10
autre info pour les week-ends à Voiron, Lyon
stages résidentiels en Ardèche, etc… sur demande
-Ces ateliers sont destinés à tous ceux qui souhaitent entrouvrir le rideau de leurs coulisses pour découvrir les richesses insoupçonnées qui y sommeillent.
-Partir à la découverte de son propre clown –et non pas « faire le clown »- c’est redonner vie à notre enfant intérieur pour retrouver notre spontanéité, notre créativité et notre joie de vivre.
-A travers les improvisations et grâce à la distance du nez rouge, venez prendre plaisir à jouer avec vos peurs, vos faiblesses, vos colères et aussi vos joies et vos rêves les plus fous.
-Avec humour et bienveillance, votre clown vous accompagnera vers vos propres capacités à dédramatiser, à lâcher-prise et à rire des situations les plus surprenantes !
Avec qui : Mathilde Fincato, clowne de théâtre Zita, s’appuie sur son expérience de formatrice en communication et développement personnel pour proposer des stages au cadre facilitateur. Parcours de clowne de théâtre avec Muche, le Bataclown, Alberto,...
Elle intervient en entreprise (formations, spectacles événementiels) auprès de comédiens amateurs et d’artistes professionnels, et pour l’Atelier de Zita qu’elle a fondé en 1996.
ATELIER AOUSTE : Dates : 8 et 22 oct 2009 ; 5 et 19 nov ; 3 et 17 déc ; 7 janvier 2010 et 21 janv pour la rencontre inter-clown Aouste-Chabeuil ; 4 et 11 fév ; 4 et 18 mars1er et 29 avril ; 6 et 20 mai. Horaires : 19h30 à 21h30. Possibilité d’une heure supplémentaire à convenir avec le groupe. Lieu : adresse communiquée lors de votre inscription Participation : Animation : 360 € pour l’année (possibilité de faire 3 chèques de 120€) Participation aux frais de location de salle : 20€ pour l’année.
Inscription : en envoyant 70 € par chèque bancaire à l’ordre de Mathilde Fincato. En précisant vos choix : « Aouste » et vos cordonnées complètes : nom, prénom, adresse, téléphone + une enveloppe timbrée à votre adresse ou votre e-mail
Mathilde Fincato
– Les Arras
– 26400 AOUSTE SUR SYE
04 75 25 82 75 ou 06 88 49 34 64
contact@actionnez.com

Débat public et manipulation autour des Nanotechnologies

Le débat public sur les nanotechnologies vise à les faire accepter
Il y a vingt ans, le gouvernement socialiste avait décidé la suppression des postes et télécommunications pour créer France Télécom et la Poste. Modernisation, compétition économique, impératifs technologiques. Les Français, attachés à leurs PTT, renâclaient. Comment les soumettre ? En montant un simulacre de démocratie : un débat public. "La réflexion sur les difficultés rencontrées pour décider de grandes opérations ou mener de profondes réformes (à l’occasion du "renouveau du service public"), ont (sic) conduit à initier de grands débats. Celui mené, en 1989, sous la responsabilité de Hubert Prévot a accompagné la transformation des services du ministère des postes et télécommunications en deux entités : France Télécom et la Poste." [1]. On sait ce qu’il advint des PTT, de France Télécom et de la Poste.
Ce succès, entre autres, mena à la création en 1995 d’un organe chargé de le renouveler chaque fois que le pouvoir aurait besoin de faire accepter l’inacceptable : la Commission nationale du débat public.
En 2002 celle-ci fut aménagée en "Autorité administrative indépendante", dont l’imposture est démontée ci-dessous.
La CNDP fait partie des outils d’acceptabilité des nouvelles technologies à la disposition des décideurs, pour vaincre la méfiance de citoyens-consommateurs échaudés par trop de scandales techno-industriels : amiante, vache folle, OGM.
Ses débats publics répondent parfaitement aux préconisations des inventeurs de la "démocratie technique". Des sociologues jaunes, spécialisés dans l’acceptabilité de l’innovation, qui proposent aux décideurs des dispositifs pour gérer les "controverses".
Vous craignez une opposition aux nanotechnologies ?
Michel Callon, de l’Ecole des Mines, ingénieur en rapport de forces, vous transforme les réfractaires en acteurs du débat grâce à ses "procédures de dialogue avec le peuple" [2] .
Mode d’emploi : n’entrez pas dans la confrontation directe, tâchez d’"organiser, maîtriser les débordements sans vouloir pour autant les empêcher. Montez des "forums hybrides", mêlant scientifiques et "profanes", pour favoriser les compromis. Multipliez les débats publics. Admirez le résultat avec ce cas concret : "Le nucléaire qui en sortira sera socialement, politiquement et même techniquement complètement différent du nucléaire qui aurait été décidé en dehors des forums hybrides. Parler "du" nucléaire en général n’a aucun sens. Jouer au jeu de ceux qui sont pour et de ceux qui sont contre est encore plus inepte."
Ce miracle qui transforme votre problème-nucléaire en solution-nucléaire s’appelle une forfaiture.
Chacun voit qu’il n’y a pas plus de "démocratie technique" que de roue carrée : la démocratie est la participation de tous aux choix politiques, quand la technique est l’affaire des spécialistes. Cette chimère politique a été bricolée, on s’en doute, par des experts pour fourguer leurs services à une démocratie "en crise".
Quand les sciences humaines se vendent à "l’innovation", elles deviennent plus royalistes que le roi. Jamais Michel Callon et ses semblables ne recommandent d’introduire le politique dans la technique, de rappeler aux scientifiques leur responsabilité sociale. Leur solution au contraire consiste à imposer la logique technicienne au corps social, à encourager chaque citoyen à faire valoir son expertise. La "démocratie technique", c’est la négation du politique.
Revenons à France Télécom, brillamment transformée en société de droit privé grâce au débat public, et dont les salariés jouissent désormais d’un management expéditif. Dans les laboratoires de recherche & développement de l’opérateur collaborent des sociologues des usages, dont la mission est de concocter les dispositifs d’acceptabilité pour vous vendre les futurs objets communicants. Mission remplie admirablement, à en juger par le succès du téléphone portable et autres smartphones.
Connaissez-vous le credo de ces pros de la manipulation ?
"Faire participer, c’est faire accepter." C’est dire si toute la piétaille associative-de-bonne-volonté les enchanteront en se ruant dans les débats de la CNDP sur les nanotechnologies cet automne.
Voilà qui explique pourquoi le président de ladite commission a pris la peine de nous écrire pour nous inviter une fois de plus à prendre part à son débat.
Participer, c’est accepter. Voilà pourquoi nous appelons au boycott et au sabotage de cette opération de propagande.
http://www.piecesetmaindoeuvre.com/...
Pièces et Main d’œuvre,
"site de bricolage pour la construction d’un esprit critique à Grenoble", a ouvert lundi 21 septembre 2009 un nouveau site : "Aujourd’hui le nanomonde, le site du débat public sur les nanotechnologies"
(www.nanomonde.org).
contact@nanomonde.org
[1] Site de la Commission nationale du débat public :
http://www.debatpublic.fr
[2] in Agir dans un monde incertain – essai sur la démocratie technique, co-écrit avec Pierre Lascoumes et Yannick Barthe (Seuil, 2001).

