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dimanche 23 août 2009

Habitat


Pour une Haute Qualité Existentielle : L’habitat groupé et les coopératives d’habitants
Les coopératives d’habitants et l’habitat groupé sont des alternatives à la spéculation foncière, la consommation d’espace et d’énergie (distance travail domicile). Ces formes d’habitat sont aussi des outils pour concrétiser nos intentions de solidarité, d’entraide et de participation. Des projets sont en marche en Bretagne...et dans toute la france.
Les grenelles de l’environnement ont évincé le volet social du développement durable. Les événements de fin d’année 2007 en banlieue parisienne nous montre la difficulté du vivre ensemble et de formuler un projet de société qui prenne en compte de manière transversale les problématiques actuelles : dans les domaines du social, de l’environnement, et de l’économique. Quelques semaines plutôt il était possible d’observer des tensions aux pompes de nos GMS pour un « jerrican » en plus. Le prix du pétrole ne baissera plus, d’autant moins que notre demande globale continue sa progression. Nous nous rapprochons du pic (1) de la demande mondiale en pétrole qui se situe entre 2015 et 2030. La précarité énergétique touche un nombre croissant de foyers, et la collectivité dépense sur le plan national plus de 46 Millions d’euros pour les factures d’énergie impayées. Le bâtiment représente 46% de nos consommations d’énergie et 25% de la production gaz à effet de serre.
Ainsi le logement est à la croisée des chemins entre l’économique le social et l’environnement. Nous pouvons réduire les consommations actuelles qui sont autour de 350 kwh/m2/an et atteindre des consommations proche de 40kwh/m2/an. La basse consommation dans le bâtiment neuf comme dans l’ancien doit devenir une exigence à tous les niveaux de décision (clients, bailleurs d’ouvrage, entreprises, architectes, collectivités territoriales et administrations d’état...), le logement social public et privé doit en être le premier bénéficiaire. L’étalement urbain est une seconde préoccupation ; nous faisons disparaître 40 000 ha de terre agricoles par an sous du goudron, des maisons, des zones industrielles. Des réseaux électriques, de gaz ... envahissent le sous sol. La concurrence entre l’espace urbain et l’espace rural est l’une des causes de la spéculation immobilière et de la montée du prix du foncier. Ne devons nous pas, à l’instar des nécro-carburants, nous poser la question : construire ma maison individuelle entourée de gazon en pleine campagne ou manger ? A court terme nous devrons aussi nous poser la question de la distance entre l’activité professionnelle et le lieu d’habitation. L’habitat vertical et la densification deviennent une nécessité.
Coopérer plutôt qu’entrer en concurrence...
Ces problématiques sont une occasion pour repenser « l’habiter » , l’urbanisme, ce qui relie les hommes entre eux et à la terre. Il n’y a pas de réponses sur mesure ; les concepts de développement durable, HQE (Haute Qualité Environnementale) ou agenda 21, sont utiles pour servir de guide méthodologique, d’aide à la réflexion pour construire ensemble un « habiter » soucieux d’équité et de justice, protégeant le bien commun (air, eau, ressources) et économiquement accessible au plus grand nombre, viable. Personne n’imagine créer de nouveaux ghettos « écolos » car l’écologie est aussi l’écologie des rapports harmonieux entre les êtres vivants dont les humains. Ce sont ces défis dont s’emparent aujourd’hui de nombreux citoyens en Europe et dans le monde entier en se lançant dans des projets d’habitat groupé. Ces communautés (2) se rassemblent autour d’un projet écologique, économique, parfois spirituel ou simplement fraternel, parfois avec un savant dosage de l’un et l’autre. Ils ont en commun de vouloir prendre collectivement leurs responsabilités vis à vis de la planète. Ils développent une conscience des solidarités qu’impose l’interdépendance entre les humains - voisins et d’un continent à l’autre. Ils ont la terre en partage, les ressources sont un bien commun dont ils sont co-usagers (générations d’aujourd’hui et qui nous suivent). Souvent les collectivités locales et états sont partenaires particulièrement quand ces groupes accueillent des personnes à revenus modeste, exclues ou à mobilité réduite.