Suite aux mensonges sur le nucléaire

DYSFONCTIONNEMENTS DU NUCLEAIRE
Madame Marie Blandin, Sénatrice du Nord (Les Verts), membre de l’Office Parlementaire d’Evaluation des Choix Scientifiques et Technologiques, considère que la filière de production, de recherche, de gestion des déchets et de contrôle, a doublement et gravement failli à ses obligations légales de transparence, condition élémentaire de la sécurité et du suivi par le Parlement des stratégies, des choix, et des éventuels incidents.
Les Commissions parlementaires et l’OPECST auditionnent régulièrement le CEA(1), EDF, AREVA(2), l’ANDRA(3), l’ASN(4), l’IRSN(5), la CNE(6). On leur a menti, sauf à penser que ceux qui venaient s’exprimer ne connaissaient pas leur sujet.
Ni les incertitudes sur les quantités de plutonium dans les boites de
manutention de Cadarache (allant de 7 kilogrammes à 39 kilogrammes,
alors que le seuil critique de cette masse si elle était rassemblée est de 11
kilogrammes), ni l’exportation massive de déchets nucléaires (uranium)
pour stockage et retraitement vers la Sibérie, n’ont été signalés par ces
organismes.
Seul l’IRSN nous a récemment et correctement informé sur l’incident de Cadarache.
(Cadarache est situé sur un site de 1 625 hectares (dont 867 clôturés) au confluent du Verdon et de la Durance, sur la commune de Saint-Paul-lez-Durance dans les Bouches-du-Rhône, à une quarantaine de kilomètres au nord d'Aix-en-Provence, aux confins de trois autres départements (Alpes-de-Haute-Provence, Var et Vaucluse).)
Il est de la responsabilité de Monsieur Borloo de garantir aux citoyens et
aux parlementaires la bonne maîtrise des processus et la fiabilité des
données affichées dans le PNGMDR (Plan National de Gestion des Matières et Déchets Radioactifs). Force est de constater qu’aujourd’hui, la mission n’est pas remplie.
Marie-Christine BLANDIN,
Sénatrice du Nord
mc.blandin@senat.fr
Contact 01 42 34 29 84
53, rue de la Bassée – 59000 - Lille
Tel : 03 20 09 72 64, Fax : 03 20 92 61 73
1 Commissariat à l’Energie Atomique
2 A R E V A, l’entreprise.
3 Agence Nationale pour la gestion des Déchets RAdioactifs
4 Autorité de Sureté Nucléaire
5 Institut Radioprotection et de Sureté Nucléaire
6 Commission Nationale d’ Evaluation des recherches sur les déchets

Radio Saint Ferréol et l' Economie Sociale et Solidaire

Forum de l’Economie Sociale et Solidaire
Radio Saint Ferréol
est partenaire du Forum de l’Economie Sociale et Solidaire en Val de Drôme des 27 et 28 novembre prochain. Dans ce contexte, la radio se mobilise spécialement la semaine du 23 au 27 novembre pour faire connaître et valoriser sur ses ondes les structures de l’ESS du territoire.
Son équipe est à votre disposition pour réaliser des interviews sur votre structure, vos actions et vos projets.
Afin de simplifier les démarches et les enregistrements, n’hésitez pas à les contacter en direct au 04 75 40 62 49 afin de fixer un calendrier d'interview et ce avant le 13/11.
Ces témoignages seront diffusés cette semaine-là tous les jours à 8h30 et 18h30 sur leurs ondes (94.2 fm).
Restant à votre disposition pour tout renseignement complémentaire,
Radio Saint Ferréol, en partenariat avec la CCVD
Agnès Bonnin
abonnin@val-de-drome.com
Communauté de Communes du Val de Drôme
Service Economie Sociale et Solidaire
Rue Henri Barbusse - BP 331 - 26402 CREST cedex
Tel : 04 75 25 43 82 ou Fax : 04 75 25 44 96