Les coopératives d’habitants sont exemplaires par leur statut. La coopérative est un projet collectif ancré sur un territoire, dans un quartier, et répond à des besoins spécifiques à ce territoire. Elles partagent des valeurs d’égalité, du droit au logement sans discrimination, de démocratie - 1 personne = 1 voie - la gestion est donc transparente pour permettre la participation de tous. C’est un projet social, en pratiquant des loyers adaptés grâce à l’acquisition de parts sociales progressives et au financement multi-partenarial (lien entre des fonds privés et bailleurs sociaux, collectivités, état). Des services communs : laverie, chambre d’amis, ateliers, chauffage, charges d’entretien, permettent les rencontres et des économies. De part son statut la coopérative d’habitation permet de lutter contre la spéculation immobilière car il y a séparation entre la propriété du patrimoine et celle du capital (parts sociales). Les projets de coopérative intègrent des préoccupations environnementales, habitat vertical, basse consommation, matériaux naturels. En milieu rural existe un lien fort entre ces formes d’habitat et la création d’activités économiques. Les premières coopératives d’habitation québécoises sont à caractère familial et ouvrier, elles datent de 1941. Organisées en fédérations régionales elles jouent un rôle de premier plan dans l’amélioration des conditions de logement au Québec. Des GRT, groupe de ressource technique, mobilisent un savoir faire pour l’accompagnement des futur coopérateurs : aide juridique, montage financier, montage des statuts, animation du groupe. En Suisse, les coopératives d’habitation représentent, 8% du parc immobilier, jusqu’à 20% en ville. En Norvège 650 000 habitants vivent en coopératives.
Un défis pour les années à venir : mixité, échanges, solidarités et convivialité
En France nous assistons à une privatisation du logement social favorisé par l’outil du 1% logement, fond versé par les entreprises du secteur privé, capitalisable en bourse. Il favorise un parc de logement privé alors que les financements publics pour le logement social diminuent ou sont réorientés vers les zones de rénovations urbaines. Le problème du logement des plus démunis persiste et le parc locatif privé demande toujours plus de garanties les rendant inaccessibles à une part importante de la population. Dans ce contexte les coopératives d’habitations sont une réelle alternative dont pourrait s’emparer citoyens et pouvoir public pouvant faire la démonstration que la mixité sociale choisie est possible et heureuse. Cependant, imagination et ténacité sont au rendez vous, car ce statut n’existe pas dans la législation Française. Des hypothèses sont à l’étude (ex : SCI-SCOP). C’est un des sujets abordés les Vendredi et samedi, 23 et 24 Novembre à Toulouse lors du deuxième rassemblement des projets de coopérative d’habitations. L’association Habicoop, qui joue le rôle de GRT pour le projet d’habitat vertical de Lyon, a pris l’initiative de favoriser l’émergence d’un statut en France et réunit des groupes d’habitants et des accompagnateurs. Cinquante personnes et structures se sont déclarées favorables à un travail de coopération pour le développement de cette nouvelle forme d’habiter sur le territoire français. Cinq groupes Bretons étaient présents : Brest (plusieurs familles), Morlaix Scoop Kéjal, qui fait une étude sur les écovillages, Nouvel Air (Ile et Vilaine, 45 logements en projet), Nantes (plusieurs familles en habitat vertical) avec HEN « Habitat et Energie Naturels »/FD CVAM de Loire Atlantique . Cohérence était représenté en tant qu’accompagnatrice du projet d’un bâtiment vertical promoteur de la mixité sociale,et des fonctions (tertiaire durable) comportant de 10 à 15 logements et très basse consommation sur Lorient(3). Des rencontres grand ouest sont envisagées, cohérence souhaite mettre en valeur ces projets sur un site dédié à l’habitat groupé et les coopératives d’habitation dans l’ouest .
Philippe Yven
(1) c’est le moment ou notre demande globale dépassera la capacité matérielle à être satisfaite : réserves épuisées ou exploitation très coûteuse.
(2) Communauté et prise dans le sens anglo-saxon : ce qui rassemble des personnes et non dans le sens français ou la définition implicite est « Communauté : groupe probablement déviant des années 68-70 qui aurai échoué dans sa volonté de changer quelque chose à la société. »
(3) Vous pouvez rejoindre les porteurs de ce projet et participer à la conception du bâtiment, devenir locataire / coopérateur.

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