Hôpital de Valréas

Valréas : la résistance populaire paye !
Une décision gouvernementale annulée par un tribunal après une campagne résistante organisée par le Comité de défense de l'hôpital de Valréas, par la municipalité et par le Collectif des jeunes mamans largement soutenue par les habitants du bassin sanitaire, cela méritait d'être publié ! Même si ce n'est pas fréquent en ce moment, ce n'est pas la première fois, rappelez-vous Saint-Affrique en Aveyron et Die dans la Drôme (?).
D'une façon générale, dans la période actuelle, il n'est possible de "gagner" que lorsque la population tout entière - ce qui veut dire couches populaires (ouvriers, employés) comprises- se mobilise. Et elle ne se mobilise que lorsque est mis en place une stratégie à front large sur une ligne stratégique claire. Ce fut le cas à Valréas. Cela nous change des actions désespérantes qui allie sectarisme et groupuscularisme ou des actions uniquement organisées pour les couches moyennes minoritaires dans la population française.Revenons à Valréas. Tenir compte des besoins d'un bassin sanitaire et social est devenu une incongruité pour la droite néolibérale. Il n'y a que l'action consciente du peuple pour organiser de ce point de vue la résistance.
Voilà la chronologie des événements :
26/08/09 Tribunal Administratif (TA) de Nîmes suspend la décision de l'ARH de fermer la maternité. L'ARH a un mois pour donner les moyens permettant à la maternité de fonctionner.
29/09/09 Mme Bachelot, ne tenant pas compte des décisions de justice, décide fermeture le 30/09/09
09/09/09 Rencontre avec la Préfecture et la DDASS
17/09/09 Conseil Administration de l'Hôpital à l'unanimité : rejet d'un centre de périnatalité sans hébergement. OUI à l'autorisation de fonctionnement de 5 ans
22/09/09 Inauguration annulée de l'agrandissement de la maternité de l'hôpital d'Orange. Mme Bachelot se dégonfle-t-elle ? L'ARH sera là ! Puis report. Devinez pourquoi!
27/09/09 Manif à Valréas : 3500 personnes, la Coordination nationale, est présente ainsi que les comités d'Aubenas, Cavaillon, Die, Lure, Pertuis, Privas, Vaison la romaine, etc.
29/09/09 Rencontre au sommet (Maire, Gendarmerie, hôpital, comité). La tension est à fleur de peau. Au soir, pique-nique citoyen devant l'hosto. 22 H 30 le comité investit les locaux de la maternité.
08/10/09 Audience au TA. Le Président du CA de l'hôpital ainsi qu'un collectif de futures mamans attaquant la décision de Bachelot. Le comité local s'associe à ces démarches.
09/10/09 Décisions du TA : La décision de Mme Bachelot est suspendue. Huit jours sont accordés pour la réouverture de la maternité. Astreinte de 100 euros par jour de retard (somme ridicule mais c'est un très important symbole).
10/10/09 Pique-nique citoyen (près de 350 convives + Maire + Conseil Général + élus + les 2 avocats). Désolé de ne pas être présent au CA de notre Coordination du 10 octobre à Paris. Décision : On continue à occuper les locaux de la maternité.
11/10/09 De très nombreux volontaires se joignent à l'occupation.
Et bien sûr, la lutte continue...
En fait, à Valréas comme ailleurs en France, en Europe et dans le monde, le taux de profit est prioritaire par rapport aux besoins et aux décisions du peuple. Les arguments avancés par les néolibéraux pour marchandiser, privatiser, désertifier, nous pouvons les contrer un par un. Par exemple, les néolibéraux disent : "On ferme la maternité pour des raisons de sécurité". Mais pourquoi donc les gestionnaires néolibéraux n'ont-ils pas assuré cette sécurité ? Dans une grande ville, un praticien peut prendre la garde sur plusieurs établissements ce qui lui permet d'effectuer un grand nombre d'accouchements. Dans la ruralité, l'Etat libéral préfère fermer les maternités plutôt que de rechercher toute autre solution. Pourquoi par exemple ne pas demander aux médecins concernés de faire chaque année une période en CHU pendant laquelle ils seraient remplacés par un médecin de l'hôpital universitaire ? En médecine comme ailleurs, c'est la rentabilité qui est privilégiée, les armées, puis les administrations et enfin les services de santé quittent nos territoires.
Petit à petit, les citoyens de ce pays vont être poussés à rejoindre les grandes agglomérations. C'est ainsi que se met en place la version ultra-libérale de l'aménagement du territoire. Alors pourquoi donc supprimer une maternité ou hôpital de proximité largement plébiscitée par la population ? Pourquoi la montée des inégalités sociales de santé n'est pas prise en compte par les gestionnaires néolibéraux ? Pourquoi le taux de refus de soins pour cause financière n'est pas pris en compte ? Tout simplement parce que ses gestionnaires sont des néolibéraux aux ordres du cléricalisme financier. Point barre. Une seule solution, la résistance républicaine !
Gérard Machline et Bernard Teper
Comité de défense de l'hôpital de Valréas
alachardsbesson@akeonet.com
Membres du Secteur santé protection sociale de l'UFAL
UFAL27, rue de la Réunion75 020 PARIS
http://www.ufal.info/media_flash/2,article,715,,,,,_Valreas-la-resistance-populaire-paye.htm

jeudi 22 octobre 2009

Forum de l' Economie Sociale et Solidaire

Forum de l’Economie Sociale et Solidaire du Val de Drôme
Dans le cadre du 4ème Forum de l’Economie Sociale et Solidaire du Val de Drôme, l’Atelier du Déclic (St Andéol de Vals – 07) présentera une séance de Théâtre-Forum sur la question de la richesse.
En amont à cette représentation, il propose d’ouvrir son stage de préparation aux personnes du territoire intéressées.
Ce stage se déroulera les dimanche 8, samedi 21 et dimanche 22 novembre de 10h à 18h (repas partagé à midi), pour une représentation le jour du Forum le samedi 28/11 matin.
Il sera animé par Raphaël Faure, comédien depuis une quinzaine d’années, qui a participé à plusieurs formations aux techniques du Théâtre de l’Opprimé avec son créateur Augusto Boal.
Le stage est encore ouvert à 6 personnes au maximum. La date butoir d’inscription est fixée au 25 octobre (contact CCVD : Agnès BONNIN – 04 75 25 43 82 – abonnin@val-de-drome.com).
Suivant les demandes, il pourra être délocalisé sur le Val de Drôme.
N’hésitez pas à relayer cette information autour de vous, dans vos réseaux,… (cf info complémentaires ci-dessous)
Restant à votre disposition pour tout renseignement complémentaire à ce sujet,
Cordialement.
Agnès BONNIN
Communauté de Communes du Val de Drôme
Service Economie Sociale et Solidaire
Rue Henri Barbusse - BP 331 -
26402 CREST cedex
Tel : 04 75 25 43 82
Fax : 04 75 25 44 96

Changement à venir des intercommunalités












Réforme des collectivités territoriales : L’achèvement de l’intercommunalité d’ici à 2014.
(photo : Conseil Communautaire à Recoubeau)
Le projet de loi de réforme des collectivités territoriales proposé par le gouvernement comporte 73 articles. Il reste flou sur des points essentiels, notamment les modes d’élection des « conseillers territoriaux » amenés à remplacer les conseillers généraux (départements) et les conseillers régionaux (régions), comme sur tout ce qui concerne les compétences des échelons amenés à se substituer à la structure institutionnelle actuelle.
Le projet de loi prévoit que d’ici au 1er janvier 2014, toutes les communes seront absorbées dans une intercommunalité. L’objectif affiché est de « rationaliser » les intercommunalités déjà existantes. Pour y parvenir, des schémas d’orientation d’intercommunalité seront soumis aux préfets avant le 31 décembre 2011. Les préfets auront ensuite deux ans pour créer, modifier ou fusionner ces intercommunalités à leur guise, y compris en imposant leurs décisions aux communes et EPCI¨ concernées.
Les intercommunalités auront tous les pouvoirs concernant l’élimination des déchets, l’assainissement, les manifestations culturelles et sportives, le stationnement et la circulation, la réalisation d’aires d’accueil pour les gens du voyage, toutes compétences qui jusque-là n’étaient déléguées qu’avec l’accord des communes.
Quant aux autres transferts de compétences qui devaient faire l’objet d’une approbation à la majorité renforcée, une approbation à la majorité simple sera désormais suffisante. A terme, ce processus reviendra à ôter toute compétence aux communes au profit des intercommunalités.
Par ailleurs, le projet de loi souhaite imposer une réduction d’élus aux exécutifs intercommunaux d’un tiers et limiter à 20 % d’une assemblée le nombre des vice-présidents.
Les conseillers communautaires ou délégués communautaires, actuellement désignés par les conseils municipaux, seraient élus au suffrage universel direct en même temps que les conseillers municipaux. Le nombre d’élus sera déterminé en fonction de la population de chaque commune.
Caroline ANDREANI

Instaurer la peur

La peur de la grippe porcine: Une mine d’or sur les marchés boursiers pour les sociétés de biotechnologie « politiquement connectés »
- Soutenue par la désinformation des médias, une atmosphère de peur et d'intimidation s'est propagée. Des situations « d'urgence » sanitaires ont été déclarées dans différentes régions des États-Unis.
- Les médicaments les plus recherchés contre la grippe sont le Tamiflu et le Relenza. La course aux traitements a été déclenchée par le gouvernement des États-Unis en rendant disponible ses réserves nationales « pour s'assurer que les fournisseurs de soins de santé soient prêts à toute éventuelle intensification. » - Le Tamiflu est fabriqué par la géante société pharmaceutique suisse Hoffman
-La Roche pour le compte d'une entreprise de biotechnologie basée aux États-Unis, Gilead Sciences Inc. Alors que le médicament est fabriqué par Roche, il a été développé par Gilead Sciences Inc qui en détient les droits de propriété intellectuelle.
- L’ancien secrétaire à la Défense, Donald Rumsfeld, était l'un des principaux actionnaires de Gilead Sciences Inc. En 1997, Rumsfeld a été nommé président de Gilead Sciences Inc, un poste qu'il a occupé jusqu’à ce qu’il devienne secrétaire de la Défense dans l'administration Bush en 2001. Rumsfeld était membre du conseil d'administration de Gilead en 1987.
- Dans un reportage publié au plus fort de la crise de la grippe aviaire en 2005, Fortune Magazine a décrit Gilead comme l'une des entreprises les plus politiquement connectées dans le secteur de l'industrie biotechnologique. Les intérêts et/ou les avoirs de Rumsfeld dans Gilead à la suite de sa démission en 2006, ne sont pas connus.
Les valeurs boursières
Le prix de l'action de Gilead sur le New York Stock Exchange (NYSE) a augmenté considérablement depuis l'annonce de l'épidémie de grippe porcine au Mexique (voir graphique):
- « Le gouvernement étasunien a dégagé un quart de ses stocks de médicaments après avoir déclaré une situation d'urgence sanitaire nationale avec 40 cas confirmés en laboratoire de grippe porcine. Sept de ces cas sont en Californie, 28 dans la ville de New York, deux au Texas et deux au Kansas, et un dans l'Ohio.
- Le Mexique a augmenté le nombre soupçonné de victimes depuis l’apparition de la grippe à 149 personnes – il est confirmé que 20 cas sont dus à la grippe porcine - et ils ont fermé toutes les écoles jusqu'au 6 mai. Près de 2000 personnes y ont été hospitalisées avec de graves cas de pneumonie.
- Les antiviraux sont des médicaments actifs d'ordonnance contre le virus de la grippe, y compris les virus de grippe porcine, selon les Centres de contrôle de la maladie (Centers for Disease Control). Les virus de grippe porcine de type A détectés aux États-Unis et au Mexique semblent être résistants à deux antiviraux, soit l'amantadine et la rimantadine, mais les tests de laboratoire indiquent que le virus est sensible au Tamiflu, également connu sous le nom de l'oseltamivir, et au Relenza, qui est connu sous le nom de zanamivir.
- Le Tamiflu, un antiviral oral approuvé aux États-Unis pour traiter et prévenir les infection au virus de la grippe de type A et B chez des personnes âgées d’un an et plus, est vendu par F. Hoffmann-La Roche Ltd, qui verse des redevances liées à la vente de ce produit à Gilead. Roche a déclaré qu'il a 3 millions de boîtes de Tamiflu en réserve - une partie des 5 millions de traitements donnés à l'organisme de santé des Nations Unies en 2006 - et qu’il peut fournir le médicament partout dans les 24 heures. » (San Francisco Business Times, le 27 avril 2009) .
Michel Chossudovsky est directeur du Centre de recherche sur la mondialisation et professeur d'économie à l'Université d'Ottawa. Il est l'auteur de la Mondialisation de la pauvreté et nouvel ordre mondial (best-seller international publié en 12 langues). Traduction de Dany Quirion.

Toutes et Tous fichés

Pendant qu’il détournait l’attention sur son rejeton, on a laissé passer une loi scélérate de plus.
Publiés au J.O. du 18 octobre 2009, deux décrets consacrent la résurrection d'EDVIGE sous la forme de deux clones. Appelons-les EDVIGE-A (comme administratif) et EDVIGE-B (comme « bande »). Signe de l'humour devenu légendaire du ministre de l'Intérieur, les décrets sont signés du 16 octobre, jour de la sainte Edwige. Le gouvernement continue de mépriser le Parlement en procédant par décret, alors même que la Commission des lois de l'Assemblée nationale a déposé une proposition de loi depuis juillet dernier.- Avec deux décrets, le gouvernement évite cette fois l'erreur juridique grossière de mélanger des finalités différentes en un même fichier. Croyant couper court à la mobilisation citoyenne, il prend soin de ne pas mentionner la santé et la vie sexuelle. Pour le reste, l'ensemble des arguments qui ont justifié des recours en Conseil d'État, et surtout une mobilisation citoyenne sans précédent qui avait contraint le gouvernement à retirer EDVIGE, restent valides. Nul doute que les membres du collectif Non à EDVIGE sauront les faire valoir à nouveau pour lutter avec autant de succès contre EDVIGE-A et EDVIGE-B.- EDVIGE-A, fichier d'enquêtes administratives, concerne toujours toute personne à partir de l'âge de 16 ans, c'est-à-dire l'âge à partir duquel on peut travailler. Il vise de manière générale les enquêtes administratives « liées à la sécurité publique », et non plus seulement celles visant à vérifier que les comportements d'une personne sont compatibles avec les missions qui lui sont confiées. Des informations motivées par des raisons politiques, religieuses, philosophiques ou syndicales seront enregistrées dans ce fichier.
- EDVIGE-B est un fichier de renseignement, c'est-à-dire un fichier de ressenti et non de faits commis ou d'infractions. En particulier, le fichier contiendra des données sur les auteurs d'« agissements susceptibles de recevoir une qualification pénale » : si de tels actes sont avérés, les auteurs de l'infraction commise doivent faire l'objet d'une procédure judiciaire ; s'ils ne le sont pas, alors rien ne justifie leur inscription dans un fichier, pas plus que leurs proches, amis, collègues ou voisins.
- La finalité du fichier EDVIGE-B est « la prévention des atteintes à la sécurité publique », sans aucun lien avec les atteintes à la sûreté de l'État ou avec le terrorisme : le gouvernement veut ainsi utiliser des moyens tout à fait disproportionnés et donc illégitimes pour lutter contre la petite et moyenne délinquance. Comme dans EDVIGE, les enfants sont visés, à partir de l'âge de 13 ans, au mépris des Conventions internationales de protection des enfants. De même, les militants, voire simplement les citoyens participant à la vie démocratique, sont en ligne de mire : « activités politiques, philosophiques, religieuses ou syndicales » sont ainsi criminalisées et fichées, de même que les « activités publiques, comportements et déplacements ».- Mais EDVIGE-B va plus loin encore qu'EDVIGE. Une mystérieuse « origine géographique » des personnes fait partie des données enregistrées. Contrairement à une adresse, une nationalité ou un lieu de naissance, cette notion d'« origine géographique » est bien trop floue pour être juridiquement acceptable. Par ailleurs, elle ne peut avoir d'autre objectif que de stigmatiser les personnes qui résident dans certains quartiers et de faire référence, de manière dissimulée, à une
«origine ethnique» réelle ou supposée.Ces deux fichiers ne sont pas plus acceptables que le fichier EDVIGE, dont ils sont les clones. Il ne fait nul doute qu'ils susciteront les mêmes refus citoyens et donneront lieu aux mêmes recours légaux. Avec les autres membres du Collectif Non à EDVIGE, l'association IRIS s’y emploiera.
- Tous fichés ? L’Ordre Nouveau est en marche forcée Ce fichier vient après 43 autres (voir Pièces et Main-d’Oeuvre).
Les décrets publiés dimanche 18 octobre au Journal officiel portant création de deux nouvelles "bases de données" de police précisent le type de données qui peuvent y être recensées, ainsi que les dérogations possibles. Dans la première, destinée à la "prévention des atteintes à la sécurité publique", figureront :
-Motif de l’enregistrement,photographies, état civil, nationalité, profession ,signes physiques particuliers et objectifs, adresses physiques et électroniques, numéros de téléphone, titres d’identité, immatriculation des véhicules, informations patrimoniales, activités publiques, comportement et déplacements, agissements susceptibles de recevoir une qualification pénale, personnes ayant entretenu des relations directes et non fortuites avec l’intéressé (se limitant à leur identité, sauf si elles-mêmes présentent un risque d’atteinte à la sécurité publique).
- En outre, "à titre dérogatoire et dans un cadre strict", selon une circulaire du ministère de l’Intérieur adressée dimanche aux préfets, pourront être indiqués : signes physiques particuliers et objectifs "pris comme éléments de signalement" (tatouage, cicatrice, couleur de cheveux), origine géographique ou appartenance à un même quartier, activités politiques, philosophiques, religieuses ou syndicales
L’inscription dans cette base de données sera automatiquement supprimée trois ans après le dernier événement ayant donné lieu à son enregistrement pour les mineurs, et après dix ans pour les majeurs.
Dans la seconde, consacrée aux "enquêtes administratives liées à la sécurité publique", seront seulement enregistrés :
-Motif de l’enquête, photographies, état civil, nationalité, profession, adresses physiques et électroniques, numéros de téléphone, titres d’identité.
Pourra également, "à titre dérogatoire", être fait mention d’éléments à caractère politique, philosophique, religieux ou syndical si y est lié un comportement "incompatible avec l’exercice des fonctions ou missions envisagées". Des mineurs peuvent y être inscrits, s’ils ont plus de 16 ans et ont fait l’objet d’une enquête administrative les concernant directement dans le cadre d’une procédure de recrutement. L’inscription sera automatiquement supprimée cinq ans après son enregistrement "quel qu’ait été le résultat, favorable ou non de l’enquête".
Contacts :
http://www.iris.sgdg.org/info-debat/comm-edvigeab1009.html- IRIS (Imaginons un réseau Internet solidaire)
-
www.iris.sgdg.org. Meryem Marzouki,
contact@iris.sgdg.org,
tel : 01.44.74.92.39-

mercredi 21 octobre 2009

Revue Futuribles

Futuribles
Jean Haëntjens consacre un dossier à l’avenir des villes en Europe. En effet, l’espace européen est avant tout un réseau de villes, complémentaires, mais aussi en concurrence effrénée. Plusieurs contributions invitent ici à repenser l’urbain. (N° 354, juillet-août 2009, mensuel, 13 euros. — 55, rue de Varenne, 75341 Paris Cedex 07.)

Martial Passi et les Faucheurs Volontaires d' OGM

Martial Passi , maire de Givors nous a envoyé son intrevention du samedi 17 octobre.
Discours d’ouverture de Martial Passi, maire de Givors avant le Concert de soutien aux faucheurs volontaires.
Madame, Monsieur,
Bonsoir à tous,
Je suis heureux de vous accueillir à Givors pour ce concert de soutien aux faucheurs volontaires.
Givors est une ville de résistance et de solidarité, ce qui est important dans cette époque de criminalisation des mouvements sociaux.
Comme d’autres, les faucheurs volontaires paient le prix fort de cette stratégie de tension puisque cinq d’entre eux sont mis en examen dans le Rhône et la Loire.
Sur la question des OGM, nous avons tenu, il y a quelques mois, une importante rencontre avec André Chassaigne, le député qui a fait voter, à l’Assemblée Nationale, un amendement pour :
- d’une part : pour instaurer un cadre extrêmement strict de la culture et de l’utilisation des OGM
- et d’autre part : pour que les plantes transgéniques ne puissent être cultivées que dans le respect des structures et des écosystèmes locaux.
Comme vous le savez, cet amendement a été complètement asséché et vidé de sa substance par le Sénat, permettant ainsi à la majorité présidentielle de reprendre la main.
Au-delà des OGM c’est toute l’agriculture qui est sacrifiée. La loi dite de modernisation de l’économie est un modèle du genre. Elle permet la renégociation des prix entre fournisseurs, grands industriels et distributeurs, avec évidemment un écrasement des marges pour les petits producteurs sans que les consommateurs achètent moins chers pour autant. Ce qui n’empêche pas le ministre de la santé de nous inciter à manger 5 fruits et légumes par jour.
L’abandon du système de régulation des quotas laitiers s’est produit sous la présidence française de l’Union européenne.
Au-delà de vos actions volontaristes, je suis de ceux qui pensent que votre engagement soulève des questions fondamentales.
Quelle agriculture pour répondre aux besoins de la population mondiale ?
Quel environnement pour notre planète ?
Quel type de production agricole respectueuse de la santé ?
Quelles garanties pour que les agriculteurs puissent vivre de leur travail ?
Hier 50 000 agriculteurs manifestaient, toutes filières confondues et ils ont mis en évidence deux chiffres importants. En un an les prix agricoles ont baissé de 15.6 % et dans le même temps les prix des produits alimentaires vendus en grande surface ont augmenté de 0.2 %.
Bienvenue à Givors en cette journée du souvenir :
Le 17 octobre 1961, Maurice Papon réprimait une importante manifestation contre la guerre en Algérie avec plus de 300 morts.
Le 17 octobre 2009, manifestations féministes pour l’égalité des droits.
On peut donc ajouter le 17 octobre 2009, journée de soutien aux faucheurs volontaires, à vous, qui par votre légitime combat, permettez de porter sur la place publique des questions fondamentales pour l’avenir des êtres humains et de la planète.
Merci à l’équipe du Théâtre pour son accueil.
Martial Passi
Maire de Givors ( 18 500 habitants)
Entre Vienne et Lyon dans le Rhône
Vice-Président de l'Association des Maires du Rhône
Vice-président du Grand Lyon depuis avril 2007
Président du Centre Hospitalier Montgelas
Président de Givors Développement
Président de l'association des SEM Rhône Alpes
Le 9 mars 2008, la liste Ensemble pour Givors conduite par Martial Passi est élue dès le premier tour de scrutin malgré la présence de 5 listes concurrentes. Avec 52,61% des voix la liste obtient 27 sièges (sur 33) au conseil municipal de Givors contre le député UMP Georges Fenech qui en obtient 4, Mohamed Boudjellaba qui en obtient 1 et Roger Fréty qui en obtient 1.

Vie de votre média : mediacitoyens-dioid.blog.com


Bilan de la rencontre, des volontaires, des correspondants locaux de presse, et du monde associatif autour du projet MediasCitoyensDiois ( 1ère partie)
La création du blog « mediascitoyens-diois.blogspot.com », ouvert le 7 mai à l’initiative d’APIS répond au besoin d’un outil expérimental d’expression et un moyen de commencer à mettre en œuvre le projet en élaboration.
Le démarrage s’est fait sur nos seules forces. Les difficultés d’une expérimentation n’ont pas manqué, notamment du fait des contraintes techniques d’un outil informatique initial très limité et dont il a fallu apprendre l’usage, ainsi que les premiers ajustements d’une ligne éditoriale qui petit à petit a su affirmer le caractère d’ouverture et de respect de chacun qui préside au projet de medias citoyens pour le Diois.
Aujourd’hui le bilan de ce blog est concret :
222 articles, 1500 visiteurs différents par mois, 63 contributeurs-correspondants locaux.(si l’ on est 2 ou 3 sur le même réseau il marque 1 visiteurs) , Une soixantaine de contributeurs occasionnels vivier pour le réseau de « correspondants bénévoles » qui couvrent déjà le Diois, un peu le Crestois , un peu le Vercors et aussi la Gervanne et qui reste à élargir, à former, et à consolider.
Un tableau récapitulatif de l’ensemble des personnes qui peuvent jouer le rôle de correspondants locaux indique déjà le degré important de pénétration du projet sur son territoire et la marge de progression reste grande
C’est un démarrage et nous demeurons sur la perspective de à trouver un(e) correspondant par commune dans la Communauté de Commune , avec le soutien du Conseil Local de Développement du Pays Diois et des élus locaux et des associations, dans le cadre d’un soutien demandé à une vrai communication citoyenne au service du territoire. Un projet en ce sens a été déposé dans le cadre du CDPRA .
Nous envisageons dans les prochaines semaines de pouvoir présenter quotidiennement 2 articles :
- un article local à propos ou émanant de l’une des 103 communes de la BioVallée.
- un d’approche globale sur notre relation au monde en lien avec notre territoire.
Une réunion bilan positive
Une réunion bilan tenue le 13 octobre, sous la conduite de l’Espace Social, a convié très largement) tous les acteurs locaux et les participants susceptibles d’assurer la suite du projet. Elle a produit des conclusions très positives selon l’expression de chacun des participants. Ces conclusions résument clairement la situation et rejoignent les conclusions de notre propre rapport à la Région.
Conclusion dynamique
De notre pré-expérimentation d’un réseau de citoyens-journalistes se dégagent maintenant divers éléments : à ce jour les bases d’un réseau citoyen de recueil et diffusion de l’information sont posées, une dynamique locale est engagée et ancrée dans le paysage locale,
Un blog internet fonctionne qui rassemble une soixantaine de contributeurs mais la part d’information micro-locale est encore trop faible, l’association APIS est acceptée et reconnue pour assurer l’approfondissement du processus. Elle en tire les conclusions en consolidant son action par l’embauche de CAE permettant de disposer d’un minimum de moyens pour poursuivre son action, les outils informatiques sont balbutiants et un important travail reste à faire, les élus locaux commencent à être sensibilisés positivement au projet, le projet pourra s’articuler avec celui de la création d’une radio locale également à l’œuvre,
Pour demain
Beaucoup de travail encore, des élus à convaincre pour passer de la sensibilisation au soutien et à la compréhension de l’importance de ce type de dispositif au bénéfice de l’ensemble de la population locale,
une seconde phase, qui pourra commencer dès l’acceptation d’un projet d’extension de l’expérimentation à chacune des communes dans le cadre du Contrat de Développement Durable du Pays de Die et du Diois.
Die/Dieulefit le 15 octobre 2009
« Les processus participatifs sont lourds à mettre en oeuvre : la volonté de permettre une appropriation des processus de création de services nouveau comme celle d’associer le plus grand nombre aux processus d’élaboration et de décisions, débouchent sur des exercices dévoreurs de temps et d’énergie. Mais le jeu en vaut la chandelle et s’inscrit pleinement dans les logiques participatives qui se multiplient comme avec les exigences du développement durable. Ils nous imposent d’inventer de nouveaux rapports à la gouvernance pour s’inventer ensemble un futur commun toujours en progrès. Ils nous obligent à savoir prendre le temps mais à garder notre obstination pour avancer ».
Claude Veyret, Jean-Noël Chassé
et Denis Mauplot (A.P.I.S.)
Association Populaire d’Information Solidaire
Association 1901
Bp : Espace Social et Culturel du Diois
Place de l’ Evéché
2150 Die
Gestionnaire actuel de :
http://mediascitoyens-diois.blogspot.com/
mediascitoyensdiois@gmail.com
Tel : 04 75 21 00 56
Ou : 06 75 03 74 83
Ou : 06 21 80 44 20

mardi 20 octobre 2009

Liberté de la Presse


Liberté de la presse : la France seulement 43e au classement RSF.
La France est la grande perdante du nouveau classement de Reporters Sans Frontières (RSF) publié mardi. L’Hexagone, qui avait déjà perdu quatre places en 2008, en a perdu huit autres en 2009 pour s'afficher à la 43ème position. Dans cette liste établie entre le 1er septembre 2008 et le 1er septembre 2009, les critères sont basés sur un questionnaire recensant des atteintes directes contre les journalistes (assassinats, emprisonnements, agressions, menaces...) ou les médias (censures, saisies, perquisitions, pressions...).
Des faits objectifs
Pour réaliser ce dernier classement, Rsf envoie un questionnaire à des organisations partenaires (15 associations de défense de la liberté d'expression dispersées sur les cinq continents), à son réseau de 130 correspondants, à des journalistes, des chercheurs, des juristes ou des militants des droits de l'Homme. Parmi les questions posées sur la période du 1er septembre 2008 au 1er septembre 2009, des interrogations sur la censure politique mais aussi –moins évidente à appréhender- économique, le respect ou la violation de la confidentialité des sources, ou encore l’appréciation de l’intervention étatique sur la ligne éditoriale des médias publics. La question 22 demande par exemple aux journalistes de donner une note de 0 à 5 concernant l’accès de l’opposition aux médias publics. Une relative subjectivité demandée qui explique peut-être le bond en avant des Etats-Unis, revenus à la 20e place mondiale «grâce à l’effet Barack Obama», souligne Jean-François Julliard, mais pas seulement. «La France détient le record européen des convocations judiciaires et des perquisitions», a-t-il également expliqué. Aux Etats-Unis, la situation s’est améliorée grâce à un vrai changement politique. Sous l’administration Bush, «des journalistes avaient été emprisonnés pour non divulgation de leur source».
Pourquoi ?
La raison de cette dégringolade ? «Nous mettons en cause une judiciarisation croissante des affaires de presse, déplore Jean-François Julliard, le secrétaire général de RSF. Nous pointons aussi les récentes affaires de France3 et Rue 89 dont les journalistes se sont retrouvés convoqués par la police et ont été obligés de révéler les sources» après la diffusion sur le Net des propos tenus hors antenne par Nicolas Sarkozy. «La protection des sources n’est toujours pas assurée et c’est un vrai problème», reprend Julliard, qui insiste : on ne devrait pas «interpeller un journaliste accusé de diffamation chez lui au petit matin». Une allusion à «la procédure musclée» de mise en examen de Vittorio de Filippis, le directeur du développement de Libération et ex-directeur de la publication du journal. Pour RSF, «la France devrait au contraire avoir un comportement exemplaire». L'Europe, «longtemps exemplaire en matière de respect de liberté de la presse», recule, avec «seulement 15 des vingt pays issus du vieux continent contre 18 en 2008». «Il est inquiétant de constater que des démocraties européennes comme la France, l'Italie ou la Slovaquie continuent, année après année, de perdre des places dans le classement», conclut Jean-François Julliard.
Paranoïa
Ces jours-ci, les diatribes anti-médias proférées par des têtes pensantes du politique pleuvent. Ce lundi sur RTL, le porte-parole du parti majoritaire, Frédéric Lefebvre, a dénoncé «un monde médiatique qui cherche par tout moyen à détruire le président de la République», précisant qu'il vise «tous» les médias «ou presque» sans distinguo. Samedi déjà, Xavier Darcos (Travail) pointait la «calomnie médiatique». Avant lui, Fillon, Yade et Bertrand avaient déjà vilipendé les rédactions.
Accuser les porteurs de nouvelles devient un sport national, plutôt que de se poser la question de l’essence de la nouvelle et de sa réalité. Pourquoi le politique s’en prend-il aux médias tout à coup ?Les dirigeants veulent créer le sentiment dans l'opinion publique d'un lynchage médiatique, ce qui leur permettrait de se faire passer pour des victimes. Et puis comme on dit, «quand le sage pointe la lune, l'idiot regarde le doigt». Il s'agit là d'une tentative de diversion. Bien sûr. Utiliser les médias comme boucs émissaires, c'est une stratégie classique quand on est gêné aux entournures. C'est en fait un aveu de faiblesse. L’élu en général est dépassé par les évènements, il prend conscience qu'il perd la main sur l'agenda, au profit des médias. Ceux-ci profitent de la fin de l'état de grâce, perceptible à mi-mandat dans les sondages, et s'autorisent davantage de critiques à l'égard des anomalies du pouvoir.
Liberté des médias ?
Non, il n'y a pas de théorie du complot ni de connivence établies avec les élus ou entre les médias. Seulement, la presse est en train de lever une certaine auto-censure. Alors taper ainsi sur les médias, ça ne marche pas très bien. Il y a sans doute y avoir une grande variété de réception des informations.
France :
Secrétariat international
Reporters sans frontières
47, rue vivienne
75002 Paris - France
Tel. 33 1 44 83 84 84
Fax. 33 1 45 23 11 51
E-mail : rsf@rsf.org
http://www.rsf.org/fr-classement1001-2009.html
Suisse :
Reporters sans frontières
Genève : Passage de la Radio 2
Case Postale 461211 Genève 8
Tel : +41 22 328 44 88
Fax : +41 22 328 44 89